Modes d'expression de l'équitation, avenir?
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Bonsoir toutes et tous,
Dans le prolongement du sujet sur E. Gal, on peut s'interroger sur les champs d'expression de l'équitation «de dressage».
Il y a bien évidemment les concours régis par la sacro-sainte FEI, mais il y a aussi les grandes écoles d'équitation (2, 4 ou plus selon les modes et les moments...), le spectacle sous de nombreuses formes - cirque, crinières d'or, etc. - et aussi l'enseignement quand il est sérieux.
Il n'y a pas nécessairement lieu d'opposer ceux qui vont en concours et les autres, ni même ceux qui «sortent» et les autres. Il n'y a aucune raison non plus de sacraliser un mode d'expression équestre relativement aux autres; chacun de ces modes se donne des contraintes et en est quelque peu affaibli.
De tous ces modes d'expression le concours de dressage est le plus jeune (et le plus officiel), peut-être le moins mature. C'est aussi celui qui a évolué le plus rapidement.
En déduire que tout le reste est du passé et que ceux qui y sont attachés n'ont qu'à rentrer chez eux me paraît quelque peu léger.
Rien ne garantit au contraire que le concours de dressage, à haut niveau, avec toutes les contradictions à la fois internes (la réalité des concours vs. le règlement) et externe (la réalité des concours vs. la réalité des chevaux) qu'il comporte, soit voué à un avenir durable, alors que la formule des conservatoires d'équitation comme l'École de Vienne a fait la preuve de sa capacité à traverser les siècles.
Ce ne sont que idées rapidement écrites, qui n'attendent que vos commentaires et corrections.
Amitiés,
Jean M
celà recoupe tout a fait ma pensée, ne serait ce que parce que beaucoup de personnes montent a cheval,en y mettant tout leur coeur, et n'atteindront jamais ce que l'on nomme "le haut niveau", unique reference , relative a la competition, qui n'est pourtant qu'une toute petite facette de l'équitation.
pourtant, ces personnes pratiquent une équitation tout a fait honorable, "propre", et respectueuse de leur ami le cheval. Ils méritent donc a mon sens , tout le respect, même s'il ne sont pas des piliers de concours,ou des habitués des médias.
je crois faire partie de ce genre de personnes, et loin de moi l'idée de sacraliser tel type d'équitation (ou d'école d'équitation) par rapport a un autre. pourquoi? parce que je ne m'estime pas assez savante pour pouvoir en avoir une opinion juste!
la seule chose qui m'importe, est le respect du cheval lorsqu'on lui demande un exercice, on ne doit pas lui ruiner la santé.. et si c'est joli, aerien, fluide en plus! c'est que du bonheur!
françoise
100% d'accord aussi.
Si Christian Carde nous a appris que "la légèreté est un état d'esprit", il faut de même, qu'elle que soit la discipline ou l'expression équestre que nous avons choisi, répondre au postulat: "Le cheval d'abord". Si cela est respecté, quelle que soit notre pratique et quel que soit le niveau atteint, la communication ne pourra être qu'harmonie et respect avec ce "brave animal" qui nous porte et nous supporte avec souvent beaucoup plus de tolérance et de patience que nous n'en montrons nous-même.
Jean écrit :
idées rapidement écrites, qui n'attendent que vos commentaires et corrections
N'ayant rien à prouver, j'ai déjà écrit que je n'avais pas besoin de montrer.
Se montrer expose et oblige .....
Votre réflexion, bien que séduisante contient déjà tous les ingrédients d'une dérive possible.
Tous, nous savons qu'à l'origine, les épreuves de dressage ouvertes aux cavaliers civils, devaient de dérouler dans le plus stricte respect du règlement de la FEI !
Dès l'instant que les hommes et les femmes, se retrouvent en situation compétitive, tout devient permis.
Pour conserver l'équitation et les chevaux, faisons d'abord barrage à la perversité humaine.
Amicalement, Bruno
Le cheval, la plus noble conquête de l'homme.
Est-ce à l'image du tueur de lions qui expose sa photo, fusil en main et un pied sur l'animal anéanti ?
Du "cavalier armé" mors et éperons puissants faisant céder son animal ?
Ou alors,
serait-ce la transformation de l'homme en cavalier, perfectionnant sa propre nature ?
Ne laissons pas le champ libre à la déliquescence humaine. L'équitation a toujours été une grande source de probité lorsque les hommes l'on voulu.
Amicalement.
Message édité par: BLB, à: 2010/01/02 14:20
Bonjour à tous et bonne année!
Merci Jean pour ce nouveau sujet.Ca met un peu d'eau dans un vin un peu trop fort...;-)
Qu'avons nous en France, par exemple, comme Ecole conservatoire de l'art équestre de tradition francaise?
(cette question contient t'elle peut être déjà une "dérive" possible évoquée par Bruno (coucou!)... ?)
Piotr, si la majorité a toujours raison, je vous comprend, comme beaucoup sûrement. Mais il existe des natures humaines qui ne sont pas perversibles. Ces natures ne changent pas non plus.
Le problème est que les gens possédant une telle nature sont souvent trés trés trés...inconfortables.
J'ai même entendu dire qu'on les qualifiaient (je suis toujours là dans le milieu équestre) de "pas fréquentables" .
