Je pense que notre principal atout c'est de n'avo.
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Bonjour,
Ce post sera sans doute un peu nombriliste, (le nombril de mon cheval et de ceux que j’ai parfois l’occasion de monter, et le mien), car je n’ai pas d’autres repère que mon cheval et moi. Et ne pas pouvoir observer les autres ça me donne souvent l’impression de marcher seule dans le désert sans boussole à la recherche d’un puits, ce qui fait que ma monitrice doit me trouver casse-pied à toujours lui demander de faire des points sur là où j’ensuis, où je dois aller…
Bref, en relisant cette phrase, je me suis rendue compte que j’y croyais toujours autant, et que par quelques petites expériences, je l’avais menée encore un peu plus loin.
Cet été, j’ai participé à 2 spectacles équestres avec mon cheval.
Pour l’un, j’ai repris avec ma monitrice pour guide, une présentation aux longues rênes préparée à l’origine pour le premier spectacle auquel j’ai participé en 2007. Cette fois-ci, ça n’a pas eu lieu au club, mais sur la place d’une ville voisine. Donc, pas de répétition avant, je me suis contenté de revoir les éléments en carrière seule. Nous avons improvisé dans le cadre de cette place. Pour moi, une grande première : j’ai débarqué dans un endroit inconnu dont j’ai juste fait le tour à pied avant de passer avec mon cheval et ma monitrice pour me guider dans mes évolutions. Je me suis dit que j’avais quand même pris de la bouteille et de la confiance en moi et en mon cheval, et bien sûr toujours la même confiance dans ma monitrice sans qui, je ne l’aurais pas fait.
En septembre, j’ai participé à mon 2ème spectacle du club. Grande première là aussi, ne pouvant pas participé aux différents carroussels, j’ai donc présenté, en début de spectacle quelques éléments de l’équitation «(allures, aides) pour le public. Donc, j’étais seule avec mon cheval dans le manège devant les spectateurs, espace modifié car emputé pour y loger les spectateurs, la lice nous séparant d’eux étant faite de grands plots de chantiers assez haut, mais pas assez cependant pour que je puisse les sentir. J’ai du faire confiance à mon cheval, à mes possibilités, à ce que nous pouvions faire ensemble. Et surtout, je n’avais personne pour me rattrapper en cas de souci, je devais gérer mes repères sans aucune aide extérieure possible : un grand défi pour moi.
Ca n’a pas été toujours égal : pas mauvais le premier soir, compliqué le second car ni moi ni le cheval n’étions vraiment dedans et donc pas en phase, et très bien le 3ème, j’avais enfin trouvé le bon état d’esprit et la bonne façon de gérer ma détente. Mais dans l’ensemble, nous avons fait ce que nous devions faire, nous nous en sommes sortis, même le soir où ça a été plus difficile.
J’ai eu aussi l’occasion, pendant les 3 semaines intensives avant le spectacle de monter mon cheval avec des rênes sans repères de longueurssur mon filet, celle-ci restant sur la bride que j’utilisais pour les répétitions du spectacle. Plus de repères de rênes, plus de moyen de savoir si elles sont bien à la même longueur de chaque côté, si elles sont ajustées comme il le faut pour l’exercice que je veux faire, plus de repère, sinon mon cheval et ce qu’il me dit. Ca m’a fait beaucoup de bien.
Beaucoup de bien aussi cette expérience dans un espace neuf avec des repères différents. En remontant ensuite, je me suis rendu compte que je me faisais davantage confiance pour diriger, que j’avais moins peur de me retrouver dans le mur si mon cheval coupait un coin, j’avais plus confiance dans mon cheval et dans la communication que nous avions.
Je ne sais pas jusqu’où nous irons mon cheval et moi. Il m’a déjà permis de faire bien des choses que je ne pensais pas possible de faire : les longues rênes qui sont pour moi le seul moyen de sentir son mouvement sans être sur son dos, le travail en liberté où j’apprécie son respect et son écoute.
Il me montre aussi mes limites lorsqu’il n’est pas disposé à travailler et qu’il profite de mes moindres failles pour me ramener au milieu, dérober un coin… Ou quand il a décidé en pâture qu’on ne l’attraperait pas. Ce sont des moments difficiles pour moi, mais tout ça fait partie de son caractère et c’est son caractère qui m’a permis de progresser, d’aller plus loin, de chercher des réponses et des solution, parce qu’il n’est pas facile mais que quand je trouve comment être en phase avec lui, il ya ces quelques moments de grâce après lesquels on court tous, pour les retrouver encore une fois.
