Divers
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La page 45 est tournée et c’est bien mieux ainsi…
2005 sera une très bonne année si nous le voulons.
Il y a une étonnante richesse dans ce forum si nous mettons en commun TOUTES nos expériences. Elles sont toutes fondamentales et aucune n’est exclusive d’une autre.
Etre à l’aise avec la syntaxe, l’orthographe et la littérature équestre est une de ces richesses. Cette qualité n’est pas une obligation et elle ne donne pas la connaissance universelle. Que cette facilité que certains d’entre-nous possèdent, ne soit jamais un obstacle au partage.
Chaque lecteur du forum doit pouvoir d’intervenir, sans restriction de forme, pour émettre un avis, faire part d’une expérience ou pour poser une question. Margareta Westlin nous fait l’amitié de ses messages alors qu’elle ne maîtrise pas parfaitement la langue. Elle sait qu’elle fait notre admiration. La simplicité avec laquelle elle mêle le français et l’anglais est une preuve de confiance qui doit être un exemple pour chacun d’entre-nous. Merci Margareta, nous vous comprenons très bien.
Que 2005 soit une année de partage vrai où l’on s’interdise toute manifestation d’agressivité et d’intolérance.
Bonne et heureuse année à toutes et à tous, sans oublier nos chevaux !
Amitiés equestres,
(par Yves Delord)
Bonjour et bonne année,
Je souscris tout à fait à la proposition de Michel.
D´abord elle me semble toute aussi "raisonnable" que celle qui consiste à travailler deux fois plus le côté difficile que l´autre.
Ensuite parce que c´est exactement ce dont j´ai l´impression que ma jument a besoin. La travailler deux fois plus du côté difficile ne finit que par entraîner plus de difficultés et de résistances.
Mais peut-être faut-il nuancer dans la mesure où les difficultés sur une incurvation n´ont pas forcement toutes la même origine sur tous les chevaux : dissymétrie naturelle, douleurs passagères, contractures installées et autres.
Il me semble qu´il est primordial de bien diagnostiquer la cause de la difficulté.
Après on peut choisir dans la panoplie des solutions possibles.
On devrait apprendre l´ostéopathie équine en même temps que le trot enlevé !
(par Philippe BOIRET)
Michel
Il est vrai que ma pratique et mon expérience sont nourries de l’œuvre des maîtres anciens (non par attachement au passé mais parce que j’y trouve personnellement plus de matière et de concision que dans beaucoup d’ouvrages contemporains). Ceux d’entre eux qui m’apportent le plus sont d’accord pour dire qu’il n’y a pas de méthode de dressage applicable à tous les chevaux, à tous les cavaliers et encore moins dans toutes les circonstances. Je n’ai donc pas l’impression de faire « une réponse de Normand » en affirmant : « Si les mots sont différents, nos deux approches, non seulement ne s’opposent pas mais, vont dans le même sens ».
Mais on peut aller plus « au fond ».
« Ne pas demander plus du coté facile que ce que l’on peut obtenir du coté difficile » me parait un sage conseil qui va dans le même sens que celui qui dit : « deux fois plus de travail du coté difficile que du coté facile. » Je m’explique :
Dans nos deux mise en garde, on peut entendre le même message : La tendance naturelle du cavalier/dresseur débutant est de vouloir explorer les possibilités qu’il découvre avec plaisir chez son cheval. Du coup, s’il n’y prend garde, il ne travaillera que ses facilités. Il ne pourra prétendre avoir un cheval fini car il n’aura développé que certains aspects de l’art équestre. Immanquablement, il sera un jour assailli par l’insatisfaction d’avoir un cheval qui fait très bien tel ou tel exercice ou mouvement mais qui est parfaitement incapable d’aborder les autres difficultés.
