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Contact et appui

64 replies [Last post]
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Olivier-A
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Joined: 23/12/2013
L’appui est une relation figée entre la main et la bouche, tandis que le contact est une relation souple.

Ça, c'est ce qu'on répète à l'envie sur les forums. Tout ça parce qu'on a perdu la notion classique de l'appui dans le pays même où il a été si bien défini.

On nous dit que le mot "Appui" peut être mal interprété, que c'est un français d'autrefois.... La définition actuelle du mot "contact" est la suivante :

État de deux ou plusieurs corps qui se touchent

Si je pose un poids de 100 kg sur le sol, il est en contact avec le sol. Qu'on m'explique ce qu'il y a de souple dans le mot "contact" tel qu'il est actuellement défini !

La Guérinière définit parfaitement et clairement une notion de relation entre la main et la bouche :

Appui, est le sentiment que produit l'action de la bride dans la main du cavalier, et réciproquement, l'action que la main du cavalier opère sur les barres du cheval. Il y a des chevaux qui n'ont point d'appui, d'autres qui en ont trop, et d'autres qui ont l'appui à pleine main.
Ceux qui n'ont point d'appui sont ceux qui craignent le mors et ne peuvent souffrir qu'il appuie sur les barres, ce qui les fait battre à la main et donner des coups de tête.
Les chevaux qui ont trop d'appui sont ceux qui s'appesantissent sur la main.

L'appui à pleine main, qui fait la meilleure bouche, c'est lorsque le cheval, sans peser ni battre à la main, a l'appui ferme, léger et tempéré ; ces trois qualités sont celles de la bonne bouche d'un cheval, lesquelles répondent à celles de la main du cavalier, qui-doit être légère, douce et ferme.

C'est une définition claire et limpide d'un terme équestre pour qui a un entendement raisonable de la langue française et un minimum de pratique équestre.

Cette notion est d'autant plus claire que La Guerinière fait bien la différence entre "Appui" et "s'appuyer" quand il précise :

Peser à la main, c'est lorsque la tête du Cheval s'appuie sur le mors, et s'appesantit sur la main de la bride, en sorte qu'on est obligé de porter, pour ainsi dire, la tête du Cheval.

Et si ça ne suffit pas à comprendre ce qu'il a voulu dire, que l'on se réfère à ce qui suit :

Nous avons dit ci-dessus que la main bonne renfermait trois qualités, qui sont d'être légère, douce et ferme.
La main légère est celle qui ne sent point l'appui du mors sur les barres.
La main douce est celle qui sent un peu l'effet du mors, sans donner trop d'appui.
Et la main ferme est celle qui tient le cheval dans un appui à pleine main.

C'est un grand art que de savoir accorder ces trois différents mouvements de la main, suivant la nature de la bouche de chaque Cheval, sans contraindre trop et sans abandonner à coup le véritable appui de la bouche ; c'est-à-dire, qu'après avoir rendu la main, ce qui est l'action de la main légère, il faut la retenir doucement, pour chercher et sentir peu à peu dans la main l'appui du mors, c'est ce qu'on appelle avoir la main douce; on résiste ensuite de plus en plus en tenant le cheval dans un appui plus fort, ce qui provient de la main ferme, et alors on adoucit et on diminue dans la main le sentiment du mors avant de passer à la main légère; car il faut que la main douce précède et suive toujours l'effet de la main ferme, et l'on ne doit jamais rendre la main à coup, ni la tenir ferme d'un seul temps; on offenserait la bouche du cheval et on lui ferait donner des coups de tête.

Je ne comprends pas le procès qu'on s'entête à faire à cette notion... ou du moins, j'ai bien peur d'en comprendre les raisons profondes qui n'ont probablement rien à voir avec une quelconque légèreté mais plutôt avec une forme de dogmatisme. Rejeter cet aspect de l'équitation classique en y mettant abusivement ce que La Guérinière n'y a jamais mis et en refusant de voir le spectre du travail et de la relation qu'elle couvre, n'est-ce pas finalement une façon de jeter l'opprobre sur cette équitation classique ? En condamnant une notion sur les éventuelles dérives qu'elle peut entraîner, on condamne l'équitation même, me semble-t-il ; y a-t-il une seule notion équestre qui ne porte en elle les germes de dérives ?

On rejette une notion équestre d'un rapport vivant entre cavalier et monture pour la remplacer par une notion froide applicable à des objets inanimés qui ne veut absolument rien dire. Voilà qui me semble particulièrement surprenant de la part de ceux qui, ce faisant, prétendent œuvrer pour la Légèreté.