Merci à ceux qui auront eu le courage de lire cette grande tartine jusqu’au bout…
Je pense que notre principal atout, c’est de n’avoir que notre cheval comme repère…
Sophie
Bonjour,
Tout d'abord, un grand merci pour votre réaction,qui m'a permis de réfléchir un peu plus sur ma pratique, et merci de votre témoignate sur l'attelage.
Oui, vous avez raison, je me suis dit aussi que vu que je me sers de mes sensations au maximum, ça n'était pas logique d'avoir recours à ces rênes.
enfait, il y a plusieurs raisons à ça, avec le recul. La première, c'est qu'au début où j'ai eu mon cheval, je n'étais pas assez fine au niveau de mes mains et étant donné que mon cheval est extrêmement sensible, j'avais des difficultés à le garder sur les trajectoires voulues. Le recours aux rênes à repères m'a aidé et je les ai gardé. Je me suis ensuite rendu compte que, lorsque je montais mon cheval dans le manège vide, sans aucun obstacle, finalement les repères des rênes n'avaient plus beaucoup d'importance. Par contre, dehors, dans la carrière où il y a toujours pas mal de choses, avoir mes rênes me permettait de vérifier le positionnement de mes mains et donc je risquais moins de sorties de route vers des obstacles que je ne peux pas anticiper et qui me faisaient assez peur, encore maintenant quand je ne suis pas en forme. Il faut dire que, dans mon premier club, il y a assez longtemps, certes, mais ça m'a marqué et m'a fait prendre conscience du danger, en doubloant la reprise pour faire un 2ème tour de galop, ma jument s'est trouvée sur la trajectoire d'un mur de CSO d'un bon mètre avec un tas de barres empilées devant qu'elle a donc été sauté en bonne jument de saut. Le moniteur qui n'était guère attentif m'a prévenu au tout dernier moment... Ca m'a fait tou drôle... Entre autres mésaventures qui me sont arrivés à mes débuts...Depuis, sans être complètement paranoïaque, je sais que le danger peut arriver fort vite pour moi davantage que pour ceuq qui voient.
Disons que, j'aurais du plus tôt utiliser des rênes sans repères dans le manège libre pour travailler mes sensations et garder les autres pour les moments où je dois être beaucoup plus attentive à mes trajectoires à cause des obstacles éventuels.
Je suis bien d'accord aussi sur l'importance de la rectitude. Et pour moi, c'est quelque chose d'assez difficile à travailler dès que je ne suis plus sur la piste et que je n'ai plus une lice ou un mur pour me guider. Je ne peux pas me permettre dans ce cas d'avoir un cheval qui n'est pas tendu et qui n'est pas léger dans la bouche, sinon, c'est perdu d'avance, je ne peux rien rattraper au niveau des trajectoires! Ca a ceci dit le mérite de faire obligatoirement travailler l'égale tension des rênes, l'activité du cheval et la communication avec la bouche. C'est ce que je me dis quand ce travail me paraît difficile...
µµCe que vous dites sur l'attelage est très intéressant, il doit en effet falloir une grande complicité et beaucoup de sensation et de feeling avec le ou les chevaux que l'on mène pour négocier les parcours, plus encore que lorsqu'on monte, c'est certain.
Je mets de temps en temps mon cheval aux longues rênes, nous faisons de toutes petites choses mais cela m'a beaucoup apporté justement pour le travail monté ensuite au niveau des sensations et de la confiance et la communication, surtout avec Dino qui est un cheval qui a tendance à se mettre contre son cavalier lorsqu'il y a incompréhension, jusqu'à rétiver parfois. Le travail aux longues rênes m'a obligée à chercher encore davantage la compréhension, la communication, car si ça ne passe pas, il a tendance à me dire m... en partant au galop en me plantant derrière! Du moins, c'est ce qui arrivait souvent avant, et plus maintenant que nous communiquons mieux et que j'ai appris de mes erreurs.
. L'attelage doit être une discipline très complémentaire de toutes celles que l'on peut faire monté, cela doit beaucoup apporter de la pratiquer en parallèle.
Les concours d'attelage, aussi bien que le travail de chevaux de labours ou le débardage sont toujours très impressionnants pour la précision du travail et la confiance et la communication développées entre l'homme et son ou ses chevaux. Ca me laisse toujours très admirative.
Désolée, j'ai encore fait long... heureusement, je n'interviens pas souvent...
Sophie
"heureusement, je n'interviens pas souvent..."
ce que personnellement je regrette car vous décrivez bien vos sensations et je dois dire que je suis admirative de ce que vous faites privée d'un sens qui pour moi est essentiel .
