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Trouvé sur la toile, "Sound hoof mechanism from the inside" : fr.youtube.com/watch?v=Y7YuzTTOhp8&feature=channel
P.
La réflexion sur la déformation de la boite cornée est totalement valable SI on prend en compte que la boite cornée se déforme dans les trois dimensions et ne se limite pas à l'expansion-contraction des talons. Puisqu'il y a déformation dans deux plans, la question de la ferrure se pose d'évidence, car un fer "fixe" le pied sur un seul plan, et ne permet (s'il est bien posé) que l'expansion-contraction des talons, et empêche la déformation dans la troisième dimension.
En ce qui concerne le graissage, j'ai un tout autre point de vue. D'abord parce que plusieurs études scientifiques ont montré qu'au mieux (sur une corne saine) il ne produit aucun effet, et qu'appliquée sur une corne déjà affaiblie, il ne fait que l'affaiblir plus encore à moyen terme. Il faut voir la boite cornée comme un ressort, c'est à dire capable d'emmagasinner et restituer de l'énergie. Les ressorts qui ont le plus de potentiels sont les plus durs. Un ressort mou ne restitue que très imparfaitement l'énergie emmagasinnée par déformation. Donc ,personnellement, je préfère une boite cornée plutôt un peu raide que trop souple (bien sur, tout cela est à corrélé avec l'état des structures internes du pied ; dissocier un élément du pied de son tout ne permet pas une bonne réflexion). Perso, je me mets rien du tout sur les pieds de mon cheval, et mes clients font de même (chevaux tous pieds nus). Et la corne est superbe.
Effectivement Xavier, la démonstration est assez convaincante.
Ce qui m'a particulièrement intéressé est l'appui, la participation de la sole et de la fourchette. Il semble évident en plus qu'avec une ferrure, l'appui des ces éléments devient insuffisant.
Le cheval fraîchement déferré doit, dans les premières semaines présenter une certaine "sensibilité" et s'expose peut-être aux blêmes.
Comment gérer ce problème ?
Cordialement, bruno
La sensibilité peut avoir plusieurs origines. Il est certains que la "réactivation" des très nombreuses terminaisons nerveuses qui irradient les tissus sensibles (notamment de l'arrière du pied) et le coussinet plantaire provoque une saturation d'information qu'on peut imager par le type de sensation que pourrait avoir quelqu'un vivant à la campagne (silence... relatif) et plongé en plain cœur de Paris en quelques minutes.
Ensuite, il y a la remise au travail de divers éléments du pied, qui travaillaient différemment du fait de la ferrure.
Il faut encore prendre en compte le sous-développement chronique de certaines structures comme les cartilages latéraux et le coussinet plantaire, ou encore la fourchette, qui font que le pied ne peut fonctionner correctement. Il faut donc en premier lieu faire en sorte que ces structures se développent, et c'est possible à tout âge. Pour qu'elles se développent, il faut les stimuler correctement par un parage adapté qui permet la transmissions correctes des pressions (ce qui implique un travail raisonné, notamment dans le choix de sols) vers ces structures, ces bonnes pressions étant le stimulus de la croissance. On peut largement accélérer ce processus par l'emploi du Perfect Hoof Wear, qui non seulement protège le pied mais surtout accélère diablement la croissance des structures par le phénomène de distorsion contrôlée de la bote cornée.
On peut lire un complet sur cet "outil" ici : www.attelagepeda.info/PerfectHoofWear.html
Message édité par: masterai, à: 2009/01/27 18:42 (pour corriger le lien qui ne fonctionnait pas )
Message édité par: masterai, à: 2009/01/27 18:43
C'est interressant même si c'est digne d'un film d'horreur .... n'y aurait-il pas la même chose avec un sabot ferré.. comme cela on verrait la difference...