Aux dresseurs débutants nous donnons un conseil : Prenez garde ! L’art équestre consiste à résoudre, une à une, TOUTES les résistances du cheval. Ouvrez grand les yeux et fiez-vous plus à ce que vous « sentez » qu’à ce que vous vous « expliquez ». Allez vers les difficultés de votre cheval. Cherchez-les. Soyez à l’affût ; Lorsque vous en avez découvert UNE, allez vers elle, faites-en le tour, comme pour l’apprivoiser. N’oubliez pas que c’est un problème pour vous parce qu’elle va s’opposer à la progression du dressage mais qu’elle est surtout un problème pour votre cheval. Dans l’immense majorité des cas c’est une impossibilité de sa part, non pas une manifestation de mauvaise volonté. Nuno Oliveira nous dit que les résistances ne se résolvent pas par une opposition du cavalier mais par une gymnastique appropriée.
La résolution des difficultés doit se chercher à deux, avec le cheval, sans colère ni précipitation.
Paradoxe : Au cours du dressage le coté difficile peut devenir le coté facile. Il n’y a pas eu de miracle, c’est qu’on a négligé de faire progresser AUSSI le coté facile.
Attachez-vous surtout à dénouer le coté difficile sans oublier de travailler aussi, mais moins longtemps et de manière moins poussée, le coté facile. Ne travaillez pas du coté facile ce que vous ne pouvez obtenir du coté difficile, sous peine d’augmenter l’obliquité naturelle de votre cheval.
Michel, j’attends avec impatience vos commentaires et les commentaires ou questions de ceux à qui nos propos « parlent ».
Amitiés,
Yves Delord
(par Yves)
La règle est de ne jamais forcer plus du côté où le cheval est en difficulté et ce n´est pas l´épaule en-dedans ( au début ) qui corrigera la rectitude. Par-contre, l´exercice de l´épaule devant la hanche ( sans flexion aucune ) est le point de départ pour corriger l´inflexion naturelle du cheval qui permet l´obtention de la symétrie tant recherchée..
Amicalement. Frédy
(par Fredy Merçay)
Bonjour,
Quel bel exemple d´unité! Tous nos commentaires concernants le redressement des chevaux, bien qu´issuent de différents points de vue, se rejoignent fort bien. Les messages d´Yves Delord expriment parfaitement le rôle des sentiments dans la progression du travail des chevaux .
Comme pour la plupart des jeunes élèves, humains et équins, les sentiments s´épanouissent surtout au sein de l´action, je pense, comme vous tous, que la progression devrait toujours aller d´un exercice très simple à un autre en essayant de ne perdre ni l´activité, ni la régularité des allures.
Personnellement, depuis plus de 30 ans j´élimine par des massages et des manipulations simples, à la portée de toutes les personnes capables de bien nettoyer les sabots des chevaux, presque toutes les gênes qui pourraient engendrer des oppositions au redressement de l´obliquité naturelle du cheval.
A titre indicatif; vous pouvez voir sur une page de mon site (en anglais) des schémas de progression pour la préparation au travail en épaule en dedans. Voici le lien de cette page: http://esoar.homestead.com/ShldrSPPL.html
Hélas, ces schémas ne montrent pas le rôle des sentiments qu´Yves décrit si bien.
A mon avis, exprimé au début de la page, tant que le couple cavalier/cheval n´est pas capable d´éxécuter aussi facilement aux deux mains des cercles de 12 m. de diamètre, l´exercice de l´épaule en avant avec début de flexion, précurseur du travail en épaule en dedans, est futile et peut même être nuisible. Autrement dit, c´est seulement lorsque le couple peut passer dans les coins sur un quart de cercle de 6m. de rayon, aussi facilement aux deux mains, que je considère commencer la progression vers l´épaule en dedans.
La logique de cette approche tient du fait que plus le cheval peut se déplacer symétriquement plus il est comfortable et plus il progresse rapidement. Et, le cheval ne peut pas se déplacer symétriquement tant que le cavalier n´est pas capable de l´aider à contrebalancer son obliquité naturelle. Donc, au début de chaque séance de travail, faisant partie de l´échauffement, je vérifie pour chaque allure la courbure de référence du couple cheval/cavalier. C´est à dire la courbure sur laquelle le cheval peut se déplacer aux deux mains sans l´intervention des aides du cavalier.
Il est normal que, pendant la séance de travail, le cheval devienne plus facile du côté qui était le plus difficile au départ. C´est même la preuve du progrés. A partir de cet instant, on continue à travailler symétriquement pour progresser des deux côtés. Pour l´effet mental on peut détendre le cheval sur des rênes longues à la main opposée à la courbe naturelle.
