Cher Bruno,

Vous souhaitez replacer le débat sur la main fixe dans une dimension plus humaine, ou plus exactement le sortir en partie d'une exodimension où il n'est pas sûr que chacun y retrouve ses petits. Bonne initiative, laquelle ne met pas, je l'espère, notre agent de la RATP à la retraite d'office.

Beudant nous a laissé cet héritage merveilleusement empoisonné: "La main fixe suffit à tout", avec comme seule explication: "Ne jamais résister plus que ne le fait le cheval", et nous savons tous ajouter qu'il faut céder, au pire quand le cheval cède et, au mieux, à l'instant où son cerveau a conçu l'option de céder.

Cette excellence de la main, nous le savons, ne s'approche qu'en montant des chevaux bien mis, et d'un autre coté - c'est là où le serpent se mord la queue - mettre un cheval suppose une excellente main.

Votre question: En globalité (hollistiquement) que faisons-nous pour nous approcher de cette main qui suffit à tout?

Chacun son tour, comme à confesse...

A très bientôt,

Christopher

Bonjour,
Voilà un nouvel "aiguillage" intéressant! Merci cher Bruno pour ce recadrage enrichissant.

Un cavalier montant avec la main fixe et/ou insinuante sur un cheval -même ordinaire- qu'il a mis lui-même, cela c'est une image finie.
Je pense que pour trouver la voie menant à cela, il faut -sans perdre cette image de vue- en faire un puzzle et ce, en commencant par le cavalier.

Je donne ici un ou deux exemples (que certains auront peut être déjà lu):
*un cavalier "fini" décrit un cercle avec son cheval, une rêne dans chaque main
-enlevons lui une main et laissons le se servir de ses jambes seulement pour le mouvement avant: sait t'il monter le même cercle, le cheval incurvé, avec une seule rêne? Au pas? Au trot? Sait t'il ensuite faire la même chose à l'autre main?

*un cavalier "fini" monte une épaule en dedans avec ses mains et ses jambes à leurs places habituelles
-enlevons lui les jambes en demandant de les placer toutes les deux devant la selle: sait t'il continuer ainsi son épaule en dedans? Aux deux mains?

La liste des "mises en pièces" peut s'allonger, alors, oui, au suivant!

Amicalement
Pascale

Merci à Pascale et Christopher de donner suite.

Cher Christopher, en regardant le poinçonneur, je m'interroge sur sa qualification, son métier, son savoir-faire. Le geste est simple mais bien acquis et le rendement est élevé.
Ce geste est devenu réflex et tous ne sont pas innés.

La main fixe est acquise, aussi chez le cavalier accompli, et adaptée à l'équitation. (la sur-nature de l'homme). D'ailleurs il n'est pas certain que notre poinçonneur soit aussi adroit en station assise.
La main fixe n'aura que les qualités acquises par l'homme à cheval. En effet, la main ne sait naturellement que reculer ou s'appuyer et chacun possède "sa" main fixe !. La main étant un organe de préemption.

L'exercice de la rêne isolée y suffit-elle ? Je ne l'ai pas expérimentée.
Le Cdt de Salins (Secrets de l'épaule en dedans) enseignait quelque chose de similaire à ses élèves pour obtenir des chevaux légers et rapides sans effort chez le cavalier. (2 rênes dans une main et rêne d'appui) Ainsi, il gagna un pari en prouvant que son cheval était plus rapide qu'un lièvre qui pourtant va en zig et en zag.

Amitiés, bruno

Message édité par: BLB, à: 2010/03/24 10:15

Mon minuscule grain ...
Etant résolument pratique car je suis un autodidacte pur .. (je n'ai pris cours que 6 mois sur mes 25 ans d'équitation ) j'ai du mal avec la théorie donc veuillez me pardonner dans ma facon de répondre par moment ;-)
Donc pour ce test :
Un cavalier "fini" décrit un cercle avec son cheval, une rêne dans chaque main
-enlevons lui une main et ........Sait t'il ensuite faire la même chose à l'autre main?

