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le gogue

9 réponses [Dernière contribution]
tenduba
Déconnecté
Inscrit: 29/09/2011

Bonjour à tous et meilleur voeux équestre 2012,

Je viens de découvrir cet enrênement, et je trouve que cela à permis de trouver un terrain de communication entre moi et ma jument.

Jusqu'ici, sa bouche était trop délicate pour mes mains et je trouve qu'il y a réellemnt un effet "tampon", comme si on avait mis un adaptateur entre nous deux.

J'aurai souhaité connaitre votre point de vu sur cet enrênement en général, ainsi que ces limites:
quand cesser de l'utiliser, comment l'utiliser (toute la séance, seulement une partie...), quand passer en mode commandé, etc...

Merci

FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

Bonjour,

Ce forum dort comme une marmotte...
Dans un premier temps tapez le mot " gogue " dans la case Recherche... Déjà des réponses précédentes vous intéresseront.

Amicalement.

BERTRAND Jean-Michel
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006
Bonjour,
Effectivement le forum est en état d’hibernation…
Peut-être avez-vous été lire la newsletter pour mes élèves, que B. Maurel a très gentiment fait paraître en première page. J’y fais référence à René Gogue, l’inventeur de l’enrènement du même nom. Vous pouvez y voir qu’il s’agit d’un véritable homme de cheval, au sens qui est le nôtre, c’est à dire la recherche de la légèreté. Donc on peut déjà en déduire l’intérêt que peut avoir son appareil.
Le premier point est que cet enrènement n’offre pas de point fixe au cheval, sur lequel il pourrait venir buter, voir s’appuyer et se bloquer. Comme vous l’avez très judicieusement observé, il peut faire en cela, office de tampon pour un cheval délicat, entre sa bouche et une main qui tarde parfois un peu à s’ouvrir. « Le problème du cavalier, est que quoi qu’il fasse, le cheval sera toujours plus rapide que lui ! » dixit N.Oliveira…
Le deuxième point est que si le gogue est bien réglé, il empêchera le cheval de se mettre à l’envers quelle que soit la hauteur de son encolure. Il m’arrive de recommander l’usage temporaire de celui-ci pour des couples jeune cheval/jeune cavalier (sic) ou à certains moniteurs pour leur cavalerie de manège, dans le souci d’économiser les chevaux. Une précision, je fais généralement enlever le gogue (après vérification du travail fait en mon absence,) lorsque l’élève travaille avec moi.
Enfin dernier point, le réglage… Déjà, chose importante, ô combien ! Disposez-vous d’un vrai gogue ? Ils sont très difficiles à trouver dans le commerce. Le vrai gogue doit disposer de 2 réglages.
Le premier se situe à la base du triangle formé par les ficelles passant par la têtière et dans les anneaux du mors (toujours de l’extérieur vers l’intérieur.) Ce réglage sert à modifier l’angle formé par la tête et l’encolure. C’est celui que personnellement j’utilise le moins.
Le deuxième se situe au niveau du passage dans la sangle de la selle. Il sert à régler l’angle formé par l’ensemble tête/encolure et le garrot. C’est le plus important des deux réglages car c’est lui qui permettra le bon fonctionnement et la bonne tenue de la ligne du dessus.
Pour définir le bon réglage lors de son utilisation, il faut comme pour tous les enrènement partir de l’attitude naturelle de votre cheval. Puis le refermer progressivement en fonction de ses réactions et de ses progrès. Je vous rappelle que le gogue n’est pas fait pour contraindre mais pour mettre des limites et empêcher ainsi une erreur de fonctionnement (dos creux.)
Je préfère toujours commencer l’utilisation du gogue par le travail à pied. On peut ainsi visualiser la bonne attitude (ou non) du cheval. Je n’utilise (ou ne fait utiliser) que très rarement le gogue commandé.
Dernière petite précision mais très utile pour éviter les accidents lors des extensions d’encolure. Prenez un gogue équipé d’un petit collier de chasse ce qui empêchera le cheval de se prendre les pieds dedans.
 
En conclusion, le gogue est un bon enrènement mais à utiliser avec précaution et sagesse, c’est à dire, toujours avec l’objectif de s’en passer à terme. N’oubliez pas qu’un enrènement ne remplacera jamais la main car il n’a pas de sentiment… Alors que je vois bien que la vôtre en a!
J’espère avoir pu vous être utile…
Bien amicalement

 

tenduba
Déconnecté
Inscrit: 29/09/2011

Merci pour votre réponse, très détaillée, c'est appréciable!

C'est votre article qui m'a décidé à lire le livre de René Gogue, et du coup à essayer l'enrênement!

Je trouve qu'effectivement le réglage n'est pas si évident que cela.

Par exemple, aujourd'hui nous sommes allez en exterieur (trotting, mise en souffle), lorsque la jument était "relax", elle cédait facilement au rappel du gogue, et restait orientée dans le bon sens. En revanche, lorsqu'elle était regardante (bruits, vaches...fantômes....), elle se mettait en appui sur le gogue (parfois pendant 2/3 min, même en avançant bien, au trot), sans toutefois se mettre à l'envers.
Doit-on dans ce cas restreindre le cadre et l'amplitude de mouvement permis en resserant les réglages?
Je pense également faire (comme le conseillait M.D'orgeix) des répétitions, par paquet de 20, pour conditionner la cession lors de l'appui sur le gogue, qu'en pensez-vous?

