Dressage classique? (fr)
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Cela m’avait fait plaisir de lire récemment dans le « Horseman’s Forum » d’un « The Chronicle of the horse» le point de vue de Gerhard Politz sur « le dressage classique comparé au dressage en compétition ». C’est toujours intéressant de lire les mérites de « l’entrainement classique » promus par un cavalier haut placé. Mais ses commentaires ont éveillé mes soupçons. Je suis d’accord avec lui. Enterrés dans la « pyramide » illustrant une progression de dressage on peut trouver les principes originaires de « l’entrainement classique ». Ce sont: le but de Xénophon de préserver le « port noble du cheval », les principes fondamentaux d’entrainement de La Guérinière, la gymnastique de Gustav Steinbrecht, l’équilibre stable de Baucher fondement du « self-carriage », tous synthétisés dans la recommendation de Nuno Oliveira d’obtenir des résultats sans avoir recours à la force. Leurs applications peuvent-elles diverger suivant les éxpériences et la compréhension de la légèreté de chaque individu? Voici mon point de vue. Ai-je raison?
Guidé par les principes classiques « Un écuyer savant qui ‘sent’ son cheval » doit se rendre compte que le succès dépend d’un procédé dynamique hautement intéractif qui ne peut pas être seulement illustré par une simple « pyramide ». Guidé par la tolérance du cheval, les vrais « écuyers classiques » suivent la voie de moindre résistance et procèdent par petites étapes qui sont des incréments pyramidaux et qui s’accumulent pour étayer le progrès d’ensemble tout en préservant le « port noble du cheval ». Les cavaliers qui sont conscients de ces étapes progressives reconnaissent les mérites des « massages équestres sportifs », de la « légèreté », et de la « suspension » dans toutes les allures sautées. Les autres se contentent d’admirer une moquerie du « dressage classique ». Une moquerie encouragée par l’interprétation érronée des règles de la FEI que le Colonel Carde et Michel Henriquet déplorent.
Les écuyers qui n’adoptent pas la contribution des « massages équestres sportifs » sérieux pour accomplir une progression régulière ont tendance à tolérer l’emploi de la force pour addresser les résistances des chevaux. Je ne cites que l’utilisation des rênes allemandes comme un exemple extrême.Cet emploi de la force fait perdre aux chevaux modernes leur souplesse, de la « suspension » dans toutes leurs allures sautées, et la possibilité de performer dans un « équilibre stable » en maitenant une « légèreté invariable ».
Podhajsky reconnait que la “suspension” est minime dans le piaffer. J’ai étudié des vidéos de piaffers de concurrents Internationaux, utilisant l’analyse au ralenti et image par image, gardant en tête son explication des conditions qui font que « le piaffer est incorrect et apparaît raide et perd l’impression de danser ». Ensuite j’ai opté de définir « la suspension élastique: C’est le momment ou aucune jambe ne supporte de poids bien que des pointes de sabots puissent encore toucher le sol souple. » « La suspension élastique » implique que la diagonale au soutien bien synchronisée pousse vers le haut avant que la diagonale élevée n’attérrisse. Sans cette « suspension élastique » le piaffer est au mieux malaisé et n’est pas « classique ». De plus, les pirouettes au piaffer qui sont plaisamment introduites dans les épreuves libres ont besoin de « suspension » pour être éxécutées avec élégance.
La « suspension » est rarement observée dans un piaffer moderne, apparemment parfois même dans les écoles d’équitation les plus renommées. Ce fait peut être expliqué par l’échec à maintenir la souplesse des connexions aux épaules et autour du pelvis. Ces connexions importantes sonts rarement sujets de discussion. Ce ne sont pas de simples articulations. Elles sont des connexions assez complexes. La véritable liberté de leur mobilité échappe à la plupart des observateurs. Toutefois leur liberté est plus essentielle à la production de la « suspension » dans certaines allures que la force du dos. Je peux vous affirmer que cela est vrai, je vois la preuve de l’amélioration chaque fois que je libère ces connexions avec mes mains.
Lorsque “l’écuyer classique” comprend et respecte la liberté de leur movement les expressions « soulevant le garrot », « faisant monter les épaules », et « élevant l’avant main » commencent à avoir du sens. Au lieu de placer l’encolure avec une action dominante des mains, cela vient, comme il se doit, des postérieurs. L’indication d’une main légère suffit à communiquer au cheval l’intention du cavalier. Le « garrot se soulève », les « épaules montent », et « l’avant main s’élève »grâce au ressort des pâturons et à l’élasticité du berceau de muscles supportant le devant du cheval. Dès que les connexions des épaules et du pelvis demeurent souples, le « self-carriage » retrouve sa definition simple. Il devient l’équilibre stable de Baucher. La « légèreté invariable » à toutse les allures maintenue « sans jambe, sans main » qui est le « self-carriage ». Elle peut être utilisée comme un test à toutes les allures. Elle courronne le succès de chaque incrément pyramidal d’une étape de la progression du dressage. Notez que « sans main, sans jambe » insinue seulement que les aides restent passives mais peuvent être présentes. Guidés par les résultats des tests en « self-carriage », les écuyers de talent peuvent aborder l’étape suivante de la progression du dressage. C’est là le moyen d’obtenir des résultats, comme Nuno Oliveira, sans avoir recours à la force; libre d’excès de tensions le cheval reste léger capable de répondre aux messages murmurés par les aides du cavalier.
Biensûr, en concours, un environment favorable aide beaucoup. Comme preuve, je vous invite à regarder la vidéo, montrant la reprise libre d’Anky von Grusven’s aux JEM de 1994 à La Haye, publiée par Miller’s. Belle reprise qui a mérité à juste titre une médaille d’or. La position de la cavalière est classiquement parfaite. Le piaffer à la lettre « A » est éxécuté sur place; les postérieurs sont suffisamment engagés; le pelvis est incliné vers le bas tout en respectant la tolérance de Bonfire; ses oreilles sont pointées vers l’avant; son chanfrein est un peu en avant de la verticale. Bonfire libre de tensions excessives coopère en donnant l’impression de danser dans le « self-carriage »; avec un petit peu d’aide de la musique, il faut l’avouer. Toutes les foulées montrent la « suspension élastique » et une bonne élévation. Notez en passant que le dos du cheval ne bouge ni vers le haut ni vers le bas. Sur le bout de devant, le mouvement de tremplin des pâturons et la montée associée des épaules sont entièrement absorbés par la souplesse des connexions des épaules. Vers l’arrière, la souplesse de la connexion du bassin permet la flexion complète de toutes les articulations ce qui assure la synchronization et l’harmonie du piaffer.
Continuellement sujets aux critiques, les écuyers modernes et les concurrents qui ont l’esprit ouvert ont tendance à reconnaitre leurs erreurs. Leurs excuses sont pourtant compréhensibles; ils ont gagné et gagnent toujours en concours sans avoir découvert les vertues de la légèreté. Petit à petit ils ont tendance à corriger cette erreur. Après tout, ils font partie de la génération qui a tendance à pardonner Baucher pour ses « erreurs de jeunesse ». Espèrons que comme Nuno Oliveira ils bénéficieront de l’héritage précieux de Baucher: l’équilibre stable ou la « légèreté invariable » « sans jambe, sans main » qui est le « self-carriage ».
(par M.Kaplan)