Tic à l'air
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502 Bad Gateway
Bonjour à tous,
j'ai acheté il y a un an une pouliche qui maintenant va prendre 3 ans... Cette dernière a toujours vécu au pré en compagnie d'autres chevaux (poulains et chevaux plus âgés mélangés). Elle a donc eu droit dès son plus jeune âge, à une vie "sociale équine" assez normale selon moi. Cependant elle fût achetée une première fois à ses 7 mois puis une autre fois par moi à ses 2 ans (peut-être at'elle donc besoin de temps pour s'adapter)
Quand je l'ai racheté, je l'ai mise au pré (3hectares avec chemins boisés, petit étang,rivière, deux grands prés...Un endroit assez sympathique et diversifié) avec deux congénères: ma jument de 17 ans très dominante et un hongre qui la domine parfois elle aussi. Bien qu'en ce moment, la pouliche arrive à faire sa place et à se rebiffer contre le hongre.
Je vous parle de tout ça car je suis certaine que tout est lié et pourrait expliquer le tic à l'air de cette pouliche.
C'est une jument anglo, très proche du sang, avec un père PS.
Au moment de la nourriture, tout le monde est séparé et mis dans des boxes à part. On ne pourrait pas faire autrement sinon ma plus vieille jument évincerait les autres chevaux au moment de la nourriture.
Elle tic à l'air quand elle mange et parfois lorsqu'elle est sur le qui-vive et prend peur de quelque chose. En effet, c'est une pouliche qui stresse très vite. Elle n'a par ailleurs montré aucun signe de coliques ni d'ulcères jusque là.
Je pensais que la situation irait en s'améliorant au fur et à mesure qu'elle apprendrait à prendre ses repères et à nous faire confiance. Malheureusement, ce tic n'a pas disparu et je le pense lié au stress de la nourriture à cause de la dominante.
Je suis donc preneuse de tous conseils pour essayer d'enrayer ce cercle vicieux et tenter de trouver des solutions... Je me demandais si un pratiquant du shiatsu pourrait essayer de régler le problème, ou si un traitement homéopathique l'aiderait.
Bien-sûr, je ne suis pas d'une nature stressée et je ne le suis pas du tout avec elle, j'essaie au maximum de la mettre dans un endroit calme et de lui apprendre les choses très doucement, à SON rythme.
Je vous remercie par avance,
cordialement,
Cécile M.
Bonsoir Cécile,
Philippe m'honore de sa confiance, il me reste à y correspondre !
Cette histoire est triste.
Avant de "tiquer", bien avant, votre jument était malade ; malade psychiquement, moralement et les hommes de son entourage n’ont rien vu, rien senti et donc ils n’ont rien fait. C’est à ce stade que l’on évite assurément le pire.
Il est probable que cette "maladie de l’être" (de l’âme) soit ancienne. Tiquer n’est que l’aboutissement visible d’un mal-être que les hommes ont du mal à voir venir. (Le bonheur du cheval n'est pas celui de l'homme ; mais l'homme de cheval se réjouit du confort du cheval)
Le mal-être c’est le stress quotidien, le harcèlement, (l’inadéquation des conditions de vie et des nécessités) il peut s’agir de la séparation d’un congénère, la séparation d’une personne, la mésentente avec le cavalier ou les congénères, etc. ou bien encore une ration alimentaire deséquilibrée, déficience liée aux oligos éléments.
Le stade suivant est le dérangement gastrique, (repas vite avalé, grain non mâché, ballonnement gastrique, etc...) qui à pour résultat l’amaigrissement, les crottins acides, la déshydratation, le regard extatique, l’indifférence. (Il faut parler aux chevaux et ne pas leur refuser une caresse (sur les yeux pour rassurer) en passant devant le boxe. Un cheval doit appeler son maître mais ne jamais être indifférent à sa présence.