Pour faire cela il ne faut pas que "un cavalier fini" .. mais un cheval finit ou habitué à faire cela ... car si nous montons avec Les 2 rênes donc chacune d'elle a son propre rôle ... qui diminue au fur et à mesure que le cheval avance dans son dressage... et passer à 1 rêne tout d'un coup est voué d'office à l'échec .. car en plus si le cheval n'est pas finit nos actions de rênes servent à des petites corrections" de toute sorte traject/cadence/ pli etc ... donc passez à une main quand tout n'est pas parfait fera qu'il y aura plein d'imperfection...
Ou alors vous incluer ce travail dans votre quotidien ..et le faites régulièrement dès lors le cheval sait ce qu'il a à faire.
Maintenant je ne suis pas pour faire des exercices juste pour les faire car alors pourquoi pas faire ce cercle sans les renes etc .. etc ...
Bon je crois que là j'ai rien dis d'interressant sur la main ... désolé ;-)
Daniel

Bonjour Daniel,
et bien je peux vous répondre que -justement dans la pratique- monter un cercle avec une seule rêne, et là j'ai omis d'écrire avec la rêne intérieure, est tout à fait possible tout de suite et sans préparation du cheval pour cela. Si cela ne fonctionne pas à l'intant, c'est parceque le cavalier est encore trop un "piéton" et n'a pas encore commencé à devenir un "homo-equus".

Un tel exercice -par exemple- permet rapidement de se rendre compte que la rêne extérieure et les jambes sont -SI L'ON CHERCHE LA LÉGÈRETÉ- complètement inutiles
pour incurver un cheval. Cela permet, par la suite de continuer sa métamorphose (homo-equus) en utilisant la rêne extérieure à nouveau mais, pour autre chose, comme par exemple demander une flexion de mâchoire si le cheval venait à se contracter pendant l'exécution du dit cercle (une porte claque...ou je ne sais quoi, ect...).
Pour donner un autre exemple de "transformation humaine", je vais parler du loupgarou...!Non! Je blague!
Donc je vais parler de ce francais (nom?) dont la vie à servie de support au film "Le grand bleu". Ce plongeur d'exeption a réussi -j'ai entendu dire- à transformer sa physiologie pour arriver à faire ce qu'il faisait. Il était devenu un "homo-delphinus".

J'admire beaucoup les autodidactes car, de toute facon, la Légèreté OBLIGE á être parfois autodidacte. C'est probablement pour cela que cette équitation n'a pas encore trouvée l'echo qu'elle mérite chez la plus part des jeunes cavaliers. Eux, ce qu'ils veulent avant tout, c'est se faire plaisir sans "se prendre la tête" comme sur les bancs de l'uni. Ceux qui pensent là tout de même au bien être de leur dada, sont heureux quand l'ostéopathe vient régulièrement dans le club. Pourquoi l'ostéo doit venir régulièrement dans le club? Ca, c'est de la "prise de tête" alors, on s'en fout. Et tout va bien tant que l'ambiance est bonne et qu'on organise des super pic-nik aprés la journée de CSO.

Tous les avis sont importants ici Daniel car échanger et réfléchir permet d'améliorer sa pratique...ou celle des autres.

Bien à vous
Pascale

Ah la rêne "INTERIEUR" .. ok ... je sais pas pourquoi je me suis imaginé que vous parliez de rêne exterieur.
N'empèche que si le cheval n'est pas éduqué pour ... ce sera difficile que cela soit bien fait ;-))) et ce qui m'interresse c'est pas ce qu'on fait ... mais comment on le fait .... de préférence BIEN :-)))))
Ceci dit .. une fois dans le cercle .. si le cheval et le cavalier est bien mis .. même sans l'usage des 2 renes le cheval fera son cercle.
Pour ce qui est de la légèreté... moi personnellement je la cherche dès le début du travail .. en faisant moins mais bien du coup l'on avance plus vite Pour moi toute action est éphémère .. elle indique puis ce fait oublier ... et revient si nécéssaire ...
Oui certain cavalier monte pour le plaisir de monter .... moi dans chaque foulées je cherche à ce que tout soit bien ... je préfère 3 belles foulées de trot que
1000 moyennes ..
Osteo oui .. faut bien récupérer les erreurs et conforté les cavaliers .... J'en ai jamais eu besoin non pas que je ne fais pas d'erreurs mais comme je demande peu à peu en fonction du cheval de sa souplesse de sa force .. je ne fais pas trop de dégat ...mais je comprend.

