Skip to main content

"Baver" et "déglutir"

8 replies [Last post]
Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007

J'ai déplacé le sujet car il était inconvenant au milieu de cet épisode navrant . . .
J'en profite pour remercier les initiateurs de ce passionnant forum.

Simone Adam a écrit :

Sans embouchure cette mobilité peut aussi être présente vu que les chevaux déglutissent et bavent quand ils sont décontractés, tout comme avec une embouchure.

Bruno répond :

Déglutir : faire passer de la bouche dans l'œsophage.
Donc, un cheval qui "bave" ne déglutit pas ou pas assez.

"Baver" et "déglutir" semblent être des antagonistes ?
si vous avez une réponse constructive, elle m'intéresse.

Réponse de Simone

Bruno, le français étant une langue étrangère pour moi, je n'ai pas choisis les termes appropriés et précis. Voici en plus long ce que je voulais dire:
Le cheval, monté ou non, au moment précis quand il se décontracte, fait souvent un mouvement caractéristique avec la bouche qui ressemble au fait de mâcher. On peut aussi l'observer p.ex. lorsque le cheval vient de comprendre quelque chose ou lorsqu'il accepte une situation. Chez le cheval monté on parle de mobilisation de la mâchoire (à ne pas confondre avec le cheval qui mâche bruyamment son mors).
En plus, si le cheval se décontracte et mobilise sa mâchoire, la parotide augmente son activité, le cheval salive donc plus. Rien à voir cependant avec la mousse qu'on voit autour de la bouche du cheval bloquée par une muserolle serrée qui est tellement contracté qu'il n'avale plus sa salive!
Sans embouchure le cavalier ne peut forcément pas agir directement sur la décontraction de la mâchoire. Mais si, par un travail calme et approprié, le cheval se décontracte, automatiquement il déserre ses dents et mobilise la mâchoire. Cependant, le cavalier ne le sentira pas dans ses mains, vu qu'il n'a pas de lien direct avec la bouche, mais il le sentira dans l'ensemble du cheval qui sera léger aux aides. Le spectateur par terre pourra cependant voir cette mobilisation.
Simone

Bonsoir Simone
Tous mes compliments, vous vous exprimez très bien. Je comprends parfaitement le sens commun que l'on donne à "baver et déglutir" et je ne vous mets pas en cause dans ma question. je me demande seulement si cette terminologie est propre aux phénomènes que l'on constate. Si le cheval décontracté déglutit, ou avale sa salive, il n'est pas normal qu'il bave car baver est la résultante d'une bouche pleine de salive.
On constate parfois que certains chevaux en mangeant (des pommes à la mangeoire) bavent également. Y aurait-il coïncidence de faits ?

Message édité par: BLB, à: 2008/03/10 18:52

 

PODER Catherine
Offline
Joined: 17/03/2006

Merci Bruno.

Avez vous pris connaissance de l'étude réalisée par le docteur Sylvie Anduze-Acher:
"Etude de la bouche non contractée"
Ce texte est visible dans la rubrique "Les dossiers d'A.I".
.

Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007

Bonsoir Catherine,
Ces pages ne me sont pas accessibles ...

J'ai assisté au colloque à l'ENE sur les flexions de mâchoire, aucun orateur n'a abordé l'opposition entre baver et déglutir. Pour anecdote, Laetitia Bataille avait lancé ce sujet suite à une discussion téléphonique que nous avions eu à ce propos.
Les intervenants en parlant de cette question n'ont pas souligné le fait et je ne connais pas le texte du docteur Sylvie Anduze-Acher.

 

CARDE christian
Offline
Joined: 17/03/2006

Bouche sèche, bouche fraîche

Il ya ce qu’en disent les spécialistes de la bio-mécanique et ce que nous apprend l’expérience. Les premiers disent que lorsque la fonction salivation est contrariée, la bouche peut être sèche ou, au contraire, exagérément baveuse.
Les chevaux nous apprennent que s’ils travaillent dans la contrainte, muserolle lâche (qui permet la déglutition) ils restent la bouche sèche. Et s’ils travaillent dans la contrainte, muserolle très serrée, ils exhalent une abondante « mousse à raser ».
Quand le cheval embouché normalement, muserolle lâche, travaille juste il se met à saliver légèrement. On dit que sa bouche est « fraîche ». Or un cheval peut commencer son entraînement du jour avec une bouche fraîche puis enchaîner, pendant la même séance, sur une période ou la bouche va redevenir sèche ( conséquence de diverses contrariétés dont il convient de trouver l’origine) .La façon dont le cheval salive est donc un indicateur précieux de la qualité du travail. Biomécaniciens et cavaliers se rejoignent donc bien sur cette question de la salivation. Il en va de même d’ailleurs pour la transpiration.