Tiquer est un geste qui est entretenu pour tenter de libérer les gaz qui gonflent l’estomac mais ce même geste le remplit d’air pour mieux l’évacuer. (cercle vicieux qui déclare et entretient la maladie : le tic quelque soit sa forme .... )
Tenter un traitement homéopathique est possible, guérir est très difficile car votre jument a intégré le tic dans son comportement.
Si vous le voulez bien, il faudrait me fournir 2 ou trois photos de profil et nue afin de déterminer le tempérament.
A partir de là, on essaiera de savoir si l’origine est affective, alimentaire ou obsessionnelle.
Vos observations sur son comportement seront utiles : est-elle
— agitée
— agressive
— anxieuse
— triste, taciturne
— émotive
— difficile
— boulimique
renseignez nous aussi sur :
— l’état de son poil
— sa façon de boire
— la souplesse de sa peau
— la couleur de sa robe
— ses habitudes, ses manies
— son haleine
— la couleur de ses dents
Le shiatsu que je ne pratique pas n'a rien de contre-indiqué avec un traitement homéopathique.
A bientôt et caresse à votre jument.
Pour le shiatsu, vous pourriez contacter Sylvie Carde : http://www.sophrologie-shiatsu.com/
Tout d'abord, merci à tous de m'avoir répondu aussi bien et aussi vite.
Comme j'aime passer du temps à regarder et écouter les chevaux manger le soir, je me suis rendu compte qu'elle le faisait moins en soirée .
Cependant oui, quand je venais vers elle dans le pré et qu'elle était alors toute jeune, elle venait me voir tout de suite (donc très allante ) mais hop, elle avalait une gorgée d'air. Elle me sentait, cherchait le contact très facilement cependant.
Lors du repas , j'ai d'ailleurs pris l'habitude de la caresser sur les yeux en effet. Et je préfère sortir de son boxe car ainsi je ne la dérange pas et je l'interpelle, elle me sent et j'imite le ronflement de ses congénères...
En effet, c'est une jeune pouliche qui est arrivée chez nous confiante mais qui est toujours un peu anxieuse et très émotive. Elle mange bien , elle m'a fait un bouchon oesophagien cependant qui s'est passé assez vite. Depuis, elle prend le temps de mâcher ses aliments.
Elle a vu le dentiste en Novembre dernier, je peux vous dire que ses dents sont impeccables et que son haleine est tout à fait normale. On lui a retiré deux coiffes lactéales et deux dents de loup proprement.
Elle me fait une petite allergie aux acariens en hiver que je traite avec de l'huile mélangée aux huiles essentielles de tea tree et lavande. Donc ça a disparu. Sa peau est souple. Elle boit bien mais pas de trop. Son urine est le plus souvent claire. Elle a l'habitude de venir vers moi et de se séparer des copains lorsque je fais les boxes car elle sait qu'elle aura un petit peu à manger (de cette manière là, je souhaite l'habituer à s'éloigner des copains sans avoir peur )
Je tiens à préciser qu'au boxe elle est d'une nature très sereine et qu'elle tique d'ailleurs moins au boxe... Elle n'y reste que la nuit, donc il est vrai que je ne sais pas comment ça se passe le reste du temps où je n'y suis pas.
Elle est d'une nature très grégaire, même si cela va en s'arrangeant.
Elle n'est pas du tout agressive, encore moins envers les hommes. Elle n'est pas non plus abattue face aux hommes et sait se rebeller s'il le faut.
Elle n'est absolument pas d'une nature taciturne, elle est très curieuse, toujours prête à vadrouiller, bien qu'anxieuse parfois, elle n'a pourtant pas peur de grand chose (car je promène mes chevaux en liberté à la maison).
Par contre, elle a mis très longtemps à m'accorder sa confiance et ne l'accorde d'ailleurs qu'à moi ou ma famille. Par exemple, elle ne savait pas donner les postérieurs et j'ai donc pris mon temps et elle a mis 4 bons mois avant de savoir les donner sans s'affoler ni bouger.
Elle ronfle devant des "presque inconnus" tels que le vétérinaire et le maréchal ferrant.
