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Dressage/Jean d'Orgeix

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Anonyme
Déconnecté
Inscrit: 28/08/2011

Je tiens à remercier Jean d’Orgeix d’avoir eu le courage de soulever l’un des points les plus épineux du dressage actuel dans la dernière Lettre. En effet, il faut partir du constat que le dressage, tel qu’il est envisagé actuellement, est probablement la discipline équestre la moins populaire auprès du public et des équitants eux-mêmes. Il est particulièrement significatif que bien des jeunes se détournent de cette discipline. Il m’a toujours semblé évident que l’une des principales raisons était le caractère rébarbatif dû au carcan imposé par les fédérations équestres (et de la FEI en premier chef!), au sein desquelles seule une infime minorité semble avoir conscience de l’existence des figures de manège mentionnées par Jean d’Orgeix ainsi que toutes les autres qu’il est loisible d’imaginer. Comme il serait passionnant de pouvoir admirer (et pour certains de pratiquer) les figures de la Renaissance, les baroques et les classiques, plus les innombrables inventées par Baucher, Saint-Phalle, Fillis ou les artistes à venir!

Seul un manque de culture équestre, de recul historique et d’imagination peut expliquer l’état de stagnation dans lequel paraît se complaire le dressage de compétition actuel. Ceci peut être dû à la position ambiguë de cette discipline, considérée par certains (je pense particulièrement aux héritiers de Baucher et d’Oliveira) comme un art, et par d’autres (les fédérations) comme un sport. La difficulté de construire des passerelles entre les deux soulève la question suivante: l’art et le sport sont-ils vraiment compatibles? Les artistes sont plutôt rêveurs, philosophes et imaginatifs (Baucher/ Oliveira…). Et les ”sportifs”?

Ne pensez-vous pas que les amateurs d’art équestre devraient être moins isolés les uns des autres et devraient organiser leurs propres évènements (ou même leurs propres compétitions pour ceux qui le souhaiteraient), tout en initiant les cavaliers dans des centres équestres ou en marge des grands évènements équestres? Certes, la discipline manque cruellement de pédagogues et de centres équestres spécialisés. On ne peut que se réjouir des initiatives prises par Allege-Ideal pour faire connaître aux cavaliers les joies d’une équitation ”différente”. Bien peu de jeunes cavaliers peuvent aspirer à suivre une formation à Saumur, Jerez, Lisbonne ou Vienne (ou aujourd’hui à Versailles). Il est d’autre part évident que la grande majorité des cavaliers ne peut aspirer qu’à un niveau modeste dans le domaine de l’équitation. Ce qui ne veut pas dire qu’il leur soit impossible d’essayer ou d’esquisser une figure ”non prévue” par la FEI. L’émulation est toujours digne de respect et parfois source d’inspiration, de rêve, ou même…de réussite! Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi le dressage, tel qu’il est imposé par la FEI, fait si peu d’adeptes, et ce qui est plus grave, en fait de moins en moins parmi les jeunes cavaliers si, comme le dit si bien Jean d’Orgeix ”…éternellement on recommence quelques rares mouvements, seuls tolérés!”.

Cependant, une meilleure visibilité de cette belle équitation de légéreté contribuerait certainement à la renaissance de cette discipline. La désaffection du public et des cavaliers pour les monotones épreuves de dressage style FEI devrait être amplement compensée par l’ essor de l’équitation artistique. S’il existait (officiellement ou non) deux options dressage, équitation académique/ artistique/classique d’un côté et dressage FEI de l’autre, et que ces deux options soient également visibles, je ne serais pas surpris d’un regain d’intérêt pour cette discipline, tant chez les jeunes cavaliers qu’auprès du public. Je ne serais pas surpris que la balance pèse lourdement du côté de la première option, ce qui aurait l’effet positif et souhaitable que (ne serait-ce que pour la survie de la discipline sportive appelée ”dressage” en son sein) la FEI révise radicalement ses réglements…


Alain Fabre (Kangasala, Finlande)



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I want to thank Jean d\'Orgeix for his courage to bring up in his last Letter one of the most sensitive issues of modern dressage. As a matter of fact, we have first to be aware that dressage, as it is considered today, is probably the least popular equestrian discipline with the public and the equestrians themselves. It is particularly significant that many young riders ignore that discipline. It always seemed to me that the principal causes were the administrative constraints imposed by the equestrian federations (and of the FEI at the top!), in the midst of which only a very small minority seems to be conscious that the riding patterns mentioned by Jean d\'Orgeix as well as all the other patterns that one may enjoy imagine exist. Wouldn\'t it be fascinating to be able to admire (and for some practice) the patterns from the Renaissance, the Baroques and the classics, and more those hard to count patterns invented by Baucher, Saint-Phalle, Fillis or the artists of the future!

