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Avril 2007 - Essai sur l'enseignement - P.Farnault


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    Editorial  Avril 2007          Essai sur l'enseignement
écrit par Mr Philippe FARNAULT 
  
 "Celui qui enseigne tient le même rang qu'un père", ce proverbe chinois en dit long sur le lien qui peut unir le maître à son élève. 
 "L'amour, qualité intangible, semble être ce qui sépare les "grands" des "moins grands". La plus grande qualité qu'un homme de cheval puisse posséder: c'est d'être humain!" George H. Morris dans "Équitation, Style et CSO".

 
  Ces deux  pensées orientent avec puissance l'état d'esprit dans lequel doivent se trouver le professeur, qui se rappelle lors de la transmission de son expérience avoir été lui-même un élève, et le cavalier en formation quel que soit son niveau.
  
  Lier l'enseignement du jeune cavalier avec la notion de bien-être du cheval dessine clairement la responsabilité de l'enseignant. L'un de ses objectifs le conduit à faire en sorte que le cavalier possède plus tard la capacité de juger de la qualité de son action sur le cheval. Réduire cette lacune existante actuellement demande au professeur d'avoir une connaissance soutenue de son art afin de ne pas tromper l'état d'esprit dont l'élève a besoin pour bien y parvenir.

  La rigueur d'un tel enseignement ne laisse pas de place aux idées reçues qui gênent inconsciemment la qualité de la transmission du savoir équestre. Par exemple, soutenir que le cheval a besoin d'un appui pour muscler son dos n'est pas acceptable dans la conception que nous avons du contenu de l'équitation et de son image qui consiste à évoluer avec le cheval dans la légèreté. 

  Le besoin de croire en quelque chose crée parfois des illusions de savoir et il est nécessaire d'éviter que des préjugés ne prennent insidieusement la couleur de la tradition. Comme "il est préférable d'enseigner la vertu plutôt que de condamner le vice", n'établissons pas de procès et veillons à ce que l'enseignement de l'équitation tende à créer solidement chez l'élève les conditions nécessaires au travail dans le bon sens.

  En préambule, une condition, qui intéresse tout niveau de compétence, reprend le principe que le cheval libéré des contractions du cavalier est naturellement souple. L'accompagnement des mouvements du cheval (et surtout de son mouvement vers l'avant) par le cavalier semble être l'une des clefs favorable à la souplesse de l'animal. 

  L'instauration de cet échange intéresse au plus haut niveau l'enseignant. D'une part, l'élève doit ressentir qu'il s'agit d'une démarche personnelle de progrès dans  le cadre d'une acquisition d'autonomie. D'autre part, l'enseignant avisé sait que si le cavalier est constant dans sa démarche, celle-ci précède la légèreté de la main qu'elle fait admettre comme rapidement inévitable (conséquente).

  L'enseignant fait découvrir ensuite à son élève que faire travailler un cheval dans le respect de son mouvement vers l'avant est la première sensation de liberté que le cavalier peut transmettre à son cheval.

  Avec bonheur, l'enseignant guide son élève dans la découverte de l'harmonie qu'il est en train de créer. Il lui dévoile le rôle formateur du comportement du cavalier pour le cheval: son accompagnement et son ajustement aux mouvements sont à l'origine d'une "communauté d'impulsions". Je n'hésite pas à parler de "l'impulsion" du cavalier, qui a tendance à être négligée dans l'enseignement, et qui donne envie au cheval d'y mêler la sienne par imitation en toute confiance.

  L'approche sous cet angle de la motivation du cheval à travailler est plutôt inhabituelle pour les cavaliers qui aimeraient bien n'avoir rien à se reprocher... L'enseignement doit éveiller l'observation du cavalier aux attentes du cheval "fidèle serviteur". La bienveillance de l'homme se développe avec la notion d'ajustement de son corps en réplique aux mouvements du cheval pour lui faciliter la tâche.

  Un grand pas est franchi dans la compréhension d'une base essentielle de l'équitation.

  L'homme "cavalier" et le cheval "fidèle serviteur" peuvent tous les deux commencer à servir la légèreté en connaissance de cause.

 Que la fête commence!


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