Comment la Légèreté viend au cavalier?
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Bonjour à tous,
A travers les messages de Margareta, Nathalie et M.Degrange (et surement d´autres auparavant)il apparait que la révélation de la légèreté ne touche que peu de cavaliers, quelque soit le niveau ou la discipline pratiquée.
A partir de notre propre vécu, nous devrions essayer:
1/ de comprendre comment nous avons ressenti ce besoin
2/ pourquoi les autres ( et surtout des professionnels ?) vont jusqu´à nier l´existence d´une équitation de légèreté
Alors que nous aspirons tous à vivre avec nos chevaux.
Cela nous permettrait de constituer un argumentaire convainquant pour porter "la bonne parole" autour de nous.
Qu´en pensez vous?
Amitiés.
(par catherine)
Bonjour,
pour moi, l´équitation idéale, légère, c´est comme une danse à deux (le rock par exemple) : on a plus de plaisir à guider délicatement (ou se laisser guider) le partenaire en développant la complicité plutôt que de le balancer à droite puis à gauche en lui arrachant le bras, et en risquant de le faire tomber ou se cogner.
Le problème des cavaliers "confirmés" ou qui pensent l´être, c´est qu´ils ne supportent pas d´avoir un cheval ouvert le nez au vent. Peu de cavalier à partir d´une certaine ancienneté supportent cette humiliation ! Alors, ce sont les rênes allemandes qui par leur forte action créent cette illusion de placer et de légèreté (puisque le cheval lache le mors), et donnent de l´allure au cavalier qui est dessus. Finalement, ils recherchent un peu la même chose que nous, mais ca doit être instantané ! Chouette, on est des bons cavaliers, la preuve, on me laisse monter en rênes allemandes... Idéales les rênes allemandes : la seule défense possible est vers le haut, le cabré, et avec des chevaux pas musclés de l´arrière main, ils ne vont pas se lever beaucoup ou pas du tout...
L´équitation devrait être aussi une école de modestie, ou l´on ne vient pas pour dompter un cheval ou pour se mettre en valeur... même si un port élégant ne nuit pas à notre silhouette cavalière !
Bravo Yves pour votre abnégation et votre indépendance dans votre enseignement.
(par Marie)
Bonjour,
Je ressent la légèreté avec les chevaux en plusieurs occasions : à cheval quand il suffit de penser à un mouvement pour que le cheval l´exécute, en attelage où malgré la distance entre le cheval et moi je retrouve cette complicité, en randonnée quand, dans les chemins difficiles où on marche à pied, le cheval se débrouille tout seul et a la bonne idée de ne pas me marcher sur les pieds, ...
J´ai trouvé dans ce forum que ce qui caractérisait le mieux les points communs entre ces situations étaient les quatre équilibres du Colonel Carde :
- équilibre physique et psychique du cheval
- équilibre physique et psychique du cavalier.
Alors peut être que la légèreté vient au cavalier quand il dispose d´un équilibre psychique suffisant pour se poser les questions qui lui permettent d´atteindre les trois autres équilibres !
(par Nicole Chanal)
Some times we would like to be light, but it is not always easy, the horse can not agree with, and have a personnal opinion
of horseriding.
http://www.strangedangers.com/content/item/12864.html
http://www.strangesports.com/content/item/14143.html
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Parfois on aimerait bien être léger, mais ce n´est pas toujours facile, le cheval peut ne pas être d´accord avec, et avoir une idée personnelle de l´équitation.
http://www.strangedangers.com/content/item/12864.html
http://www.strangesports.com/content/item/14143.html
(par Mick Hunter)
bonjour,
je suis d´accord avec vous , et je partage nombre de vues exprimées sur ce sujet. yves: il me semble qu´il est davantage nécessaire d´avoir des qualités humaines qu´intellectuelles même si l´une et l´autre sont utiles.J´ai travaillé avec des handicapés mentaux qui ont à maintes reprises forcé mon admiration par la qualité de leur contact avec les chevaux.
En matière d´éducation , et celle à la légèreté en est une, je ne crois qu´en la vertu de l´exemple, à la patience et une grande humilité.je parle peu de légèreté à mes élèves, j´essaye de leur donner les moyens de la découvrir chacun à son niveau et d´induire ce désir de rechercher cette sensation merveilleuse. Cest là chose difficile en nos sociétés pressées: nous manquons souvent et de la patience et de l´humilité et nous avons du mal à reconnaittre quand nous ne sommes pas en étât physique ou psychique d´atteindre notre but. Combien plus difficile pour des élèves qui ont peu de temps ( 1 ou 2 fois par semaine)est la leçon de savoir laisser maturer les choses sans jamais être sûr d´atteindre le but.Soyons indulgents avec nos élèves comme nos chevaux le sont souvent avec nos maladresses : recherchons à atteindre la personne dans sa totalité et de même le couple et effectivemment quand les 4 équilibres sont présents la légèreté nous est donnée en surplus. Nous ne pouvons qu´éespérer transmettre le désir de cette recherche et la patience d´attendre un résultat toujours remis en question.
