Mobilité de la mâchoire
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Nicole écrit :
Bruno, si j'ai bien compris, il y a deux ans d'écart entre la vidéo et les photos et quelques foulées entre les deux photos !
Chère Nicole, comme le confirme Théophile, il n'y a que quelques minutes ou secondes entre les deux photos : voyez l'état du sol !
Nous parlions des explications du Dr André. Il est important de bien signaler qu'il nous décrit la posture du cheval mal monté par une mauvaise main qui recule faute d'avancer ou mieux de se fixer. Notre vétérinaire expose avec vérité une situation fausse qui n'aboutira jamais à un quelconque rassembler.
Puisse son honnêteté nourrir la bonne cause!
La mécanique équestre même bien étudiée peut être mal comprise et mal utilisée.
Il est surprenant que le général Decarpentry ait cautionné quelques erreurs de ce genre !
Amicalement
Message édité par: BLB, à: 2010/07/20 10:37
Quelques secondes, Bruno, quelques secondes (2 ou 3), la réponse, à pareille demande, d'un cheval éduqué par une main fixe, est pratiquement instantanée, en deux ou trois foulées, un cheval rectifie sa position.
Ces échanges sont très importants, et je vois certaines œillères commencer à tomber.
Les flexions décrites par le docteur André, sont néfastes pour le physique du cheval, uniquement à cause de la façon dont le cavalier se serre pour les obtenir, on est bien d'accord !
Maintenant, Bruno, et Jean si vous suivez encore cet échange, lisez les différents chapitres se rapportant aux flexions, dans l'ouvrage "Le Gymnase du Cheval" de Steinbrecht, à partir de la page 80, dans l'édition Eyrolles.
Comme vous le savez, Steinbrecht, est la base de l'équitation nordique, et je crois que nous pouvons même dire, l'équitation mondiale.
Après cette lecture, on peut facilement comprendre ou le bas blesse dans l'équitation actuelle.
Jean, vous avez 100 fois raison : LA MANIÈRE.
Mais, malheureusement, ce ne sont pas seulement les flexions qui sont en causes, c'est toute l'équitation pratiquée.
Théophile Pamphlet
Désolé Théophile, je n'ai pas Steinbrecht dans ma bibliothèque. (c'est peut être une carence mais pas une erreur)
Je ne lis pas par curiosité, mais par nécessité.
Merci de me dire le propos de l'auteur.
A priori, je pense que Seinbrecht ne fixe pas sa main ou ne rend pas au profit d'un appui de plus en plus ferme.
Je ne pense pas que des œillères tombent : je crois surtout que la communication se met en place.
Amicalement
Message édité par: BLB, à: 2010/07/20 11:57
Désolé Bruno, je ne peux pas simplement vous dire son propos, je ne suis pas assez impartial, pour moi, trop de douleur équine, sont la conséquence de cette méthode. Je ne cherche pas à vous convaincre, analysez vous-même ce que je vais vous communiquer. Achetez cet ouvrage, il vous permettra de comprendre, mieux que par ces simples aperçus, ce n'est pas une simple curiosité.
Morceaux choisis
Une cassure de ce genre à l'encolure se produit dès que deux de ses vertèbres ne sont plus placées correctement l'une par rapport à l'autre, mais que, par suite d'une flexion trop accusée, elles restent en contact par de trop faibles parties de leurs surfaces articulaires, de telle sorte qu'une brèche s'est ouverte dans la chaîne qui relie la tête à l'arrière-main. Les actions réciproques de mains et de jambes que transmet la série des vertèbres sont, de ce fait, interrompues, puisque non seulement la force propulsive de l'arrière-main, mais encore les tractions de rênes restent annihilées dans la fausse flexion et que le cheval a maintenant trouvé un moyen de se soustraire au pouvoir du cavalier.