Amicalement,
MK
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Hello,
What a good example of unity! All our comments regarding the straightening of horses, even though they come from different points of view, merge fairly well. Yves Delord´s messages express perfectly the role feelings play in the progression of the work of horses. Since for most young human and equine students feelings bloom in the midst of action, I think, like you all, that the progression should always proceed from one very simple exercise to another while trying to lose neither the activity nor the regularity of the gait.
Personally, for the past 30 years I have used simple massages and manipulations, any one who can clean horses´ hooves properly can do, to eliminate almost all the discomforts that could cause some oppositions to straightening the natural obliquity of the horse.
For information, you can see on one page of my site some sketches showing a progression for preparing the work in shoulder in. Here is the link: http://esoar.homestead.com/ShldrSPPL.html
Unfortunately, these sketches don´t convey the role of the feelings Yves describes so well.
IMO, expressed at the beginning of the page, as long as the rider/horse couple isn´t able to execute as easily at both leads some circles of 12m of diameter, the exercise of shoulder fore with a hint of flexion that introduces the notion of shoulder in, is futile and may even be detrimental. IOW, it´s only when the couple can go through the corners over a quarter of a circle of 6m of radius, as easily at both hands, that I consider beginning the progression towards shoulder in.
The logic of this approach comes from the fact that the more the horse may move in a symmetrical way the more comfortable he is and the faster he progresses. And, the horse cannot move symmetrically as long as the rider isn´t able to help him compensate for his natural obliquity. Thus, at the start of each working session, as part of warming up, I verify at each gait the reference bend of the rider/horse couple: i.e., the bend on which the horse can move at both leads without the intervention of the aids of the rider.
It´s normal that, during the working session, the horse becomes easier on the side that was the most difficult at the start. It´s even the proof of progress. From that moment, we continue to work symmetrically to progress on both side. For the mental effect, we can relax the horse on long reins on the lead opposite to the natural bend.
Friendly regards,
MK
(par Michel Kaplan)
Michel,
J’ai pris un peu de temps pour réfléchir à votre dernier message (4 janvier).
Le problème que nous posons est de savoir si (votre hypothèse) le travail de l’épaule en dedans doit s’appuyer sur l’exécution facile d’un cercle de 12m de diamètre ou si (mon hypothèse, plagiant La Guérinère) « l’épaule en dedans doit être la première [et la dernière] leçon de toutes celles qu’on peut donner à un cheval ».
Plus j’y réfléchis et plus je pense à la question-jeu de mon enfance ; « Est-ce l’œuf qui a fait la poule ou la poule qui a fait l’œuf ? » Les deux propositions sont également justes ou également fausses. Il n’est donc pas possible de faire un choix au premier degré, la réponse est ailleurs...
Si nous avons, dans la progression du dressage, une priorité mentale pour le cercle ou l’épaule en dedans, nous faisons dans la pratique un mélange des deux exercices.
Pour être certain de la légèreté sur le cercle, il faut pouvoir décoller le cheval de ce cercle par une ligne droite en épaule en dedans et à l’intérieur du cercle par une épaule en dedans sur une spirale rétrécissante.
De la même manière il faut pouvoir décoller le cheval de son épaule en dedans en rentrant sur le cercle.
Dans les deux cas, le cheval garde la même incurvation. Et c’est peut-être là que se trouve la réponse au problème : « D’abord le cercle ou d’abord l’épaule en dedans ? » C’est égal, ce qu’il faut c’est donner « progressivement » la possibilité au cheval d’aller sans contraction en étant incurvé.
Neuf, le cheval est une « poutre » oblique alourdie sur l’avant. Le premier degré de l’incurvation obtenu devra lui permettre de parcourir une portion de cercle de 40m de diamètre (40m : je dis n’importe quoi bien entendu, c’est une image) et une ligne droite dans le tout premier degré de l’épaule devant ("épaule devant la hanche" de Fredy).
Cercle ou épaule en dedans, il faut transmettre au cavalier dresseur débutant la nécessité primordiale du mouvement en avant pétillant, de l’équilibre et de la légèreté, ces trois notions étant indissociables les unes des autre.
