Encolure renversée et légèreté
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Le secret se trouve dans la bonne demande de la flexion latérale préalable à l’abaissement ( photo jointe). La flexion est demandée sur la rêne intérieure, pas sur l’extérieure. La rêne extérieure :
– règle la hauteur d’encolure préalable la plus utile : c’est toujours la plus soutenue possible,
– conduit le cheval sur le tracé choisi,
– empêche le cheval de basculer la tête sur l’action de la rêne intérieure.
La flexion latérale est méconnue dans ce pays par la presque totalité des cavaliers, particulièrement des enseignants, alors qu’elle est un des actes essentiels de la pratique équestre de base puisque qu’elle conduit à l’extension-abaissement de l’encolure, à la mise en main, et assure le placer latéral juste dans tous les mouvements de deux pistes et autres pirouettes aux trois allures. Elle précède toujours la flexion directe et ne doit jamais être confondue avec celle-ci. Ce sont des sœurs ennemies qu’il convient cependant de réconcilier pour emprunter l’autoroute du dressage des chevaux. Mais ceci est un peu plus compliqué à comprendre
Message édité par: CARDE, à: 2009/01/19 09:52
Bonjour,
Le privilège de recevoir conseil du colonel est évident et précieux.
J’aurais aimé pouvoir recevoir ainsi des conseils avisés et sans détour.
C’est aussi l’avantage d’un forum, où tout le monde peut profiter de l’expérience des autres.
Au risque de paraître audacieux, je crois utile de rappeler combien il est important de déterminer le jeune cheval dans son « mouvement vers l’avant ». Je mets cette expression entre guillemets parce qu’il ne s’agit pas de précipiter le cheval vers l’avant.
Déterminer le jeune cheval vers l’avant se retrouve dans la qualité de l’accompagnement de votre corps qui l’autorise à se déplacer sans retenue. Vous serez moins gênée à savoir quelle qualité donner à l’intervention de vos jambes, d’autant plus que jeune le cheval n’a pas encore assimilé leurs actions sur ses flancs.
Il s’agit d’une obligation, car « travailler » avec le bout de devant d’un jeune cheval ne l’incite pas à la franchise, si on ne prend soin de maintenir « « … l’activité avant, pendant et après, c’est essentiel. » Colonel Carde
Je ne pratique pas la discipline du dressage. Mais « garder un cheval devant soi » est un principe très important.
Je me suis nourri étant plus jeune avec cette phrase du Gén. L’Hotte :
« Jamais les hanches ne doivent se présenter inertes, paresseuses, les forces se fixant sur elles. Toujours le cavalier doit sentir les forces passer en avant… » Gén. L’Hotte
J’espère ne pas avoir dérangé ce débat très instructif.
Amicalement.
je confirme les affirmations de C. Carde.. c'est pas facile a comprendre ces histoires de flexions,mais quand on les voit faire "en vrai", quand un enseignant vous prend les mains pour vous les mettre en place (merci sylvain), vous faire sentir..explique a l'enseignant "de garde". merci à claire et hervé.. qui me confirment et me surveillent.. et bien c'est un vrai bonheur! mais je continue a radoter! trouvez quelqu'un qui vous initie au travail a pied! c'est génial! on voit tout le cheval en meme temps que son oeil.. je n'arrive pas a comprendre comment cet aspect si formateur pour le cavalier, pour le cheval soit passé aux oubliettes.. en plus, a pied pour commencer, je trouve l'apprentissage plus simple, il y a moins de paramètres simultanés a gerer,( on a pas tous l'assiette irreprochable, et la main assortie..comme peut l'avoir le colonel )et l'on s'auto evalue plus vite!j'ai le sentiment de commettre moins de grosses erreurs, et en tous cas mon jeune cheval, lui ,semble s'y retrouver, car il se stabilise beaucoup plus vite, et progresse sans cesse ,regulièrement.. depuis que je pratique regulièrement le travail a pied. celà a aussi été benefique a mon papy de 19 ans qui y progresse aussi.. what else? comme dirait georges!amicalement, fs
M. Carde, c'est un plaisir de vous lire ! Merci pour vos explications.
Pour ma part, j'ai retenu trois mots de M. Henriquet qui m'ont été rappelés par une amie : poussez, pliez, rendez. Ceci pour arriver à l'extension d'encolure, le nez en avant de la verticale. Quand il dit rendez, c'est laisser glisser complètement les rênes et attendre la réaction. Si j'ai tout bien compris, bien entendu.
Pour en revenir sur les sessions enseignées dans le livre de Karl (et par d'autres évidemment), il explique que quand le cheval s'appuie ou tire vers le bas, il ne faut pas céder tout de suite mais attendre que l'appui se retire, tout en gardant la session de machoire.
Je ne travaille les extensions complètes d'encolure que depuis que j'ai mon jeune (avant, je me contentais des demi-extensions).
J'ai remarqué que l'engagement des postérieurs décroit avec l'abaissement du nez. Si j'essaye de maintenir l'engagement, j'obtiens alors une attitude basse mais ronde et non basse et longue.
Je privilégie donc un rythme régulier à l'engagement (qui celà dit en passant est pour moi secondaire, ne s'obtenant que dans les allures plus allongées).
Mais je n'ai pas encore eu l'occasion de tester sur un autre cheval, donc je n'affirme rien.
Duc est un sacré veinard...
Quand on pose un problème basique, on a toutes les chances de susciter l'intérêt des vieux briscards....
