Equitation de tradition française et longévité
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Catherine Poder
il ne s’agit pas d’équitation française (avec barrière de la nationalité et frontière de la géographie) mais d’équitation de tradition française que l’on retrouve partout et pourquoi pas chez Steinbrecht
En êtes-vous certaine ?
Le texte que vous retranscrivez dans un autre sujet me semble autoriser le doute, pour le moins.
Apparemment, tout le monde ne met pas la même chose derrière cette notion. Comment fédérer des gens autour d'une notion qui n'est pas clairement définie ? Reprenons le texte :
La fluidité des mouvements et la flexibilité des articulations assurent que le cheval participe volontairement aux exercices. [...] Le dénominateur commun des cavaliers réside dans le souhait d’établir une relation étroite avec le cheval, dans le respect mutuel et visant à obtenir « la légèreté ».
Ôtez les références géographiques, l'équitation de tradition française ressemble curieusement à l'équitation classique défendue par Steinbrecht, un allemand. Je suis sûr que vous avez lu le Gymnase, vous savez donc que cet auteur ne dit pas autre chose.
Toute l'ambigüité de cette définition, c'est de ne pas définir clairement les références de cette équitation de tradition française. Théophile Pamphlet n'a pas tort de parler de "fusionisme". Plus que ces définitions vagues qui, à force de ne rien dire, rende toute adhésion sujette à caution (il suffit de voir les divergences dans un monde qui ne réunit pourtant pas des millions de personnes), autant définir clairement les choses si l'on veut absolument les "labelliser". Ce que vous appelez équitation de tradition française, finalement ce n'est ni plus ni moins qu'une équitation qui tenterait de concilier les enseignements de La Guérinière (version d'Aure) et de Baucher. C'est bien ça, la grande problématique de Saumur, non ? C'est bien à ça que s'est attaché Decarpentry en son temps me semble-t-il. Et s'il y a tant d'interprétations et de discussions sur ce que doit être cette "équitation de fusion", c'est que chacun dose les ingrédients à sa façon et regarde de travers celui qui les dose différemment.
Aujourd'hui, vous citez Pierre Beaupère, je ne peux qu'applaudir. Mais hier, ici même, toute allusion à la scala (à laquelle P. Beaupère s'est pourtant suffisamment intéressé pour en relever les aspects positifs et y consacrer de longs articles) était suspecte et faisait basculer son auteur du côté des "tortionnaires". Comment voulez-vous qu'on s'y retrouve ? Il y aurait deux P. Beaupère, l'un tout à fait respectable qui soutiendrait cette notion d'équitation de tradition française et l'autre, dangereux, trop germaniste, qui s'intéresserait à la scala ?
D'autre part, peut-on combattre les déviations de l'équitation dites moderne par le dogmatisme ? Quand on lit un défenseur de cette tradition française s'insurger de voir un cheval allemand lors de votre réunion alors qu'autrefois, on n'a pas hésité une seconde à faire venir des chevaux d'Espagne, d'Angleterre ou d'Afrique du Nord, ça interpelle. Quand ce même "traditionaliste" applaudit une cavalière qui monte un cheval portugais lors de cette même réunion, sans être dérangé par l'origine du cheval... On a le droit d'être étonné, non ? Un cheval allemand n'aurait donc pas le droit de paraître au nom d'une tradition nationale française qui s'émerveillerait d'un cheval portugais ? Avouez que c'est assez curieux pour être relevé. Que l'on s'en prenne à un style d'équitation, c'est compréhensible, que l'on fustige les origines d'un cheval, ça l'est nettement moins. En faisant référence à de tels propos, en donnant clairement l'impression d'y adhérer, vous n'aidez pas vraiment à clarifier les choses. Du moins, pas pour moi.
Qu'en pense le cheval?...(!)
Ces Rencontres ont eu le mérite de mettre en lumière ce que vous ressentez, Olivier: la difficulté de définir cette équitation de tradition française et de réussir à fédérer TOUS ceux qui s'y intéressent.
Et ceux qui étaient présents en ont envie: plusieurs initiatives se préparent en ce sens.
A suivre sur les deux années à venir.
La belle équitation serait le consensus entre l'objectif et les moyens, entre le désir du cavalier et le bien être du cheval.
