de l´appuyer
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Le Général Decarpentry définit ainsi l´appuyer:" l´appuyer consiste à déplacer le cheval parallèlement à lui-même, en avant vers la droite ou vers la gauche, en le maintenant aussi droit que possible de la tête à la queue." C´est aussi ainsi que l´on me l´avait appris "dans le temps", or, maintenant, on demande une incurvation : qui peut me dire pourquoi cette incurvation est apparue, et qui en a décidé ainsi ? j´avais posé cette question il y a plus d´un an à un juge international, membre de notre association, mais je n´ai jamais eu de réponse.Avant,il était admis que la ganache soit rentrée du côté où on allait, mais le cheval devait être droit.
Bien amicalement
(par S.A-A)
Merci Yves de vos réponses qui me semblent limpides.
J´aimerais, si vous le voulez bien, que vous développiez les bienfaits de l´appuyer en tant qu´exercice ( par opposition à l´appuyer mouvement de compétition, produit fini). Il serait peut-être opportun de développer aussi les bienfaits de l´épaule en dedans en premier ? j´entends par bienfaits " actions bénéfiques sur le corps du cheval, et impacts sur la mise en condition, ainsi que sur les apprentissages.
Bien amicalement
Sylvie
(par S.A-A)
Bonsoir Sylvie,
Vous me proposez de parler des bienfaits de l’appuyer et de l’épaule en dedans. Donc des actions bénéfiques de ces airs sur le corps du cheval, sa mise en condition et les apprentissages. C’est un bien vaste sujet et la concision est un exercice difficile.
Je vais tenter d’être aussi clair que ça l´est pour moi…
Le travail de deux pistes, épaule en dedans puis appuyer, ont un seul objectif : rendre le cheval facile et agréable à utiliser quelle que soit la discipline envisagée.
En ce qui concerne la mise en condition, elle est la recherche d’une résistance adaptée à l’utilisation que l’on veut faire de son cheval. Cette résistance est le résultat d’exercices à toutes les allures, si possible en terrain varié, dont la durée est progressivement allongée. Elle procure une adaptation du système cardiovasculaire et musculaire du cheval à l’effort demandé. Bien entendu, le travail de deux pistes peut faire partie de cette recherche de mise en condition mais, à mon sens, il n’apporte pas d’avantage par rapport au même travail d’une piste.
Par contre, les bienfaits de ces airs sur le corps du cheval en mouvement et sur le perfectionnement de son équilibre sont incontestables.
Pour donner une image parlante, je proposerais volontiers un exemple que tous les cavaliers ont expérimenté à l’extérieur :
« Si l’on veut descendre à cheval un passage en pente très prononcée, le cheval va engager fortement les postérieurs sous lui pour éviter la chute. Dans cette attitude, le cheval neuf ou insuffisamment travaillé se traversera toujours pour soulager la gêne ou même la douleur qu’il ne manquera pas de ressentir. Si le cavalier, à grand renfort de jambe et d’éperon, ramène les hanches derrière les épaule, le cheval se traversera de l’autre coté. »
Par l’exercice progressif de l’épaule en dedans puis de l’appuyer, au trois allures, nous cherchons à rendre le cheval capable de descendre ce passage en restant parfaitement droit sans ressentir aucune gêne.
L’épaule droite en dedans et l’appuyer vers la gauche sont donc des airs qui permettent de travailler l’assouplissement des articulations hautes et la détente du postérieur droit, donc d’obtenir son fonctionnement facile dans la position engagée.
Le même résultat est obtenu pour le postérieur gauche par l’épaule gauche en dedans et l’appuyer vers la droite.
A terme, le travail progressif de deux pistes (épaules en dedans et appuyers) sur les deux postérieurs permet au cheval de progresser à toutes les allures, en toute liberté et en pleine possession de ses moyens dans le RASSEMBLER. Mais ne nous y trompons pas, plusieurs années seront nécessaires pour obtenir un résultat proche de la perfection.
Bien amicalement,
Yves
(par Yves Delord)
Petite précision, en complément de ce qu´a écrit YD: l´épaule en dedans(déplacement dans le sens de l´incurvation) permet l´engagement du postérieur; l´appuyer, quant à lui, va permettre d´obtenir l´abaissement des hanches, le but étant de faire croiser le postérieur extérieur par devant un postérieur antérieur engagé; ce dans le stade ultime; ces deux exercices peuvent être abordés à des stades différents de l´éducation du cheval, avec des exigences différentes et parfois des buts différents; amicalement; yves katz
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Small precision, as a supplement to what wrote YD: the shoulder inside (movement in the direction of the incurvation) allows the engagment of the hind legs ;the half-pass is going to allow to obtain the reduction in hips, the purpose being to make cross exterior hind leg(outside along the front of interior hind leg engaged; this, in the ultimate level); these two exercises can be approached in differents levels from the education of the horse, with different requirements and sometimes differents purposes; friendly; yves katz
(par yves katz)
Bonjour,
Merci Yves(s) pour vos explications. Elles sont très claires.
Quel est, dans ce cadre, l´intérêt de la cession à la jambe ? et quel est, pour vous, la différence entre l´appuyer et la cession à la jambe ? Quelles sont les différentes aides utilisées dans les deux ?
StephE
(par StephE)
Bonsoir StephE,
"Quel dans ce cadre l´intérêt de la cession à la jambe ?"
Pour moi, mais je n´en fais pas un dogme, la "cession à la jambe" n´a aucun intérêt.
