Main/légereté/enseignement
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Cher Hervé,
Concernant le troisième point, c´est à dire le rôle des antérieurs dans le rééquilibrage du cheval, j´avoue ne pas bien comprendre votre remarque. La force propulsive du cheval étant située au niveau de l´arrière main, les antérieurs ont essentiellement un role de soutien.
Dans le rassembler, du fait de l´avancée des postérieurs sous la masse consécutivement à la flexion des hanches, la base d´encolure remonte et allège l´avant main. Du fait du moindre poids sur les antérieurs ceux ci sont soulagés, libérant ainsi les épaules du cheval de la contrainte du poids. C´est pour cette raison que STEINBRECHT nous indique qu´il est inutile, par des exercices divers, d´essayer d´assouplir les épaules en vue d´obtenir de l´amplitude. La solution réside dans le rassembler qui libère les épaules du poids excédentaire, permettant ainsi l´amplitude des mouvements de l´avant main.
Cordialement vôtre,
Dominique DURAND
(par Dominique DURAND)
Hervé ,
Pensez vous qu il y ait quelque forme d ambiguité dans cette phrase p 142? " c est ainsi que sera assuré le chevalement correct et aisé des membres internes"
Pourriez vous sil vous plait me citer les pages de LG dans lesquelles cvous interpretez qu il n y a pas d incurvaztion, pour ma part je ne les retriouve pas dans le chapitre croupe au mur sauf dans le travail preparatoire
St quand a lui insiste sur l amplication et la reduction des incurvations suivant les phases du travail
Appui ferme a pleine main me semble etre sans equivoque, si je vous serre la main fermement a pleine main, c est autre chose que si je vous serre la main doucement ou legerement, la sensation que vous percevrez ne sera pas la meme
(par jp)
hervé
pour vous convaincre de la delicatesse des actions de main preconisées par ST je vous invite a relire les pages 35 a 40 sur les aides de retenue vous verrez a quel point cette equitation est fine et technique.
Vous pourrez les comparer avec celles de LG et vous verrez que ST a repris certains passages mot por mot
(par jp)
Cher Hervé,
En complément de votre seconde remarque sur le notion d´appui, je souhaiterais évoquer un exemple qui me semble très révélateur :
La propriétaire d´un cheval d´obstacle m´a recemment demandé de travailler son cheval. D´emblée je constate que ce cheval, précédemment monté par diverses personnes de faible niveau agissant par traction sur les rênes, adopte une attitude totalement défectueuse: encolure haute, base d´encolure éffondrée, dos contracté et absence totale de cadence. Le cheval ne trotte pas avec son dos rendant l´allure étriquée et rasante.
Pour moi, pas question de franchir le moindre obstacle dans ces conditions sans une réhabilitation sur le plat au préalable. Le cheval ne pourrait faire que des sauts défectueux "ouverts", conformes à son attitude à l´abord. Mais comment s´y prendre pour tenter déjà de rectifier les choses sur le plat ?
La solution a consisté à remettre le cheval "sur la main" pour qu´il existe de nouveau un axe de transmission entre la main du cavalier et l´arrière main du cheval rendant ainsi le cheval de nouveau perméable. Grâce à un travail en flexions dans le mouvement en avant, le but a consisté à abaisser et à étendre l´encolure, tout en conservant la nuque souple. Le cheval qui auparavant se déplaçait en permanente contraction, l´encolure haute, s´est rapidement relaxé et a accepté de venir sur ma main (j´ai "laissé tomber le cheval dans la mise en main" selon l´expression du Grand Oliveira), sur l´incitation des jambes entretenant le mouvement en avant. Le cheval , prenant confiance en ma main a progressivement établi, la nuque cédée, un appui moelleux, parfois ponctuellement ferme, sous l´effet de la force propulsive indispensable des postérieurs. Progressivement, le cheval se relaxant, la cadence au trot est réapparue, le cheval recommançant à donner son dos. Au moment du troisième temps du galop, l´appui ponctuel sur la main se révèlait ponctuellement très ferme, du fait que la flexion des hanches demeurait très faible. Mais rapidement, au fur et à mesure du travail dans le mouvement en avant et "sur la main", notamment en flexion, la fermeté de l´appui a diminué petit à petit avec le rééquilibrage du cheval sur les hanches, pour devenir léger. Sur la barrière (vivante) des mains et l´incitation des jambes du cavalier de conserver la force propulsive, le garrot est monté, conséquence de l´abaissement des hanches, et le rapport avec la main est devenu léger.
Pour reconstruire et bien affirmer l´axe de transmission, la réhabilitation de ce cheval est passé par une remise du cheval, correctement orienté, sur la main, sur le mors. A ce stade de reconstruction un appui (ponctuel) parfois ferme mais jamais désagréable (la nuque restant cédée )s´est installé. Ensuite, au fur et à mesure que, par le travail, le cheval a fléchi les hanches et reculé son équilibre, l´appui a perdu de sa fermeté, le cheval devenant léger, MAIS TOUT EN CONSERVANT LE MOUVEMENT EN AVANT.