Le Gymnase du Cheval - Gustave Steinbrect - Édition Elbé - page 95
Que le cavalier encore inexpérimenté suive donc mon conseil et travaille son cheval dans le mouvement en avant. Il peut alors, avec beaucoup plus de certitude, escompter le succès, puisque le mouvement est son meilleur allié contre tous les subterfuges et toutes les roueries du cheval. C'est le mouvement qui force l'animal, tout d'abord, à maintenir, par raison de sécurité, son corps plus droit et, par suite, à charger plus également ses membres extérieurs et intérieurs; qui d'autre part, détermine, par l'effet de sa force propulsive, une certaine tension des muscles et de la charpente osseuse, de telle sorte que les parties ployées n'aient pas autant de facilité à céder exagérément dans la fausse flexion; qui sert, enfin, de critérium au cavalier pour savoir si son travail est juste' et qui lui en donne confirmation par sa fraîcheur et sa cadence régulière, ou bien alors, lorsque ces qualités manquent, le détournent de continuer. Sans doute, les cavaliers qui fléchissent et travaillent leurs chevaux dans le mouvement en avant décidé n'auront pas le droit de se ménager eux-mêmes; ils devront verser bien des gouttes de sueur pour dominer les forces récalcitrantes du cheval; mais bientôt, ils éprouveront la joie de voir si heureusement transformés les allures et le modèle de leurs élèves qu'on les croira en possession de secrets mystérieux leur permettant de réaliser de tels miracles. Mais, ces secretsb sont : un éperon employé avec habileté au bon moment et une main pleine de tact qui, provisoirement, se ferme, et profitant de l'appui du coude contre la hanche, fait des oppositions vigoureuses et répétées, jusqu'à ce que la résistance du cheval soit vaincue et que le placer désiré soit obtenu. La main forme donc, pour ainsi dire, la barrière devant laquelle la jambe et l'éperon amènent le cheval à mâcher son mors.
Le Gymnase du Cheval - Gustave Steinbrect - Édition Elbé - page 95 et 96
Les dresseurs inintelligents et durs feront donc bien de ne pas s'étonner, s'ils rendent leurs chevaux stupides, accessibles au vertige ou s'ils en font des corneurs. Les deux premiers de ces défauts sont causés par l'accumulation du sang dans la tête, ce qui produit une telle distension des vaisseaux sanguins et une telle pression sur le cerveau qu'il en résulte un étourdissement passager, d'où viennent peu à peu, chez les chevaux nobles, le vertige, et chez les chevaux communs, l'hébétude. Quant au cornage, il prend naissance et se développe pour devenir un défaut persistant, lorsqu'il y a inflammation de la muqueuse du larynx par pression et contusion, et que cette inflammation est suivie d'exsudation. De ce fait la trachée est souvent rétrécie à tel point que l'air, même par respiration calme, entre et sort avec bruit, mais que ce bruit devient sifflement et râle, dès que le pauvre animal est tant soit peu contraint à une respiration rapide.
Le Gymnase du Cheval - Gustave Steinbrect - Édition Elbé - page 96
Depuis qu'on importe des chevaux anglais, comme reproducteurs, ce défaut est très répandu chez nous (Allemands). Avec leurs encolures étendues et raides et avec leurs ganaches étroites, ces chevaux, dans le «ramener» éprouvent une telle contrainte qu'ils se mettent alors à corner et qu'il faut, par conséquent, les utiliser dans leur placer naturel, pour ne pas faire de ce défaut un vice persistant. Ces chevaux anglais, par suite de l'étroitesse de leur auge, sont tellement enclins au cornage que, parmi ceux importés chez nous, un nombre vraiment disproportionné est atteint de ce défaut après être passé par la gourme «continentale», laquelle, généralement, constitue le premier stade de leur acclimatement chez nous, et il y en a presque autant, d'autre part, qui deviennent corneurs pendant le dressage. Le cheval arabe, avec sa tête courte et large, a généralement les ganaches amples et la nuque ronde et n'est, par suite, que rarement enclin au cornage.
Le dresseur expérimenté et adroit évitera les inconvénients de ces compressions que lui-même, parfois, malgré toute son expérience, ne peut pas empêcher complètement, en obviant à leurs dangereuses conséquences.
