Re:petition
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Bonsoir,
Concernant les compétitions de dressage, je rejoins vos avis mon colonel et CUNNINGHAM, même en tant que simple cavalier, je les trouvent "navrantes". Je m'explique : personnellement, je suis abonné à Equidia et regarde régulièrement les compétitions, aussi bien le saut d'obstacle, que le cross et même les courses. Pour toutes ces compétitions, il y a un vrai coté spectaculaire, des imprévus, chaque concurrent à ses chances et cela donne de belles images. Pour le dressage, personnellement, je m'en lasse plus rapidement, quand en plus on connait le podium, avant le début de la compétition...
Autre exemple, Je fais de la photo en amateur "éclairé" et donc bien sur les concours. C'est relativement facile de faire des photos sympas sur le CSO ou le cross, mais en dressage c'est beaucoup plus compliqué. Les attitudes sont souvent guindées, les visages fermés, les chevaux inexpressifs ou fermés.
Tous ça pour dire que les compétition de dressage manquent sensiblement de piquant ! Elles me font un peu penser au concours d'élégances qui était à la mode dans les années 1920...
J'ai lu le livre de P. Karl sur le dressage moderne et il y fait une proposition intéressante : sur un CSO, le parcours est toujours différent et les cavaliers le découvrent au dernier moment. Pourquoi ne pas faire la même chose pour le dressage ? Découvrir la reprise au dernier moment, on verrait bien ceux qui montent comme des "automates" et ceux qui montent intelligemment avec une réelle communication avec leur cheval. Plus que de changer uniquement les notations, changer le type d'épreuves seraient sans doute plus intéressant ?
Mais, je crains malheureusement qui va falloir toucher le fond, passer au travers, "six pieds sous terre" avant de voir une telle révolution. Je ne connais pas le milieux des compétitions de dressage et comment il est financé, mais pas de publique signifiera sans doute un jour pas d'argent ?
Théophile Pamphlet,
Cher monsieur,
En équitation, particulièrement en Dressage, il est bien difficile de faire l'unanimité. Comme l'écrivait la général Decarpentry dans l'avant propos d'Equitation Académique: "la manière française manque d'uniformité". C'est sa faiblesse mais aussi sa force puisque " l'ennui naquit un jour de l'uniformité" et que la recherche de la vérité équestre est un parcours individuel, souvent interminable mais passionnant, parcequ'elle est aussi une création.Y a-t-il deux symphonies identiques jouées par deux orchestres différents?
J'ai trouvé, moi, par Decarpentry mais aussi grâce aux riches rencontres que j'ai eu la chance de faire, une voie qui satisfait à mon bonheur et, apparemment, à ceux que je conseille. Si elle ne vous plaît pas c'est dommage, mais c'est votre problème.
Permettez moi de vous dire ma conviction que si la France équestre suivait l'enseignement du général elle ne serait pas dans la situation peu enviable dans laquelle elle se trouve.
Il est dommage que vous n'aimiez pas le rassembler du galop de ma jeune élève du Nord ( elle a 22 ans). A part le léger fouaillement de la queue je le trouve bon et beau ( ce qui devrait être lié).
Mais des goûts et des couleurs on ne discute pas, alors je vous souhaite tout le plaisir possible dans votre parcours équestre et je vous demande de m'excuser si j'en termine avec cet échange car le prolonger ne servirait pas à grand chose et j'avoue être très occupé.
Théophile Pamphlet
En vous disant adieu, cher Théophile,
Nous vous remercions d'avoir annoté en caractères gras le général Decarpentry, ainsi vous révélez au monde enténébré des vérités physiques que le général considérait comme si évidentes qu'il a laissé soin à ses lecteurs de les replacer entre les lignes...
Ainsi sont les maîtres, et les limites de l'écriture.
Car les maîtres s'adressent à l'intelligence du lecteur, tout comme l'honnête cavalier - vous avez su le dire - s'adresse à l'entendement de sa monture.
Decarpentry, et même l'Hotte sont peut-être contestables sur de très rares points. Mais de cela, il convient d'en discuter à voix basse au coin du feu, c'est à dire à coté de la plaque.
Bien à vous.
