anxiété et descente d'encolure
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Bon, j'enfonce peut-être une porte ouverte pour pas mal d'entre vous mais je témoigne juste du lien que je suis en train de faire entre l'état de stress et la position de l'encolure.
J'ai en ce moment deux chevaux particulièrement stressés, un pour moi depuis quelques mois déjà et une jument en "post-débourrage" (disons au débourrage après qu'un essai se soit mal passé... d'où stress).
Le premier a tendance à se percher là-haut et avec une encolure complètement renversée (surtout dès qu'on met un poil de main) et à accélérer dès qu'on n'a plus de main (tout ça dans ses jours de stress), et pour lui la descente d'encolure (complète, très prononcée), permet, c'est flagrant au trot, de le cadencer, de lui faire sortir de bien belles allures rebondies, élastiques...
Pour la jument, c'était très très compliqué de passer au trot (après une foulée à peine, elle s'arrêtait complètement en travers et en stress, et il fallait 5 min pour la détendre à nouveau au pas). Bon, petit à petit on a réussi à trotter mais toujours perchée (elle a du frison et est faite avec un port de tête vraiment très haut, qu'elle garde même au repos). La descente d'encolure lui a permit, au contraire du cheval, d'allonger le trot, d'acquérir une bonne amplitude et une cadence correcte. Les départ au trot sont nettement plus francs et énergiques, un bonheur !
Voili-voilou pour mon petit retour d'expérience !
Je dirais que c'est un peu comme la cession de mâchoire : c'est décontractant... et en même temps c'est aussi un signe de la décontraction, non ? L'effet et la cause selon les conditions. C'est mon avis.
Le docteur PRADIER qui vient de nous quitter doit être heureux de là-haut de voir que des échanges pratiques débouchent sur la confirmation de l'utilité de pouvoir abaisser l'encolure des chevaux qui la portent trop haut, de pouvoir leur étirer ainsi la ligne du dessus, et sur les bienfaits psychologiques de cette attitude relaxée ( sous réserve d'être dans un minimum de mouvement en avant / équilibre ) .... Toutes les explications du pourquoi et du comment de ces judicieuses constatations se trouvent facilement dans les livres de cet homme de cheval hors normes !
Bonsoir,
Pour répondre à l'interrogation de Christopher, Daniel nous parle de descente prononcée d'encolure, une extension devrait correspondre simplement à son étirement plus ou moins horizontal et non à son abaissement.
Dans cette vidéo (je ne conteste pas le savoir de Pierre Pradier) je vois que le cheval est en constante descente d'encolure et non en extension http://www.youtube.com/watch?v=EXoNYX8URAI
non non, elle ne la porte pas naturellement haute... mais naturellement très haute !! Jamais vu ça...
La descente d'encolure est venue de plusieurs manières : la première a été le massage (un peu dans le style de l'endotapping décrit par JP Giacomini mais avec les mains, jusqu'à ce qu'elle se détende).
Ensuite, même massage à cheval, à l'arrêt puis au pas.
On a rajouté à cela deux choses : une tension des rênes vers le haut (à la D'Orgeix), et enfin un semblant d'épaule en dedans a fini de décontracter la bête.
Vers un équitation globale...
(Je ne dis pas totale pour ne pas plagier).
On pourrait s'amuser à décrire ici tous les procédés pour obtenir cette attitude de référence aux effets si bénéfiques. Je crois qu'ils sont nombreux et souvent contradictoires - en apparence.
Un volontaire?
Pour inciter les volontaires:
Je crois que le préalable absolu réside dans l'assiette qui fonctionne dans les trois dimensions de l'espace - trop d'équitants ne fonctionnent que dans un plan horizontal à deux dimensions, voire fonctionnent sur une dimension, quel dommage.
L'accompagnement de la main, basé sur l'observation du cheval libre, travaux du commandant Licart repris dans le blog de Franchet d'Esperey, ouvre des horizons, lesquels plaisent au cheval.
Cheval devant les jambes.
Tout le monde sait qu'à partir de là il ne reste plus qu'à....
... plus qu'à quoi?