Bonjour,
Xavier, est-ce qu'on peut dire que d'après cette video fr.youtube.com/watch?v=fd77zwRRYLM&feature=related le manque d'appui de la fourchette provoque un écrasement des talons et peut-être des talon fuyant et un pied qui poussera plus en pince? Ou ça n'a rien à voir?
C'est un peu plus compliqué que cela.
En premier lieu, je n'aime pas la façon dont est fait l'expérimentation, car il manque, selon moi, au minimum P2 et P1 (os de la couronne et du paturon, et les tendons). En aparté, il faut savoir que des expériences très sérieuses, et publiées, on montré que ce n'est pas le coussinet plantaire, soumis à la pression vers le haut de la fourchette, par son écrasement/expansion, qui pousse les talons vers l'extérieur à l'appui. Ce phénomène se produit même sur un pied avec une fourchette ridicule, car c'est la descente de P2 entre les cartilages latéraux qui produit l'écartement, en grande partie.
Ce qui implique néanmoins que ces cartilages latéraux aient une conformation correcte, c'est à dire qu'ils soient épais (12-15 mm chez un cheval adulte) et qu'ils aient une forme de C si on les regarde en coupe frontale. Or,le développement des cartilages passe avant tout par la réception de stimuli répétés, ces stimuli étant de bonnes pressions (ou de "bons chocs"). C'est là que la fourchette joue en rôle essentiel (elle en a plusieurs), qui est celui de transmettre ces stimuli vers les structures internes adjacentes (coussinet plantaire, cartilages latéraux, chorion des barres, et partie du chorion qui produit les talons). Pour transmettre des pression, il faut donc d'abord qu'elle en reçoive. Ensuite, dans le cas où elle en reçoit, encore faut)-il qu'elle les transmette correctement ; pour cela il faut que sa forme (proportions et masse) soit correctes. quelques points de repères pour "identifier" une belle fourchette : elle doit être large comme 50-60% de sa longueur, et épaisse et rebondie. Sa surface est lisse et exempte de petits volet, creux et crevasses (sauf accidentelles). Il ne doit pas y avoir de creux en regard des talons, creux généralement causé par des infection de type mycose ou pourriture, ou mélange des deux. En générale, il faut traquer toute trace d'infection. La lacune centrale doit être profonde comme l'empreinte de votre pouce dans de l'argile (c'est un endroit où les infections aiment se loger, et elle peuvent creuser jusqu'aux chaires sensibles, ce qui fait beaucoup de mal au pied).
Donc, pour répondre en plus bref à votre question : le manque d'appui de la fourchette, et/ou une fourchette sous-développée engendre des talons faibles, qui peuvent se déformer plus pou moins rapidement en fonction de nombres de facteurs (utilisation du cheval, soi poids, sols sur lesquels il est travaillé et sur lesquels il vit, etc...) Et des talons faibles, déformés, mal placés, désynchronisent toute la superbe mécanique du pied du cheval... les talons sont la première partie du pied qui entre en contact avec le sol. Leur rôle est crucial, et pas seulement pour le support. Ils sont surplombés d'une grande quantité de terminaisons nerveuses diverses qui transmettent des informations essentielle pour le bon déroulement de la locomotion.
Message édité par: xmeal, à: 2009/02/05 09:58
Merci pour cette explication très complète!
au petit dej!! beuark! m'enfin faut bien dissequer des fois pour comprendre!( on fait ça avec des cadavres humains aussi, ames sensibles!)là nous voyons deux choses très nettes: la descente du pied qui amortit dans sa boite cornée (attentions le petit sesamoide), et la deformation de la boite cornée a chaque impact.. ça m'inspire deux choses, l'importance d'une legereté de fers (pour ceux qui doivent ferrer) avec des branches supportant et accompagnant cette deformation.. le coté archi primordial du graissage!!!gardant cette souplesse a cette boite cornée!!
d'ou l'importance d'avoir un excellent marechal et de ne pas radiner sur les ferrures!!! amicalement fs