Alliance back lift
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Bonjour,
Mon ostéo m´a parlé de l´alliance back lift. Je voulais savoir si vous connaissez cet "enrenement" que son inventeur appelle plutot "anti-enrenement".
http://www.alliancebacklift.freesurf.fr
(par Laura)
Bonjour à toutes et à tous,
Nous avons reçu la visite d´un "homme de cheval" venu nous présenter un NOUVEL enrênement ( copie conforme du Jockey Anglais) et nous n´avons pas su, sur le moment, lui présenter nos arguments: discussion stérile, devenant vindicative (nous avons eu du mal à le tenir éloigné de nos chevaux:)
Nous en avons gardé un sentiment de frustration et de découragement.
C´est pourquoi j´applaudis le texte d´Yves: c´est un modèle d´argumentaire que nous pourions utiliser, chacun dans notre coin, avec la permission de son auteur.
Bravo!
Je rajoute ces mots sans appel de Nuno Oliveira:
" Je regrette que tant de cavaliers ignorent le livre "Extérieur et Haute Ecole" du capitaine Beudant.
On y lit que c´est seulement en laissant les chevaux libres et non en les tenant que la réussite est obtenus.
Les cavaliers qui tiennent leurs chevaux sont des cavaliers insignifiants et qui n´arrivent jamais à rien.
Les cavaliers qui laissent leurs chevaux libres sont ceux qui peuvent goûter les délices de l´art équestre."
Texte applicable aussi aux adeptes de l´encapuchonnement systématique...
Ma chère Laura, ne vous découragez pas et dites nous pour quelle raison votre cheval aurait besoin de cet enrênement?
Vous allez trouver ici les meilleurs conseils.
Cordialement votre,
Catherine.
(par Catherine Poder)
Bonjour à tous,
Comme Catherine, non seulement j´applaudis mais je le fais HAUT ET FORT. J´ai beaucoup de plaisir à lire très régulièrement ce forum depuis début 2005( je suis même remontée au tout début en 2002).
Là, quel régal de lire ces lignes. Je crois même que je vais les imprimer, les photocopier et les distribuer aux tortionnaires déjà actifs et ceux en puissance de mes connaissances. Si toutefois les auteurs m´y autorisent.
Moi aussi, je me suis faite "pigeonner" et il y a dans mes malles quelques ficelles, caoutchouc, etc. parfois par découragement je serais tentée d´y fouiller mais je résiste et la patience finit toujours par payer.
Claudine
(par Claudine)
Bonjour,
Je m´attendais à vos réponses!
Je crois que j´ai bien fais de vous poser la question. On me l´a conseillé pour ma jument qui a tendance à partir sur les épaules, pour lui faire monter le dos.
Je n´ai pas un niveau très élevé, je travaille seul en dressage et je suis donc le pigeon ideal ! (cet enrennement a un prix très élevé!)Comme mon cheval n´est pas facile j´ai souvent tendance à me décourager. C´est vrai que souvent je bloque, par manque d´expérience ...
Merci de m´avoir répondu, je vais garder mon filet simple!
Mais lorsque vous , vous n´utilisez pas d´enrenements?
Je suis désolée de vous posez des questions comme ça mais je ne sais pas à qui demander, et comme vous expliquez bien...
Merci!!
(par Laura)
Bonjour,
Pour faire "monter le dos" d´un cheval, il ne suffit pas d´un coup de baguette magique.
Vous devez procéder dans l´ordre.
Tout d´abord, l´activité (vous avez vu, colonel, j´ai bien retenu ;). Vous ne ferez jamais monter le dos d´un cheval qui n´avance pas !
Ensuite, travaillez un peu votre cheval vers le bas et l´avant, faites lui étirer sa ligne du dessus sur des cercles, en rêne d´ouverture, pour qu´il s´étende.
Vous allez peu à peu sentir le dos qui remonte (et surtout le garrot) et les foulées qui s´élèvent, qui gagnent du rebond (vous devrez le sentir vraiment, votre cheval va également vous surprendre au galop)
Vous pourrez ensuite rebasculer l´équilibre de votre cheval vers l´arrière, peu à peu, en gardant l´activité et le garrot haut et vous vous approcherez peu à peu du rassembler..., la nuque va se relever, l´angle tête-encolure se fermer, les articulations postérieures se fléchir.