Personnellement je démarrerais une réflexion en posant d'abord l'axiome de G. Steinbrecht : le cheval sait d'instinct que le support vouté porte mieux que le support droit
Ce qui veut dire que , pour porter , d'abord il va se contracter dans le dos pour essayer d'offrir à son cavalier un support vouté . Néanmoins , la conséquense c'est qu'il a alors beaucoup de difficultés à ce que la tête et l'encolure ( rachis cervical) restent dans la continuité harmonieuse du rachis dorsal . Les moyens de contracter la tête et l'encolure sont multiples . l'erreur serait ici de considérer que les contractions de la tête et de l'encolure sont de l'ordre des causes , car c'est un effet .
C'est dans la contraction du dos que se trouve l'élément anxiogène . Soit le cheval s'angoisse parce qu'il sent d'instinct qu'il doit se contracter ;
deuxieme hypothese , il s'angoisse , parce qu'il sent qu'en lui imposant un travail de manège , vous essayez de contrarier son instinct ...
Dans ce second cadre , l'angoisse du cheval est peut être le salaire de l'exactitude du dresseur ... dans ce cas , en mettant la tête du cheval très en bas , vous n'etes pas dans l'exactitude , mais au moins vous calmez son angoisse , car si vous mettiez tout de suite le rachis cervical dans la continuité du rachis dorsal ( dans un placer de la tête et de l'encolure que d'aucuns considèrent plus naturel ) , vous feriez en sorte que les actions de rênes se transmettent directement aux ressorts de l'arriere main , et alors vous allez peut être trop vite . Les ressorts de l'arriere main sont ils prêts à recevoir tant de soumission ? et les hanches vont elles recevoir le poids emprunté à l'avant main "ensemble " , rien n'est moins sûr ...
Un autre aspect est qu'une deuxieme conséquense de la contraction du dos est que le cheval cherche un point d'appui sur ses épaules . La chose est totalement naturelle sauf que les épaules ne sont pas reliées au râchis par une liaison osseuse solide et rigide , mais par une liaison musculaire souple et fragile , le cheval sent alors aussi d'instinct que ce point d'appui limite fortement l'extension de l'épaule et du bras vers l'avant dont il a besoin pour embrasser son terrain , donc autre sujet anxiogène ..
Contradicteurs bienvenus ..
Upwelling,
Pas question pour moi de contredire mais plutôt d'essayer de comprendre.
Commençons par ce que vous nommez "axiome"... " le cheval sait d'instinct que le support vouté porte mieux que le support droit". (Je n'ai pas retrouvé cette phrase dans la version Dupont, aidez-moi SVP).
Ce principe d'architecture connu depuis l'antiquité est-il entré dans la mémoire collective du Cheval? Pour cela, il aurait fallu que 100 % des reproducteurs depuis disons, Xénophon, aient porté leurs cavaliers en optimisant leur appareil locomoteur en vue du portage sans souffrance. On peut en douter.
L'Homme sait faire d'instinct "le dos rond" face aux difficultés de la vie. Il me semble qu'à l'inverse, le "jeune" cheval fasse plutôt le dos creux à ses dépens (le hollowing reflex).
Avant d'aller plus loin, merci Upwelling de préciser, voire de reformuler votre message afin qu'il nous soit parfaitement clair.
Cordialement, CC
bonjour
dans le chapitre sur le developpement de la force de propulsion dans le placer naturel , autre traduction : because a curved support is better able to carry than a straight one ( helen Gibble)
Steinbrecht parle d'une loi naturelle suivie par instinct .
Les portes ouvertes sont faites pour être enfoncées.
Daniel évoque la descente (l'extension?) d'encolure sous l'angle psychologique et cela nous change un peu des ritournelles "pour / contre" basées uniquement sur des considérations froidement bio-mécaniques.
Un retour d'expérience en vaut bien un autre: Pour avoir monter quelques difficultueux agités, j'en suis venu à croire qu'il existe une réciproque de l'extension d'encolure (comme il existe la réciproque de Baucher):
Un cheval confiant s'en va naturellement l'encolure étendue. Inciter un agité à étendre son encolure par tout moyen convenable le rend confiant. Et à partir de là, on peut travailler.
"Réserver son jugement, c'est entretenir un espoir infini." (F.S.F.)