de l'eohippus à l'equus
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de quoi alimenter les discussions !!
Bonsoir,
Il ne me semble pas qu'il faille être réaliste jusqu'à l'exagération pour convenir que le box représente le mode de stabulation incontounable, au moins à temps partiel.
Il a été distingué ici entre le box sans passage de tête qui donne la vue sur le néant et le box avec passage de tête qui offre la vue sur la vie de l'écurie.
Une notion aurait mérité d'être developpée: Comment le cheval sort-il de son box et comment y retourne-t-il?
Faut-il un treuil pour l'extraire de sa thébaïde où en sort-il gaiment, les oreilles pointées vers l'avant? Y retourne-t-il embelli par l'exercice, l'oeil expressif, chargé de bonne impressions qui vont nourrir son "esprit d'écurie"? Ce dernier cas indique que nous avons su stopper la séance à l'exact bon moment, recompensant généreusement une marque évidente de bonne volonté sans rouerie aucune. Une phrase de Faverot nous vient immédiatement en tête.
J'observe mon chat qui rapporte trois souris par jour tout en passant 20 heures affalé sur trois coussins. Son arrière grand-père non domestiqué serait mort de ce régime. On m'opposera que la comparaison n'a pas de sens, mais.....
Upwelling, vous n'êtes quand même pas sans savoir que, chez les chevaux, si on ne les enferme pas en box 23h/24, il y a bien des sociétés, et des règles dans celles-ci ! Et qui dit rapports entre les membres de la société dit sociologie possible. Ce n'est pas parce que ça existe aussi chez l'humain qu'on ne peut pas l'évoquer pour les chevaux. Je ne vois pas bien où j'ai mélangé l'homme et l'animal, il ne m'a pas semblé avoir parlé de l'homme...
Pour Christopher, je ne vois pas pourquoi le box représente à vos yeux "le mode de stabulation incontournable". Combien de chevaux sont au pré ET au travail, et à qui ça à l'air de convenir parfaitement ?
Et entre nous, si on commence à trouver que le seul passage de tête transforme une prison en un espace de liberté joyeux et convenable, ce n'est que par hypocrisie.
Je ne dis pas non plus que c'est un choix facile à faire de sortir ses chevaux du box pour les laisser vivre en société, mais le petit passage de tête ne doit pas non plus être là dans le seul but de nous déculpabiliser de les enfermer.
Enfin, que le cheval trouve un confort dans son box parce qu'il y est habitué, forcé par l'homme au débourrage en général, qu'il ne connaît que ça, qu'il a à manger dedans... ne fait pas de ce lieu une panacée à mon avis
votre chat Christopher vit une vie de félin aussi normale que possible : il dort la majeure partie de sa journée
son ancêtre en faisait autant, dehors, sans coussins ; ses lointains cousins africains aussi
le félin dort et se réveille pour chasser, usuellement la nuit
votre chat ramène 3 souris, bravo, c'est un chat économique qui se nourrit seul...et s'il rentre bredouille il sait bien qu'il va trouver pâtée ou croquettes
le chat domestique a trouvé un compromis avantageux : il peut batifoler à sa guise et se mettre à l'abri quand il veut
le box me semble aussi avantageux...pour nous :
il met le cheval à l'abri des prédateurs à deux ou quatre pattes, ça nous tranquillise.
en tant que lieu fermé il marque notre propriété sur l'animal
aller chercher le cheval au box est plus rapide que le récupérer dans les champs
le cavalier évite la cruelle déconvenue de voir parfois son grand ami se sauver au galop en l'apercevant
le pansage est simplifié
on sait précisément ce que le cheval mange puisqu'on a mesuré la ration
il y a peut-être moins de risques de parasitage
l'esprit d'écurie ? pourquoi pas un esprit de champ ? un cheval a-t-il besoin d'être enfermé pour "réfléchir" ?
d'accord pour le box si le terrain est trop petit, peu sécurisé, si le sol est humide, ou quand il fait très froid ou très pluvieux...ou s'il n'y a qu'un cheval, il ne se morfondra peut-être pas plus dans un box que seul dans un pré
dans les autres cas, dehors autant que possible, ils tiquent moins, sont plus calmes donc moins contractés
échanges sans queue ni tête ..
je ne connais pas la phrase de M Faverot , mais La Guerinière nous donne une phrase qui est une règle d'or ( et là , il n'y a pas de contresens sur le mot de règle) dans le travail de flexion , qui est que le cheval en effet doit revenir à l'écurie " avec la même gaité avec laquelle il en est sorti " . Vivacité et souplesse .