ADAM Simone
Offline
Joined: 17/03/2006

Effectivement le Docteur Sylvie Anduze-Acher explique bien que:
"Le serrage excessif de la muserolle, outre les perturbations respiratoires occasionnées, ne permet plus la déglutition physiologique salivaire : s’écoule alors une salive épaisse et visqueuse, de mauvaise qualité due au stress, à l’angoisse, et ou à la douleur, qui est dans l’impossibilité d’ être normalement déglutie".

Et puis un peu plus loin:
"... lorsque, dans la bouche on introduit différents métaux, et que ces métaux induisent une différence de potentiel, on crée un courant électrique, conduit par les électrolytes contenus dans la salive. On a donc construit une pile Volta. Ainsi, en utilisant des mors composés de métaux différents dans la bouche des chevaux, on crée un courant électrique qui est conduit par la salive et cela occasionne une hyper-salivation, les glandes salivaires du cheval répondant aux stimuli électriques, et non à la sensibilité et aux talents d’une bonne main".

Donc si j'ai bien compris, le cheval peut très bien déglutir et baver en même temps parce qu'il salive plus et n'avale pas tout.

Mais s'il n'y a pas d'embouchure et pas de muserolle serrée??? Bien sûr, on ne voit pas plein de mousse, mais j'ai quand-même l'impression que chez certains chevaux quand ils travaillent le pourtour de la bouche devient plus humide.

D'autre part il me semblait avoir lu souvent que la décontraction augmente la salivation. Malheureusement ce soir je ne retrouve plus cette affirmation dans mes livres. Peut-être c'est le même phénomène qui fait baver certains chiens quand ils sont contents? Nous on a même un chat qui bave quand on le prend à bras ou quand il réussit à s'introduire en cachette dans un lit. Est-ce dû à la décontraction??? Est-ce que les chevaux sont tellement décontractés quand on les travaille qu'ils salivent plus que ce qu'ils avalent? J'en doute quand-même fortement! Mais je n'ai pas d'autre explication.
Qui trouve mieux????

CARDE christian
Offline
Joined: 17/03/2006

Voir réponse ci-dessus.

Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007

Merci beaucoup de vos réponses constructives.
J'apprécie aussi le ton : parler, échanger et non asséner comme trop souvent on le voit sur ce site.
C'est dommage car c'est le lieu de rencontres et d'enrichissements.

Je pense Simone que vous voulez exposer le réflexe de Pavlov qui constate qu'un chien salive à entendre une sonnette annonçant l'heure du repas. Cela relève du conditionnement. Malheureusement, les chevaux, à ma connaissance, ne bavent pas en voyant la selle. Par contre certains se contractent dès que le cavalier approche la selle !
Je suis aise des propos du docteur Anduze-Acher venant confirmer l'expérience du colonel Carde que je remercie vivement de ses explications. Commencer une leçon par une décontraction de bouche me rassure et je dois avouer que je ne sais pas la conserver. (A cheval, il faut penser à tout !) Effectivement, lorsque mon cheval ne monte plus son garrot (ne s'arrondit plus), nous entrons en conflit avec une transpiration au niveau des épaules. Les transitions sont mauvaises et je ne pense pas à limiter mon travail. Il y a toujours un ou deux exercices de trop.

Je remets mon travail en cause.

Message édité par: BLB, à: 2008/03/11 10:43

 

ADAM Simone
Offline
Joined: 17/03/2006

Bruno, je pense justement que le fait que mon chat bave quand il est sur les genoux de quelqu'un ou dans un lit (même tout seul) ne relève pas d'un conditionnement comme le réflexe de Pavlov. Il n'a jamais à manger dans ces situations.
Mais tout ceci sort un peu du sujet.
Simone

Bruno dLB.
Offline
Joined: 24/11/2007

Simone, je pense que nous sommes bien dans notre sujet.
peut-être peut-on évoquer une situation de plaisir stimulée par les endorphines ?
Cette situation est établie
— pour le chien avant ses repas
— pour le cheval lorsque le cavalier détend les rênes en plus des phénomènes décrits par le Dr Anduze-Acher
— pour le chat au chaud dans un lit.

Il semblerait que ces situations pourraient relever, en partie, du conditionnement pavlovien. Les chevaux y sont très réceptifs.