J'en reviens aux propos de Jean,
je trouve le mot "conservatoire" trés important pour la suite des évènements. Je suis d'accord qu'il nous faudra nous concentrer de facon bien plus effective sur cet aspect de la question équestre. Pour cela, il faudra accepter le partage des expériences, quitte à ce que cela prenne -parfois- la tournure d'une confrontation en demi-teinte (je veux dire par là, non belliqueuse).
Cela prendra du temps car on peut prévoir toutes sortes de plans, ils seront tous dépendants du "facteur humain", surtout si l'on veut éviter de refaire un réglement (officiel en plus!).
Les activités équestres sportives ont, elles, malgrés leur immaturité réelle -soulignée ici aussi par Jean- pris rapidement le dessus concernant l'influence de l'évolution de l'équitation. Pourquoi?
Entre autre parce que des gens se sont mis d'accord sur des listes et des suites de procèdès, clairement définis, concernant non pas LES chevaux mais bien LE cheval.
La motivation compètitive, elle aussi clairement définie, a fait le reste.
Si nous voulons nous concentrer sur l'art, en accord avec l'art de vivre des chevaux et celui des cavaliers, nous devrons toutes nos vies observer, réfléchir et dialoguer (même si des fois, ca peu faire mal).
Cela ne nous permettra jamais d'influencer le reste du monde équestre (mais bon...) cependant, cette intégrité dans -et de- notre quête servira sûrement la conservation d'un héritage culturel, héritage en grande partie rejeté par les fins sportives (équitation, attelage,etc...).
Notre ultime juge sera toujours le cheval du moment.
On a toujours pas trouvé le Graal.
Amicalement
Pascale
Bonjour toutes et tous, et meilleurs vœux!
Bruno, vous avez raison d'évoquer la nature humaine, c'est bien le fond de la question; j'ignore dans quelle mesure elle est déliquescente ou au contraire perfectible (enfin j'ai ma petite idée mais elle n'a peut-être pas vraiment sa place ici...).
Mais selon les modes équestres, ses bons et mauvais côtés ne ressortent pas de la même manière; dans une académie ou un conservatoire équestre, l'esprit de compétition n'est pas absent, mais se manifeste je crois de manière moins négative que dans les concours, ne serait-ce que parce qu'il y a des quadrilles, des pas-de-quatre ou pas-de-deux qui obligent la coopération; j'ai des films de pas-de-deux à Vienne avec Kottas et Krzisch où ne transparaît aucune concurrence, c'est du pur bonheur!
Maintenant, qu'il n'y ait aucun conservatoire en France, c'est un autre débat et on peut en effet le déplorer... il n'y en a pas non plus en Allemagne d'ailleurs.
Et puis, dans l'art équestre comme dans l'art en général, l'idée de progrès - à laquelle on ne peut pas échapper dans un sport de compétition axé sur la performance toujours améliorée - est très suspecte à mes yeux.
Art, sport, faut-il choisir? (On a déjà discuté sur «L'équitation, art ou technique») J'ai bien l'impression qu'on ne peut y échapper!
Mais cela n'est en aucune manière une condamnation de ceux qui, pratiquant l'art équestre, veulent montrer leur travail à l'occasion de concours; ce n'est pas le concours en soi qui pervertit l'équitation: c'est une manière ultracompétitive de le pratiquer, la volonté acharnée de gagner par tous le moyens et l'utilisation du cheval comme instrument qui en font quelque chose de critiquable, surtout à haut niveau.
Amitiés,
Jean M
Bonjour,
je vois, Jean, que nous sommes d'accord.
Alors, il faudrait restauré l'esprit de la "Disputation" de l'université médiévale, où chacun pouvait s'exprimer à condition de ne pas enfreindre la vérité ou les règles.
Où chacun pourrait montrer son travail dans les mêmes conditions de respect.
Est-ce encore audible chez l'homo démocraticus ?
Loin de notre débat ? peut-être pas ?
amicalement.
PS. Selon certains, "le cheval serait un animal de droite".
Bruno dLB. écrit:
Alors, il faudrait restauré l'esprit de la "Disputation" de l'université médiévale, où chacun pouvait s'exprimer à condition de ne pas enfreindre la vérité ou les règles.
Quelle vérité ?
Encore une fois, je ne suis qu'un néophyte, mais de mes lectures je retire l'impression que la vérité équestre est loin d'être immuable. Bien au contraire, elle me paraît même en mouvement permanent, ne serait-ce qu'en raison des découvertes scientifiques qui ont bouleversé et bouleverseront encore probablement notre rapport aux animaux et au cheval en particulier.
Oui, Olivier,
La "vérité" équestre est contenue dans tout ce qui est physiologiquement et psychiquement compatible avec le cheval.
Saurons-nous tout sur le sujet un jour ?
Découvrir cela est à l'opposé du fixisme conservateur : voyez Baucher et bien d'autres ; c'est aussi la "vérité".
Avoir raison ne prouve pas toujours que les autres ont tord.
Entre Baucher et d'Aure y avait-il le vrai et le faux ? Ne se sont-ils pas combattus ?
L'enseignement des deux persiste-t-il ?
C'est alors que la technique s'enrichie et que l'art se sublime.
Amicalement.
Message édité par: BLB, à: 2010/01/02 17:48
100 % d'accord....
Sandra Mesrine