On ne redresse pas un cheval qui est sur les épaules, on lui apprend à porter son cavalier (enfin, ça c´est mon avis....)
Cela dit, il semblerait que le bridon ear band du même inventeur soit intéresssant pour les problèmes de cervicales (Michel Kaplan pourrait surement nous donner un avis sur la question ?)
StephE
(par StephE)
bonsoir à nouveau,
juste une petite escapade sur ce fort intéressant site pour nourrir la conversation ; sujet des enrênement donc, et des avis plutôt hostiles...
Beudant, que le grand oncle de mon épouse cotoya au 2ème Hussard (sauf erreur, il s´agissait de cette unité, je pense) n´était pas toujours un tendre non plus, au sens admis ces jours ; il obtenait le passage par surcompression alternée des aides qu´il donnait au trot...ainsi son passage existait assurément, mais plus heurté dit-on que celui du cheval laissé courtois de se plaire dans son air...
il est exact, Beudant fut un être remarquable, très gentil, notoirement doué. Mais, il vénérait trop son colonel, qu´il dépassait du talent.
Les enrênements ne servent-ils jamais ?
c´est certain, l´enrênement n´est utile qu´à la main qui sait se passer de l´enrênement ; l´enrênement n´éduque jamais la main, et il appelle une vision mécaniste de l´équitation. Une vision de l´équitation qui porte le focus sur le devant, alors que la réponse, c´est dit par vous, vient de derrière, en dehors des problèmes localisés.
Pourtant, en vérité, dans mes petits travaux qui feraient dormir Hercule, je me sers parfois de certains enrênements, particulièrement à la longe, et en main ; je peux canaliser, et je peux inviter le cheval à venir dans le bon sens.Si besoin.
Le Général Decarpantry, le Colonel Margot, Nelson Pessoa n´hésitèrent pas à utiliser le gogue commandé lorsque les circonstances étaient favorables, c´est à dire avec un cheval qui refusait absolument de s´étendre vers le bas ; mais alors, ils utilisaient cet enrênement très exactement quand il le fallait, et, comme il fallait,... pour obtenir des extensions, et pas pour remonter le trot d´un coup de baguette magique comme on croit de nos jours.
Il est vrai que Gogue les conseilla directement !
Pour finir, l´intérêt majeur de l´excellent travail indiqué par Stephe, n´est-il pas que travailler vers le bas supprime le jeu compensateur du balancier naturel de l´encolure ?
Alors, le cheval, après une période où il est encline à précipiter un peu - ce qui est normal, compense la suppression du balancier en engageant plus derrière, avec un bon travail abdominal en bonus.
Pourrions-nous envisager un mors double-brisure avec aiguilles pour ce travail précis sur le cercle et en bas ?
bonsoir.
(par warren)
ps :
ou bien encore, était-ce le 2nd Dragon ?
Je ne sais plus, en vérité...Mais c´était dans le nord-est, cela est certain.
(par warren)
Bonjour Warren, et les autres.
Voici les renseignements que je tire du livre "Vallerine", recommandé dans la biblio. d´A.I:
"Etienne Beudant est engagé volontaire dans sa vingtième année, le 3 avril 1883, au 23e Dragons.Son premier colonnel est François Faverot de Kerbrech..."
Les chevaux qu´il a monté et dressé sont au nombre de 8, de 1907 à 1927. C´est donc entre l´âge de 44 ans et 67 ans qu´il va mettre en valeur ces chevaux (superbes photos d´exercices dans la légèreté)
Une vie de recherche équestre ( sur lui même et à l´observation des chevaux dans leur physique et leur mental) qui aboutit à cette simplification des aides évoquée dans un autre débat.
Les points qui m´interpellent?
1/Les huit chevaux sont barbes, arabes ou anglos et toisent de 1m50 à 1m63.
Peut-on penser que Beudant n´autait pas été Beudant sans ces races de chevaux?