Je m´explique.
Je ne suis pas enseignant, donc je ne peux, et ne veux pas dire si la cession à la jambe a un intérêt pour la formation des cavalier. (Je peux seulement témoigner que nous sommes un certain nombre à avoir été enseignés sans que l´on ne parle jamais de "cession à la jambe".)
Par contre, dans le domaine du dressage du cheval je ne vois pas ce qu´apporterait un exercice qui consiste à faire marcher un cheval de coté , comme dans l´appuyer, mais dans un pli inverse, comme dans l´épaule en dedans.
Dans l´ensemble des nouveautés à faire découvrir à un cheval pour le travail de deux pistes, je veux privilégier la simplicité pour éviter la confusion : épaule devant, épaule en dedans, hanches en dedans, deux bouts en dedans, appuyers.
Mais je sais que nous n´avons pas tous la même approche.
Amicalement,
Yves Delord
(par Yves Delord)
je partage tout à fait le point de vue de YD; la cession à la jambe ne présente aucun intérêt, ni pour le cheval, ni pour une éducation correcte du cavalier; il semblerait que cet exercice soit apparu pour satisfaire la clientèle( point de vue personnel!)désireuse de s´initier au "dressage" avec des chevaux et des enseignants manquant de formation.
Il vaut mieux privilégier , come le dit si bien YD, la progressivité, l´exécution rigoureusement correcte d´exercices, étudiés un par un dans le cadre d´une progression définie en fonction des différentes étapes de l´éducation à donner à un jeune cheval et aux étudiants en équitation( ce que sont, à un moment ou un autre, et pour plus ou moins longtemps en fonction de ce que l´on a pu faire naître chez eux, tous ceux qui s´initient à la connaissance et à la juste utilisation du cheval); amicalement; yves katz
(par yves katz)
Bonsoir,
Bon, c´est bien ce que je pensais, mais je voulais être sûr :)
Merci Yves
au pluriel :)
StephE
(par StephE)
Yves Delord à Yves Katz.
Plus les années passent et plus je me sens "étudiant en équitation".
Je souhaite à tous les cavaliers de sentir un jour cette formidable impulsion qui donne envie d´étudier sans fin l´équitation aussi bien à cheval qu´à coté de lui et qu´à travers la littérature.
Je souhaite à tous les cavaliers de se sentir de plus en plus petit parceque le monde des chevaux et de l´équitation devient devant eux de plus en plus vaste.
Merci Yves pour cette belle expression. Je me définisssait comme un "cavalier chercheur" je me dirai désormais "étudiant en équitation".
Amicalement,
YD
(par Yves Delord)
Bonjour,
Pour moi, j´ai découvert la cession à la jambe en trois phases:
1/ En 1962, lorsque je suis arrivé aux USA, où elle était pratiquée à outrance au point de devenir un mouvement dans les reprises officielles de bas niveau.
2/ Lorsque je me suis aperçu que je l´utilisais déjà sans la nommer avec les chevaux qui résistaient l´incurvation sur le cercle ou dans le passage des coins
3/ En 1992, quand j´ai trouvé la justification de cet exercice dans ce que Michel Henriquet appelle une épaule en dedans sur la diagonale "en profitant de l´attraction du mur" (p.75 & 76 de Gymnase et Dressage). A mon avis, il l´utilise pour assouplir le bassin du cheval juste avant d´aborder la vraie épaule en dedans le long du mur.
Très amicalement,
MK
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Hello,
For me, I discovered leg yielding in three stages:
1/ In 1962, when I arrived in USA, where it was practiced to excess and became a movement in official tests.
2/ When I became aware that I was using it already, without its label, with horses who resisted the bend on the circle or going through a corner.
3/ In 1992, when I found the justification of this exercise in what Michel Henriquet calls a shoulder in on the diagonal "taking advantage of the attraction of the wall" (p.75 & 76 of ´Gymnase et Dressage´). IMO, he uses it to supple the horse´s pelvis just before asking for a real shoulder in along the wall.
Best regards,
MK
(par Michel Kaplan)
Bonsoir Sylvie,
Dans l´"Equitation Académique", le Général évoque la possibilité d´appuyer "sans inflexion" mais si l´incurvation peut être réduite "à une simple tendance" elle est toujours présente. Les plans de terre de l´"Ecole de Cavalerie" de La Guérinière et les gravures de l´"Equitation Académique" ne laissent aucun doute à ce sujet.
Des "deux bouts en dedans" préconisés au début du travail de l´appuyer, à la "simple tendance" de placer latéral à la fin de ce travail, tous les degrés sont possibles.
Dans la pratique des contre-changements de main de deux pistes, on le conçoit, l´incurvation du cheval doit être réduite au maximum ce qui facilite le travail du cheval et évite de rendre le mouvement disgracieux.
Cette réduction maximum de l´incurvation pourra être envisagée lorsque l´appuyer sera parfaitement maîtrisé.
En tout état de cause, si l´incurvation est l´objectif recherché dans l´épaule en dedans, c´est le chevalement égal et libre des antérieurs et des postérieurs avec une incurvation réduite à sa plus simple expression qui est celui de l´appuyer.
Afin qu´il n´y ait pas de confusion pour les moins expérimentés d´entre-nous, je précise que, dans l´appuyer, le cheval "regarde où il va" et qu´à l´inverse il regarde "d´où il vient" dans l´épaule en dedans.
Bien amicalement,
Yves
(par Yves Delord)