engagement des postérieurs
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j'écris ce message pour demander des avis et faire part de mes interrogations: je possède un cheval de 7 ans que j'essaie de travailler le mieux possible, afin d'en faire un cheval-"athlète" harmonieusement musclé, agréable et travaillant dans le bon sens mais je me retrouve face à des questions sur la façon de travailler. en effet, je suis confrontée à une divergence d'opinions entre différents moniteurs et entraîneurs:
d'un côté j'ai un moniteur qui me conseille de privilégier avant tout le mouvement en avant, et l'engagement des postérieurs, afin d'aider mon cheval à se faire une bonne ligne de dessus, dans cet objectif on envisage cercles au trot enlevé, cadence soutenue, cheval qui se tend vers le bas, puis transitions fréquentes, hanches à l'extérieur sur le cercles, épaule en dedans, priorité donnée à l'activité des postérieurs, ce qui amènera à terme à permettre au cheval de se tenir et d'être dans un équilibre juste.
D'un autre côté, j'ai rencontré un entraîneur et d'autres jeunes moniteurs qui m'ont conseillée d'aider mon cheval à s'équilibrer en travaillant sur de petites cadences, en faisant aussi des transitions (mais sur petite cadence forcément c'est plus facile), en le travaillant toujours avec la nuque au point le plus haut, en demandant souvent des reculers pour l'asseoir.
alors par quoi faut-il commencer? est-ce un travail sur cadence assez soutenue et l'engagement des postérieurs qui va me permettre d'aboutir au juste équilibre, ou bien faut-il rechercher tout de suite en priorité l'équilibre en travaillant sur de petites cadences avec la nuque tout de suite comme point le plus haut et non en travaillant mon cheval vers le bas?
ou bien est-ce qu'il y a une étape que je n'ai pas comprise et qui m'amène à penser que tout cela n'est pas conciliable?
Aidez moi ou mon cheval va vraiment me prendre pour une folle !
Bonjour
Je vais schématiser une progression de travail que j'utilise. Ceci n'engage donc que moi :
Travailler le cheval dans ses allures naturelles, sans chercher à le ralentir, ce qui risquerait de l'emboutir, de la creuser, mais également sans chercher à l'étendre, ce qui risquerait de le mettre sur les épaules.
À partir de ses allures naturelles, l'amener à se cadencer de lui-même par les exercices que je lui fais faire : transitions montantes et descendantes, cercles, etc. Tout un travail classique sur une piste qui débouchera progressivement ur un travail de deux pistes, épaules en dedans et appuyers.
Le travail dans les allures plus étendues doit être impérativement proportionnel au degré de rassembler obtenu par le travail vers des allures plus cadencées. En quelque sorte, le ressort ne doit pas se détendre plus qu'il ne s'est tendu.
Voilà en quelques lignes la progression que j'utilise. Je ne manque pas malgré tout, à la fin de chaque séance, même avec un jeune cheval, de rechercher pendant quelques instants une période de trot la plus cadencée possible en fonction des possibilités actuelles de mon cheval, avec en ligne de mire, le futur rassembler de celui-ci. Bien sûr, la crispation de ce dernier est pour moi l'indicateur qu'on ne doit en aucun cas atteindre. Ceci doit se faire dans la plus grande décontraction.
Voilà, ne pas pousser le mouvement en avant, mais ne pas l'éteindre non plus.
Mon cheval est plutôt costaud et il a une encolure longue, alors il me semble que son point faible c'est de se mettre facilement trop sur les épaules, cependant il est aussi très ensellé depuis qu'il a 1 an 1/2, 2 ans, et du coup j'ai peur de finir de le creuser en le gardant relevé de devant tant qu'il n'est pas parfaitement équilibré..
J'ai peur de faire de grosses erreurs qui puissent lui nuire physiquement et le faire stagner techniquement..
Décontraction, naturel: Jean Philippe a raison de préciser ces deux points qui sont essentiels dans le travail de base du cheval.
Le fait que votre cheval ait une encolure longue ne doit pas être considéré comme un handicap et ne prédispose aucunement à une mise sur les épaules, si le travail est correctement conduit.
travail des transitions à partir des allures naturelles du cheval , travail d'agrandissement et de rétrécissement de cercles sont les deux grands axes de travail: agrandissement de cercles dans une attitude étendue et des foulées "longues", rétrécissement du cercle avec ralentissement de l'allure ( dans le maintien de la cadence originelle du cheval) et remontée de l'avant-main, ce qui est essentiel, c'est le passage d'une attitude à l'autre, c'est ce qui renforce la musculation du cheval.
S'il a des muscles longs, cela est plus facile à travailler et à décontracter que des muscles courts chez un cheval bréviligne.
Le fait qu'il ait toujours eu un dos ensellé depuis son plus jeune age est un peu plus ennuyeux ; mais le travail à la longe correctement conduit, la variation d'attitudes en regard de l'allure, les mobilisations des postérieurs, devraient permettre d'amener le cheval à se tendre un peu plus dans son dos,et à remonter sa ligne du dessus.
L'équilibre , quant à lui , varie au cours du travail: sur les épaules en début d'éducation et tant que la musculation du cheval ne permet pas de supporter correctement la présence du cavalier ( ce qui n'est pas à confondre avec un cheval sur les épaules qui précipite et pèse à la main; équilibre horizontal quand le cheval tend sa ligne du dessus, vient se poser sur le mors et commence à diligenter ses postérieurs; sur les hanches quand le cheval, par des exercices appropriés , ploie dans ses hanches et aborde l'équilibre sur les hanches et le rassembler.
