Un bel exemple de l'art

Bonjour Philippe,

l'étude de la locomotion à ce niveau est un plaisir.

Un ralenti et arrêt sur image donnent quelques indications sur les allongements. Le fonctionnement de l'avant-main est moyen. le cheval est collé au sol, il retombe au sol à la perpendiculaire de son poitrail, il ne se projette pas en avant, il ne pousse pas et ne rebondit pas.

Le même cheval (vidéo grand prix horse for sale) ne présente pas ces défauts, bien au contraire, les épaules sont très libres : cherchez l'erreur.

Vous avez évoqué la main, nous sommes d'accord;
J'y ajouterai notamment :
— le cavalier trop en avant dans sa selle,
— rênes trop courtes ou mains fermées
— travail trop isométrique
— ferrure avec talons antérieurs trop hauts
— bandages (peut être trop serrés ?)
— travail au piaffer intempestif (spécialisation handicapante)

autres observations :
Au piaffer, l'antérieur à l'appui n'est pas vertical mais sous le cavalier. Je n'en déploierai pas les raisons que vous avez évoquées.
Au piaffer toujours, le canon et le pied de l'antérieur levé devrait tendre à la verticale. La position observée indique une légère crispation.

Lorsque je dis "insister" il faut comprendre "améliorer".
"Dresse" un cheval c'est l'éduquer pour des mouvements mais aussi le corriger dans sa locomotion.
Ces deux vidéos me rappellent celles de Totilas : avant et après le changement de cavalier.
Qu'en pensez-vous ?
Amicalement

Message édité par: BLB, à: 2011/07/24 19:17

Bonjour,
Je suis d’accord avec vous, ce bel exemple de l’art n’est pas parfait.
Il montre bien ce que certains écuyers ont tendance à obtenir lorsqu’ils sont trop axés sur les airs rassemblés et pas assez sur les allongements. Cette erreur peut avoir des conséquences graves surtout avec les chevaux baroques comme les Lusitaniens. C’est la raison qui me fait recommander les allongements des allures comme des récompenses, surtout après un air rassemblé très bien réussi. Ces allongements fournissent de la détente et expriment ainsi la joie du travail bien accompli. Le cheval restant engagé ouvre sa poitrine et projette ses antérieurs vers l'avant sans se précipiter.
Les chevaux deviennent brillants lorsqu’ils aiment leur travail et leur cavalier plus que le susucre.
Amicalement,
MK

J'ai en tête toujours les mots du colonel Carde :
-comment améliorer piaffer et passage?

" en ne travaillant ni le piaffer ni le passage mais les transitions de l'un à l'autre "

Le travail des transitions quel que soit le niveau de dressage me semble essentiel, c'est par ce travail que l'on améliore la perméabilité aux aides et affine notre dialogue .

De la même façon le travail rassembler doit alterner avec le travail en extension . Sans quoi l'on risque fort de perdre d'un côté ce qu'on a gagné de l'autre.

Oui avec les ibériques le danger est de se complaire dans ce pour quoi ils sont naturellement faits et de perdre tension du dos et amplitude.

Je vous rejoint tout à fait Michel , étant en ce moment entrain d'aborder la mobilisation avec Mr Palladio , lequel de par sa race a une facilité à ployer les hanches , n'a par ailleurs pas de très bonnes articulations , et donc pour éviter que cela lui soit trop difficile ou de tomber dans un fonctionnement de " trottinette ibérique " je tâche toujours de demander peu sur place ou en cherchant même à avancer ( quand il aura compris, le sur place ne sera pas le problème je crois avec ce cheval là) mais bien de lui faciliter le travail des postérieurs et de ne pas perdre un trot moyen digne d'un allemand !
et il est évident que c'est le grand risque .
Vos échanges sont arrivés à point confirmer la réflexion au sortir d'une séance où je m'étais dit " attention danger !" il faut faire attention à garder l'encolure longue , mise en mains mais éloigner les oreilles ... et le travailler en pensant "transitions " toujours .
Bref le colonel même de loin est présent dans ma tête ! et donc je demande au cheval de se mobiliser à partir du pas rassembler ou de l'arrêt puis je romps au trot et reviens au rassembler et puis je laisse trotter en extension d'encolure , ainsi j'évite qu'il ne lâche le dos et plaque son encolure et également j'évite un abaissement des hanches trop important pour la force des jarrets qui le conduiraient à l'acculement au lieu de me donner un joli piaffer .

Il n'y a encore rien de "montrable " mais le chemin semble être le bon.

Le cheval commence à s'amuser de ces différentes possibilités de locomotion , et a donné l'autre jour à sa propriétaire sidérée qui n'avait encore jamais ressenti cela, un trot moyen qui a laissé bouche bée tous ceux qui étaient autour de la carrière .

Merci donc de vos échanges qui complètent à merveille la réflexion et la pratique sur le terrain.

Bravo Juliette,

Votre propos fait plaisir à lire. .....

Et, une caresse à Palladio.

Amicalement, bruno.

Propriétaire sidérée et touchant à la grâce évoquée par Juliette dans un autre sujet.
Grâce ressentie autant en montant qu'en regardant, parce que même si pour Juliette rien n'est montrable, c'est plus que regardable !

L'évolution (celle du cheval et la mienne) est un bonheur à vivre !

Bruno : Palladio attend vos consignes, et vous remercie !

Message édité par: Cath, à: 2011/07/28 09:19

Bravo Juliette,
Vos résultats avec Palladio ont l’air d’être remarquables.
Attention, les allongements doivent venir de plus en plus de la liberté des épaules qui projettent les antérieurs vers l’avant en évitant la mise sur les épaules et de moins en moins de l’allongement de l’encolure.
Bien amicalement,
Michel, qui vient de fermer son site.

Remarquables , non Michel , je ne pense pas, cela me parait très prétentieux , juste cela évolue et dans le bon sens je pense , ce qui est déjà pas mal , grâce à la complicité du colonel Carde et de Josette, observateurs et conseillers attentifs de mon travail .
Grâce aussi aux erreurs qui mettent en lumière les éléments auxquels sans cesse il faut être attentifs .

C'est dommage que vous ayez fermé votre site Michel, j'aimais bien y faire un tour de temps en temps.
En tous les cas, vous lire ici est toujours une grande joie, comme d'apprendre qu'un ami , un peu perdu de vue, se porte bien .

Amitiés.