Votre forum me réconcilie quelque peu, mais je me méfie des discours, j´ai rencontré nombre de cavaliers et de pédagogues qui dans leur discours semblaient cohérents , qui avaient l´air d´avoir une grande culture équestre et de grandes connaissances: et une fois à cheval quelle déception!
Je ne suis qu´une toute petite monitrice indépendante et j´ai beaucoup à apprendre, votre forum est motivant et si je n´adhère pas encore, celà viendra sans doute(petit budget)
pardonnez la longueur du texte .
bonne journée à tous
(par juliette)
Bonjour à tous,
Quelque soit-ce que l’on veut atteindre, il nous faut à un moment une idée précise de l’objectif. La légèreté comme nous le dit jean d’Orgeix, est de permettre au cheval de se mouvoir en toute liberté et en toute décontraction. Il faut donc pour cela que le cheval soit travaillé en musculation et assouplissement et cela tout le monde peu le faire, cela doit être régulier sinon comme pour un athlète, il perdra ces qualités. Pour ma part j’ai rarement vu les chevaux de club travaillés dans ce sens. Pour avoir une idée, visionnez par exemple la cassette n° 4 de la nouvelle collection de Jean d’Orgeix, dans bien d’autres il en parle mais celle-ci déjà nous renseignera.
Parallèlement à ce travail nous devons avoir un parfait respect pour notre monture mais ce n’est pas notre intellect qui peut nous le transmettre, nous devons le chercher en nous et bien évidemment il est à la porté de tous. C’est donc la démarche qui est importante et là encore tout le monde peut la faire, c’est une question de choix.
Cordialement,
Alain
(par DEGRANGE)
Bonjour,
Je ne suis qu´une "petite cavalière de bac à sable" qui monte plus souvent des chevaux à peine capable de trouver leur équilibre au trois allures que des chevaux mis si ce n´est qu´en basse école. Ma notion de la légèreté et ma rencontre avec elle a surement été moins facile que pour ceux qui ont eu la chance de travailler avec des grands cavaliers et d´apprendre sur des chevaux mis.
En effet, la plupart des découvertes que j´ai faite en équitation, je les ai faites en même que le cheval qui me (sup)portait.
La sensation même de la légèreté est difficile à définir dans la mesure où elle ne fait appel qu´au sensitif et il n´y a rien de plus subjectif (ce qui me parait lourd, peut vous paraître léger, etc...). Je dirais, dans un premier temps, que la légèreté doit être partagé entre le cheval et le cavalier (un cheval ne peut être léger avec un cavalier qui se fait lourd et vice versa). La légèreté, va de paire pour moi, avec la tension. Sans tension, ce n´est plus de la légèreté, mais de la molesse. Au niveau du ressenti, le peu de fois où j´ai eu la chance de la ressentir, c´était bien souvent en canalisant un cheval un peu "chaud", quand toute la "mauvaise" tension s´est transformé en "bonne" tension, que mon cheval s´est tendu, que son dos m´a accueilli confortablement plutôt que de me faire rebondir comme un sac de patate, que le contact est devenu ferme et franc sans peser, que la réponse à la jambe devient instantané, que toutes mes demandes sont exécutées dans la seconde... enfin que toute la "mauvaise" tension de mon cheval est concentrée uniquement sur le moindre frémissement de ma jambe ou de mes doigts et que toute MA tension à moi est concentré uniquement sur la sensation que je ressens et le bonheur.
Ce qu´il faut comprendre par contre, c´est que pour une cavalière comme moi, qui n´a pas de talent particulier, pas de moyens démesurés, pas de "maître" (et même pas de cheval !), c´est un objectif difficile à atteindre et qui passe par beaucoup de ratés (que les chevaux qui subissent mes ratés me pardonnent).
Le profusion de littérature contradictoire en équitation est également très perturbante. Certaines disciplines comme le CCE sont pour moi aujourd´hui un meilleur exemple que le dressage classique pour la légèreté (j´ai été déçu par les JO cette année) même si je vais à Saumur dimanche prochain pour voir Catherine Henriquet et Dominique d´Esmée (celle qui m´a donné le gout du dressage).
Un peu long, mais je l´avais sur le coeur et j´ai n´ai pas pu m´empêcher de vous le faire partager :)
StephE
(par StephE)
Mille fois d´accord avec vous, Marie!
