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De la main

243 replies [Last post]
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Joined: 29/01/2011

Ainsi La Guérinière parle-t-il de bouche faible qui fuit l’appui du mors sur les barres, de bonne bouche ferme et légère qui accepte l’appui « à pleine main », et de bouche dure qui s’appuie sur la main : où l’on voit que la notion d’appui était pour le moins duelle. Il semble bien que nous n’ayons gardé de ces notions, que la dernière."  nous ecrit Nelly,

je dirais enfin.........retour au texte et a la notion...ce n est pas trop tot.........merci Nelly ! 

La difficulté est de lire de façon analytique sans a priori et de ne pas mettre de côté ce qui ne convient pas aux idées auxquelles on tient.

tout a fait Nelly :)

upwelling
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Joined: 23/11/2011

 Chère Madame , je me permets de vous éclairer sur un point ,  " sentiment " c'est la réponse du cheval au contact que le cavalier prend sur les renes ... la question de l'appui va bien au dela de la question de sentiment ou de contact , l'appui c'est d'abord la tension de la charpente osseuse et musculaire dont le cheval à besoin pour se gymnastiquer sans se retrouver abandonné à son assymetrie ... 

 

nelly valère
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Joined: 10/09/2011

Je pense que la notion d'appui à pleine main est la notion qui suscite le plus d'interprétations empreintes de convictions intimes dûes aux ressentis personnels à cheval. Mon interprétation du texte qui s'appuie en effet sur mon ressenti à cheval, ( je répète que si je fais cette recherche, c'est pour comprendre intellectuellement ce que je connais à cheval!!) est que cet appui à pleine main est celui du premier cas, c'est à dire l'appui du mors sur les barres que le cheval accepte sans fuir, c'est à dire sans ouvrir la bouche de telle manière que le mors ne puisse plus être un lieu de dialogue, mais un lieu inerte par sa fuite: béance et non pas mobilité. L'appui à pleine main accepté par le cheval assure une bouche mobile ( "la maschant sans cesse " de Grisone, ou encore "pleine d'actions" de Bourgelat et autres ); forte et franche par opposition à faible donc fuyante. 
Pour moi, donc, l'appui à pleine main n'est pas la validation d'un appui sur la main, qui n'est que  l'expression de ce que L G appelle "bouche dure qui s'appuie sur la main". 
Là peut résider une falsification de la notion d'appui.

Théophile Pamphlet
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Joined: 26/08/2008

 Théophile Pamphlet 

 

 

 

 

 

nelly valère
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Joined: 10/09/2011

Upwelling, ce que vous soulignez est justement la recherche que je poursuis, car pour moi, l'appui du mors sur les barres qui amène à la main légère ( "celle qui ne sent point l'appui du mors sur les barres", et non pas à une bouche fuyante) grâce à la mobilisation de la mâchoire, (voir mes propositions sur C S "l'effet abaisseur du mors de bride" et qq posts sur ce forum) libère le cheval de l'emprise et de la déviation qu'opère la main et le laisse seul maître de son équilibre et de ses forces (ce que vous appelez tension de sa charpente osseuse et musculaire). L G  parle de la descente de main ainsi:"le cheval se retrouve tout à fait libre, sans bride" " car il faut nécessairement qu'il demeure léger à la main, n'ayant pas de quoi appuyer sa tête".(L G ) Et pour aller encore plus dans votre sens, j'ajoute cette citation du même L G: " ces sortes de chevaux (à la tête pesante "par faiblesse naturelle soit aux pieds, soit aux reins, soit aux hanches") se méfiant de leur force, s'appuient incessamment sur leur mors, et s'en servent comme d'une cinquième jambe". 
J'ai bien conscience que là encore je suis en porte -à -faux avec les interprétations courantes de cette descente de main qui, pour certains, n'est qu'une question de bonne posture en équilibre sans nécessaire relation avec une décontraction de la mâchoire qu'une "belle bouche " donne dans le travail juste (voir la définition de Bourgelat dans son traité d'anatomie, car c'est rigolot comme il explique qu'une belle bouche est en fait une bouche "pleine d'actions": l'anatomiste était Ecuyer du Roi). Mais j'ose dire que ceci contredit tous nos grands maîtres, donne tort à L'Hotte et à Decarpentry, et invalide la distinction entre un cheval sur la main et un cheval dans la main. Ce n'est pas parce que le concept de mâchoire était noyé dans celui de "bouche" jusqu'à Baucher, que les mâchoires n'avaient rien à dire avant lui. Merci à Christian Carde de venir rappeler ces fondamentaux de l'équitation de tradition française, et de son clin d'oeil. 