Mais toute cette théorie est à nuancer selon le cheval et son évolution au cours du travail.
Amicalement, yves KATZ
merci beaucoup pour ces précisions, c'est très intéressant, ça correspond bien à pas mal d'exercices que je demandais souvent, je vais donc poursuivre en étant rigoureuse sur la qualité des allures et la décontraction..
Donc, cela me conforte dans ce que je pense, sans voir le cheval : rester dans sa cadence naturelle ! Rechercher le travail en extension d'encolure, ce que certains appellent "l'équilibre Pradier", du Docteur Pradier qui l'a défini dans son livre mécanique équestre et équitation
Le cheval trottant librement en extension d'encolure sur des cercles puis des contre épaules en dedans, etc. Attention, au début, ce nouveau travail risque de perturber les chevaux et de les inciter à se mettre quelque peu sur les épaules. Il ne faut pas s'en émouvoir et, par le travail et la découverte de ce nouvel équilibre, l'amener à se rééquilibrer de lui-même.
Moi, je demande l'extension sur des mains qui se baissent dans le sens de l'obliquité de l'épaule, cad en avançant. Surtout pas des mains qui se baissent en bloquant. L'important est de ne pas aller contre les principes de légèreté et d'aller en contradiction avec ce que l'on recherche, cad être en harmonie avec son cheval. Donc, je refuse tout travail qui utilise l'instinct de contradiction du cheval, cad entre autres, les mains qui se lèvent en opposant une résistance pour provoquer le réflexe inverse du cheval.
je vais essayer.. cela m'ennuie un peu d'avoir l'impression de jouer à l'apprentis "sorcière" avec mon cheval, car à chaque fois je suis face à des opinions qui divergent et je n'ai pas le "talent équestre" qui me permette de faire le bon choix. C'est difficile d'essayer des exercices en n'étant pas totalement sûr de ce qu'on fait, et quand les cavaliers qui nous entourent ne sont pas tous d'accord mais que chacun est plus que persuadé du bien fondé de sa méthode...
peut être que dans 30 ans je saurai.. en espérant ne pas avoir abimé trop de chevaux entre temps...
Merci en tout cas pour ces suggestions!
le "talent équestre" ou la culture, l'expérience... Si l'équitation n'était qu'une histoire de talent, beaucoup d'entre nous ne seraient plus cavaliers depuis longtemps ! ;-)
Il y a quand même une chose donc je suis sûr : l'équitation doit être quelque chose de logique. Le cheval, comme l'athlète humain est une "mécanique" soumise aux lois de la biomécanique. De plus, il te faut apprendre, si ce n'est déjà fait, à connaître le psychisme du cheval : comment, pourquoi le cheval agit ? Pour dresser, il faut avant tout penser cheval. Alors que trop de pseudodresseurs pensent avant humains et sont incapables de se mettre au niveau de leurs chevaux.
Voilà. Tu es de quel région ?
Tout en approuvant totalement les propos de JP et d'Yves ,j'apporte une petite touche personnelle :
Construire un cheval-athlète ne signifie pas grand chose si "l'athlétique masse" est une masse déséquilibrée.
La construction d'un cheval comprend "le gymnase et le dressage"
C'est là le titre d'un ouvrage de M Henriquet ; mais que sont ces notions ?
Voici ce que je propose :
le dressage, c'est la conquête de l'équilibre, préalable au mouvement.On pourrait avancer que Baucher personnifie le dressage.
le gymnase, c'est la conquête de l'équilibre par le mouvement. On pourrait avancer que la Guérinière personnifie le gymnase.
La synthèse idéale ?
On pourrait avancer que Nuno Oliveira la personnifie, et je résume très personnellement sa synthèse ainsi :
"conquête d'un équilibre suffisant pour générer un mouvement équilibré, par lequel l'équilibre initial s'améliore"
Pour finir de vous répondre, je vous dirai alors que tout travail équestre qui vous maintiendra dans ce cercle vertueux est de nature à construire un "athlète dressé."
Pour le reste, les autres intervenants, mieux que moi, ont décrit les principes.
bye
merci pour ces explications, il faudrait que je trouve le temps de lire (ou relire) certains ouvrages en faisant le lien avec ma pratique, les grands principes apparaissent toujours évidents à la lecture, mais pour mettre en pratique, surtout en montant seul, ça m'est encore difficile...
(j'habite en languedoc-roussillon)
Vers le bas, vers le haut, en tout cas toujours vers l'avant; la nuque, dans le travail éducatif du cheval, doit toujours chercher à s'avancer.
Pour le choix de la méthode de travail, elle a des défenseurs dans les deux méthodes.
Pour simplifier, le mouvement en avant serait D'aure, le travail dans des cadences lentes , encolure relevée, serait Baucher.
Certains préconisent de "commencer D'Aure pour finir Baucher".
Personnellement, je pense que le choix est fonction:
1/ de ce que l'on sait faire le mieux.
2/ du cheval, de ses points de force, de ses faiblesses.
Amicalement, yves KATZ
Amicalement, yves KATZ http://educaval.forum-pro.fr/