Quelle pression je subis parce que mon cheval de 5 ans est encore souvent "ouvert"! Cette vision est tout simplement insupportable au moniteur local, qui n´hésite effectivement pas à mettre la quasi totalité de ses chevaux en rênes allemandes...et à les faire monter ainsi par les jeunes cavalières du club, y compris à l´obstacle!
Mais Juliette met à mots couverts le doigt sur un autre problème: la faute ne revient peut-être pas toujours directement à l´enseignant, mais aussi à la pression que lui-même subit de la part de ses cavaliers, qui n´ont souvent ni le temps ni la patience de rechercher la légèreté. Ils veulent monter des chevaux "placés", et il faut leur en donner les moyens, même mauvais...
Pour ma part, je n´ai encore qu´une faible expérience équestre (8 ans d´équitation, dont seulement 2 avec mon propre cheval)...C´est la démarche intellectuelle de quelques grands cavaliers écrivains tels Michel Henriquet qui m´a séduite et conduite à rechercher moi aussi la légèreté. Je n´ai pas la prétention de l´avoir trouvée, mais de la chercher et de la rencontrer de temps en temps...
Quel plaisir de parvenir à des arrêts sans aucune traction de rênes, et maintenant aussi quelques épaules en dedans et reculers! Mais difficile aussi de s´interdire ces tractions "réflexes" dès que les choses vont un peu moins bien...La démarche est longue, mais tellement enrichissante!
(par Patricia)
Je vous encourage à persévérer. Il a fallu 6 années pour que ma jument soit fermée. A, j´avais tellemnt de pressions que je mettais des rênes allemandes, puis je l´ai bloquée entre mains et jambes. Depuis un an, je la travaille seule et ai repris son dressage à zéro en suivant les recommandations du site et les conseils que j´ai trouvé dans les livres de MM Chiris et Henriquet.Résultat, au bout de 7 mois, elle s´est refermée et s´est rassemblée dans la légéreté absolue. Il faut continuer quitte à vous cacher des donneurs de leçons et des critiques (je monte souvent à l´heure du déjeuner car ainsi il n´y a personne pour me prodiguer de mauvais conseils).
Continuez, vous allez y arriver. Il faut travailler juste, sans rop demander et tout arrive quand le dos s´est musclé et que le cheval a repris confiance dans la main.
(par Antoinette Roper)
Bonjour,
je trouve qu´une de façon les plus évidentes et pas trop difficiles de ressentir la légèreté à cheval, c´st de faire un départ au galop de l´arrêt. Même un cheval peu dressé comprend rapidement ce qu´on lui demande. Cet exercice permet de comprendre la notion d´impulsion puisque tout en étant immobile le cheval est plein d´énergie, près à bondir, en équilibre, tout à l´écoute de son cavalier. Quand il part au galop, on le sent se grandir, et les premières foulées sont souvent lentes et rondes... (ensuite ca peu se gâter !). On peu lâcher les rênes et caresser après 2 ou 3 foulées, arrêter sans tirer sur les rênes... et recommencer. J´aime beaucoup cet exercice qui est à la fois très tonique et dans le calme. Ca peu même se faire au trot au lieu du galop. j´ai du trouver ça dans les livres de M. d´Orgeix.
Je trouve les transitions descendantes beaucoup plus délicate : j´ai bien essayé d´apprendre au cheval que je montais régulièrement à s´arreter ou "retrograder" sans tirer sur les rênes, mais il reste malgré tout assez bas dans ces transitions, il "pique un peu du nez". Alors que faire : plus de jambes ? (cf enseignant), monter les mains ? Bof. Attendre qu´il s´équilibre tout seul un jour ? (c´est la solution que j´avais adoptée, mais je ne l´ai pas vue porter ses fruits).
(par Marie)
bonjour,
je pense qu´à compter du moment où l´attirance que l´on a pour les chevaux est réelle, que l´on cherche à créer une complicité avec son cheval, à être en osmose avec lui, que l´on a la chance de pouvoir recevoir une véritable formation d´"homme de cheval", ce souci de la légèreté vient de lui même; pour les autres, tout est question de qualités intellectuelles: lorsque l´on se rend compte que la force, le désir d´imposer sa volonté débouche sur un mur( ,altération physique et psychique du cheval, perte du plaisir en sa compagnie,...)il n´y a que deux solutions: abandonner l´équitation( cela représente dans notre société un pourcentage encore trop grand!) ou essayer de chercher ailleurs ; quant aux professionnels, sans vouloir leur jeter la pierre( j´en suis un pour ce qui est de l´enseignement), ou ils vivent de l´équitation en montant et l´argent détériore beaucoup de choses ou ils enseignent et , dans la mesure où il s´agit d´un métier solitaire(même si on rencontre beaucoup de monde) ,il faut avoir une grande force d´esprit et beaucoup d´abnégation pour conserver intact son désir de toujours apprendre pour mieux transmettre;
(par yves katz)