Arrêt - Reculer- Effet d'ensemble
- Login to post comments
Les cavaliers sont bien souvent des passionnés ce qui explique que les échanges sur ce forum s’enflamment de temps en temps. Ne pas oublier cependant que devant l’écran comme à cheval il faut rester maître de soi pour rester crédible. Ne pas oublier non plus que la courtoisie était une vertu bien sympathique du monde cavalier et que, défenseur de la belle et bonne équitation, notre mouvement entend aussi respecter les autres et leurs opinions, de même que nous respectons nos chevaux.
D’abord je suis admiratif de la culture et de la profondeur de réflexion de plusieurs intervenants de ce forum. Bravo.
Intervenir sur Arrêt-Reculer-Effet d’ensemble est une entreprise immense à laquelle je ne me livrerai que d’une façon schématique, donc très insuffisante mais je n’ai pas d’autre choix. En effet, comme nous le savons, chacun avance dans son équitation avec ses goûts, sa sensibilité, son vécu. Trois éléments qu’on ne discutent pas et qui font qu’un même cheval se présentera différemment sur un même répertoire ( n’en est-il pas de même en musique ?)
Les lignes qui suivent ne sont donc que des pistes de réflexion :
Les aides sont d’abord convention, elles sont de plus en plus discrètes au fur et à mesure que le cheval améliore son équilibre, elles trouvent leur apothéose dans la centaurisation : l’aide de « poids » se substituant alors la plupart du temps à l’aide de contact.
L’arrêt : va dépendre de ce qui se passera après. Entre l’arrêt précédent le piaffer et celui qui termine la reprise, où l’on voit bien souvent des chevaux penchés en avant les postérieurs loins, il y a des variantes. J’ai l’habitude de dire qu’il faut poser son cheval dans l’arrêt comme un papillon sur la fleur.
Le reculer : Il ne me paraît pas souhaitable de le demander par suite d’une opposition de la main à un déclenchement par les jambes. C’est une affaire de conception équestre. Le cheval doit reculer par la main seule. Dans ce registre j’attire votre attention sur un exercice rarement utilisé et pourtant d’une grande utilité : balancer son cheval dans le mouvement arrière-avant au pas, sans interruption ni du mouvement en arrière ni du mouvement en avant. C’est à la fois excellent pour mesurer l’état d’équilibre et de soumission du cheval et pour affiner l’accord des aides du cavalier. Je regrette que dans le grand prix de dressage ce mouvement, qui est demandé, ne le soit pas après un arrêt du galop. On aurait peut-être des surprises !
Effet d’ensemble : Il est à la fois le complément et l’opposé du rassembler. La piste bauchériste « le rassembler anime éveille, l’effet d’ensemble calme, éteint » me paraît excellente. Elle inclut « main sans jambes, jambes sans main » qu’il faut surtout comprendre comme l’action de la main ne contrariant jamais celle des jambes par maladresse. Comme l’a dit l’un d’entre vous elle implique la mise à l’éperon, opération délicate qui semble passée de mode.
Pardon d’avoir été et si long et, en même temps, si court.
Je vous remercie pour cette intervention.
L'intervention de certains à propos du reculer m'avait déjà amenée à questionner ma propre façon de déclencher le reculer chez mon cheval et pour cela je les remercie également: celui-ci donnait systématiquement des coups de tête vers l'arrière, je reculais en basculant mon assiette vers l'avant, en diagonalisant chaque rêne alternativement mais aussi par une action de jambe (sans doute par peur que le mouvement ne vienne pas assez vite). En supprimant ces actions de jambe qui étaient en fait parasites, j'obtiens aujourd'hui des reculers dans le calme et visiblement en dispensant mon cheval d'un sacré tracas pour ne pas dire douleur...