Position de l´homme debout
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Cher Freddy,
Vous avez effectivement raison, il y a au moins un point commun fort important entre le dressage académique et de saut d’obstacle de haut niveau : le but primordial du travail est dans les deux cas le même : l’abaissement des hanches.
Je vois néanmoins une différence essentielle : le jugement de la qualité d’une prestation de dressage est extrêmement subjective et dépend pleinement de l’appréciation d’un jury (plus ou moins compétent) qui possède ses propres critères de jugement variant selon les époques, voire les zones géographiques. Sur la chaîne EQUIDIA, je suis tombé par hasard hier sur des reprises effectuées par deux représentantes de la nouvelle génération du dressage français. Les propos du commentateurs étaient particulièrement élogieux et vantaient les mérites de nos deux représentantes. Personnellement et cela n’engage que moi, j’ai trouvé que les mouvements effectués étaient certes démonstratifs, mais effectués en absence totale de facilité, de légèreté, de grâce ou même d’aisance. Les rênes des cavalières étaient en permanente tension et le cheval ne se portait manifestement pas « par lui-même », essence même de la légèreté. Le cheval s’apparentait davantage à un athlète de décathlon, qu’à une danseuse classique et l’esthétique de la prestation, toujours à mon avis, était très discutable. Le côté « physique » l’emportait largement sur l’esthétique.
Ces deux cavalières possédaient par contre la position couramment adoptée actuellement en dressage, cuisse abaissée et jambe reculée, apparemment coincées dans une selle « orthopédique ». Les aides manquaient de discrétion et j’avais une impression de pénibilité. Mais ce n’est qu’un avis très personnel.
Néanmoins notons que Monsieur Nuno Oliveira, dans l’un de ses ouvrages, regrettait amèrement que seuls les grand cavaliers d’obstacle de l’époque, comme Nelson Pessoa, pratiquaient une équitation de légèreté, avec des rênes fluides et un véritable abaissement des hanches, condition nécessaire pour franchir de gros obstacles, alors que les cavaliers de dressage, toujours de l’époque et d’après ses dires, présentaient des chevaux qui tiraient en permanence. Peut-être que les choses n’ont guère changées ?
Si le jugement d’une prestation de dressage reste hautement subjective, le cavalier d’obstacle par contre est en permanence face à la quelque fois cruelle réalité : l’abord d’un obstacle en légèreté déficiente, le cheval étant passé derrière son cavalier perdant ainsi sa propulsion et son impulsion, se traduira irrémédiablement par un refus ou un saut de mauvaise qualité.
Concernant la légèreté, je suis convaincu qu’elle est absolument indispensable dans le cadre de la préparation du cheval d’obstacle destiné à faire des épreuves de haut niveau. Et c’est la raison pour laquelle je reste un inconditionnel de la position conseillée par Monsieur Jean d’Orgeix qui seule permet, par expérience (sur des entiers caractériels ou des pur sang réformés de courses), d’accéder à la légèreté avec un cheval de sport. Cette position permet de trouver en effet un point d’appui sur les étriers, condition strictement nécessaire pour conserver une main fixe avec un cheval qui présente des résistances et ainsi éviter de tirer, la main cédant dès que le cheval cesse sa mise en résistance.
Pour l’avoir essayée et pratiquée, contrairement à ce que vous affirmez, je considère que la position de l’homme debout est totalement inadaptée dans la mesure où elle n’offre aucune capacité de résistance à un cheval. L’équilibre idéal dont vous parlez serait à la rigueur vrai sur un cheval statique, qui n’offre aucune résistance. Dans la réalité, avec un cheval en mouvement, le cavalier doit en permanence être en mesure, par des actions de résistance brèves sur une main fixe, de s’opposer aux résistance du cheval et à toute velléité d’insoumission .
NB : dans la position préconisée par Monsieur Jean d’Orgeix (jambe perpendiculaire à la sangle et assiette reculée), le cavalier pour se mettre en équilibre doit plier son buste, avant de pousser sur ses étriers, afin que son centre de gravité reste en permanence à la verticalité des étrivières. Il peut ainsi contrôler en permanence son mouvement. Idem pour se rasseoir.
Le « gratouillage » des jambes derrière la sangle, terme j’avoue un peu provocateur, fait simplement référence à la K7 de Mr d’Orgeix « L’exemple des grands cavaliers » quelque peu polémique, mais tellement pleine d’enseignements. Je ne me permettrais en aucune façon la moindre critique ou terme irrévérencieux à l’égard des cavaliers de dressage. J’ai d’ailleurs débourré un cheval en me basant sur le livre de Mr Henriquet, cheval qui a ensuite fait une brillante carrière en Grand Prix d’obstacle et je reconnais volontiers toute la pertinence de ses écrits.
Je souhaitais simplement regretter, comme l’explique Mr d’ORGEIX, que le fait d’avancer l’assiette et de reculer les jambes privaient totalement le cavalier de cette aide impulsive au combien fondamentale qu’est l’assiette (la jambe commence à la pointe de la hanche !!). Ce phénomène est aggravé par l’utilisation des selles de dressage « orthopédiques » en vogue qui interdisent tout recul de l’assiette.