Only the lack of equestrian culture, of historical background and imagination may explain the stagnant condition in which modern dressage competition seem to be happy. This may come from the ambiguity in the position of this discipline, seen by some (I think particularly of the heirs of Baucher and Oliveira) as an art, and by others (the federations) as a sport. The difficult of building links between the two brings up the following question: are the art and the sport really compatible? The artists are rather dreamers, philosophers and creators (Baucher/Oliveira...). And the "athletes"?

Don\'t you think that equestrian art amateurs should be less isolated from each other and should organize their own events (or even their own competitions for those who wish to do so), while initiating the riders in equestrian centers or on the side of large equestrian events? Admittedly, the discipline lacks desperately specialized instructors and equestrian centers. We can only be glad that Allege-Ideal has taken some initiatives to introduce to riders the pleasure of a "different" equitation. Very few young riders may expect to attend a training at Saumur, Jerez, Lisbon or Vienna (or today at Versailles). In another hand it is evident that the majority of riders may only seek a modest level in the field of equitation. Which does not mean that it is impossible to try or approximate a pattern "not contemplated" by the FEI. The imitation is always worthy of respect and is often the source of inspiration, of dream, or even...of success! It is not difficult to understand why the dressage, as it is imposed by the FEI, has so few followers, and what is more serious, produces less and less followers among the young riders if, like Jean d\'Orgeix says so well"... endlessly we repeat some few movements, those that are only tolerated!".

However, a better point of view of this beautiful light equitation would no doubt contribute to the renaissance of this discipline. The disaffection of the public and the riders with the monotonous FEI style dressage tests should be widely compensated by the development of artistic equitation. If there were (officially or not) 2 options dressage/academic equitation/artistic/classic on one side and dressage FEI on the other, and these 2 options were equally visible, I would not be surprised by a renewed interest for this discipline, as much with the young riders as with the public. I would not be surprised if the scale would heavily favor the first option, which would have a positive and desirable influence (would it be only to help the survival of the inherent athletic discipline called "dressage") on the radical revision of the FEI rules...

Alain Fabre (Kangasala, Finland)

(par Alain Fabre)

Anonyme
Déconnecté
Inscrit: 28/08/2011

Alain Fabre yearns for music but all he is able to hear (see) is people practising techniques (scales and arpeggios, half passes and pirouettes). Technique is essential for music, scales etc are a must; but the musician must also learn about music. The history and development of the music we hear; the ideas and struggles of the composers; the social situations of the times when the music was written are all essential factors to the understanding ond enjoyment of both audience and players. For me, riding is music in motion! If the technique is poor the music will be awful, (and I leave the Consert Hall). If the technique is good, and the communcation and understanding of the heart of the work is good, then we shall have real music, equine or human!
Should we encourage more freestyle and displays instead of "piano competitions"?
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Alain Fabre espère de la musique mais ce qu\'il peut entendre (voir) ce sont des gens qui pratiquent des techniques (gammes et arpèges, des appuyers et des pirouettes). La technique est essentielle pour la musique, gammes etc sont des nécessités; mais le musicien doit aussi apprendre ce qu\'est la musique. L\'histoire et le développement de la musique que l\'on entend; les idées et les efforts des compositeurs; les conditions sociales de l\'époque à laquelle la musique a été écrite sont tous des facteurs essentiels qui permettent à l\'audience et aux musiciens de comprendre et d\'apprécier l\'oeuvre. Pour moi, l\'équitation c\'est de la musique en mouvement! Si la technique est faible la musique sera horrible, (et je quitte la salle de concert). Si la technique est bonne, et la communication et compréhension du coeur de l\'oeuvre est bonne, alors on aura une musique réelle, equine et humaine!
Devrions nous encourager davantage de reprises libres et de présentations au lieu de "concours de piano".

(par gillian hensler)