Des photos d'elle :
www.chevalannonce.com/album-cheval-195484
www.chevalannonce.com/album-cheval-201378
www.chevalannonce.com/album-cheval-183200
J'espère que vous trouverez dans ces albums des photos susceptibles de vous convenir.
Merci beaucoup pour le contact en shiatsu, j'en ai pris note. (de toute façon, je comptais prochainement faire appel à un pratiquant du shiatsu ou un ostéo pour la miss)
Bonsoir Céline,
Je partage l’analyse de Bruno dont les conseils en homéopathie ont soulagé un de mes chevaux il y a quelque temps.
J’ai un autre cheval de 10 ans qui présente les mêmes symptômes que votre jument.
Nous l’avons acheté à 18 mois et mis au pré avec notre troupeau qui l’a bien accepté : or ce cheval a tiqué à l’air dés le premier jour sur les poteaux du pré.
J’ai pu remonter la piste et apprendre qu’il avait été sevré brutalement à 6 mois et isolé de ses congénères dans le circuit commercial.
Quand je vois aujourd’hui les liens affectifs, sociaux et éducatifs qui lient chaque poulain aux autres membres du troupeau et quand on sait que l’éducation des jeunes dure environ 2 ans chez les chevaux, je mesure l’étendue du traumatisme que peuvent subir certains poulains plus émotifs que d’autres lors de sevrages ne respectant pas leur éthogramme…
Les comportements sont le reflet des émotions : les Fleurs de Bach qui rééquilibrent les émotions peuvent être une piste de soins (en plus de l’homéopathie).
Chez les humains, un traumatisme peut être dépassé s’il est raconté, écouté et validé par autrui (le tuteur de résilience).
Pour les animaux j’ai vu ces résiliences obtenues par l’intermédiaire des grandes dames de la « communication animale » que sont Anna Evans ou Laila del Monte (dont vous trouverez le témoignage de Michel Robert sur son site)
…
Bon courage !
Merci beaucoup pour votre témoignage et vos infos utiles !
PS : par contre, elle ne tique pas (encore) à l'appui... Et j'espère que ça n'ira pas jusque là...
Merci encore ^^
Bonjour Cécile,
le piquage provient toujours d'un stress prolongé et résidentiel (installé)
ses origines sont d'abord liées aux faiblesses de terrain.
En ce qui concerne votre jument, il s'agit de l'anxiété des sujets autoritaires (mais contrariés jeunes dont dans l'inhibition) et qui peut aussi déboucher sur des blocages vertébraux et des troubles hépatiques.
Je ne pense pas qu'il s'agisse ici d'un cas affectif (dommage car ils sont plus faciles à aborder)
Cette anxiété est souvent plus marquée chez les femelles que chez les mâles.
La typologie des chevaux gris est toujours plus difficile à cerner (pour moi du moins), chez eux les soucis de sarcoïdes sont plus fréquents, …..
je ne suis pas certain de pouvoir la soulager mais je vous proposerez, par MP si vous êtes intéressée, un trait homéopathique. Le plus difficile sera de lui faire perdre l'habitude de tiquer.
est-elle soucieuse de l'inconnu, de la nouveauté, de ce qui brille, de la couleur blanche ?
est-elle plus émue par les couleurs que par les sons ?
anticipe-t-elle ?
a-t-elle des tachycardies ?
Il est difficile de se livrer à cet exercice par correspondance, mais on peut tenter …… (merci de me le signaler)
Philippe faisait état des soins par acupuncture, piste à creuser ……
Catherine, votre expérience avec les fleurs de Bach est intéressante et mériterait d'être partagée.
BLB
Bonjour,
Je suis très intéressée par vos posts et vos expériences car je possède moi même un hongre SF de 21 ans qui s'est mis à tiquer à l'appui il y a un peu plus de 5 ans, lors d'un changement d'écurie où il a connu beaucoup plus d'aliments, moins d'activité physique et pas de congénères en contact direct - ils étaient séparés par des fils- ainsi que des transition d'été mal préparées.
