aide pour travail en liberté
- Login to post comments
502 Bad Gateway
Bonjour,
Ayant des soucis de santé je ne peux plus monter mon cheval actuellement et pour une période indéterminée. J'aimerais néanmoins continuer à faire des choses avec lui, pour garder un lien, parce que ce lien m'apporte beaucoup moralement parlant.
J'ai donc pensé au travail en liberté et j'ai commencé à m'y mettre. Je rencontre cependant quelques difficultés qui m'amène à me questionner sur la suite à apporter à ce travail : comment le poursuivre, quels objectifs me fixer.
Si vous en avez, vos suggestions me seraient bien utiles.
Voilà le fond du problème que je rencontre.
Mon cheval est un hongre PRE de 15 ans que j'ai depuis 4 ans. Il est né en espagne. C'est un cheval indépendant, pas forcément très démonstratif ni émotif, ce qui pour moi était une qualité.
Dès qu'il est en liberté, et on peut même étendre ce phénomène au longues rênes d'ailleurs, il reprend son indépendance de cheval.
Je m'explique : j'ai commencé par reprendre avec lui les bases, marche en main, arrêt, me suivre si j'accélère tonc trotter à côté de moi. M^me chose sans la longe de licol. Travail à la piste, transitions dans les allures à la voix, changement de main par l'extérieur.
Il est capable de faire tout cela très bien, sans que cela me demande d'autres aides que la voix ou le placement du corps, mais, c'est quand il veut.
quand il n'a pas envie, ou peut-être que ce travail commence à lui paraître routinier, il n'obéit plus à rien et fait ce qui lui plaît.
D'où mes questions : comment continuer à travailler? quels exercices faire?
Je me suis dit que, peut-être le mieux serait de le mettre en liberté et de voir d'abord ce qu'il fait, d'attendre qu'il vienne à moi s'il en a envie, disons de partir de lui pour avoir quelque chose et pas d'avoir un objectif précis au départ et de chercher à l'obtenir.
Je ne sais pas si c'est très clair...
Mon sentiment est qu'il a 15 ans, que cette indépendance est dans son caractère et que je ne peux pas aller contre, mais qu'il faut que je fasse avec, mais je ne sais pas comment.
Cela ne l'empêche pas d'être très respectueux, sans aucune peur ni aucune rétivité, bien au contraire. Il aime par exemple beaucoup, lorsque je fait une pose en m'accroupissant dans le manège où la carrière, rester arrêter face à moi le nez par terre. Il peut aussi me suivre sans longe dès que je bouge, les jours où il en a envie, sans jamais chercher à me bousculer et en gardant bien ses distances.
Mais... c'est quand il veut.
Voilà, désolée, j'ai été bavarde, auriez-vous des suggestions sur la manière de continuer à faire des choses avec lui, essayer de renforcer ce lien que j'ai déjà avec lui, en prenant en compte cette indépendance qu'il a? Pensez-vous d'ailleurs qu'il soit possible d'aller plus loin, étant donné son âge et son caractère?
comment peut-on s'y prendre avec ce "type" de chevaux?
cordialement,
Sophie
Merci Bruno,
Une question sur le mouvement en avant. a priori, il me suit assez facilement longe détendue au pas, l'arrêt et le reculer se passent bien aussi, comme vous le décrivez.
Là où j'ai des difficultés c'est pour le faire partir au trot, parfois il me suit, d'autres non.
comment demandez-vous le départ au trot?
Pour le moement je reste à l'épaule, demande la transition au trot à la voix.
Est-ce la bonne méthode? que faut-il faire s'il ne réagit pas?
Amicalement,
Sophie
Bonjour Sophie,
si la transition arrêt-pas se fait bien avec la cravache au poitrail, il suffit alors de produire le même geste à partir du pas. Pour le cheval un petit effet au poitrail signifie alors "en avant".
Évitez d'être suivie, placez-vous de côté à hauteur de l'épaule.
Placez-vous devant votre cheval en le regardant pour lui demander de reculer.
Il en sera de même pour le galop.
Tout ce travail à pied doit être très propre : pas de gestes mal faits ou parasites.