Je confirme toutefois que ça bataille moins avec que sans gogue, et avec peu de contraintes.

Encore merci,
Sincèrement,

BERTRAND Jean-Michel
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006
La réaction de votre cheval est tout fait normal. Vous lui avez posé un problème dont il doit trouver la clef. Il va donc devoir essayer un certain nombre de positions avant de trouver la bonne. Normalement, ce doit être celle dans laquelle il va ressentir le plus de confort pour le fonctionnement que vous lui demandez. Donc patientez, laissez le tester, cela va peut-être durer plusieurs sorties. Mais surtout ne changez rien sinon il ne comprendra plus rien car vous aurez introduit de nouveaux paramètres et il ne pourra pas atteindre l’objectif que vous lui avez fixé.  Donc pas de changement de réglage (si le gogue est bien mis ? Mais cela semble le cas puisque vous dites qu’il ne s’est pas mis à l’envers) et au niveau de l’action de la main contentez-vous de lui redemander l’extension d’encolure chaque fois qu’il la relève, afin de lui confirmer le sens de votre travail.
C’est une des raisons pour laquelle je préfère faire l’apprentissage du gogue par le travail à pied. Lorsque j’étais jeune cavalier de concours complet (avant de devenir un vieux cavalier de Dressage…) j’utilisais, et uniquement en cas de besoin,  pour les trottings, des rênes allemandes. Qui sont faites, je le rappelle, pour demander l’extension d’encolure et non le ramener ! Mais je n’en conseille pas vraiment l’emploi qui est très délicat, à moins que vous n’ayez déjà une maîtrise parfaite de l’utilisation des 4 rênes…
L’écoute et la patience sont 2 des clefs de notre chemin vers la légèreté. Ce sont deux vertus qui ne sont plus guère de notre temps et je crois sincèrement que nous devons remercier le cheval de nous apprendre à les préserver. (Désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher…)

 

FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

 Bonsoir,

" Doit-on dans ce cas restreindre le cadre et l'amplitude de mouvement permis en resserrant les réglages ? " tendula ...

 Votre jument, le cheval en général, est un véritable trésor vivant... dont vous devez prendre soin psychologiquement et physiquement. 

 Votre premier souci est de lui permettre des déplacements aisés et surtout lui faire sentir que vous aimez se déplacer avec elle. Lorsque elle réagit aux éléments extérieurs, il faut lui permettre de regarder et ne pas lui imposer de maintenir sa tête baissée.

 Il faut, comme je pense que vous êtes jeune, faire l'expérience du gogue... avec le risque que vous ne vous intéressiez seulement que à l'avant main.

Mais vous pourrez rapidement vous en passer en assurant votre assiette, c'est le moyen à mettre en oeuvre pour avoir une bonne main à l'avenir... Dans un premier temps, veiller à effectuer un bon accompagnement des mouvements du cheval est primordial et montre un savoir faire dans l'aptitude à calmer un cheval facilement inquiet.

Une autre approche de la bonne bouche est l'éducation aux actions des jambes du cavalier. Je ne parle pas de la détestable " leçon de jambes toutes affaires cessantes ", mais d'une éducation ou rééducation progressive aux jambes (par exemple par le biais de variation au sein des allures et de transitions entre les allures).

 Amicalement

BERTRAND Jean-Michel
Déconnecté
Inscrit: 17/03/2006

J'adhère complètement à ce propos et je souhaiterais qu'il figure dans le programme de formation de nos chers enseignants!

Merci Philippe.

 

tenduba
Déconnecté
Inscrit: 29/09/2011

Merci pour vos réponses, pleines de sagesse...

hier et ce matin le gogue a de nouveau confirmé:

premier déplacements latéraux au trot qui ressemble à des déplacements latéraux, premier déplacements droit, la jument est sur la main, et première séance avec une bouche fraiche (ce qui n'est pas faute d'avoir été dans ce sens auparavant).
De plus, l'animal étant particulièrement dans le sang et émotif...le calme s'installe bien plus vite.

Reste le galop, qui lui pose des difficultées (physique, et mentale) cf mon post galops contracté.

sincèrement,

FARNAULT Philippe
Déconnecté
Inscrit: 25/07/2006

Bonjour,

Concernant le galop, concervez en bordure du terrain une longe.
Et n'hésitez pas à descendre de cheval pour lui montrer dans le calme le galop que vous souhaitez obtenir monté.
Pour cela conservez un licol léger sous le filet pour y accrocher la longe.
Remontez, sortez 10 minutes au pas de la carrière et revenez travailler... pas forcément au galop, mais peut-être seulement après 10 ou 15 jours de travail du galop uniquement en longe.
Ce travail au galop à la longe au sein du travail monté peut être effectué 2 fois, 3 fois dans l'heure. 

Amicalement.

tenduba
Déconnecté
Inscrit: 29/09/2011

bonsoir,

ça me semble une très bonne idée...je vais donc le faire!

Merci beaucoup.