Bien amicalement,
Yves
PS : Si l’on me pressait de choisir : le cercle avant l’épaule en dedans ou l’épaule en dedans avant le cercle, je dirai « faites comme vous le sentez pour être vous-même à l’aise et pour faire au mieux avec votre cheval. »
Mais si l’on me demandait de choisir un seul des ces deux outils pour dresser un cheval, je me dirais que les écuyers qui vivaient avant le milieu du XVIIIème siècle amenaient leurs chevaux en Haute Ecole sans épaule en dedans, mais qu’aucun n’avait pu se dispenser du travail sur le cercle. Mon choix serait donc fait sans hésitation, mais je crois que je tricherais un peu et pratiquerais secrètement l’épaule en dedans…
(par Yves Delord)
Bonjour,
Dans l´enseignement que j´ai reçu, le conseil était de faire un petit cercle préparatoire pour incurver le cheval puis à la sortie partir en épaule en dedans et terminer par un autre cercle, le cheval repartant dans son incurvation.
Amicalement.
Blandine.
(par blandine sarochus)
J´ai reçu moi aussi ce conseil ... Maintenant je pense que c´est le "petit" cercle qui est une erreur. Pourquoi ne pas apprendre l´épaule en dedans à partir du passage du coin ?
(par nathalie)
Bonjour,
J´ai effectivement appris l´épaule en dedans en sortant du coin. A la fin de l´épaule en dedans, l´on nous faisait faire un doubler dans la largueur, moins contraignant qu´un petit cercle, et moins compliqué (je ne sais pas si c´est pour le cavalier ou pour le cheval ?) qu´une remise en ligne droite, suivi dans la largeur d´une éventuelle extension d´encolure (pour vérifier qu´on n´avait pas perdu le moteur avant le virage.
Je ne sais pas ce que ça vaut, mais à l´époque j´avais trouvé ça "relaxant" (3 exercices en un, plutôt qu´une répétion éternelle du même exercice au même endroit) pour le cheval.
StephE
(par StephE)
Bonjour,
Pour les cavaliers qui apprennent à faire une épaule en dedans, j´ai remarqué que c´était plus facile de le faire les premières fois en agrandissant un cercle, car le cavalier garde son cheval incurvé.
Sinon (à la suite d´un petit cercle ou après un coin), le cavalier a tendance à laisser le cheval se redresser et à plier l´encolure du cheval sans sortir les épaules de la piste et sans incurvation.
Une fois que le cavalier a senti le cheval se déplacer incurvé, il arrive à faire les épaules en dedans après un cercle ou un coin.
(par Nicole Chanal)
Cher Yves,
Merci encore pour cette excellente description des sentiments qui doivent accompagner le développement de l´épaule en dedans dans la légèreté. Comme vous invitez les commentaires, je me permets de vous soumettre celui ci.
Comme beaucoup d´anciens maîtres le recommande, vous suggérez de travailler un cheval deux fois plus du côté difficile que du côté facile. Est-ce bien là la meilleure manière de redresser l´obliquité d´un cheval? Le conseil que je préfèrerais donner consisterait surtout à ne pas lui demander plus de courbure du côté facile que celle que le cavalier peut obtenir du côté difficile. De cette façon on atteint la symétrie tout en évitant de développer prématurément les muscles qui résistent quand on redresse le cheval.
Je pense que cette approche aurait du mérite.
Qu´en pensez-vous?
Bien amicalement,
Michel
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Dear Yves,
Thank you again for this excellent description of the feelings that must accompany the progression of the shoulder in in the spirit of lightness. But, since you invite commentaries, I would like to submit this one to you.
As many old Masters recommend, you suggest to work a horse twice as much on the difficult side than on the easy side. Is this truly the best way to straighten the obliquity of a horse? The advice I would prefer to give would consist mostly into asking the horse no more bend on the easy side than the bend the rider can obtain on the difficult side. This way we reach the symmetry while avoiding to develop prematurely the muscles that resist when straightening the horse.
I think that this approach would have some merit.
What do you think?
Friendly regards,
Michel
(par Michel Kaplan)