Le Gymnase du Cheval - Gustave Steinbrect - Édition Elbé - page 96 et 97
Que le cavalier, au cours de ce combat contre la force physique du cheval supérieure à la sienne, ait recours, tant qu'il voudra, aux expédients appropriés, comme la martingale, les rênes à glissement dans les anneaux, de même qu'au travail préparatoire avec longe et caveçon; mais qu'il ne croie jamais pouvoir ménager ses bras et ses jambes et les remplacer par le jockey de bois, les rênes fixes et autres machines inertes. Tant qu'il tient les instruments dans sa propre main, il peut en doser et calculer exactement l'effet et, par suite, éviter sûrement les dangers ci-dessus indiqués. Cet avantage cesse, par contre, dès que sa faculté propre de sensation ne peut plus lui venir en aide.
Le Gymnase du Cheval - Gustave Steinbrect - Édition Elbé - page 97
Le choix de l'embouchure, en l'occurrence, n'est sans doute pas indifférent, mais ne joue toutefois qu'un rôle secondaire. Le défaut le plus opiniâtre est celui de la langue «serpentine», le cheval passant la langue par-dessus le mors. Il y a des mors de bride agencés d'une façon spéciale qui rendent difficile cette manifestation et permettent de l'éliminer peu à peu. Mais, pendant le travail en bridon, il faut souvent beaucoup de temps et beaucoup de peine pour en libérer tout-à-fait le cheval; et, cependant, c'est là le seul moyen qui promette un succès durable. Un tel succès ne peut s'obtenir que si la cravache et l'éperon portent le cheval sur la main — celle-ci maintenant bien la liaison avec la bouche — jusqu'à ce que la correction même de la position de la langue sous le mors soit ressentie par le cheval comme un soulagement et un bienfait.
Le Gymnase du Cheval - Gustave Steinbrect - Édition Elbé - page 101
Cordialement.
Théophile Pamphlet
Message édité par: Théophile Pamphlet, à: 2010/07/20 14:32
merci Théophyle pour ces lamentables extraits.
C'est bien ce que je pensais de Steinbrecht :
la main lourde et reculante en opposition à la jambe à qui il demande un effet supérieur à celui de la main. "Pousser plus que l'on tire"
Tire dessus et rentre encore plus dedans !
Ne pensez pas Théophyle que l'on soit dupe.
Amicalement.
Bonjour,
je pars quelque jours, donc peut de temps pour épiloguer quoi que ce soit mais, oui avant de partir:
-Theophile:
En vous lisant, je ne comprends pas...que nous ayons pu nous chamailler! Vraiment, je ne comprends pas ce déssaccord comme si nous parlions de choses fondamentalement différentes (voir toutes les discutions sur la main-fixe...ou les chapitres de mon livre concernant la main fixe...et que vous avez sûrement lu en cachette:-)
Est-ce seulement parce que vous intégrez un travail -certainement réfléchi- vers le bas et que vous savez que de mon côté, j'accèpte une attitude vers le bas , monté, si le cheval veut la donner sans forcer mais ne la recheche pas moi même?
Étant données vos connaissances et votre pratique de la 2eme manière, cela serait intéressant de savoir pourquoi, malgrés tout, vous utilisez sciemment cette attitude du cheval monté. Là, je ne VOUS trouve pas illogique, je trouve CELA illogique alors, vos raisons m'intéressent.
pour Steinbrecht, la version francaise actuelle est faussée , dans le sens "adoucie", donc les horreurs que vous avez mises en ligne (merci d'ailleur) son pires encore dans la version originale! Et les contradictions -en plus- ne manquent pas!
(NB: projet actuel de nouvelle traduction par C.K.v.Stetten).
à tous, amicalement
pascale
Cher Théophile,
Il semblerait qu'au final, nous soyons sur la même longueur d'onde : ne vous en déplaise.
Rien de sulfureux dans tout cela : Les mauvais sont déjà identifiés et les bons sont toujours aussi difficiles à imiter.