Encore une fois... j'ai tjs pas parlé de la main ... et j'éloigne le sujet .. sniff ..... ou alors cela fait partie du "Mais encore..."

Hello,

Bruno écrit

"j'aurais préféré que l'on aborde ce qui donne la "bonne main". Que l'on recherche dans l'éducation équestre, ce qu'il faut acquérir.......Je me demande si l'équitation ne nous demande pas une seconde nature voire une sur-nature ?"

Vous donnez certainement la réponse dans votre propos.

Vous parlez de "nature." Quoi de plus vrai en équitation que cette phrase que je m'amuse à détourner, "la nature, c'est ce qui reste quand on a tout oublié."

C'est à dire :

D'abord, apprendre, travailler dur, faire l'assiette sans complaisance. Petit à petit, se débarrasser des contingences techniques.

Pas d'assiette, pas de main.

L'assiette nous débarrasse alors des mouvements parasites. La main peut enfin se lier.

Lorsqu'on est devenu un véritable cow-boy, un cosaque, un jockey (au sens d'équilibre à cheval, donc de liberté de geste, ce qu'on nomme "indépendance des aides", finalement), on peut commencer à passer d'une équitation "sachant faire" à une équitation "sachant être."

Alors il est temps d'oublier ce que l'on sait pour que notre nature bipède puisse s'effacer vraiment ; c'est l'oeil de l'esprit qui s'élève au dessus des contingences (techniques).

On ne commence à renoncer à sa nature de bipède qu'une fois l'instruction terminée. Cela prend longtemps.

J'insiste également sur la notion de peur : on voit tant de cavaliers qui se sont réfugiés dans le dressage ; enfin, ils nomment "dressage" ce qui n'est trop souvent que pousse-cailloux.

Or, quand le cavalier a peur, la première chose qu'il fait, c'est de "fixer" sa main, au sens de perte de liant, et de serrer les jambes.

Il est encore bipède.

Un jour, une femme (championne du monde dans un art martial) me dit : "moi, je monte à l'instinct !"

Je confirme qu'elle montait à l'instinct. De bipède. Elle n'a jamais progressé.

bye

"......Je me demande si l'équitation ne nous demande pas une seconde nature voire une sur-nature ?..."

Personnellement Je crois pas .. c'est comme dans tout carreleur macon electricien ingénieur .. au départ on est pas prévu pour . on est des bipèdes avec des capacités qu'on utilises pour faire des tas de choses dont fait partie l'équitation ... et tout s'apprend .. plus facilement pour certain que d'autres en fonction du physique mental ...

Comme Xavier OUI OUI pour l'assiète ... qui nous permet d'avoir une bonne main...

Tans écrit :

Pour ce qui est de la légèreté... moi personnellement je la cherche dès le début du travail .. en faisant moins mais bien du coup l'on avance plus vite Pour moi toute action est éphémère .. elle indique puis ce fait oublier ... et revient si nécéssaire ...
Oui certain cavalier monte pour le plaisir de monter .... moi dans chaque foulées je cherche à ce que tout soit bien ... je préfère 3 belles foulées de trot que
1000 moyennes ..

La démarche certes est la bonne mais qui contrôle votre travail ?
Vous-même à cheval ou un tiers à pied ?

Entre la sensation et l'exactitude visuelle il y a parfois une différence qui peut ralentir une progression.

Xavier, j'apprécie "faire l'assiette sans complaisance", .....

Cordialement, bruno

Qui contrôle ... en fait tous les x temps ... très variable ... je prend un cours avec un des 2super professeurs que je connais ... avec 2 philosophies differente .
1) Porté competion à fond .. et amène les chevaux à très très haut niveau ...
2) Celui qui à été mon prof de 6 mois plutot philosophie Oliveira (avec qui il a d'ailleurs pris cours et entretien encore de relation avec l'ancienne équipe Borba etc ..) ...

C'est agréable de voir les 2 facons ..;-)