J'ai tenté beaucoup de remèdes homéopathiques, de plantes pour l'estomac, y compris l'oméprazole (mais il n'a pas d'ulcère constaté) mais rien n'y fait... Tant qu'on balise son environnement en évitant les arbres/branches, il ne montre aucun signe de mal-être et vit bien sur du foin à volonté et de l'herbe en été. Mais dès qu'il voit du bois (arbres, branches, poteaux en bois...), il peut rester de longues minutes à tiquer. Il n'a jamais fait de coliques (fort heureusement) mais est sujet à d'importants ballonnements lorsqu'il tique. Bien entendu, il est plutôt de nature anxieuse et n'aime pas la solitude. Il a également fait deux allergies (cloques sur le corps + gonflement de l'auge) lors de randos, et dont le vétérinaire n'a pas trouvé la cause.
Aujourd'hui, j'ai dû le changer de pension (car la sienne a arrêté), et il recommence à tiquer de plus belle dans un pré de 2 hec où il est en compagnie d'une ânesse (Les autres chevaux n'arrivant pas avant octobre). Je suis à la recherche de quelqu'un qui pourrait m'aider pour trouver un accompagnement sur le long terme qui lui convienne, ou des pistes pour améliorer les choses (je suis basée en Isère).
Un grand merci d'avance,
Marie
Une question : comment corréler la possibilité de "vider son estomac" avec la présence du cardia ? péter serait plus logique dans l'ordre des choses.
Le soucis du tic est que issu probablement d'une réaction à un stress il est générateur d'endorphine et donc le cercle vicieux s'établit très rapidement.
Il est fort probable pour la pouliche que le stress est antérieur à l'achat par son actuelle propriétaire.
Catherine vous avez des témoignages probants de ces "miracles" réalisés par les CI(registred) et CA que vous citez dans votre réponse ?
Si cela peut être utile, voici ce que Margit H Zeitler-Feicht a écrit dans Manuel du Comportement du cheval - Origine, traitement et prévention des problèmes :
Tic à l'appui / tic à l'air
Le tic à l'appui et le tic à l'air sont les troubles du comportement les plus connus. Ils sont relativement fréquents.
Les études menées dans différents pays au cours des dernières années montrent que 1 à 10,5 % des chevaux en sont atteints, selon leur race, leur mode de vie et leur utilisation.Description. Le cheval fait entrer de l'air dans son œsophage en contractant les muscles pharyngiens et de l'encolure, ce qui ouvre le pharynx. Ce faisant, il émet généralement un bruit de rot, mais ce n'est pas systématique. Ces tics s'accompagnent souvent de stéréotypies appartenant à cette même catégorie fonctionnelle, comme des mouvements de la langue et des lèvres ou des mouvements de léchage qui, associés au tic à l'appui ou à l'air, se manifestent toujours sous la même forme et suivant le même schéma. On a longtemps cru que le cheval avalait de l’air. Toutefois, les études menées à l’aide des nouvelles techniques ont montré que ce n’est pas le cas, ou alors quasiment pas. Ainsi, McGreevy et coll. (1995a) ont montré que seule une toute petite quantité d’air parvient dans l’estomac. Le plus grande partie est déglutie uniquement dans l’œsophage proximal avant d’être immédiatement expulsée vers le pharynx, produisant ce bruit pharyngé caractéristique.
Il existe une légère différence entre le tic à l’appui et le tic à l’air. Lors du tic à l’appui, le cheval appuie ses incisives supérieures sur un objet fixe comme le bord de la mangeoire, l’abreuvoir, la porte du box, voire l’un de ses antérieurs. Lors du tic à l’air, la tête ne prend appui sur rien. Ce tic se caractérise par des mouvements saccadés de la tête contre le poitrail, dus à la contraction des muscles de l’encolure. La tête se relève ensuite soudainement, avec le plus souvent un mouvement simultané des lèvres. Le tic à l’air est considéré comme une forme beaucoup plus avancée, mais moins fréquente, du tic à l’appui. Certains chevaux souffrent des deux formes.Prédisposition. De mauvaises conditions de vie associées à une alimentation et une utilisation inadaptées prédisposent tout particulièrement au tic à l'appui/à l'air. Il semble que ces insuffisances soient particulièrement fréquentes en course, en dressage et en western, car ces disciplines comptent un nombre considérable de tiqueurs à l'appui ou à l'air.
