Définition de la légèreté;

Bonsoir,

On retrouve le mot «durchlässigkeit» (avec un peu moins de lettres…) dans la lettre échangée entre le général Decarpentry et le colonel Lesage, à la fin du livre « Les conseils du général Decarpentry à un jeune cavalier ».
«Durchlästig, veut dire en effet qui se laisse traverser de bout en bout » Decarpentry

Je ressens que la légèreté et la perméabilité sont étroitement liées à la confiance que le cavalier a envers son cheval.
Que le cheval se laisse « traverser » par un effet des aides est aussi une marque profonde de confiance envers l’homme.

J’ai pris note cependant des conceptions différentes que l’on peut avoir de la perméabilité, exposées par Jean M. que je remercie.

« Prions que tous nos chevaux deviennent perméables. » général Decarpentry.

Amicalement

A Osmond qui écrit :
« … nous pouvons être léger avec un pauvre cheval, et bien lourd avec une bête de concours, même si l'oeil est trompé. »

Je crois que un cavalier qui souhaite promouvoir la légèreté à cheval a l’obligation de se préparer plus longuement que les autres cavaliers.

Amicalement.

Bonsoir à toutes et tous,
Osmond,
vos remarques sont très justes, mais je ne crois vraiment pas qu'on puisse parler de perméabilité quand il s'agit d'une mesure de la perception d'un signal; il y a perméabilité quand le cheval répond correctement au signal, quand il l'a accepté. Ce dont vous parlez à propos du signal, c'est de la sensibilité du cheval.

Bien sûr chacun peut choisir ses mots, je ne vous livre là que ma propre compréhension.

Amitiés,
Jean M

Perméabilité, Légèreté ... "Etat de Grâce", lorsque soudain le couple Cheval-Cavalier ou Cavalier-Cheval semble se métamorphoser en Centaure...

post scriptum : Centaure : Un même esprit dans deux corps "fusionnés".

La technique ne suffit pas. Tout comme le musicien virtuose qui a fait ses gammes et qui maitrise sa technique devra dépasser la technique pour restituer l'"esprit" du geste finallement qui se trouve au delà de la technique (et à son origine).

En équitation, l'instrument est un être vivant, qui aura été enseigné et impressionné par l'apprentissage de la technique, et qui devra participer par son "esprit" (volonté) à la "musique équestre".

Un tout jeune cheval est très perméable mais sans technique, l'apprentissage de la technique lui fait perdre de cette perméabilité, ...souvent.

Finallement la légèreté n'est elle pas la perméabilité retrouvée pour un cheval qui a reçu l'enseignement équestre ?

Mais toute la technique du monde ne serait rien sans la participation de l'"esprit" tant du cheval que du cavalier, donc de deux être réunis pour l'accomplissement volontaire d'un même geste.

Une très très belle musique.

Message édité par: marit, à: 2009/03/01 11:34

Bonjour,

Je viens de retrouver cette définition éthérée (pure) dans le forum :

"La légèreté, talent de l'humain qui obtient l'adhésion mentale et physique de son cheval dans le silence des aides."

Elle a été donnée par Catherine Poder ici :
http://www.allege-ideal.com/index.php?option=com_joomlaboard&Itemid=37&f...

En êtes vous l’auteur Catherine ?

Amicalement.

J'ai lu tout ce fil, fort long et instructif. Et je me suis rappelée une définition du livre de Michel Henriquet et Alain Prévost "L'Equitation un art, une passion".

A la définition de la cession, page 78, on peut lire ceci :

"Cession

Action de céder, d'abandonner ou d'interrompre ce qui était en cours. Une cession de main c'est l'interruption d'une sollicitaton de la bouche du cheval; une cession de mâchoire c'est, après une période de contraction, la mâchoire inférieure qui s'abandonne. Une descente de main ou de jambes est une cession prolongée de ces aides.
Une cession opportune est un extraordinaire moyen-récompense en dressage. Lorsqu'un cheval tente, par exemple, de forcer la main et que celle-ci s'y oppose, sans tirer, fixée dans une immobilité totale, puis cède à l'instant où la mâchoire et la nuque du cheval cèdent, la meilleure leçon de légèreté a été donnée." Fin de citation.

Serait-ce une piste ?

Cordialement

J'en suis l'auteur, Philippe. Un auteur inspiré par le Maître Nuno Oliveira.

