Un nouveau scandale en préparation à la FEI?

On vient d'apprendre sur divers sites une nouvelle stupéfiante et qui pourrait modifier radicalement, et certainement par dans le bon sens, la pratique de l'équitation et particulièrement du dressage.

Le célèbre entraîneur du Lichtenstein, Stan Leiff-Jenn, a en effet pu déposer auprès de l'ITA (International Trademark Authority) les noms de marque suivants:

Piaffer

Passage

Pirouette

On apprend en outre (et avec soulagement) que cet organisme a refusé d'homologuer les mots «volte» et «appuyer» ainsi que l'expression «épaule en dedans».

Les conséquences peuvent se révéler désastreuses. Le propriétaire d'un nom de marque peut en effet interdire à quiconque de l'utiliser, mais il peut aussi exercer une sorte de chantage pour revendre ce nom ou le licencier à prix d'or. Ni la FEI ni les fédérations nationales ne disposent évidemment des sommes qu'on pourrait vouloir leur extorquer.

Bien sûr, l'ITA a commis un déni de justice évident: si sa décision était contestée devant un tribunal, il n'y a aucun doute qu'elle serait annulée, puisqu'il serait facile de montrer que ces termes existent et sont utilisés depuis longtemps. Mais de telles procédures coûtent très cher, assez pour décourager les velléités d'aller en justice et faire que les victimes préfèrent généralement céder au chantage.

Ainsi, je crois qu'il faut que les bonnes volontés, dont notre association fourmille, se mobilisent: constituons un groupe de pression, mettons en place des pétitions, en français, en anglais, en lichtensteinois (si une telle langue existe...) Je suis loin d'être expert dans ce domaine de l'action collective, mais je sais que beaucoup des lecteurs-trices de ce forum sauront quoi faire. Écrivons à l'ITA, hurlons notre indignation (ah, l'indignation!)

Non seulement ce fâcheux évènement menace tout simplement l'équitation telle qu'elle nous a été léguée, il menace aussi les vélléités d'innovation. Un écuyer a-t-il inventé un nouvel air de haute école? Il n'osera pas faire état de sa création, de peur qu'un esprit malveillant et opportuniste, tel le professionnel cité plus haut, ne lui coupe l'herbe sous les pieds en déposant son invention dès qu'il en apprendra l'existence. Bien sûr, il est loisible à l'inventeur d'enregistrer lui-même son «produit», mais cela suppose qu'il sache comment faire et qu'il dispose de la somme nécessaire; en effet, la procédure coûte environ 40.000 euros!

Je profite d'ailleurs de ce message pour vous adresser, chers amis, un appel au secours; en effet, il se trouve que j'ai inventé, ces dernières années, deux airs de haute-école, tout en les pratiquant dans la plus grande discrétion. Il s'agit du contre-reculer (ou reculer en sens inverse) et des changements de pied au demi-temps. Je ne crains guère qu'on me dérobe ces créations: ces mouvements sont si difficiles à exécuter que seuls, à mon avis, d'illustres écuyers tels Duplessis, Nestier, d'Abzac, Baucher et Oliveira, en sus de votre serviteur, auraient pu les exécuter. Mais si quelqu'un enregistrait leur nom je ne pourrais les présenter en public, ce qui serait un drame pour les amateurs de belles choses. Aussi, j'en suis venu à estimer que je devais moi-même déposer ces appellations auprès de l'ITA.

Ce noble projet se heurte à un obstacle majeur: il ne peut être mené à bien que moyennant 80.000 euros ! Je n'en dispose pas, hélas.

C'est pourquoi j'ai décidé, chères amies, chers amis, de faire appel à vous, puisque l'union fait la force. Sachant que l'esprit de justice, mêlé au souci de la belle équitation, vous guide, je vous propose de m'aider à financer cette opération. Pour éviter les frais de gestion de vos dons, je n'accepte que les contributions d'un montant minimal de 4.000 euros (mais rien ne vous empêche de vous grouper à plusieurs pour atteindre ce seuil). Tous les contributeurs de ce minimum se verront attribuer le titre de co-inventeur de l'air qu'ils auront choisi de subventionner.

En ce jour béni, je suis fier de proposer à l'association Allège-Idéal ces deux actions concrètes.

Que pétition et subvention soient les deux mamelles de notre association en ce début de printemps!