2/ Tous ces chevaux étaient, avant tout, d´excellents chevaux d´extérieur en temps de guerre (bon pied, bon oeil, auquels on laissait de l´initiative et avec une confiance totale et réciproque avec leur cavalier): ne faut-il s´obliger à sortir du "bac à sable" pour ne pas oublier la Légèreté?
Qu´en pensez vous?...
(par Catherine Poder)
Bonsoir Laura,
Vous nous dites que votre "jument a tendance à partir sur les épaules"...et qu´on vous conseille de "lui faire monter le dos".
Expliquez-nous: est-elle morphologiquement sur les épaules? Et que ressentez vous quand on vous fait cette remarque: du poids dans vos mains,une jument qui engage moins, un dos creux, une tête qui se lève?
La jument perd son équilibre, son impulsion? y-a-t-il, à ce moment là, un exercice que vous n´arrivez plus à faire?
L´ostéopathe a-t-il soigné un point précis?
A vous...
(par Catherine Poder)
Bonjour,
Concernant les chevaux de Beudant : il prenait ce qu´il avait sous la main, dans le Sud Ouest où il a fini sa vie comme en Afrique du Nord , d´où les anglos et les barbes . Mais il est vrai que sa conception du dressage (main sans jambes) peut laisser supposer qu´il travaillait des chevaux ayant du sang ; de vrais chevaux, en somme.
Quant à sortir du bac à sable...la notion de cheval de dressage "à la naissance" est très récente, quelques décennies. Jusque là, on ne mettait jamais que de bons chevaux de sport, ou du moins d´extérieur.
(par J de Bannes)
Bonsoir Laura,
La recherche d’enrênement permettant de résoudre les problèmes du dressage n’est pas nouvelle, elle est vraisemblablement aussi ancienne que l’équitation.
Au cours des siècles, le génie inventif de l’homme a donc donné naissance à de très nombreux systèmes savamment composés de ficelles, cordes, sangles, élastiques, boucles, anneaux, poulies et autre mousquetons. Chacun de ces systèmes a été présenté avec force arguments propres à son époque, comme LA REVOLUTION qui venait enfin résoudre efficacement les problèmes équestres que les systèmes précédents, malgré des promesses identiques, avaient été incapables de dénouer.
Et les recommandations « autorisées » de pleuvoir, et les pigeons d’acheter…
Autant de futurs déçus, et de ficelles qui iront rejoindre les précédentes dans un joyeux capharnaüm pour encombrer le fond des malles.
Oui, bien entendu, et tous les dresseurs le savent bien, le relèvement de la base de l’encolure est un des objectifs de l’équitation. Mais ce relèvement ne saurait être envisagé indépendamment de la décontraction, de l’engagement des postérieurs, de la flexion des articulation de hautes (articulation lombosacrée, coxo-fémorales et grassets) jointe au développement « obsessionnel » de la force propulsive.
Aucune nouvelle ficelle fut-elle qualifiée « d’anti-enrênement » (et bien voyons !) ne sera pas plus miraculeuse que les précédentes, ni que les suivantes d’ailleurs…
Rien ne viendra remplacer le travail juste, assidu et obstiné du cavalier ou de la cavalière qui sait, depuis sa dernière bulle de savon irrémédiablement éclatée, que les magasins de baguettes magiques n’existent pas.
Notre ami Gustav Steinbrecht ne disait-il pas déjà au XIXème siècle :
« Il est en tout cas plus facile et plus payant de relever et de maintenir droite une encolure portée très bas et encapuchonnée que d’abaisser et de fléchir une encolure renversée et trop haut portée. De là les efforts de nos contemporains pour trouver le moyen, sinon d’éliminer complètement, tout au moins de réduire les difficultés provenant de cette forme d’encolure. C’est ainsi qu’on a inventé toute une série de dispositifs et d’instruments, de système de poulies d’une puissance telle qu’on pourrait grâce à elles lever le cheval entier, et cependant l’équitation n’en tire aucun bénéfice. Ce ne sont que des apparitions éphémères, aussi vite oubliées que vivement glorifiées, peut-être au début, et desquelles le dresseur averti se contente de sourire car il sait bien qu’il n’y a de fécond que le travail patient, systématique. »
Le sujet n’est pas neuf !
Amicalement,
Yves Delord
(par Yves Delord)