Et vous lire m'a toujours ramenée a une façon de faire juste car ne pouvant vous imposer vous êtes obligée de faire de vote cheval un partennaire , de le comprendre et développer la complicité , sans possibilité de dominer.
Oui je crois que j'ai à apprendre de vous , en termes d'écoute à la fois du cheval et de mes sensations propres, alors je suis toujours très contente de vous lire, Sophie .
je pense que le recours aux rênes à repères était simplement du au fait que la confiance en vos propres sens et maitrise n'était pas encore assez ancrée en vous au niveau mental en tout cas. Et en ce sens c'était logique d'y avoir recours à ce moment là et ce qui c'est révélé lors de ces jours privés de ce repère cc'est que les possibles sont riches et que vous avez franchi un grand pas . Bravo , et merci de ce que vous partagez avec nous .
Merci Juliette. Oui, je crois que c'était un peu ça, pas assez de confiance et aussi un véritable problème de mains trop présentes du coup que les rênes à repères a aidé à régler. Le temps d'affiner encore mes sensations et de croire un peu plus en elles.
Ca m'a permis aussi d'être plus sereiene et d'apprendre petit à petit à accepter le mouvement en avant et à être davantage dans l'utilisation de l'énergie du cheval que dans le contrôle excessif. Ca, c'est sans doute aussi une concéquence du fait que je ne vois pas, j'avais des difficultés à laisser mon cheval avancer et j'avais trop envie de de contrôler le mouvement. Je pense qu'il m'a fallu au moins 2 ans pour peu à peu arriver à travailler dans l'énergie en l'utilisant et en acceptant de prendre une certaine forme de risque.
Mais bon, beaucoup de choses sont liées dans tout ça : meilleure position=meilleure indépendance des aides=cheval moins gêné=cheval plus facile et agréable=cavalier plus confiant... c'est un peu raccourci et caricatural... mais y'a un peu de ça. Ca s'écrit vite, mais ça s'obtient plus lentement...
Sophie
Ca, c'est sans doute aussi une concéquence du fait que je ne vois pas, j'avais des difficultés à laisser mon cheval avancer et j'avais trop envie de de contrôler le mouvement.
Je pense plutôt que c'était un manque de confiance dans le cheval: je connais des cavaliers voyants qui ne peuvent pas lâcher leur rênes et qui n'osent pas non plus venir avec moi en attelage car ils ont l'impression de ne plus contrôler le cheval et ça les panique.
Monsieur le Webmaster, peut-être n'avez-vous pas suffisamment de pratique d'équitation étant vous-même non-voyante? Je trouve MIS Sophie plutôt débrouillarde, il faut le faire!!
Grégoire...
Avez-vous remarqué que notre Web master adorée signe chacune de ses interventions avec son prénom bien féminin ?
Avez-vous remarqué combien les échanges entre Sophie, Nicole et Juliette montrent beaucoup d'humanité ?
Votre intervention (comme "un éléphant dans un magasin de porcelaine") ne cadre pas bien avec la délicatesse du sujet que nous suivons avec plaisir.
Vous devriez vous excuser, et moi m'occuper de mes affaires... Je sais ! Alors, inutile de me remonter les bretelles en retour.
Amicalement, bien sûr.
FARNAULT Philippe écrit:
Grégoire...
Avez-vous remarqué que notre Web master adorée signe chacune de ses interventions avec son prénom bien féminin ?
Avez-vous remarqué combien les échanges entre Sophie, Nicole et Juliette montrent beaucoup d'humanité ?
Votre intervention (comme "un éléphant dans un magasin de porcelaine") ne cadre pas bien avec la délicatesse du sujet que nous suivons avec plaisir.
Vous devriez vous excuser, et moi m'occuper de mes affaires... Je sais ! Alors, inutile de me remonter les bretelles en retour.
Amicalement, bien sûr.
Un éléphant dans un magasin de porcelaine me sied assez bien, en effet, parfois, c'est assez sain, d'autant plus que le dit éléphant a souvent au moins deux pieds sur terre ;-]
bienvenues aux éléphants ! (voire aux hippopotames ( pour garder un côté équin))je ne suis pas fan de Walt Disney mais j'avoue que le passage de fantasia avec la danse des hippopotames me fait pleurer de rire à chaque fois , et ma foi , les femmes aiment bien (hum dans une certaine limite s'entend ) vos masculines maladresses .
oui je partage l'avis de Nicole dans le sens que ce problème se retrouve évidemment chez les voyants (manque de confiance en soi ou dans le cheval c'est souvent lié et interdépendant ) simplement étant privée de la vue vous avez focalisé dessus et faute d'autre repère avez en effet cru que vous vous n'y arriveriez pas sans cette béquille . Mais ce handicap c'est révélé en l'occurence un atout puisque devant développer davantage vos autres sens vous avez pointé plus rapidemment le problème ,là où nous autres invoquerions tout un tas d'excuses vaines qui nous servent de leurre pour ne pas ...voir l'essentiel .