Amicalement
Message édité par: BLB, à: 2010/07/30 14:57
Bonjour Sophie, j’ai une question à vous poser…
Je remets avec bonheur cette phrase qui est la vôtre et que je conserve devant moi inscrite sur une feuille collée sur le mur :
« Je pense que notre principal atout est de n’avoir que notre cheval comme repère » Sophie, cavalière non-voyante.
Votre cécité a très certainement développé en conséquence votre sens du toucher, ce dont vous pouvez bien sûr profiter à cheval. C’est une qualité que beaucoup de cavaliers voyant aimeraient sentir augmenter en eux. Malheureusement ce contrôle visuel quasi permanent que nous avons sur le cheval monté ne nous aide pas à y parvenir correctement ou du moins en retarde l’acquisition.
J’imagine que vous gardez à cheval la tête haute. Cela évite d’abord des tensions dans le dos. Ensuite, la tête inclinée provoque un équilibre sur l’avant du corps du cavalier, équilibre que nous contrôlons sans que nous nous en rendions compte par les cuisses. Le cheval subit cette situation malgré lui et effectue des compensations en conséquence. Hors, nous avons presque tous la tête inclinée vers l’avant avec un regard bas contrôlant très régulièrement les postures du cheval…
Ma question enfin : vous ne pouvez monter à cheval en ce moment, donc à pieds en dehors d’un contact éventuel par une longe, comment faîtes-vous pour deviner ou sentir les déplacements de votre cheval à distance et en liberté ? Quelle perception avez-vous de ses attitudes?
J’espère ne pas être trop curieux, si c’est le cas ne me répondez pas.
Amicalement.
Bruno :
Le pas et l'arrêt se font proprement, j'ai tenté d'utiliser la cravache au poitrail pour demander le mouvement en avant, mais apparemment, µDino aurait tendance à donner une jambette au lieu de l'allure supérieure. J'ai donc préféré ne plus l'utiliser (la cravache) pour le moment dans cette situation. J'ai acheté Dino avec le pas espagnol en option, je ne sais pas du tout comment il l'a appris.
Ce peut-il qu'il y ait eu une utilisation du stick au poitrail pour se faire, ou cela vient-il peut-être du fait que ma cravache est mal placée?
Oui, je sais qu'on ne peut faire que des spéculations mais...????
Merci en tout cas pour vos explications qui me donnent de nombreuses pistes.
Philippe :
Eh bien, détrompez-vous, à cheval, j'ai tendance à avoir la tête baissée comme les voyants, mais pas pour les mêmes raisons. La faute en est à l'oreille interne qui pour être la plus efficace possible requiert une position de tête baissée. Et quand on a pas la vue pour contrôler son environnement et son équilibre, on se sert de l'oreille interne davantage que les autres. J'ai du beaucoup beaucoup travaillé pour déjà me rendre compte que je baissais la tête, et ensuite pour apprendre à me tenir bien droite.
J'ai la chance d'avoir un cheval qui ne supporte pas l'inexactitude et qui débraye dès qu'on lui charge les épaules. sans compter les problèmes de direction... Ca m'a aidé à me corriger aussi...
Pour le travail en longe ou en liberté, j'écoute mon cheval se déplacer. je me souviens avoir lu dans un post sur le pas je crois, qu'il suffisait d'écouter les sabots du cheval pour savoir s'il avait des problèmes à se déplacer.
C'est tout à fait vrai. Par la force des choses, j'ai du me servir de l'écoute pour travailler d'abord en longe puis en liberté. J'aiappris à entendre plein de choses, et à en faire des déductions.
Ca ne vaut probablement pas la vue, mais ça aide bien.
Par contre, je ne longe et je fais encore moins de travail en liberté dans le bruit (le vent par exemple). Les difficultés viennent quand mon cheval s'arrête sans crier gare et ne bouge plus... Mais je travaille toujours en liberté avec quelqu'un à proximité au cas où je perds mon cheval quand il s'arrête. J'ai aussi la chance que dino soit vraiment très respectueux et qu'il n'ait pas peur de moi. Si je l'approche de côté ou même aux fesses quand il est arrêté, il ne bouge pas. Enfin, j'essaie quand même de faire les choses correctement, mais parfois il peut y avoir des râtées. Pour travailler sans longe, j'ai du apprendre à écouter son déplacement et à adapter le mien. Par exemple, il a très vite compris le changement de main vers l'extérieur. Je dois donc faire très attention à mon placement par rapport à lui. si je me mets quelques pas en avant par rapport à lui, il fait demi-tour. Ca me demande d'être très rigoureuse, mais j'ai encore appris des choses. Même à 10 mètres, un pas ou 2 cela compte.