Ce travail est fidèlement basé sur l´enseignement du Maître STEINBRECHT. Si j´avais essayé, à partir de ce même cheval gaché, de conserver d´emblée la légèreté et l´encolure haute, conformément aux principes de BAUCHER, par diverses flexions appliquées en absence de mouvement, j´allais droit vers un échec, concluant que le cas était desespéré. Aujourd´hui ce cheval, du fait de ce travail sur le plat dans le mouvement en avant et la décontraction, est très agréable à monter et parvient à éxécuter de très bons sauts basculés à partir d´un galop comprimé et d´un contact léger.
Cordialement vôtre,
Dominique DURAND
(par Dominique DURAND)
Bonjour Dominique,
Vous allez faire de moi un adepte, M. Durand :-)
Mais peut être que le cheval dont vous parlez n´avait besoin que d´une bonne main, ce qui est déjà beaucoup.
Cela me permet de rebondir sur la question du rôle des antérieurs que vous comprenez, comme Steinbrecht, que comme un soutien de la force propulsive des postérieurs.
Le cheval sait naturellement se rééquilibrer sur les hanches - il ne peut pas y avoir de doute là-dessus. Pourtant, lorsqu´il est monté, il n´y parvient plus que difficilement.
Nous savons que le cavalier perturbe plus le fonctionnement de l´avant-main que celui de l´arrière-main et vous en connaissez les raisons – répartition du poids du cavalier, absence de clavicule chez le cheval, résistances instinctives ou acquises au mors, limitation de la liberté de l´encolure, etc. Un cheval mal monté, en club par exemple, souffrira, par cela seulement, de problèmes situés principalement dans l´avant-main ; problèmes qui se propageront ensuite par compensation ; contractures ou rétractations musculaires, blocage de certains vertèbres, cervicales et premières thoraciques, etc.
Par conséquent, il faut bien admettre que le dysfonctionnement de l´avant-main est, en général, la cause principale du déséquilibre du cheval monté ; déséquilibre auquel il peut répondre, aux extrêmes en s´abandonnant complètement sur les épaules ou au contraire en s´acculant (plus généralement en combinant un déséquilibre vers l´avant avec une extinction de son envie de mouvement).
Et si on admet cela, il paraît logique de commencer par rétablir un peu d´harmonie dans le fonctionnement musculaire du cheval, avant de lui demander de plier ses hanches. C´est comme cela que je comprends l´approche de Baucher. Le rétablissement d´un début d´harmonie musculaire, décontraction SANS CONTRAINTE de la mâchoire, permet d´obtenir un début d´équilibre et donc de légèreté et d´impulsion ; ce qui ouvre la porte à l´engagement de l´arrière main.
Au contraire il me semble que Steinbrecht, et l´équitation allemande de façon générale, tend à rechercher immédiatement l´engagement de l´arrière-main, principalement en poussant le cheval en avant sur une main qui résiste, peut être dynamiquement, mais qui résiste quand même. Le cheval cède bien dans sa nuque, mais cette cession est CONTRAINTE et ne témoigne donc pas de sa décontraction – cela est nettement perceptible lorsque l´encolure est cassée au niveau des 2nd ou 3ème vertèbres cervicales. Certes il est possible de décrire l´appui en des termes poétiques, mais il suffit de regarder les muserolles ou les enrênements utilisés pour revenir à la réalité.
Pour conclure ce message un peu long, mille excuses au traducteur d´AI, il me semble bien que dans la locomotion du cheval et le maintien de son équilibre, les antérieurs ont un rôle bien plus important que celui que Steinbrecht leur prête.
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)
Cher Hervé,
Décidemment nous ne nous quittons plus, ce qui personnellement me ravit.
Concernant le cheval dont je vous ai parlé, vous avez parfaitement raison, il avait besoin d´une bonne main, comme d´ailleurs TOUS les chevaux. Mais deux remarques : d´une part une bonne main résulte de sentiment certes, mais aussi en grande partie d´une technique acquise. La tenue des rênes et le travail en action indirecte préconisée par Jean d´ORGEIX améliore considérablement la qualité de la main. D´autre part la qualité de la main ne peut être jugée isolément mais résulte de l´emsemble du comportement du cavalier.
Enfin, les résultats ont été obtenus sur le cheval essentiellement sur la méthode utilisée consistant à rétablir un axe de transmission en remettant le cheval "sur la main" (abaissement de l´encolure, le cheval prenant le mors, etc....) et non pas uniquement par la qualité de la main. Avec la même qualité de main, si j´avais conservé l´encolure haute, tout en cherchant en permanence à entretenir la légèreté, je n´aurais obtenu aucun résultat. Le fait que le cheval accepte de "prendre son mors" constituait une condition préalable à toute recherche de rassembler.