upwelling
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Joined: 23/11/2011

 Chère Madame , il est délicat de vous répondre , mais dans le travail de la mise en main , il y a un ensemble de questions que le cheval va venir vous soumettre  .. la nature de l'appui , l'expression de résistances ,  mais aussi la flexion de côtes , la détente des extenseurs de l'encolure , la résistance de la nuque et bien d'autres  ...  sauf que vous vous inscrivez dans la démarche d'une gymnastique d'ensemble ,  et vous vous mettez dans les meilleures conditions d'étude en commencant à aider le cheval par votre position .. 

Si vous esperez que le cheval ne vous soumette que la question de la mobilité de machoire , il vaut mieux se placer dans la logique de Francois Baucher et d'avoir en préalable la soumission des ressorts par une approche  - malgré tout - bien plus radicale  ...

 

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Joined: 29/01/2011

l'appui c'est d'abord la tension de la charpente osseuse et musculaire dont le cheval à besoin pour se gymnastiquer sans se retrouver abandonné à son assymetrie ...  dit upwelling

oh que oui ! et la maniere dont upwelling argumente est d un tres haut niveau !

nelly valère
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Joined: 10/09/2011

Upwelling, j'ai habituellement la grande difficulté d'avoir à assouplir la radicalité de mes démarches...ne me cassez pas ma baraque! je cherche à être entendue sans me mettre à dos tous les inconditionnels de l'anti-bauchérisme, les pseudo non- anti-bauchéristes, les bauchéristes à tous crins, et tout cela sans me renier ni perdre la pertinence de ce que je sais et crois. 
Je mesure depuis 40 ans tout l'art qu'il faut pour avoir l'approche dont vous parlez, et je mesure du coup aussi la quasi impossibilité de militer théoriquement pour cette démarche. Je n'en ai connu que la pratique, en cherche le témoignage dans les textes des grands depuis peu, cherche à valider ses résultats, car ma radicalité va au-delà de ce que vous imaginez peut-être...
Bonne journée...pluvieuse sur la Normandie très très très verte!  

nelly valère
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Joined: 10/09/2011

 je viens de retrouver un message que Michel Henriquet nous avait envoyé lors du colloque de l'ENE de 2007 "la vérité sortirait-elle de la bouche du cheval?". J'en donne un paragraphe ici:
"Dans le cas du cheval rassemblé, c'est à dire l'angle tête-encolure au ramené complet, membres unis, postérieurs engagés, par la pulsion des hanches vers l'avant-main et non par le retrait de la tête-encolure vers l'arrière, la flexion de mâchoire jointe à l'engagement de l'assiette va créer la disponibilité totale vers les transitions les plus subtiles".
Je donne cette citation pour la dernière portion en gras. Upwelling aura sans doute envie de lui apporter le même genre de remarque qu'à moi pour ce qui est du corps de la citation, mais je pense qu'il aura raison en l'occurence. 

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Joined: 29/01/2011

La radicalité dont parle upwelling pour obtenir la souplesse des ressorts est un point sur lequel on ne peut pas faire l economie d un debat !
N'  est ce pas en ramenant le dressage des chevaux à la seule flexion de machoire qu on finit par proposer des chevaux dont les ressorts n ont jamais été assouplis reellement...puisqu on n a jamais fait que les ecraser ! 
N ' est ce pas  d autant plus facile d ecraserles ressorts qui pourraient resister qu on recule beaucoup, et qu on  avance peu  ? 
mais les resultats ne  sont cils pas   la plupart du temps des chevaux incapables de developper des allures normales de travail, et dont le rassembler n est alors qu illusoire?

en ce sens l avertissement de Baucher qui disait ne prenez pas des miettes de mon systeme, il est un est à mediter...et l analyse de upwelling sur ce qu il est commun d appeler les fausses flexions à mediter en parralele.