Je soupçonne personnellement que ce recul de la jambe trouve son origine dans l’usage abusif et permanent des éperons (chevaux marqués d’une pastille sans poil sur les flancs). Nombre de cavaliers ne peuvent plus s’en passer et en arrivent à ignorer totalement l’existence même de la précieuse aide impulsive de l’assiette par voussement du rein et la possibilité de monter sans éperons, même en basse école ou lors de l’éducation du jeune cheval.
Bien amicalement,
Dominique
(par Dominique DURAND)
Dear Freddy
Effectively you are right, there is at least one common strong point between academic dressage and high level jumping: the primordial goal of the work is in both cases : the lowering of the hips.
Nevertheless I see an essential difference: the judging of the quality of a dressage performance is extremely subjective and depends totally of the appreciation of a jury
(more or less competent) that has its own judging criteria varying according to times, and possibly geographical areas. On the EQUIDIA channel, yesterday I happened to see two tests performed by riders representing the new generation of French dressage. The comments of the reporters were particularly laudatory and praised the merits of both of them.
Personally, IMO, I found that the performed movements were demonstrative, but executed without any comfort, lightness, grace or even. The reins were permanently tight and the horse obviously the horses were not in « self-carriage », which is the true essence of lightness. The horse looked more like a decathlon athlete, than like a classical dancer and the aesthetics of the performance, still IMO, was very questionable. The « physical » side dominated widely the aesthetics.
Besides, these two riders used the presently adopted dressage position, thighs down and leg back, apparently blocked by an « orthopedic » saddle. The aids lacked discretion and I have an impression of hardness. But it’s only my very personal advice.
Nevertheless let’s note that Mr. Nuno Oliveira, in one of his writings, was bitterly deploring that only the great jumpers of his time, Nelson Pessoa, practiced an equitation of lightness, with fluidic reins and a real lowering of the hips, essential condition to go over big jumps, while dressage riders, still of his time and according to him, presented horses that pulled permanently. Maybe things haven’t changed much?
If the judging of a dressage performance remains highly subjective, the jumper is facing permanently an eventual cruel reality: the approach to a jump in deficient lightness the horse having moved behind his rider losing that way his propulsion and his impulsion, will end without any remedy in a refusal or a poor quality jump
Concerning lightness, I am convinced that it is absolutely essential for the training of the jumper being prepared for high-level competition. And this is why I remain unconditionally sold to the position recommended by Mr. Jean d’Orgeix since it is the only one that allows, through experience (on temperamental stallions or reformed racing TBs), to reach lightness with a sport horse.
Effectively, this position allows finding a bearing point on the stirrups, a strictly essential condition to maintain a steady hand with a horse who offers resistances and this way avoids pulling, the hand giving as soon as the horse stops to resist.
After I had tried and practiced it, in contradiction with what you affirm, I consider that the position of the standing man is totally unsuitable in as much as it doesn’t offer any capability to resist a horse. In reality, with a horse in motion, the rider must be permanently able, through brief resisting actions on a steady hand, to oppose the resistances of the horse and at any sign of disobedience.
NB : In the position recommended by Mr. Jean d’Orgeix (leg perpendicular to the girth and seat back ), to place himself in balance the rider must lean his bust forward, before pushing on his stirrups, so that his center of gravity remains permanently on the vertical of the stirrups leathers. This way, he can control his movement permanently. Idem for sitting again.
The « scratching » of the legs behind the girth is a simple reference to the video of Mr. d’Orgeix «The example of great riders» it’s rather polemical but so full of teachings. I wouldn’t make in any way the slightest critique of dressage riders. Actually I started a horse following the book of Mr. Henriquet, horse who later had a brilliant career as a GP jumper and I acknowledge willingly all the pertinence of his writings.
I wanted only to deplore, like Mr. d’ORGEIX explains, that the fact of moving forward the seat and to move the legs back deprived totally the rider from that very fundamental impulsive aid that is the seat (the leg starts at the point of the hip!!). This phenomenon is worsened by the use of «orthopedic» dressage in fashion that prevent any move back of the seat.
Personally I’m suspicious that the move back of the leg finds its origin in the abusive and continuous use of spurs (horses branded with a hairless patch on the flanks). Many riders are lost without them and end up forgetting totally the existence of the precious impulsive aid the seat is when you arch the pelvis and the possibility to ride without spurs, even in elementary school or during the training of a young horse.
Warm regards.
Dominique
(par Dominique Durand (Translated by MK))
Cher Dominique,
Merci pour votre réponse et vos commentaires. Je ne vais pas " m´allonger " sur le sujet qui nous intéresse tous mais j´espère que nous pourrons en parler et le pratiquer sur le terrain.
Amitiés et à bientôt j´espère.Frédy
(par Frédy Merçay)
Merci,
J´éspère que vous mettrez tout le monde d´accord !
Bonner soirée.isa
(par isa danne)