la légèreté c'est quoi ?
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Je vote pour l'idée :-)
Je vais partir d'une phrase de Serge Gainsbourg. Serge Gainsbourg parlait de la musique classique comme d'un art majeur et de la variété comme d'un art mineur. La première n'était pas supérieure à l'autre mais nécessitait une initiation.
La légèreté nécessite une initiation pour déjà la reconnaître et ne pas se faire piéger. Il faut donc avoir reçu un enseignement de la part d'une personne ayant connaissance non pas du chemin et du but mais des pièges pour s'y être frotté et en être réchappé. La liste est longue : manque d'impulsion, effondrement, peu de brillant, aucun intérêt, ego démesuré et illusion, tendres rêveries ou construction d'un ennemi permettant d'excuser son incapacité...
Bonsoir,
Dommage que vous soyez anonyme...
Ce sujet sur la légèreté que vous faites ressortir n’est pas le meilleur de ce forum... Il en est d’autres bien plus intéressants. Vous ne l’aidez pas non plus à décoller...
De façon générale, on ne peut pas dire que la légèreté soit un principe... car elle est le résultat à la fois d’une façon de monter (méthode ?, travail juste...) et dépend également du cavalier (de sa compréhension des mouvements du cheval et de son accompagnement, de sa façon d’être assis, - assis ! ou active, ou neutre volontairement - accompagnant le dos et facilitant en laissant faire-, de la notion qu’il a du cheval exécutant les mouvements sous lui, de sa notion de la perméabilité... etc.).
Qu’elle dépende du cavalier permet de penser que la légèreté appartient à chacun, dès le débourrage, en école élémentaire, en basse école, puis en haute école. Certains auront besoin d’être guidés, d’autres non.
Ni que la tension, quelle qu’elle soit, des rênes est un principe. Toute sa vie le cavalier essaie d’obtenir de son cheval qu’il réponde à chaque fois moins d’action de sa part, le principe serait là.
« Demander et laisser faire ». Cette expression annule toutes les discussions possibles sur l’appui ou le degré de tension.
Amicalement.
Message édité par: phfarnault, à: 2011/07/17 22:52
Bonsoir,
Nous avons un passage obligé sur le cheval, la bouche. Le lien entre la bouche et le sol est un lien invisible, ausculte à proprement parlé. Mais de la qualité de ce lien dépend notre équitation. Si ce lien est juste, l'équitation est juste en général. Il détermine le degré d'aisance du cavalier et oriente le jugement du spectateur. De ce lien se déploient toutes les équitation : du cheval au nez en l'air au cheval "rolkuré" à l'extrême.
La bouche produit deux principes : l'ouverture et la fermeture. Ouverture signifie que l'impulsion partant de derrière est transmise au mors par la main en faisant céder la bouche ; permettant à l'impulsion de passer au travers de la bouche et de repartir de là où elle est venue. La bouche donne l'impression de déverser ou verser vers l'avant. L'animal s'est tendu par appui sur le rênes et le cavalier le fait basculer au-devant de cet appui, vers l'avant.
Pour ma part, c'est cette sensation de délivrance et de bascule que j'interprète comme légèreté.
Le lien généré est agréable, le cheval se porte par lui-même, rebondit avec impulsion. Lien généré car si l'homme ne le génère pas , il n'y a rien.
Pour reprendre votre réponse sans envol, la légèreté est le fruit d'un principe et elle est liée au principe qui la met en œuvre ; comme les deux faces d'une même monnaie. La recherche de l'équitation est une recherche de l'unité face à la dispersion ; faire un avec son cheval, "être assis" d'abord. Ce qui nous perd, comme ceux qui appellent à l'aide sur ce forum c'est la sensation d'un enseignement ressemblant à une tour sans escalier, un bourbier technique...
Le laissez-faire dont vous parlez est dangereux car il est proche du "jeter le bébé avec l'eau du bain" et il n'a rien a voir avec le non-agir de l'équitation. C'est une porte ouverte pour les adeptes de la nature et ses dérives galvaudant un mot reflet d'une quête et d'un travail. Laissez-faire et laissez-aller sont proches. Il s'agit du cheval au sein de la nature humaine. C'est un grand classique d'utiliser le cheval dans la nature pour fuir....
J'espère ne pas avoir volé trop bas pour l'Icare que vous êtes ; attention au soleil.
Cordialement
La légèreté c'est obtenir sans forcer.
Michel Kaplan
Bonjour,
En regardant le dernier module de "Compétences équestres" dont le titre est "Changements de pied, quand et comment les préparer", j'ai aimé cette idée exprimée par Christian Carde:
"Les exercices préparatoires ont pour but de faire naître l'idée du changement de pied dans la tête du cheval".
Cette démarche qu'on peut extrapoler à l'envi, n'est-elle pas une des clés de l'éducation dans la légèreté?
Amicalement,
Christopher
Bonjour,
Certes, faire naitre l’idée d’un mouvement c’est le premier pas pour l’apprendre au cheval dans la légèreté, à condition que le cheval puisse l’exécuter.
Amicalement,
Michel Kaplan
Dans l'exemple précis que je citais, les exercices préparatoires ont également pour but de rendre le cheval capable physiquement d'exécuter le mouvement visé le jour "J", dussent-ils être pratiqués aussi longtemps que nécessaire, peut-être des semaines, voire des mois.
Nous en sommes bien d'accord...
...Et savons bien que l'exercice ambitionne d'assouplir et de muscler la cervelle de notre ami autant que sa "viande", l'oeil fixé vers un but plus ou moins lointain.
CC
Oui, nous sommes bien d’accord.
« Assouplir et muscler » un cerveau un tant soit peu abimé et abusé est trop souvent voué à l’échec. Volontaires ou pas, les dommages et les abus sont abondants chez nos amis les chevaux.
Leurs muscles, leur image corticale, et le système nerveux qui les connecte doivent apprendre à se prêter de leur mieux aux exercices en contrôlant les reflexes naturels ou acquis qui les handicapent.
MK
Ce débat me ravit, ou je dirais qu'il me remonte le moral, car je quitte un terrain de concours où j'officiais comme entraineur ( dans le cadre de mes loisirs ) et où j'ai souffert de voir certains de ces pauvres chevaux de dressage souffrir ( comme l'écrivait d'Orgeix, si les chevaux criaient lorsqu'ils souffrent - à cause d'un emploi des aides exagéré des cavaliers - on ne s'entendrait plus sur les paddocks de concours ...! ). Mais je ne stigmatiserais surement pas la totalité des entraineurs ou des cavaliers de compétition, même si pour certains leur absence de respect des principes classiques me désole, et désole aussi la majorité des juges ...
Ce débat prouve simplement l'utilité de notre association, et le besoin de la développer pour faire entendre, faire connaitre et mieux faire respecter les "bonnes pratiques " que nous défendons tous !
Ce débat montre la compétence de tous ces intervenants sur le forum d' A I , forum dont notre formidable ( mais encore peu nombreuse )équipe de bénévoles est en train de travailler sur un "relooking" qui devrait intervenir d'ici deux mois environ .
Ce débat m'enchante, par la qualité des échanges et des définitions du sentiment de légereté ; je suggère à l'un des intervenants de le "mettre en forme" de façon un peu plus littéraire pour en faire le thème de notre prochaine "Newsletter" . Qu'en pensez-vous ?