Les animaux « près du sang » sont également particulièrement concernés, car ils sont plus enclins à la surexcitation que les animaux plus lourds lorsqu'ils sont stressés. Il existe par ailleurs des indices d'une prédisposition génétique. Vecciotti et Galanti (1986) ont constaté que près de 30 % des chevaux appartenant à une même lignée de pur-sang italiens présentaient un tic à l'appui/à l'air, alors que le pourcentage de tiqueurs à l'appui/à l'air dans la population étudiée, qui comptait un millier d'animaux, se montait seulement à 2,4 %.Causes. Le tic à l'appui/à l'air est un trouble réactionnel du comportement. Son apparition résulte d'un environnement inadapté comportant de nombreuses lacunes, ce qui induit une forte excitation et un stress chronique chez le cheval. Elle peut également être liée à un « traumatisme déclencheur », à savoir un événement marquant à l'origine d'une hausse importante du niveau d'excitation, comme un sevrage trop précoce ou trop brutal, un dressage démarré de manière trop abrupte ou une préparation trop soudaine à la compétition, des méthodes de dressage trop dures, une dégradation des conditions de vie suite à un changement d'écurie et une mise en quarantaine associée à un manque d'activité physique. En outre, on suspecte depuis quelque temps l'existence d'un rapport entre l'apparition du tic à l'appui/à l'air et une alimentation
riche en concentrés et pauvre en fourrage. Des études cliniques ont montré que les concentrés provoquent une sur-acidification de l'estomac (baisse de la salivation, long séjour dans l'estomac), et contribuent ainsi à l'apparition des ulcères gastriques. Un remplissage insuffisant de l'estomac entre deux repas en raison d'un manque de fourrage grossier pourrait également être en cause. Une étude menée au Royaume-Uni par Nicol et Waters (2002) montre que le tic à l'appui/à l'air pourrait apparaître en réaction à ces processus morbides. La sur-acidification de l'estomac pourrait par ailleurs expliquer pourquoi ce tic touche également des poulains. Les poulains tout juste sevrés, dont l'alimentation est modifiée brutalement et qui reçoivent des rations importantes de concentrés, sont particulièrement à risque.
De nombreux praticiens sont convaincus que le tic à l'appui/à l'air est acquis par imitation. C'est pourquoi de nombreux centres équestres n'acceptent pas les chevaux présentant ce trouble. Toutefois, aucune preuve scientifique ne vient étayer cette hypothèse... D'ailleurs, aucune étude scientifique n'a jamais prouvé que les chevaux sont capables d'apprendre par imitation. Au contraire, de nombreux faits montrent que ce tic est principalement imputable à un environnement non adapté. Cela signifie que les centres équestres correctement aménagés n'ont rien à craindre, ce qui n'est pas le cas des centres mal gérés, qui courent un risque accru de voir leurs chevaux devenir tiqueurs à l'appui/à l'air.Déclencheurs. Actuellement, on considère que les principaux déclencheurs du tic à l'appui/à l'air sont tous les événements entraînant une hausse de l'excitation. Il s'agit principalement des événements associés au plaisir, comme la consommation de concentrés ou le pansage. Les tiqueurs à l'appui, manifestent cette stéréotypie pendant et après les repas principalement. D'autres activités comme le nettoyage de l'écurie, le pansage ou le fait d'éloigner d'autres chevaux peuvent également la déclencher. Toutefois, les chevaux chez lesquels ce tic est installé de longue date n'ont plus besoin de ces stimuli. Ils tiquent une grande partie de la journée, indépendamment des influences extérieures. Ils sont capables de se livrer à cette activité même s'ils se trouvent sur un magnifique pâturage.
