main extérieure plus basse ou plus haute ?
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bonjour,
je suis nouvelle sur ce forum, bien que je suive déjà régulièrement et avec intérêt l'actualité d'ai.
ayant changé de prof récemment je me pose une question depuis quelques jours : doit on avoir la main extérieure plus basse ou plus haute que la main intérieure sur un cercle ?
mes 2 anciens profs préconisaient la main ext. plus haute, mais ma nouvelle prof me dit que ça transfère trop de poids sur l'antérieur intérieur, et qu'il vaut donc mieux l'avoir plus basse (légèrement).
des avis ? comment faites vous et pourquoi ?
merci ;)
Pour ma part, je pratique les deux positions, haute et basse, de la main intérieure sur mon 5 ans.
Une main intérieure un peu plus haute que l'extérieure quand je pratique une session de nuque et de machoire et que je souhaite reporter du poid sur l'épaule extérieure.
Une main intérieure un peu plus basse que l'extérieure quand l'équilibre du poids entre les deux épaules du cheval est bon et que je veux simplement aider à faire céder la nuque avec ou sans pli.
Avec mon cheval à la retraite, qui avait un dressage plus avancé, j'utilisais la main intérieure plus haute uniquement pour les sessions de machoires et plus basse pour aider le pli. Ma rêne extérieure régulait le poids d'une épaule à l'autre puisqu'il était déjà éduqué à la rêne extérieure.
Ensuite, il n'est pas question que d'une position de hauteur, l'effet de rêne (ouverture, appui, directe,...) vient s'y ajouter et se combiner au levé et baissé de la main en fonction de l'effet souhaité.
Mais j'en suis encore au stade de recherche et je peux donc me tromper.
Bonsoir,
Bien intéressant tout cela.
En perpétuelle recherche et montant des chevaux qui sont ce qu'ils sont, je refuse de "céder aux modes".
Mes mains ne sont jamais toutes les deux à la même hauteur, sauf dans les moments de grâce. La différence va jusqu'à quarante centimètres. En écartement, çà peut aller jusqu'à quatre-vingt centimètres. Cela ne plait pas, et alors?
Sur la volte et l'épaule en dedans, mains extérieure souvent plus haute, rêne du maintien et du tourner.
La main intérieure, souvent plus basse, rêne du pli et du "titillage".
Si je demande la mâchoire et rien de plus, main du dedans plus haute, voire très haute , sur un surcroit d'activité des hanches.
Ces attitudes me semble dictées par les nécessités de l'instant.
Et puis, finalement, çà ne va pas si mal!
Si on me crie: "Baisse tes mains", je reste sourd.
C'est moi qui suis sur le cheval. Non mais! J'estime qu'à mon âge, j'ai le droit de penser!
Je reste ouvert à toute critique. Comme Philippe, seule l'indifférence me blesse.
Amitiés.
Bonsoir,
Laetitia, votre question est intéressante et peut nous mener loin.
Pour y répondre il est indispensable de distinguer entre des mains qui agissent et des mains tranquilles.
Si on veut dresser un cheval avec légèreté il faut que les moments de tranquillité soient largement les plus nombreux, y compris avec les poulains. Dans ces moments il serait insensé de vouloir mettre une main plus haute que l'autre, et de leur donner des rôles différents selon que l'une est «à l'intérieur» et l'autre «à l'extérieur».
Dans les moments où les mains agissent, l'action peut se faire sur place par serrement des doigts ou (mieux) de la paume sur les rênes, ou par déplacement d'une main ou des deux; les déplacements dépendent du degré de dressage du cheval, de l'avancement du cavalier dans sa vocation d'écuyer, du problème rencontré et qui motive l'action.
Je suis entièrement d'accord avec la phrase, souvent entendue dans la bouche de NO, que «la rêne extérieure est la rêne des maîtres», mais on doit évidemment en tirer la conséquence que ne s'en sert pas qui veut... Oui, la rêne extérieure bien utilisée (au bon moment, avec la bonne intensité) asseoit le cheval, la rêne intérieure remet du poids vers l'avant-main. Mais en aucun cas une utilisation continue ne peut réaliser ce que j'ai décrit: il faut agir, puis rendre quand le résultat est là.
Bref, pour vous donner ma solution en un mot: il ne peut pas y avoir de cas général en la matière, et toute personne qui vous donnera un tel truc sera imprudente (je suis euphémique se soir!)
Nous avons beaucoup à gagner, et nos chevaux aussi, à oublier que nous avons des mains et qu'il y a des rênes dedans.
Vous devinerez tous (pour ceux qui ne le sauraient pas encore) qui disait en permanence à ses élèves :Vous avez les mains dans un pot de crème, et par hasard il y a des rênes.
Amitiés à toutes et tous,
Jean M
Bien cher la Bonnelière,
Ô combien avez-vous raison en évoquant les moments de tranquilité ( que je nomme moments de grâce).
