Main/légereté/enseignement
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Mon Cher Hervé,
Vous me faites un plaisir énorme car vous me donnez l´occasion de remettre les pendules à l´heure. C´est en effet une erreur historique qui est couramment faite concernant l´équitation germanique en général et celle de STEINBRECHT en particulier.
Ce n´est pas l´équitation de STEINBRECHT qui est criticable mais la caricature qu´en ont fait certains cavalier brutaux, primaires QUI N´ONT STRICTEMENT RIEN COMPRIS et qui ont totalement dénaturé les principes de bases du Maître. A force de voir ces energumènes brutaux, même si ils se réclamaient de cette équitation, dénaturer totalement cette équitation, on a fini par s´en faire une idée TOTALEMENT FAUSSE.
Si vous faites l´effort de connaitre l´équitation de STEINBRECHT vous constaterez que la finalité de STEINBRECHT est la légèreté et le respect profond du cheval. Rien à voir avec des chevaux contraints par des cavaliers bloquant la tête des chevaux en tirant sur les rênes. C´est exactement le contraire.
Simplement STEINBRECHT exploite et entretient le mouvement en avant du cheval pour en tirer profit dans le rassembler, là ou François Baucher va tuer le mouvement qui demeure, du moins au début, l´ennemi juré . Le mouvement en avant, la décontraction du cheval et la légèreté ne sont non seulement pas incompatibles, mais c´est précisemment l´objectif ultime de STEINBRECHT dans l´achèvement du rassembler.
Remarquons que le grandissime NUNO OLIVEIRA fait très souvent référence aux principes de Gustav STEINBRECHT dans ses oeuvres complètes (livre qui est, bien qu´étant cavalier de CSO, ma bible équestre, avec le Gymnase du cheval).
Je vous accorde que nombre de mauvais cavaliers Germaniques, et cela dans toutes les disciplines, ont énormément porté tord à cette merveilleuse équitation pronée par STEINBRECHT qui était, rappelons le, un fervent disciple de LA Guérinière. Je suis tombé par hasard à la TV sur une reprise d´AVG. Son cheval apparaissait davantage comme un travailleur de force que comme un artiste. C´est précisemment la raison pour laquelle certains trouvent son équitation spectaculaire. Il est vrai que son cheval SE SERT visiblement d´un fort appui sur les rênes pour se comporter en athlète. Cette brave dame transgresse indéniablement les principes de STEINBRECHT qui prone la légèreté dans le rassembler.
J´ai personnellement éduqué un AQPS réformé des courses de steeple (acheté 3000 Euros) qui était à l´origine rétif, décharné, creux et fautif sur un obstacle de 70 cm. En appliquant les VRAIS principes de STEINBRECHT et ceux de mon ami et Maître Jean d´ORGEIX (principes qui ne sont pas incompatibles), le cheval est devenu rayonnant, heureux de vivre (ce qui est ESSENTIEL pour moi), magnifique physiquement et travaillant en pleine décontraction. Il aborde maintenant en toute sérénité des obstacles d´1m 40 au petit galop, dans l´ordre, sans la moindre inquiétude. L´équilibre et la décontraction dans le mouvement en avant prônée par le grand STEINBRECHT, ainsi que l´observation attentive des cavaliers germaniques Markus EHNING et Ludger BEERBAUM, est à l´origine de cette métamorphose du cheval.
Cordialement,
Dominique DURAND
(par Dominique DURAND)
Cher Hervé
Pour ma part, je ne suis pas d´accord avec quelques points de vos conclusions.
Vous dites qu´en ce qui concerne la position en équilibre, la capacité de résistance impliquerait un "détriment" sur le plan de l´équilibre, et qu´en ce qui concerne la fixité, la position assise serait incontestablement "supérieure".
A mon avis, un cavalier peut être fixe et résister efficacement, de façons différentes, qu´il soit en équilibre sur les étriers ou qu´il soit en équilibre assis, et j´ajouterais même, pour ce qui est de la capacité de résister, entre les deux comme au trot enlevé.
Cordialement
PK
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Dear Hervé
For my part, I do not agree with some points of your conclusions.
You say that as regards to the position in balance on stirrups, the capacity of resistance would imply a "detriment" from the point of view of the balance, and that as regards of the fixedness, the sitting position would unmistakably "be superior".
IMO, a rider can be fixed and resist effectively, in various ways, whether he is in balance on stirrups or whether he is in sitting balance, and I would add even, as for the capacity to resist, between both as to the rising trot.
Cordially
PK
(par Peteris Klavins)
Bonjour Peteris,
Ce que j´ai voulu dire est que la position en équilibre permet une résistance maximale, qui ne peut cependant s´exercer qu´au détriment de l´équilibre. Cela ne signifie pas qu´il soit nécessaire d´en arriver là.