Et c'est peut-être là le vrai problème : imiter. car l'imitation oblige à transgresser.
L'étudiant en équitation devrait chercher le même résultat que le maitre plutôt que de vouloir reproduire son geste car celui-ci est personnel.
C'est à partir de sa personnalité et d'une bonne connaissance de la biomécanique que chacun peut installer sa gestuelle.
Cordialement.
Bonjour,
J'ai fini par comprendre que vouloir imiter la gestuelle de tel ou tel cavalier plus expérimenté que soi mène à la caricature, au dépens du cheval.
Chacun bâtit son édifice.
Ainsi, quand j'observe celui qui me fait l'honneur de s'intéresser à ma modeste personne, je ne regarde que le cheval qu'il monte en écoutant ses commentaires. Je m'interdis de regarder ses mains car se sont les siennes, partie intégrante de "son édifice". Mes propres mains, quant à elles, appartiennent à "mon édifice".
Au final, je pense que les "procédés" de chacun sont du domaine de l'intime. Donc bien difficile à mettre en mots. Seuls les poètes y parviennent. Si je tente grossièrement, cela donne:
Les doigts d'une de mes mains marquent une réticence polie et passagère à l'accompagnement (main qui se fixe). Le cheval trouve une solution. A nous de le guider vers la bonne solution (ceci est une autre et passionnante histoire).
Amitiés.
Christpher
Amitiés.
Christopher
Message édité par: pianissimo, à: 2010/07/22 11:00
imiter non , mais s'imprégner oui.
Le geste n'est que l'image externe d'une disposition interne, il traduit l'intention, paradoxalement en s'appropriant le geste on peut développer le sentiment qui l'a créé.
Bien sûr cela demande une longue observation du cavalier "modèle" afin de saisir l'ensemble .
Pour moi qui suis très visuelle cela compte énormément , et j'ai beaucoup appris en regardant, ensuite il y a un mimétisme qui se fait et on reproduit le geste juste avant de le comprendre car comme le disait Aristote " ce que nous avons à apprendre , nous l'apprenons en le faisant "
Si je pense aux mains du colonel Carde , cela ne fera pas de moi une reproduction fidèle de sa main , mais ( j'ose l'espérer) cela me donnera (traduit par ma sensibilité propre ) une compréhension de son équitation.
sur le site de Blondeau , on peut lire que (j'ai oublié son nom qu'il me pardonne ) mr X a totalement intégré le savoir faire de Nicolas , jusqu'au son de la voix ; exemple s'il en fallait d'un mimétisme qui fait comprendre ( je suis sûre par ailleurs que X a ces gestes propres , ou sa façon propre de traduire le geste de Blondeau )
En préparation mentale ,il existe des techniques de visualisation , dontl'efficacité est reconnue. J'ailu le récit d'une dame qui se passait en boucles des cassettes de tel ou tel cavalier, en se focalisant sur ce qu'elle voulait pouvoir reproduire .
Ainsi lorsque j'embarque un cheval ou que je débourre , je me met dans la peau de Blondeau, lorsque je cherche le rassembler c'est Carde,si je saute c'est Robert , si je pense que je veux améliorer ma fixité je revois Gall....etc .
Je crois à la vertu de l'imitation ,et je suis sûre pourtant ( hélas ? hihi) que personne ne me confond ni avec Blondeau, ni avec Carde , ni avec Robert , mais aux dires des élèves qui les ont rencontrés , ils se retrouvent en terrain connu , donc c'est bien que du geste approprié s'acquiers l'esprit qui le sous tend.
Après oui ,chacun batit son édifice , mais on ne le batit pas seul,on prend de chacunet on prend uniquement ce qui nous parle de toute façon ! car le reste on ne le voie pas . tout simplement .
Dommage. Je vous aurais proposé de passer me voir à l'occasion. Deux caïds comme nous auraient pu s'entendre :-)
Mais ne polluons plus le sujet.
Bonne soirée.
J.