Et combien d'autres termes équestres pouvant prêter à confusion faudra-t-il effacer du vocabulaire pour satisfaire tout le monde ?

Marit
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Joined: 23/12/2008

" L'intelligence incarnée dans le corps" se nomme aussi en terme moins poétique, l'isopraxie :)

 

Théophile Pamphlet
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Joined: 26/08/2008

Théophile Pamphlet

upwelling
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Joined: 23/11/2011

la réalité de terrain reste que l'appui se gagne avec le fait de savoir habilement porter les épaules dans le sens de la flexion , et l'ecole de cavalerie reste un des documents qui en a le mieux parlé ... 

et sur un cheval enfourché , il faut obligatoirement la présence du poids ... 

 

Théophile Pamphlet
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Joined: 26/08/2008

 C'est un matin de novembre, brumeux au possible.

Théophile Pamphlet
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Joined: 26/08/2008

Théophile Pamphlet

 

Olivier-A
Offline
Joined: 23/12/2013

Théophile, vous avez votre système de pensée, vous suivez une école qui n'est pas celle de l'équitation classique. C'est un choix que je peux comprendre mais ça ne vous autorise pas à affirmer que ceux qui ne sont pas sur le même chemin tournent en rond. L'équitation n'a pas attendu Baucher pour produire des écuyers et des chevaux admirables.
Par ailleurs, pour tout vous dire, je ne trouve justement pas particulièrement admirable l'équitation bauchériste que j'ai pu voir jusqu'à présent, ni dans ce que vous avez donné à voir ici même, ni dans les images que j'ai pu voir de ses anciens écuyers qui font références pour vous et pour d'autres.
Je trouve très discutables vos assertions sur la main fixe de Baucher et le rapprochement que vous faites avec l'appui de La Guérinière que, par ailleurs, vous continuez de confondre volontairement ou par ignorance avec le "tire-pousse".
D'une certaine façon, votre réponse à mon intervention ne fait que confirmer ce que je pense des raisons qui poussent une partie des cavaliers français à déformer la notion d'appui pour mieux la rejeter.

KATZ Yves
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Joined: 17/03/2006

 Comme j'adore ces discussions, type gueguerre qui ne servent à rien et tournent en rond. 
Une fois n'est pas coutume, je suis d'accord avec Mr Mazard (théophile pamphlet): c'est sur le terrain que l'on se doit de discuter de tels concepts.
On peut ébaucher toutes les conversations que l'on veut sur le net. Elle ne se conclueront jamais s'il n'ya pas de rencontre sur le terrain pour faire sentir ce que l'on exprime.

Amicalement, yves KATZ http://educaval.forum-pro.fr/

Olivier-A
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Joined: 23/12/2013

Yves, en partant d'un tel postulat, on peut même se demander quel est l'intérêt d'un forum équestre et pourquoi y participer...

france
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Joined: 06/03/2007

J'ai renoncé à aller à Saumur de crainte d'y entendre ce genre de discussion. J'ai eu tort, d'après ce que rapporte Sophie les intervenants ont su en éviter l'écueil

Faire sentir, faire comprendre...Comment faut-il s'y prendre ?

Et combien d'autres termes équestres pouvant prêter à confusion faudra-t-il effacer du vocabulaire pour satisfaire tout le monde ?

Il n'est pas question de satisfaire tout le monde mais d'être compris. Qu'est-ce qui est important dans l'enseignement d'une technique : que l'élève soit capable d'en réciter les principes mais ne les applique pas par défaut de compréhension ou qu'il les comprenne ?

Les 3/4 des contemporains de La Guérinière n'auraient rien compris à ce qu'il dit, en supposant qu'ils soient allés au bout des textes

A notre époque, les équitants ont en grande majorité entre 9 et 13 ans. Si on veut qu'ils prennent de bonnes habitudes, qu'ils montent selon la tradition française, il me semble bon de leur parler dans une langue à leur portée, c'est à dire actuelle. Sinon ils écouteront peut-être par politesse et oublieront aussitôt

L'intérêt d'un forum équestre ? Comme dans les autres sports parler des ses expériences, bonnes ou mauvaises, quel que soit le niveau de pratique. Il y a toujours quelque chose à en retirer qu'on soit d'accord ou pas.
Sur les forums équestres on philosophe, fait l'éxégèse des textes, discute des divers sens en fonction de la place d'une virgule... ça fait passer le temps, indique un haut niveau de culture mais n'a malheureusement que bien peu d'efficacité pratique.