Pour les résultats "scientifiques" (dès qu'on use de technologie on tombe dans le "scientifique") il faut en revenir, les instruments ne mesure que ce qu'on leur demande de mesurer, comme dit le film, souvent la vérité est ailleurs.
La question des écoles de l'équitation européenne (Allemande, portugaise, espagnole, autrichienne, française, ...) a été légèrement abordée, je ne sais plus quel intervenant à fait remarquer que au lieu de tenter de nationnaliser des pratiques dont tous se targent de convenir à tout type de chevaux et cavaliers, il serait préférable de convenir que tous les courants d'équitation, historiques et modernes, quelque soit les pays se fondent dans une équitation de recherche de la légèreté et de l'harmonie dans le respect de l'intégrité mentale et physique du cheval et qu'elle soit donc universelle.
Le soucis de ces rencontres était quand même le maintien et renouvellement du "label" unesco, qui lui se porte sur l'équitation de tradition française.
Les seuls points sur lesquels tout le monde semblait d'accord sont :
légèreté, harmonie, respect, ceci pour tous et pour toute discipline. Mais dans ce cas, si ces valeurs sont universelles ... quelle valeur pour le label unesco ?
Peut-être es-ce dans la transmission, le rôle de Saumur, des sauteurs plus formés pour l'apprentissage des écuyers que dans une logique pure de représentation, des écuyers formateurs et garants de cette équitation universelle, de l'histoire, ...
Mais ça c'est surement dans les prochains rdv que ça sera abordé.
Quand au côté scientifique, je reste curieuse, même si comme les sondages, les études scientifiques sont financés par certains ... qui n'aiment pas toujours voir contredire leurs façon de faire ...
Quand au "qu'en pense le cheval" il rejoint la question qui a été posé à Mr Gruss "le cheval est-il heureux dans la pratique de l'équitation de tradition française ?" .... Mr Gruss ayant répondu ... qu'il était heureux quand il était dans son élément en bonne santé et ... qu'on lui demandait rien !
Catherine Poder :
Qu'en pense le cheval?
Lequel ? Le français, l'allemand, le lusitanien... ?
Hi!Hi!Hi!...Olivier!
Le cheval "pense" selon son éthogramme et sa biomécanique (inchangés depuis des millénaires), et non selon les étiquettes que lui collent les humains...
Fin de séance.
Le cheval "pense" selon son éthogramme et sa biomécanique, et non selon les étiquettes que lui collent les humains...
Vous rejoignez Gruss, finalement !
lecture judicieuse de bio mécanique (dans l'optique de la longévité des chevaux) :
Louis Hunersdorf : Methode la plus naturelle pour dresser les chevaux , chapitres : considérations sur la liberté du jeu des épaules , & examen des épaules et des membres antérieurs ...
Effectivement il y a encore beaucoup de points à aborder lors des 2èmes Rencontres, des 3èmes, etc .... ne serait-ce que montrer les différences entre l'équitation de tradition française et les équitations qui relèvent d'autres traditions ...
@ Olivier : il ne s’agit pas d’équitation française (avec barrière de la nationalité et frontière de la géographie) mais d’équitation de tradition française que l’on retrouve partout et pourquoi pas chez Steinbrecht , qui fut cité plusieurs fois pendant les rencontres et dont Nuno Oliveira parlant de l’épaule en dedans, dit que « Gustav Stteinbrecht est l’auteur qui, dans les temps modernes, nous en donne la description la plus consciencieuse et minutieuse, et non Salins , comme beaucoup le croient. »
@ Marit : c’est l’inquiétude de beaucoup d’entre nous pour les Rencontres de l’année prochaine qui seront abordées sous l’angle de la science.
On se souvient trop des débats "scientifiques" que la FEI a organisés pour renommer le Rollkur en LDR et le légitimer.
Quelques échanges sur le sujet, sur le net : « La science neutre et objective dans des sujets aussi controversés est une illusion… Je crois même que sous l'étiquette de la scientificité "incontestable" on peut aisément créer un alibi qui évite tout débat désagréable ultérieurement parce que "des scientifiques ont dit que..." et donc le débat est clos. .. Évidemment on omet de dire qu'au sein de la même communauté scientifique des opposants arrivent à des conclusions contraires."
Etc…