Un exemple :
le KWPN que j’ai adopté en juin 2010 est arrivé avec un sabot gauche nettement plus petit que le sabot droit. Son épaule gauche paraissait musculairement atrophiée par rapport à la droite et son postérieur gauche ne venait pas s’engager droit mais décrivait un arc de cercle à gauche.
De ce que j’ai pu retrouver de l’historique de ce cheval : sorti en concours de dressage avec de bons résultats de 4 ans à 7 ans, il est arrêté et mis au pré son année de 8 ans pour « boiterie de l’antérieur droit », le terme de « syndrome naviculaire » ayant été prononcé. Remis en concours au bout d’un an, sous traitement, il craquera physiquement et mentalement (le cheval est arrivé maigre, s’alimentant peu et restant prostré des heures, encolure basse, à l’entrée de son box ouvert sur un paddock)…
Dés son arrivé, il est déferré et mis en stabulation avant d’intégrer le troupeau : son sabot gauche mettra 15 mois à retrouver la même taille que le droit. Son épaule gauche « vrillée vers l’intérieur » (diagnostic de mon ostéo) se remettra dans l’axe dans le même temps.
Lors de sa conférence sur la rectitude, Pierre Beaupère donne l’information suivante : le cheval droitier (centre de gravité déplacé vers la droite en direction de l’épaule droite, donc cheval qui met du poids sur cette épaule) confiné au boxe, tournera le plus souvent en rond du coté droit, aggravant ainsi sa dissymétrie.
La possibilité de marcher à son aise (et des soins adaptés non chimiques °), bien sur) a permis à ce cheval de retrouver son intégrité physique avant de recommencer le travail : boiterie de l’antérieur droit et soi-disant « syndrome naviculaire » n’existent plus.
L’objectif équestre, en collaboration avec Pierre Beaupère, est de remodeler cette épaule gauche sur un pied désormais « capable » de la porter, seul travail sur la rectitude qui permettra d’obtenir un cheval en équilibre.
Lors des stages, nous avons la possibilité de loger le cheval (qui toise 1m76) en box (3x3), sur place : la seule fois ou nous l’avons laissé, le cheval était très raide en début de séance le lendemain et nous avons refait les exercices de la veille. Lorsque nous le ramenons au pré et qu’il peut donc bouger à son rythme, le cheval arrive avec ses acquis de la veille et la deuxième séance permet de progresser.
Le plus : un cheval confiant qui rencontre Pierre avec plaisir et l’empathie de ce dernier pour le mental fragile du cheval…
Nous avons un cheval calme, en avant (l’envie de « bien faire » est revenue petit à petit), droit en devenir, dans l’espoir de l’avoir léger…
Je reconnais que le mode de vie que nous pouvons lui offrir et mon ouverture vers des soins holistiques ne sont pas à la portée de tous.
ce n'est pas parce qu'un cheval charge l'épaule droite qu'il est obligatoirement dissymetrique à droite . Il peut charger l'épaule droite pour beaucoup de raisons . L'etude de la nature d'un cheval est toujours complexe . Comme la dit La Guerinière , la question de la locomotion assymetrique est marquée par deux phénomenes essentiels , l'inclination et comment il fait ses forces , Gustav Steinbrecht n'a cessé de le répeter ...
et si La Guerinière insiste pour dire que l'etude de la nature du cheval est un des savoirs les plus complexes à acquerir , et si Paul Plinzner disait qu'il fallait une vie de labeur pour avoir un jugement sur en la matière , c'est que cela va bien plus loin qu'une problematique mécaniste ...
un cheval pese sur l'une ou l'autre épaule indifféremment quand ça lui chante , et dévie des deux posterieurs à sa volonté
Au cavalier à sentir d'abord " comment il fait ses forces " ...
le fait qu'au bout d'un certain temps il est surtout perclus de l'épaule droite ( ou de la gauche) c'est ce que la Guerinière nomme la mauvaise habitude , mais ce n'est pas suffisant pour faire ni parfaire son dressage ...
Bonjour toutes et tous,
Upwelling semble avancer que La Guérinière parle d'inclination du cheval pour désigner ses asymétries.
Cela constituerait pour le moins une grave erreur d'interprétation. L'inclination du cheval, chez cet auteur qu'il est préférable de lire avant d'en instruire les autres, désigne (comme chez les écrivains de ce temps, parlant des humains ou des chevaux) les dispositions naturelles, c'est-à-dire le caractère et les talents.
Quant au cheval qui «fait ses forces» c'est une expression qui n'est pas présente chez La Guérinière; il y a «faire des forces» et c'est défini très classiquement comme une forme de résistance au cavalier, et je me demande si c'est ce qu'Upwelling a en tête.
Amicalement,
Jean MB
http://www.inrees.com/articles/Les-animaux-en-toute-conscience/
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Philippe, je n'oublie pas votre question.