Conséquences physiologiques et risques pour la santé. Depuis quelques années, les conséquences physiologiques du tic à l'appui/à l'air sont mieux connues. On a ainsi la preuve que le tic à l'appui/à l'air fait baisser l'excitation, car la fréquence cardiaque du cheval diminue pendant le déroulement de la séquence. On sait désormais avec certitude que cette stéréotypie entraîne la sécrétion d'opioïdes endogènes (endorphines). En effet, l'administration d'antagonistes opioïdes (naloxone) réduit considérablement le nombre de séquences (Dodman et coll. 1987 ; Lebelt 1996). Beaucoup d'indices laissent supposer que le tic à l'appui/à l'air a un effet positif sur les chevaux. Il ne faut donc pas croire que le tic à l'appui/à l'air, une fois installé, est la cause d'une dégradation du bien-être des animaux.
Dans la plupart des cas, le tic à l'appui/à l'air n'a aucune conséquence négative sur la santé. Toutefois, Müller (2004) a établi que les tiqueurs à l'appui/à l'air avaient 2,8 fois plus de risques de souffrir d'une colique que les chevaux non atteints. Le fait que les coliques soient plus fréquentes chez les tiqueurs pourrait être une conséquence directe du stress provoqué par des conditions de vie inadaptées. Dans tous les cas, la précédente hypothèse selon laquelle l'air avalé entraîne une accumulation de gaz dans l'estomac et les intestins et provoque ainsi une colique est aujourd'hui clairement écartée. On a par ailleurs constaté que l'on compte une part plus importante de chevaux maigres parmi les tiqueurs. Toutefois, ces chevaux sont généralement plus excitables que les chevaux plus gros et donc plus prédisposés.
L'usure des dents causée par le tic à l'appui n'a généralement pas d'impact sur la santé. Ce n'est qu'à un stade très avancé que cette usure devient vraiment visible et que le cheval peut perdre prématurément ses dents. Toutefois, la prise alimentaire n'est compromise que dans certains cas isolés. Par ailleurs, un tic à l'appui installé depuis plusieurs années peut entraîner un renforcement des muscles longs de l'encolure, ce qui n'a aucun impact sur la santé.Traitement. Dans la mesure où le tic à l'appui est un trouble persistant, le taux de réussite du traitement est relativement bas. L'expérience montre que le traitement peut réussir dans une certaine mesure aux tout premiers stades, lorsque les conditions de vie et de manipulation sont considérablement améliorées, mais en règle générale, le tic à l'appui/à l'air persiste même après correction des carences initiales. Toutefois, l'optimisation des conditions de vie et de l'environnement demeure la seule option thérapeutique permettant d'envisager une guérison
(p. 121). Il est impératif de faire baisser le niveau d'excitation. Pour cela, il convient d'offrir un environnement suffisamment varié et stimulant au cheval, et de prévoir un maximum d'occupations. L'objectif est d'éviter qu'il ne se retrouve dans un état de surexcitation, et que l'arrivée du chariot de fourrage ou du cavalier constitue le seul grand événement de la journée. Il faut notamment veiller à lui permettre de manger suffisamment longtemps. La meilleure option consiste à lui proposer du foin, de la paille et à lui offrir un accès à volonté au pâturage. De même, le fait de lui donner du fourrage grossier avant les concentrés contribue à abaisser le niveau d'excitation.
De même, il doit avoir la possibilité de bouger le plus possible, mais dans le calme, et d'entretenir des contacts avec des congénères sans être dérangé. On aurait tort de l'isoler de peur que les autres chevaux l'imitent. Lors de l'utilisation, il convient de mettre l'accent sur la détente. Les longues promenades au pas, les exercices d'endurance modérés et les randonnées diminuent le stress.