Quand ils se produisent, on pense tous la même chose: "Pourvou que çà doure...quelques instants encore).
Vous aimez citer NO.
Il dit:
"Accompagnez la bouche avec votre dos".
N'est-ce pas là notre pierre d'achoppement? Passer du dos qui résiste ( avec son expression distale, la main qui se ferme), au dos qui cède et ouvre les vannes?
Savoir passer, d'un coup, de la résistance à la cession, du bassin jusqu'aux ongles, marque mes limites et retarde mes résultats.
Je crains d'être mort avant d'y parvenir tout à fait.
Bon, on peut continuer à parler des mains qui montent et qui descendent.
Amicalement.
Cher CUNNINGHAM,
Appelez-moi plus simplement Jean, cela vous évitera de me confondre avec notre estimé Bruno dLB!
Quant à votre insistance sur le rôle du dos, je la partage bien sûr totalement; une autre version (orale, par NO en personne) de la phrase que vous citez est que «les mains commencent dans le dos», sous-entendu : ne commencez à vous servir des mains que si le problème n'a pas pu être réglé par le dos, mode d'action le plus fin des mains. Et bien sûr sans oublier l'inévitable contrepartie «les jambes commencent dans le dos» (même auteur).
Bonne journée à toutes et tous,
Jean M.
Message édité par: jmb, à: 2008/12/19 07:54
Jean M. B. écrit:
, l'action peut se faire sur place par serrement des doigts ou (mieux) de la paume sur les rênes,
Vous sauriez développer Jean MB?
Marie Poppins écrit:
Jean M. B. écrit:
, l'action peut se faire sur place par serrement des doigts ou (mieux) de la paume sur les rênes,
Vous sauriez développer Jean MB?
Oui, je reconnais que la formule est elliptique!
Je me situe dans le cas d'un cavalier qui applique le «toujours ça» de Baucher, qui veut agir avec la main sur place (et non en retrait). J'espère que ce cavalier tient ses rênes à pleines mains, et pas du bout des doigts. Le pouce et l'index tiennent les rênes, les trois autres doigts servent avec la paume de passage coulissant.
Quand on agit, un serrement provient des trois doigts de dessous et de la paume, et le pouce et l'index n'ont rien de plus à faire que leur mission habituelle.
La distinction que je faisais ce matin entre serrement des doigts et serrement de la paume est la suivante:
-serrement des doigts: deux doigts entre lesquels passe une rêne, par exemple l'annulaire et l'auriculaire, se serrent sur la rêne: très souvent c'est à éviter car cela implique une crispation;
-serrement de la paume: serrement des trois doigts (ou deux ou un seul) contre la paume sans que les doigts entre eux se resserrent: action puissante mais douce.
La distinction peut paraître trop subtile, elle ne correspond qu'à mon expérience limitée (mais longue), et je n'imagine guère que ce soit facile à appliquer de but en blanc...
J'ai écrit une page sur la tenue de rênes sur piaffer.org, elle a été (assez vivement) discutée sur le forum.
Amitiés,
Jean M.
Bonjour Jean.
Cela fait déjà deux fois que je vous confonds avec Bruno.
Mais je pense que vous n'en êtes pas offusqué.
Sinon, il est vrai que lorsqu'il convient de ne rien faire, il faut le faire bien (accompagnement).
Pour ne pas induire une nouvelle résistance.
Amicalement.
Merci pour votre réponse, Jean M. B. Je ne suis pas certaine de bien faire la différence. En fait, dans le cas du serrement des doigts, ce sont les doigts qui vont à la rencontre de la paume et dans le cas du serrement de la paume, c'est la paume qui va vers les doigts? Ou cela ne concerne en fait que l'espace des doigts entre eux? Je vais aller voir votre lien, cela m'éclairera peut-être.
Bonjour,
Votre question a l’avantage de dissocier le geste de chaque main.
Elle est plus précise que de savoir « si les mains doivent être hautes ou basses » toutes les deux.
Voici les petites phrases que Michel Henriquet offre à ceux qui viennent regarder de temps à autre le travail de sa femme Catherine.
« La rêne extérieure est la rêne de l’écuyer.
« Un de ses rôles est de maintenir le relèvement de l’encolure. Elle serait le « soutien » de la nuque. »
Cette phrase suggère bien une position haute.
« Elle est fixe, pour servir de point d’ancrage à la main intérieure. »
« La main intérieure s’occuperait de la « fermeture » de la nuque.
« Son rôle principal : orienter l’encolure sur un cercle ou au contraire la conserver droite. »
Ces dernières phrases suggèrent une main intérieure plus basse.
On a tous constaté combien une main qui se baisse (alors que l’autre reste en place, « ancrage ») semble mettre le cheval en disposition de se décontracter.
Une correction de ce que je viens d’écrire par un spécialiste ne me gênera pas. L’inverse (indifférence) me mettrait plutôt mal à l’aise.
Amicalement.
Message édité par: phfarnault, à: 2008/12/18 12:01