Grégoire, je ne sais si ce que je fais sort de l'ordinaire ou non, je suppose que oui, dans la mesure ou je ne suis pas une cavalière ordinaire au sens classique du terme. J'ai commencé le poney à 5 ans, ça m'a plu. Parfois je me dis que l'équitation n'était pas forcément le sport le plus simple et celui où il est le plus facile de progresser quand on ne voit pas, mais bon, tant que je me fais plaisir et que j'y trouve des réponses et que j'avance... Que demander d'autre au fond.
Je suis d'accord avec Nicole et avec Juliette,: je pense que c'était effectivement un manque de confiance dans mon cheval, manque de confiance qu'on voit aussi chez les voyants, mais qui est probablement amplifié chez moi par le fait que je ne peux pas gérer et anticiper mon environnement comme je voudrais.
Mais c'était effectivement un manque de confiance parce que je suis passé de chevaux de club majoritairement SFs ou trotteurs de grande taille, rarement moins de 1.70 m, à un cheval construit différemment, qui, du fait de son passé est assez succeptible dans la bouche, du fait de son passé était blasé par la façon dont il avait été monté, ce qui fait que tout ce que j'avais appris ou presque a du être remis en question.
Mon cheval n'accepte pas l'approximation, il ne sauve rien, il se sert même des failles des cavaliers pour en faire le moins possible ou faire ce qu'il a envie puisque le cavalier n'est pas assez rigoureux dans ce qu'il demande.
J'ai fait des longueurs de carrière au grand trot avec une main trop figéée et un cheval qui s'appuie joyeusement dessus pour m'emmener, ça marchait aussi au pas... Les coins coupés, les écarts pour ne pas passer à un endroit ou pour aller où ça lui chante parce que mes demandes n'étaient pas assez précices.
Il m'a fallu du temps, et aussi monter le cheval de ma monitrice, un lusitanien très chaud et qui ne pense qu'à avancer, pour comprendre que le salut était dans le dos, la rigueur de la position, le dialogue avec la bouche. Pour comprendre aussi qu'on a moins de perte de contrôle en gérant une bonne activité et une bonne énergie quand essayant de travailler avec un cheval qui n'est pas tendu et avec qui, du coup, la communication est beaucoup moins bonne.
Ca a fait beaucoup de remises en question, et a nécessité un grand travail sur soi... Qui a demandé du temps.
Maintenant que la confiance est là parce que j'ai aussi beaucoup changé dans ma façon de monter, forcément tout est différent.
J'ai été étonnée de savoir que vous montiez d'habitude avec des rênes à repères. Pour ma part, j'apporte une grande importance à avoir un cheval droit avec un contact égal sur les deux rênes. Pour vérifier la chose, je fais abstraction de ce qui m'entoure pour me concentrer sur les informations que mes rênes me transmettent sur la bouche de mon cheval alors je pensais que c'était plus naturel pour vous !
Cheval repère quand je monte mon cheval, cheval compère quand je l'attelle car là il faut une confiance maximale et que le cheval a un rôle actif à jouer. En effet, s'il est soumis à mes demandes par les guides dont le nom reflète bien qu'elles ont un rôle plus indicatif et moins contraignant que les rênes, il doit aussi réagir aux contraintes liées à l'environnement (nature du sol plus ou moins roulant, relief), à la voiture qu'il faut parfois tirer parfois freiner et qui oblige à prendre des virages plus larges, etc. Il peut même prendre des initiatives: il voit avant moi ce qui se passe devant, il peut s'arrêter quelques instants après un effort important pour reprendre son souffle, etc
La communication par les guides passe dans les deux sens : le cheval suit ma main (j'ai préparé avant les codes en selle) mais ma main doit aussi le suivre en fonction de ses besoins.
Récemment, à l'occasion d'un petit concours local, alors que j'étais très concentrée sur ce que je faisais, j'ai bien senti cette complicité qui passait par les quides, où le cheval ne me disait pas "je cède à ta demande" mais "j'ai compris, ok, je gère".
C'est l'impression qui se dégage aussi quand j'ai l'occasion de voir des concours de labour avec des chevaux expérimentés. Cheval compère et partenaire.
Nicole LAHM - Webmaster