Concernant le concept de l´appui, les considérations que je tiens à ce sujet n´ont absolument rien de poétiques et, dans mon cas, sont absolument conformes à la vérité. La muserolle de tous mes chevaux n´est JAMAIS serrée, même le plus souvent lache. Je monte mes chevaux d´obstacles SANS ENRENEMENT, et même les travaille à l´obstacle sans martingale (ce qui est rare), et de surcroit en simple filet a relativement gros canon sans aucun effet cohercitif. Malgré cela je vous jure que le cheval cède parfaitement dans sa nuque et que le rapport avec ma main demeure moelleux, quasi sensuel, et cela malgré la force propulsive permanente des postérieurs. Il faut noter que la tenue des rênes et le travail en action indirecte conseillée par Jean d´Orgeix facilite la tache en favorisant considérablement la qualité de la mise sur la main. En effet cette tenue de rêne, la main en permanence ouverte, assure le confort au cheval et celui est incité à la rejoindre sans se contracter. Strictement aucune contrainte avec ce processus. Ce qui est beaucoup plus difficile avec la tenue classique des rênes où la main a vite tendance à agir par saccades en reculant, ce qui produit la mise en résistance du cheval. D´autre part, mes chevaux la plupart du temps machent calmement leur mors et possèdent une bouche fraiche. Les muserolles serrées et les chevaux enrênés sont aux mains de gougnafiés et de cavaliers médiocres que je ne supporte plus. Croyez moi, si STEINBRECHT conduisait à ces outrages, je serais, cher Hervé, le premier à le combattre férocement. Mais ses principes de monte bien interprétés à travers beaucoup de travail et un peu de talent, conduisent à des résultats inverses. Je suis d´ailleurs pour ma part, obsédé par la décontraction et le bien-être de mes chevaux.
Concernant enfin le role des antérieurs, je vous suis totalement quand vous affirmez qu´ils sont les premiers à souffrir du fait qu´un cheval est monté. Le poids du cavalier accentuant le poids porté par les antérieurs, ceux ci sont sujets à toutes sortes de traumatismes et lésions si les chevaux sont montés en l´état, avec leur équilibre naturel sur les épaules. Or c´est précisemment en réalisant un travail de rassembler consistant à équilibrer le cheval, en reculant son centre de gravité, que l´on soulage les antérieurs en diminuant sensiblement le poids qu´ils subissent. Gustav STEINBRECHT rachetait d´ailleurs des chevaux de sang en Angleterre qui avaient été montés en steeple ou à la chasse sur les épaules et, de ce fait étaient devenus inutilisables du fait de lésions graves. Il les travaillaient en équilibre et, du fait que le poids sur les antérieurs avait sensiblement diminué, beaucoup de ces chevaux repartaient pour une longue carrière sous sa monte en équilibre, en décontraction et en légèreté.
Simplement, avant de transférer du poids sur l´arrière main, STEINBRECHT conseille vivement de s´assurer que l´arrière main est musculairement prêt à recevoir ce transfert de poids. Pour ce faire il préconise de travailler les jeunes chevaux d´abord dans leur placer naturel, puis dans le placer d´équilibre (horizontal), avant d´attaquer le rassembler proprement dit. Aussi n´est-il pas favorable au relèvement prématuré et contraint de l´encolure du cheval en vue de charger l´arrière main.
Cordialement vôtre,
Dominique DURAND
(par Dominique DURAND)
Cher Hervé,
Concernant votre seconde remarque sur le terme diabolisé qu´est l´appui.
A l´évidence il existe un malentendu fondamental et très répandu sur le plan terminologie. L´appui de STEINBRECHT n´a rien à voir avec l´idée que vous inspire ce terme. Et c´est d´ailleurs le cas pour la plupart des personnes qui n´ont pas étudié précisemment l´oeuvre de STEINBRECHT.
L´appui qu´il préconise n´a rien à voir avec une pression constante et continue qu´exercerait le cheval sur le mors, la nuque bloquée comme toute la ligne de dessus du cheval. Cet appui sur la main donne au cavalier une sensation de rigidité extrèmement désagréable que personnellement je ne supporte pas.
L´appui du cheval dont parle Steinbrecht implique un cheval qui a cédé dans sa nuque, celle ci demeurant souple. Du fait de la succession de résistances ponctuelles de la main suivies de cessions, et d´actions décontractive conduisant le cheval a lacher son mors, le rapport avec la main reste moelleux. Même si, pour un cheval en cours d´éducation, donc possèdant un équilibre encore horizontal ou à fortiori sur les épaules, l´appui peut être PONCTUELLEMENT intense, le rapport avec la bouche DOIT rester agréable pour le cavalier. Par exemple au galop, l´appui sur le mors, pour un cheval sur les épaules ne sera ferme qu´au troisième temps du galop. Extrait du Gymnase du cheval :
"Même lorsque, par l´effet de la force propulsive, le cheval met du poids sur la main, il ne charge pas celle-ci désagréablement, parce qu´il a auparavant pris confiance en elle.......Même l´appui ferme, qui peut être nécessaire, le cas échéant, ne doit jamais devenir dur ou rigide, mais doit rester moelleux; c´est seulement en partant de lui que la légèreté doit peu à peu se produire. Tout cheval "sur la main" doit être perméable et avoir donné sa nuque".
Cordialement vôtre,
Dominique DURAND
(par Dominique DURAND)