"A mon avis, un cavalier peut être fixe et résister efficacement, de façons différentes"
Je suis d´accord.
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)
Bonjour Dominique,
Loin de moi l´idée de défendre une école ou d´en critiquer une autre – je trouve ces querelles stériles – et je suis heureux de constater que la légèreté est une préoccupation universelle – les chevaux ne s´en porteront que mieux. Personnellement je m´intéresse aussi à l´équitation de tradition germanique car il me semble important de garder l´esprit ouvert et de ne pas s´enfermer dans des voies qui peuvent se révéler être des impasses.
Cependant, j´aimerais attirer votre attention sur certains points qui me paraissent critiques dans l´équitation de Steinbrecht – dont je n´ai qu´une connaissance indirecte, il est vrai.
1.La contradiction inhérente de deux de ses postulats qui sont d´une part la recherche de l´engagement maximale du postérieur au soutien pour alléger l´avant-main dans le mouvement avant – rééquilibrage dynamique – et d´autre part l´assouplissement systématique du cheval par l´incurvation. Cette contradiction apparaît nettement dans son travail latéral qui n´a rien à voir avec celui de La Guérinière.
2.La recherche de l´appui en même temps que la flexion de nuque est dangereuse pour l´intégrité physique du cheval, notamment pour la mobilité des vertèbres cervicales.
3.Il néglige complètement le rôle des antérieurs dans le rééquilibrage du cheval sur ses hanches. Le cheval ne se rééquilibre pas seulement en engageant ses postérieurs sous sa masse mais aussi en utilisant son avant-main. Or l´appui sur la main correspond à un dysfonctionnement de l´avant-main. Tant que ce problème n´est pas résolu, et le fonctionnement harmonieux de l´avant-main rétabli, le cheval ne peut pas se rééquilibrer sur les hanches.
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)
chers lecteurs permettez moi avec ces quelques lignes de m immiscer dans votre debat
steinbrecht ne cherche pas QUE l engagement du posterieur au soutien il cherche surtout a developper la force de soutien des posterieurs en faisant refluer le poids sur les posterieurs
son tavail lateral et sa preparation sont en tous points analogues a celui de LG
Flexion d encolure en place, epaule en avant, epaule en dedans, travers .......
Le bon appui decrit par ST obtenu avec un cheval qui tend sa ligne du dessus en se grandissant pour franchir le mors et faire ainsi porter le mors correctement dans sa bouche ne contraint pas les vertebres, ST fait remarquer qu il faut ABSOLUMENT eviter que les chevaux racourcissent leur encolure,( et toute la ligne du dessus d ailleurs) c est aussi un des points clefs chez les bons entraineurs allemands, monter bas et rond parfois mais toujours en laissant aux chevaux de la longueur dans l encolure, et je vous prie de croire qu il faut des heures de travail pour maitriser ce contact là, mais apres quel resultat merci Steinbrecht !!!! et si on relit lG on s apreçoit qu il preconise de revenir au trot gaillard a chaque fois que le cheval se met derriere la main et se retient, pour obtenir le bon appui CQFD LG en montant a une main ne pouvait pas se passer d un appui juste
(par jp)
Bonjour JP,
Le travail latéral de Steinbrecht n´a rien à voir avec celui de La Guérinière. Dans l´épaule en dedans de La Guérinière, le postérieur interne « chevale » le postérieur externe, ce qui n´est pas le cas chez Steinbrecht. De plus, la croupe au mur de La Guérinière est un mouvement d´obliquité maximale et de faible incurvation ; un tel mouvement n´existe pas chez Steinbrecht.
La Guérinière utilise certes le terme appui mais aussi celui de poids des rênes pour définir le contact par conséquent, il me paraît difficile de dire ce qu´il entendait exactement – Baucher lui-même a utilisé le terme appui, c´est dire l´ambiguïté du terme !
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)
bonjour Hervé, comme votre message m a destabilisé j ai pris mes livres.et loin de moi l idée de me poser en donneur de leçons.
en ce qui concerne le travail lateral : ST page 142 note que les pieds du dedans doivent se poser devant et au dela les pieds du dehors, et il parle de chevalement correct des membres internes, cela ne signifie t il pas croisement?
Pour ce qui est de l appui , LG ne repugnait pas a " tenir le cheval dans un appui a pleine main" et page 164 explique comment on agit avec la main , comment on passe de l appui ferme a l appui doux et a l appui leger et vice versa, c est exactement ce que preconisent les bons entraineurs allemands et exactement mot pour mot ce que preconise ST.