Théophile Pamphlet
"1) Le cheval peut, de lui-même; augmenter la distance entre sa bouche, et les mains de son cavalier, et ainsi, tendre ses rênes, en s'ouvrant (angle tête encolure), en baissant la tête, en creusant son dos, en fait tout le contraire de la belle équitation, et du rassembler."
Il peut aussi augmenter la distance entre sa bouche et la main du cavalier , en poussant la bouche et surtout la nuque en avant, en étirant et arrondissant son encolure. Là ça devient nettement plus intéressant...
Théophile Pamphlet,
Oh, Monsieur Théophile, voilà que vous devenez Bauchériste :
"Tout exercice, mouvement, posture... qui n'a pas été voulu et demandé par le cavalier, est le contraire de la belle équitation"
Une certaine "force transmise" qui en remplace une autre "instinctive" ;-)
Théophile Pamphlet écrit:
...l'aveuglement conduira toujours l'homme sur le même chemin, et l'empêchera de se remettre en cause.
À moins que vous ne soyez descendu de l'Olympe ou de tout autre séjour divin pour nous éclairer, je suppose que cette remarque, emprunte d'une religiosité qui me paraît hors de propos, vaut aussi pour vous et pour vos prises de position, n'est-ce pas ?
Allège Ideal
Cher monsieur Pamphlet,
Non seulement je ne vous en veux pas d’avoir écrit ces lignes qui devraient me déranger, mais vous serez sans doute surpris de savoir que je partage votre point de vue en presque totalité…hélas !
Vous avez raison, il y a le bla, bla, bla et le concret. Je n’ai plus d’élèves en France depuis 10 ans, mais parfois j’aide des cavaliers qui tentent le haut niveau de Dressage comme Josette Bleschet. Vous pourrez voir le travail remarquable qu’effectue cette cavalière (qui n’est pas une pro) sur le fil "Paganini". Son cheval est un grand blessé de la compétition qu’elle remet en état avec patience, amour et intelligence. C’est, entre autres, parce que je crois qu’il a d’autres Josette que je continue à espérer.
Je vous joins en annexe deux photos de cavalière de compétition : l’une très connue, représente Catherine Henriquet, la meilleure élève de Michel. Elle devrait prochainement obtenir de nouveau de très bons résultats en compétition ; l’autre concerne une de mes élèves du Nord de l’Europe. De ces deux photos émane pour moi la notion du rassembler telle qu’on la perd mais que l’on pourrait facilement retrouver. Il suffirait (mais c’est bien là le hic), à la fois d’une prise de conscience des grands qui gouvernent actuellement notre sport équestre, chez nous et à la FEI. Sans doute avez-vous remarqué que je fais beaucoup d’efforts pour les amener à cette prise de conscience. Sentant venir l’orage j’avais commencé en 2000 dans un long article paru dans le journal « L’Eperon » et intitulé « le Dressage a perdu ses lettres », plusieurs s’en souviennent.
Par contre je ne vous suis pas du tout lorsque vous parlez de « l’équitation de rênes tendues decarpentriste ». Je crains que, soit vous n’ayez pas lu le général, soit que nous en ayons fait une lecture différente. Decarpentry a fait entrer notre tradition équestre dans la modernité. Il a précisé cette notion essentielle, « la mise en main », qu’on ne trouve dans aucune autre équitation et dont sont privés la plupart des cavaliers de concours parce que, bloquant les muserolles, ils privent leurs chevaux de l’indispensable décontraction de la mâchoire qui conduit à la décontraction de l’ensemble.
Parce que j’ai vu de très belles choses dans la compétition comme cavalier, entraîneur, et juge, parce qu’elle favorise de riches échanges entre les compétiteurs de tous pays, je continue à espérer qu’elle sera le phare dont le monde du Dressage a besoin. Je ne me cache pas que de très sérieux obstacles s’y opposent. Ce sont ces obstacles que nous dénonçons chaque fois que cela nous paraît utile.
PS:Je n'ai pas pu insérer la photo de Catherine: c'est celle qui se trouve en haut à gauche sur le bandeau de présentation de la page d'accueil.
Message édité par: CARDE, à: 2009/11/08 10:41
Message édité par: CARDE, à: 2009/11/08 10:43
Message édité par: CARDE, à: 2009/11/08 16:29