Le changement de pied

Voici une méthode "volée" à Jean d´Orgeix et qui a toujours marchée avec mes chevaux :
- Décrire un 8 de chiffre un peu aplati (en fait la réunion de 2 1/2 voltes)
- Au changement de cercle (d´incurvation), arrèt, départ sur l´autre pied.
- On enchaine de plus en + vite , c´est à dire quasiment sans l´arrèt.
- Au bout de 2-3 séances, le cheval vole le changement de lui même.
Il n´y a plus qu´à caresser!

(par philippe)

Bonjour,

Cela s´approche assez de la technique qu´on m´avait apprise qui passe par un "ferme à ferme" de plus en plus court.

Cela dit, il me semble quand même que pour qu´un changement de pied passe correctement, il faut déjà que le galop soit "affermi", que le cheval galoppe sur les hanches et sans excitation, ce qui n´est déjà pas évident pour un ancien galopeur :)

StephE

(par StephE)

C´est vrai que le secret c´est l´arrêt en équilibre et en légèreté.
Je pense commence les changements de pieds lorsque mon cheval est capable de partir en équilibre de l´arêt et de s´arréter sans forcer après 5-7 foulées de galop

(par philippe)

Bonjour,

En résumé, il faut :
- un cheval bien dans les aides
- en avant
- rassemblé
- qui effectue correctement les transitions : galop/arrêt/galop

C´est toujours tellement simple et limpide sur le papier....

Je monte en reprise en club et ma chance est de disposer d´1/2 heure de détente libre et autonome en début de reprise, je vais donc pouvoir expérimenter la méthode que vous m´avez décrite Philippe.

Avec mes remerciements à tous les deux.
Je vous tiens au courant de ma progression et de mes résultats.

A plus tard.
Sandrine.

(par Sandrine)

Bonjour Sandrine,
L’apprentissage du changement de pied à un cheval novice peut prendre plusieurs formes.

Si tu cherches à obtenir un changement de pied à l’occasion d’un changement de main, la méthode préconisée par Philippe peut suffire avec un cheval à-peu-près en équilibre dans un bon galop actif, sans défaut majeur et raisonnablement doué pour cet exercice. De nombreux cavaliers d’obstacle l’obtiennent de cette façon et ne rencontrent que rarement des difficultés.

Si tu recherches la perfection d’un changement de pied telle qu’on peut la concevoir quand on vise l’équitation Artistique, de Haute Ecole ou Equitation Savante, je te recommanderais de te pencher sur l’Equitation Académique du général Decarpentry (chapitre II et III de la troisième partie : Travail au galop). C’est à ma connaissance, la description la plus minutieuse du travail préparatoire au galop et de la progression de l’apprentissage du changement de pied au galop.
Si cette progression peut paraître longue et fastidieuse à des cavaliers pressés, elle est applicable par tous les cavaliers avec n’importe quel cheval. Elle évite les échecs et les déboires...

Les préalables à cet apprentissage :
1/ Avoir, au deux mains, un galop facile, actif, équilibré, léger, avec un temps de suspension bien net. Donc un galop qui est le contraire d’un galop lent, raccourci, au ras du sol, sur les épaules ou trop sur les hanches.
2/ Pouvoir faire aisément, aux deux mains, un cercle au galop à faux de 8m de diamétre.
3/ Avoir obtenu la PERFECTION des transitions pas/galop et SURTOUT GALOP / PAS sur la ligne droite, sur le cercle à juste ET sur le cercle à faux.
Le général Decarpentry est très clair sur ce dernier point :
« L´importance de la perfection des retours au pas du galop n´est pas moindre que celle des départs au galop du pas et c´est pour l´avoir négligée que le cavalier rencontre des difficultés graves dans l´enseignements des changements de pied. »


La progression de l’apprentissage :
On s’interdit de rechercher le changement de pied en l’air tant qu’on n’a pas obtenu la perfection des trois points précédents.

Sur cette base bien établie, la progression de l’apprentissage repose sur la succession des transitions galop/pas et pas galop DANS LE CALME avec une diminution progressive du nombre de foulées de pas entre le galop sur un pied et le galop sur l’autre pied.

Quant à l’attitude du cavalier pendant cette aprentissage, Gustav Steinbrecht, dans sa grande sagesse, nous donne un précieux conseil :
"Ne pas vouloir arracher, mais attendre patiemment le succès, se laisser surprendre par lui et, quand il se produit, ne pas vouloir tout de suite l´exploiter au maximum, mais bien plutôt récompenser la bonne volonté du cheval en arrêtant le travail."

Pendant l’apprentiisage du changement de pied, il est nécessaire « d’oublier » le galop à faux et la transition trot/galop et surtout galop /trot.

Le changement de pied au galop dans sa perfection est un immense bonheur. Je te souhaite d´avoir la patience de l´atteindre.

Bien amicalement,
Yves Delord

(par Yves Delord)

Bonjour,
J´avais déjà évoqué le sujet sur le forum il y a un certain temps : j´ai retrouvé le post à la page 27. Il date de mai 2004. En un peu plus d´un an, quelle activité sur le forum !

(par Nicole Chanal)

Bonsoir Yves,

Merci infiniment pour ces précieux conseils.

Je vais dès ce soir me plonger dans les écrits du Général de Carpentry et garder à l´esprit vos/tes remarques.

Je crois qu´un long travail m´attend encore avant d´envisager de réellement travailler sur ce changement de pied. Finalement, peu m´inporte le temps que celà prendra.

Bien amicalement,

Sandrine.

(par Sandrine)

Bonjour à tous

Le général Decarpentry nous dit de tourner juste par la rêne contraire et le tourner faux par rêne directe comme de Salins (sauf que pour lui il s´agit d´effets d´oppositions) mais n´est pas, précisément, le contraire de ce que l´on apprend aujourd´hui ?

Cordialement
Billy

(par Billy)

Merci Nicole, je vais y jeter un oeil.

Sandrine.

(par Sandrine)

certes, Yves, le Gal Decarpantry décrit de manière absolument incontestable la méthode, toute en progression fine.

Mais, nous parlons d´un réformé des courses, et le changement de pied, chez un coursier, évoque une accélération ultime dans les 30 derniers mètres avant le poteau d´arrivée ; le changement de pied est donc un signal très fort chez un tel individu, et je crois qu´il est exclu, sous peine d´explosion, de pratiquer de la sorte.

Rééduquer un galopeur pour en faire un cheval d´école est déjà, en soit, une entreprise épineuse ; elle ne répond pas tout à fait aux méthodes livresques, n´est-il ?

Je suggère de suivre tout ou partie des propos du Gal, mais avant de chercher le changement avec un tel sujet, il convient, je le crois modestement pour travailler ce type de modèle, d´avoir au contraire et au préalable un galop plutôt ralenti et sur les hanches (ca parait presque paradoxal !) puis, d´aller chercher une pente montante !

Alors, si on n´a rien violé,tout se produit.

Autre, l´appuyer (plutôt facile au galop avec un galopeur) avec inversion douce du pli de l´encolure procure des changements, mais alors, on aura du mal à aller chercher des rapprochements...mais pour l´éducation du changement isolé, même légèrement basculé, cela fonctionne aussi....

(par Warren)