Il m a fallu relire ST et LG plusieurs fois chacun, pour me debarasser de toutes ces contre verites qui circulent sur ST. Au bout du compte les cavaliers et les chevaux sont les perdants, malheureusement.
(par jp)
JP,
"en ce qui concerne le travail latéral : ST page 142 note que les pieds du dedans doivent se poser devant et au delà les pieds du dehors, et il parle de chevalement correct des membres internes, cela ne signifie t il pas croisement? "
Si c´est écrit dans le texte alors vous avez raison – comme je l´ai écrit dans un message précédent je n´ai qu´une connaissance indirecte de Steinbrecht, et par conséquent je suis heureux que ceux qui sont plus informés que moi m´éclairent.
Cependant il me semble que Steinbrecht admet le chevalement des membres mais dans des conditions d´ambiguïté telles, que cela a conduit au travail latéral d´aujourd´hui, qui lui n´a plus rien à voir avec celui de La Guérinière. Une illustration de ces ambiguïtés est l´épaule en dedans de trois pistes dans laquelle le chevalement des postérieurs est impossible.
Pourriez-me dire si la croupe au mur de La Guérinière, c´est à dire avec une obliquité totale et une faible incurvation, se trouve chez Steinbrecht ? Il ne semble pas mais encore une fois je peux me tromper.
Comme je l´ai écrit dans mon message précédent, le terme appui n´indique pas son intensité – est-il de l´ordre de la centaine de grammes, du kilo ou de la dizaine de kilos, voilà qui n´est pas précisé.
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)
Cher Hervé,
Concernant votre première remarque sur la philosophie de monte de Gustav STEINBRECHT :
Tout d´abord, l´objectif n´est pas l´engagement maximal des postérieur, mais plutôt le ploiement des hanches du cheval, c´est à dire les articulations supérieures du cheval, de loin les plus puissante, en vue du recul du centre de gravité et donc de l´allègement. D´autre part je ne vois aucune contradiction entre le but de ployer les hanches du cheval et son travail en incurvation, ce travail en flexion du rachis constituant au contraire une préparation au travail de flexion des articulations postérieures.
Steinbrecht affirme que si la flexibilité de l´arrière main doit être le but final de tout dressage, ceci ne veut pas dire cependant que les flexions latérales de la nuque, de l´encolure et de l´épine dorsale ne soient pas nécessaire. Bien au contraire, c´est la flexibilité de ces parties là qui doit être obtenue d´abord, afin qu´on puisse l´utiliser comme moyen dans la poursuite du but essentiel, c´est à dire dans le travail de l´arrière main.
La flexion en général, et en particulier le travail en incurvation ou flexion de l´épine dorsale, a pour effet non seulement de rendre les ligaments et les gaines plus souples et, par conséquent, les articulations plus mobiles, mais surtout de libérer les muscles intéressés, fléchisseurs et extenseurs, et de les exercer, de les coordonner dans leur action réciproque.
Simplement STEINBRECHT considère que, le cheval étant un tout harmonieux dont les différentes parties se prêtent un appui réciproque, les flexions de ce genre ne sont que d´un très faible rendement et souvent même désavantageux, s´il sont pratiqués en dehors du mouvement.
Cordialement vôtre,
Dominique DURAND
(par Dominique DURAND)
Cher Dominique,
Pourtant, les postulats de Steinbrecht sur la locomotion du cheval ne correspondent plus aux découvertes de la science.
Certes, Steinbrecht était un écuyer d´exception et pouvait donc dans sa pratique tempérer ses propres principes théoriques. Mais combien de chevaux ont été détruits par une application de ces principes, voilà ce que l´histoire ne retient pas. Je vous rappelle que récemment certains vétérinaires allemands ont tiré la sonnette d´alarme sur le gâchis des chevaux dans leur pays. Pourquoi tant de chevaux plafonnent dans leur dressage, et finissent par se défendre, d´où notre débat sur la meilleure façon de tenir un cheval qui arrache les rênes.
Je suis propriétaire d´un petit pur sang arabe qui était devenu boiteux à force d´être monté en club, donc selon les directives de l´équitation officielle inspirée de la tradition germanique, de Steinbrecht par conséquent. Il a déjà été manipulé à six reprises par un ostéopathe équin et il reste encore des problèmes. Je peux vous dire que la décontraction de la mâchoire – que je pratique en plus certainement d´une façon très approximative - donne équilibre et impulsion dans la décontraction et par conséquent préserve totalement l´intégrité du cheval. Cela ne permet peut être pas de gagner mais de monter en se faisant plaisir, et surtout en respectant le bien être physique et mental de son compagnon.
Cordialement,
Hervé
(par Hervé)