Lettre ouverte au Président
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Merci, Bernard Maurel pour votre intervention vraiment nécesaire tant je suis ignorant...
Bruno, mille excuses pour avoir tardé à donner une suite à votre message du 5 qui n' a cessé de m'occuper l'esprit.
Revenons à la fort judicieuse opposition analyse-synthèse : la culture équestre est nécessairement une analyse qui met en valeur un détail technique et/ou scientifique, en précise l'importance et l'utilité et transmet l'information. La culture littéraire dite équestre est synthétique : elle ne s'arrête pas au détail, elle l'absorbe en quelque sorte dans un propos plus vaste qui n'a pas l'information pratique pour origine et pour dessein. L'écrivain littéraire dit autre chose que l'écrivain équestre, celui-ci apporte la "science" et l'autre ce qui va avec la science, c'est-à-dire,comme l'étymologie en témoigne, la "conscience" et je n'ai pas besoin de vous donner la belle citation de Rabelais, profonde et toujours valable.
Un mot m'arrête toutefois: exutoire (libérateur) car chargé en fait de connotations péjoratives, (crever l'abcès, se débarrasser de quelque chose de nocif, ou d'encombrant et d'inutile, etc.) et qui heurte mon expérience. Pour ma part, m'ont toujours paru peu crédibles ces écrivains, poètes surtout mais aussi romanciers qui, clament-ils, ne pouvaient pas garder plus longtemps ce qu'ils portaient en eux. Je n'y vois que de la pose ou du discours publicitaire. Du romantisme...Votre avis ?
Cordialement
Cher Alain,
Merci de votre réponse.
J'en conviens, "exutoire" n'est pas le mot propre. C'est le piège qu'offre la spontanéité d'un forum. Merci de me l'avoir fait remarquer.
Vous dites : Pour ma part, m'ont toujours paru peu crédibles ces écrivains, poètes surtout mais aussi romanciers qui, clament-ils, ne pouvaient pas garder plus longtemps ce qu'ils portaient en eux.
Chez le poète, l'esprit est libre, c'est un aristotélicien. La pensée dépasse les contraintes. Il est capable d'imaginer ce que l'on n'a pas encore découvert mais qui existe bien.
Ce poète est un contemplatif qui allie le beau au bon. Pour lui, un beau cheval requiert toutes les qualités des bons. (Homère, Abdel Kader et bien d'autres ne tarissent pas sur le sujet ……)
Le beau est objectif et utile. Utile, non pas aux esthètes mais au principe de pérennité qui nous habite tous, utile à la société. Dire ce que l'on a vu, c'est apporter sa petite pierre à l'édifice de la société et devient vite une obligation.
Je vous renverrai alors chez l'un des plus matérialiste, des plus rationaliste : François Baucher qui a éprouvé la nécessité de 12 éditions !
Aurait-il allié le "bon" au "beau" ?
Cordialement.
Cher Bruno,
En citant Aristote et Baucher, vous m'obligez à reconnaître qu'ils font partie des vastes lacunes qui constituent ma culture . Nos professeurs de lettres sont fautifs en associant le nom du Grec à la scolastique du Moyen Age et en rendant par ailleurs l'auteur de la Poétique responsable de la Règle des Trois unités édictée par l'Académie française dans sa folle ambition de rationaliser l'émotion théâtrale... . Quant à mon ignorance de Baucher, je la dois à ceux qui m'ont mis à cheval et qui, tout bons pédagogues qu'ils étaient, ne brillaient pas par leur culture équestre ... ni par leur culture littéraire d'ailleurs,... la littérature leur répugnant à la lettre.
Donc vous seul pouvez répondre à la question qui clôt votre message.
Il serait intéressant aussi que vous développiez cette idée de l'association du Beau et du Bon qui doit être l'idéal de l'Equitation ... idée qui se trouverait peut-être, ce qui serait admirable, dans les "Dialogues sur l'hippologie arabe", (que je n'ai pas).Un cheval jouissant de toutes les qualités physiques et mentales ou morales de son espèce ne peut être que beau et "faire du beau". N'est-ce pas à cette manifestation esthétique (ou à cette création artistique) que devrait tendre le dressage?
Très cordialement
CHABILLON Alain écrit:
Cher Bruno,
Vous me renvoyez à "l'un des plus matérialistes, des plus rationalistes" mais aussi à un homme d'une sensibilité cavalière telle qu'elle lui inspire à plus de soixante ans ces lignes que vous connaissez mais que je recopie pour le plaisir :"Que d'études ne faut-il pas pour connaître à fond ce noble animal et tirer parti des qualités dont l'a doué la nature ! la vie entière n'y peut suffire pour celui qui pratique l'équitation avec conscience, avec discernement, avec amour enfin; mais que de compensations ne puise-t-on pas dans le travail lui-même ! que de vives satisfactions, que d'instants délicieux pour l'écuyer ! quel noble interprète il rencontre dans cet intéressant ami de l'homme ! quelle intimité pleine de charme ! que de conversations vives, piquantes et instructives !Demandez à ceux qui ont goûté de pareilles jouissances s'il est vrai que le cheval ne soit qu'une machine...
Très cordialement
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Petite remarque pour Alain,
si vous avez des soucis d'utilisation de l'outil informatique, c'est notre webmaster qu'il faut appeler au secours ... et non pas le quai Mayaud qui est surtout une adresse postale !
Désolé de perturber vos échanges assez passionnants je dois dire par ces considérations terre à terre ...