Comme je ne monte plus pour le moment, j'aime bien aller assister à des reprises de temps en temps, et là aussi j'utilise l'ouïe pour prendre des informations. C'est notamment très intéressant sur l'obstacle. On entend plein d'informations sur la vitesse, l'impulsion, l'amplitude des chevaux Sj'ils sont en avant ou non, équilibrés ou non, s'ils mâchouillent leur mors... pleins de choses.
C'est toujours très instructif.
amicalement,
Sophie
Merci chère Sophie de tous ces renseignements.
Ce que vous décrivez et précisément, ce qui manque le plus aux cavaliers pour devenir homme (femme) de cheval. J'ai pris plaisir à lire "une cavalière à l'écoute". Quelles richesses d'informations. Oui, la "musique" du pas vous donne toute la valeur du cheval.
Compliments.
Pour le départ au pas à la cravache, lorsque le cheval ne comprend pas, il faut être à l'épaule à gauche du cheval, longe dans la main gauche, cravache dans la main droite et associer un tapotement au poitrail avec un effet de longe tirant le cheval en avant.
Les chevaux comprennent très vite.
Amicalement.
Message édité par: BLB, à: 2010/07/31 14:52
Bonjour,
Merci bruno pour votre message, il me conforte dans mes impressions/sensations, et m'encourage à continuer. Parfois, on a l'impression d'être un peu dans le brouillard, et on se demande si on va dans la bonne direction...
J'ai pu reprendre le travail en liberté avec mon cheval ce matin. Il a été malade pendant une semaine, un virus bizarre qui court par ici, inflammation du cervelet et les chevaux se retrouvent comme bambi lors de ses premiers pas,
titubants, à la limite de tomber, toujours à se rattrapper comme ils le peuvent. pas de fièvre, pas d'apathie... mais c'est impressionnant, surtout qu'on ne sait pas ce que c'est exactement, mais heureusement, on a trouvé comment soigner cette chose...
Enfin, je referme la parenthèse...
donc, j'ai repris le travail cematin. j'ai fait ce que vous m'avez conseillé, je suis toujours restée au niveau de l'épaule, en gardant une petite longueur de longe. Il était bien disposé, et tout a marché tout seul : pas, arrêt, reculer, transition pas/trot, trot/pas.
J'ai commencé à lui demander aussi de pivoter les hanches autour des épaules. Il a compris le mouvement, par contre, je n'arrive pas à bien contrôler s'il ne bouge pas les épaules en même temps que les hanches. Du coup, j'ai préféré aller à la piste, et lui faire décaler les hanches à l'intérieur tout en marchant à la piste, comme dans une cession à la jambe. Ca a bien fonctionner.
J'ai 2 petites questions :
comment fait-on pour demander au cheval de pivoter les épaules autour des hanches?
Et comment fait-on pour mettre le cheval en épaule en
dedans?
En tout cas, je me fais peut-être des idées, mais j'ai l'impression que mon cheval est un peu différent depuis que je travaille avec lui en liberté ou que je l'emmène brouter tranquillement quand je ne suis pas en forme pour le faire travailler. Il me paraît plus proche qu'avant, plus attentif. Il doit aussi y avoir le fait que j'ai sans doute aussi une attention plus aiguisée à sa manière de se comporter, de bouger maintenant que je suis à pieds. Quand on a l'habitude de monter la plupart du temps, on se focalise peut-être davantage sur ce qu'on fait à cheval en oubliant ou en ne prêtant pas assez attention à ce qui se passe quand on est à pieds avec notre cheval. enfin, je généralise... c'est ce que je faisais, moi.
Sophie
Vos questions et réflexions sont tres interessantes. Il me semble, concernant notre positionnement de bipède dans le travail en "liberté" doit également faire attention à notre orientation de corps. un simple décallage de nos hanches en direction du cheval et nous pouvons stopper son avancée (alors même que nous nous pensions bien positionné!)
Concernant la jambette il parait possible, qu'il l'ait apprise par demande de stick au niveau de l'épaule. Auquel cas il faudra trouver un nouveau code, pour une nouvelle demande.