J'ai récupéré, il y a 4 ans, plusieurs films de Nuno Oliveira, au travail, seul, en carrière , puis dans son manège. 20 séances successives d' Euclide à Bunker, en passant par Soante: deux heures et demi de films tournés par des élèves présents, sans aucune mise en scène.
Et au milieu de ces petits films, un choc: Soante arrive dans le manège, le maître le monte et commence une séance classique d'équitation. On n' est plus dans le dressage mais dans le gymnase, le cheval connaissant déjà toutes les figures proposées: Un enchainement d'exercices progressifs pour arriver à un piaffer idéal: l'état de grâce.

Et moi, seule, en sanglots, devant mon écran avec LA révélation de ce qu'est l'équitation de légèreté. Ce jour là, j'ai vu la Lumière!
« Le talent de l'humain qui obtient l'adhésion mentale et physique de son cheval dans le silence des aides."

Je me déplace beaucoup depuis, pour voir enseigner l'équitation et pour voir éduquer des chevaux.
Je vois beaucoup d'horreurs dans le traitement des chevaux et bien peu de transmission d' un savoir de maître à disciple.

Et j'ai trouvé la filiation de Nuno Oliveira:
Hélène Arianoff qui continue à remplir la mission d'enseigner que lui a confié le Maître et Dany Lahaye que j'ai vu monter son Duche dans le même enchainement que Soante, le mois dernier, un petit matin d'hiver rose et glacé, en Camargue.
C' est le premier cheval que je vois et qui n'a connu que cette équitation de légèreté: 18 ans, aucune trace d'usure, une souplesse, un équilibre, une rondeur musculaire et un esprit en éveil, un oeil curieux et tout le répertoire de haute-école...

Cette équitation n'est pas facile: l'enseignante est exigeante envers l'élève humain qu'elle ne laisse pas « se contenter de peu ». La cavalière est rigoureuse et méticuleuse dans le maintien d'une discipline.
C' est la posture du cavalier qui prime: tenue du dos et jeu des doigts.
- la position précède l'action
- le cavalier propose, le cheval dispose
- Faire et laisser faire

Travail au pas, travail des deux pistes, cession à la jambe, mobilisation de la mâchoire, dans une obsession de l'équilibre...

Et pour illustrer le mot « cession » proposé par Patricia, deux phrases que je cite de mémoire:

«  La légèreté, ce n'est pas ne rien faire. C' est prendre et rendre. Et pour pouvoir rendre, il faut d'abord prendre » Dany Lahaye

« L'équitation de légèreté est un jeu entre le cheval et son cavalier: le premier qui garde le contact a perdu » Helène Arianoff

A lire sur le site de Dany Lahaye, l'hommage à Nuno Oliveira, pour les vingt ans, cette année, de sa disparition. (Cliquer "dressage", puis "l'héritage du Maître", en bas de page)
http://dany.lahaye.free.fr/cariboost1/BienvenueFr.htm

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Message édité par: PODER, à: 2009/04/11 02:22

Bel hommage , Catherine, à celui qui fut "Grand"......

Je me demande toujours, pourquoi on parle de cession de mâchoires, de nuque, de céder dans ses mains, dans ses jambes, mais jamais de cession des postérieurs.
C'est pourtant là, à mon sens, la première expression des 3 postulats de la légèreté qu'a re énoncé Catherine:

- la position précède l'action

- le cavalier propose, le cheval dispose

- Faire et laisser faire

Bonjour,

Je peux parler presque d’émotion à la lecture de votre réponse.

J’aurais mis du temps à vous découvrir… Je suis très heureux de vous avoir ainsi « provoquée » Catherine et de pouvoir entrer dans un monde qui n’est pas imaginaire.

Un monde loin des phrases conventionnelles rassurantes parce que culturelles ne laissant pas sortir une expérience particulière, probablement cachée.
L’équitation est souvent faite d’imitation dont on a du mal a « se dépêtrer » pour être soi-même.
Être soi-même : la définition de la légèreté ne sera pas ainsi figée ou inaccessible. La marge existe bien.

Vous dîtes : « le cavalier propose, le cheval dispose. »
De nombreuses fois j’ai recherché à quels moments le cheval était susceptible de proposer lui-même. Ces instants sont nombreux et permettent de disposer des qualités de son cheval, dont le cavalier ne peut avoir conscience vraiment si son emprise est trop forte sur lui.

Vous me faîtes regretter de ne pouvoir monter plus à cheval.

Amicalement.