Les mesures mécaniques ou chirurgicales classiques comme le collier anti-tiqueur ou l'opération ne peuvent pas être considérées comme un traitement à proprement parler, dans la mesure où elles visent simplement à empêcher l'apparition du tic. Ces méthodes ne devraient plus être utilisées aujourd'hui, car comme le montrent les connaissances acquises ces dernières années, le tic à l'appui/à l'air sert à évacuer le stress et a donc manifestement une utilité pour le cheval. L'installation d'une clôture électrique dans le box pour empêcher le tic à l'appui peut également être considérée comme contraire au bien-être animal (Zeitler-Feicht et Grauvogl 1992). McGreevy et Nicol (1995) ont montré que le fait d'empêcher le cheval de tiquer à l'appui en revêtant les parois du box de panneaux de plexiglas entraîne une hausse de la concentration de cortisol (l'hormone du stress) si on ne lui propose pas d'autres occupations. Par ailleurs, le fait d'empêcher la manifestation d'un trouble du comportement conduit invariablement le cheval à se réfugier dans un autre trouble.
Il n'est pas possible de traiter le tic à l'appui/à l'air au moyen d'une thérapie d'apprentissage, dans la mesure où il s'agit d'un trouble du comportement et non d'un comportement indésirable.
C'est pourquoi il est absurde de tenter de déconditionner le tic à l'appui. De même, le fait de punir le cheval en lui administrant des électrochocs — suivant le même principe que les colliers anti-aboiement des chiens — est totalement contraire au bien-être animal. Il en va de même en ce qui concerne l'installation d'une clôture électrique à tous les endroits où le cheval est susceptible de s'appuyer. En outre, un traitement symptomatique à l'aide d'un collier anti-tiqueur par exemple est totalement inefficace s'il ne s'accompagne pas d'une amélioration des conditions de vie et d'utilisation, car il n'a aucun effet sur la motivation à la base du tic. Au contraire, cela crée un stress supplémentaire pour le cheval, comme le montre l'élévation du taux de cortisol. Le cheval va alors inévitablement se réfugier dans un autre trouble du comportement.Prévention. On a récemment découvert que l'alimentation joue un rôle important dans l'apparition du tic à l'appui/à l'air. Ainsi, il convient de supprimer les rations alimentaires riches en concentrés, qui entraînent une sur-acidification de l'estomac. Il est préférable de privilégier une alimentation respectueuse du comportement naturel des chevaux, avec des temps de repas longs et une alimentation riche en fourrage grossier. Des conditions de vie et une alimentation respectueuses des besoins de l'espèce, ainsi que des manipulations correctes permettent de prévenir l'apparition du tic à l'appui/à l'air (p. 121). Elles doivent être optimisées dès la naissance, dans la mesure où les erreurs commises pendant la jeunesse prédisposent particulièrement le cheval aux stéréotypies. Il est important d'éviter autant que possible les situations qui mettent le cheval en état de surexcitation (au sens positif comme au sens négatif du terme) et ce dès le plus jeune âge. La consommation de concentrés particulièrement goûteux en fait partie. Le fait de mélanger ces « friandises » à du fourrage moins savoureux permet de décroître l'excitation. D'autres exemples sont présentés p. 56 (sevrage sans stress).
Les chevaux appartenant à des familles de tiqueurs à l'appui ou à l'air doivent être exclus de l'élevage. D'une manière générale, il convient d'accorder une attention particulière à la prévention chez les chevaux « près du sang ».Diagnostic différentiel. Il convient de distinguer le tic à l'appui/à l'air de la simple morsure du bord de la mangeoire et du frottement des dents contre les barreaux des grilles ou le bord de la mangeoire, car dans ce cas il n'y a pas de contraction des muscles de l'encolure. Toutefois, la première peut être un signe précurseur du tic à l'appui, notamment si le cheval lèche la surface avant d'y appuyer ses dents. Des bruits similaires à celui produit lors du tic à l'appui, mais sans contraction des muscles longs de l'encolure, peuvent être dus à une malformation congénitale du pharynx, ce qui reste très rare. Un vétérinaire pourra détecter cette malformation en pratiquant un examen endoscopique ou une radiographie.
Bonsoir Cécile,
Cordialement.