Bon courage et beaucoup de plaisir avec votre cheval.
Béatrice
Bonsoir,
Merci beaucoup pour vos réponse aux questions que je vous ai posées plus haut.
Vous écrivez : « J’ai l'impression que mon cheval est un peu différent depuis que je travaille avec lui en liberté… Il me paraît plus proche qu'avant, plus attentif… », Sophie.
Excellente remarque qui met en avant le don d’observation du cheval mis en société, dans ce cas avec vous qui évoluez auprès de lui et avec lui.
C’est ce que l’on ressent fortement en faisant travailler un jeune cheval en main, à la longe ; ses réactions étant « pures » (tous les gestes sont importants pour lui, ensuite devant la profusion des gestes de l’homme le cheval semble perdre de sa sensibilité, son intérêt).
Cette observation (de vous, "de l'autre") est d’autant plus forte que en étant à pied avec lui vous déclenchez probablement son instinct grégaire et entretenez des relations devenues sociales auxquelles le cheval est très attachées et qui lui sont refusées par isolement forcé.
Ainsi en « société » et n’ayant que votre comportement en référence votre cheval communique enfin et va devenir un excellent imitateur… C’est dire l’importance de votre influence, ne serait-ce que lorsque vous marchez avec lui (auprès de lui). Si je peux me permettre tenez-vous droite et soyez dynamique dans vos déplacements…
Ce passage obligé (être à pied) que vous partagez avec lui devrait permettre de retrouver une base de communication qui améliorera vos relations lorsque vous remonterez à cheval.
Le travail à pied : un bon moyen de demander et laisser faire...
Amicalement.
Sophie , oui le travail a pied développe la complicité, d'abord parce qu'ils nous est inhabituel et donc renforce notre attention, ensuite parce que les fautes de main sont moins importantes car nous n'avons pas a gérer notre propre équilibre comme à cheval et donc nous sommes plus stables.
Cela permet de développer un geste juste.
Le fait de varier le travail , de partir vous promener à pied avec lui , démontre le respect de ses besoins , de ne pas le blaser dans un travail répétitif , maintenir sa curiosité envers vous .
J'ai une élève que j'ai "mise à pied" 3 mois pour pouvoir faire avancer son cheval dans le travail , elle en a tiré le plus grand bénéfice et maintenant qu'elle remonte elle sent beaucoup plus de choses et à grandement amélioré sa confiance en son cheval.
De part votre cécité vous avez développé une grande sensibilité et c'est un grand plaisir de vous lire toujours car vos analyses sont très justes.
Bravo pour votre passion à progresser et être à l'écoute .
Pour ce qui concerne la tête baissée à cheval, si votre nuque est tenue cela n'a pas d'effet secondaire indésirable ( par exemple Oliveira a la tête baissée mais la nuque tiens le dos !)
Bonne continuation !
Bonjour Sophie.
Il y a beaucoup à faire à pied. plus votre cheval apprendra avec des rênes tendues ou une longe faisant office de frein, plus votre cheval cherchera son indépendance. (détendue = pour une main à 50 cm du licol, 80 cm de longe)
1° ne jamais blaser son cheval. Évitez de tourner en rond pendant des heures : cela ne sert à rien !
Éviter les séances trop longues une demi heure c'est assez au début.
2° le cheval doit ne pas avoir peur du stick (le passer dessus, dessous, sur la tête et sur le dos au pas, au trot, ...)
3°lui apprendre le mouvement en avant (licol + longe complètement détendue) homme à l'épaule, cravache au poitrail. la transition doit être nette, avec une élévation du garrot et de l'amplitude. (prise d'équilibre)
4° reculer en étant face au cheval sans appui sur le licol, longe longue. ensuite, reculer en étant à l'épaule.
5° déplacement des hanches autour des épaules, avec le stick, longe détendue
6° déplacement des épaules autour des hanches
7° épaules en dedans
8° appuyers, stick dessous vers la hanche extérieure.
le reste viendra.
Ce travail est merveilleux et fait comprendre combien les cavaliers entravent leur chevaux;
Mais, dans une carrière ou un manège, travaillez en licol longe longue et que votre cheval obéisse aux demandes du stick à votre voix et à votre posture.
la longe doit devenir virtuelle.
Tout ceci n'engage que moi.
Amicalement