Merci, en tout cas.
La dessus je part monter à cheval. Brrrr!
Bonne soirée.
J'ai remarqué que l'engagement des postérieurs décroit avec l'abaissement du nez. Si j'essaye de maintenir l'engagement, j'obtiens alors une attitude basse mais ronde et non basse et longue.
Je fais exactement la même constatation à cheval. Quand le cheval abaisse son encolure et s'étend, il perd de l'activité et se désengage (peut-être est-ce un problème venant de ma part) alors que s'il descend et s'arrondi, je sens le dos "monter" sous moi et il conserve de l'engagement. A quoi cela est du ?
Merci encore pour toutes vos réponses si précieuses.
Duc
Sur ce sujet si important, je voudrais exposer un cas de figure:
Le cheval est à la retourne. Bien sûr, les longues ballades avec un léger contact, rênes dans une main, main en offrande vers les oreilles du cheval demeurent un travail de fond.
Au Manège, les tentatives pour obtenir le préalable à la flexion latérale, c'est-à-dire un tranquille déblocage des temporaux-mandibulaires demeurent vains et interdisent la dite flexion dans son expression utile. Au mieux, c'est le ballet de casse-noisette.
On parle d'une main intérieure qui se fixe avec lenteur et qui jouant sa coquette peut feindre de se retirer pour exciter la curiosité du bellâtre.
Selon le colonel, la main extérieure règle l'intendance.
On peut tenter de faire dévier les hanches vers le dehors pour miser sur les corrélation musculaires rein/mâchoire.
Le cocher est supposé pas trop manche...
Résultat: Zéro pointé, avec une jument hyper-délicate et à reconstruire.
La tentation devient forte de fixer les mains, très écartée et très basses pour obtenir " à l'arrache" une attitude permettant un semblant de quelque chose. Quelque chose qui aboutit l'instant suivant, en apparence, à la première photo que le colonel a montrée.
Ma question: Expliquez-moi pourquoi je dois regretter et demander pardon d'avoir écrit le paragraphe précédent!!!
La tête sur le billot, je vous remercie de lever les hâches!
Message édité par: pianissimo, à: 2009/01/19 22:45
Message édité par: pianissimo, à: 2009/01/19 22:47
Je ne vois pas ce qu'il y a de grave à émettre des objections quand on n'est pas convaincu de l'utilité ou de l'efficacité d'un procédé. Notre monde équestre est plein de ces réticences...au point que l’on sait bien que si l’on enlève tout ce que les autres n’aiment pas …mieux vaut laisser les chevaux au pré ! Sur notre forum, au moins ces « réserves » sont-elles exprimées avec courtoisie voire humour, ce qui est la seule manière de leur donner un certain poids.
Mais revenons à nos moutons:
- Ce que j'ai exposé plus haut convient à TOUS LES CHEVAUX....normaux, c'est à dire qui ne souffrent pas quelque part dans l'encolure la nuque le dos ou ailleurs, ou qui refusent toute action du cavalier parce qu'ils ont été traumatisés. Ceux-ci ou ceux-là doivent être d'abord soignés. Je n’ai rencontré qu’un échec et encore suis-je convaincu que l’animal souffrait.
- Pour tous les autres ça marche.
Mais il ne faut pas oublier deux impératifs:
- 1- PREPARER est un des maîtres mots de notre tradition équestre. Et lorsqu’on rencontre des difficultés (fréquentes) pour mettre la ligne du dessus du cheval dans le bon sens il est très utile de l’y préparer à la longe ou (et) à la main. Ceux qui connaissent l’enrênnement Lorentz pourront l’employer à la longe. Ceux qui sont familiarisés avec le travail à la main pourront demander la flexion latérale à pied. Les chevaux la donnent vite.
2- « Tant vaut l’homme (la femme !) tant vaut le moyen » Le procédé que j’ai exposé pour obtenir l’extension abaissement demande de la précision dans l’emploi des aides et du tact dans leur accord. Il n’est pas évident de réussir seul d’emblée, mais « persevare non diabolicum
Message édité par: CARDE, à: 2009/01/20 13:30
Merci mon colonel pour vos encouragements et votre gentillesse.
Bonsoir,
merci pour toute ces réponses.
J'ai toutefois encore une question. J'ai effectivement essayé de faire ce que recommande M.Carde cette semaine mais je dois surement mal m'y prendre.
Sur des grands cercles, je demande par élévation de la main intérieure la cession de machoîre puis la flexion de l'encolure, et, dès que le cheval cède et que je sens qu'il souhaite s'étendre je rends progressivement. Je redemande dès qu'il cherche à remonter son encolure, pour l'instant toutes les 3 à 4 foulées. J'ai cependant du mal à conserver l'activité après l'extension (dois-je agir avec mes jambes?)
Toutefois, au fil des jours je me suis heurtée à plusieurs problèmes (sûrement dus à mon manque de tact). Dès que j'élève la main, le cheval cède de la mâchoire amorce la flexion mais cherche à s'appuyer et ferme exagérement l'angle tête encolure, le chanfrein n'est plus vertical du coup même quand il étend son encolure il garde le chanfrein en deça de la verticale. Sinon, il lui arrive parfois de s'étendre effectivement en ouvrant l'angle tête encolure mais exagérement en cherchant cette fois à s'appuyer et à tirer vers l'avant.
Je ne sais plus vraiment que faire, je pensais être sur la bonne voie!
Merci encore.