Entraînement physique du cheval d'obstacle
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Bonjour à tous,
Je me posais quelques questions à propos de l'entraînement du cheval d'obstacle. Il faut dire aussi que ce n'est pas nécessairement ma discipline de prédilection mais je suis curieuse de tout.
Il est évident que la mise en condition physique du cheval d'obstacle passe aussi par des entraînements de type trotting et du travail sur le plat mais je me posais la questions des quelques séances à proprement parler "d'obstacle".
Prenons l'exemple d'un jeune cheval, comment le former efficacement et sans heurt sur les barres ?
J'avais pensé au franchissement d'obstacle en longe ou en liberté dans un premier temps puis progressivement introduire des séances de saut avec le cavalier. Mais comment progresser en hauteur ?
Concrètement est-ce qu'il est utile de travailler régulièrement sur des hauteurs importantes ? Est-ce utile pour le cheval au niveau physique et mental ?
Est-il préférable de se concentrer sur des hauteurs moins importantes et varier les combinaisons ?
Quelles différences peut-il y avoir à privilégier la première approche ou la seconde ?
Les conseils de Bernard Maurel m'amènent à apporter quelques précisions.
Si le travail à la longe "nécessite de vraies compétences" (il existe des ouvrages qui détaillent comment et pourquoi longer..petite pub!), le travail en liberté a les mêmes exigences.
Personnellement, mes préférences vont au travail à la longe pour une initiation à l'obstacle. Pourquoi?Le cheval doit découvrir l'obstacle dans le calme, il doit être capable d'aller sauter sans stress et à une allure contrôlée, afin de fournir le "juste effort". Cela est possible à la longe avec un cheval qui travaille bien sur le plat . En liberté, le contrôle de l'allure et dela bonne foulée est plus difficile .. Et souvent, si le travail en liberté n'est pas parfaitement maîtrisé, le cheval arrive rapidement à se faire peur, ce qui est la pire des choses pour son intégrité. Le travail à l'obstacle est une très bonne gymnastique musculaire qui devrait être intégrée dans l'éducation de tout cheval quelle que soit sa discipline d eprédilection.
La progression que j'applique est la suivante/à la longe
découverte de barres au sol que le cheval doit enjamber et ne jamais sauter; on ne passe à l'allure supérieure que quand c'est parfaitement acquis dans l'allure où on travaille. En ca sde stress du cheval; le mettre encercle devant la barre au sol, la lui faire sentir.......
travail sur un croisillon: abord au milieu , arrêter le cheval après l'obstacle dans le calme. Abord au pas et au petit trot
Idem en arrêtant le cheval quelques foulées avant le saut et après le saut.
Lorsque le cheval aborde le croisillon sur le droit dans le calme et qu'il s'arrondit bien au dessus de la barre,travailler le même exercice en incluant cette fois ci l'obstacle sur une courbe. Travailler à la longe jusqu'à un hauteur de 80cm , en incluant des séances montées dès que le cheval travaille bien en longe;
Varier les profis de l'obstacle: oxer, spa, obstacle oblique, avec ou sans soubassement,mur,etc...........
Aborder le travail sur des combinaisons simples.
Tout ce travail, dans cette optique de gymnastique, sera ensuite confirmé et poursuivi sous la selle. Bien évidemment, le cavalire aborde rênes longues , sans jambe une fois le départ demandé et, par précaution, peut tenir la crinière.Il doit vite sentir le cheval qui s'arrondit, le garrot qui monte et l'encolure qui s'étend pour permettre le passage du dos et des postérieurs et avoir la sensation d'un saut qui dure.
Bonjour Yves, que doit-on comprendre lorsque vous écrivez " une fois le départ demandé " ?
A la longe avec un jeune cheval en main qui débute je pense bon que le cavalier passe (le croisillon, par exemple) devant le cheval pour ensuite le faire venir vers lui. Une précaution s'impose de ne pas se faire bousculer par le cheval entreprenant qui sauterait en même temps ou juste derrière le cavalier.
Il faut vraiment se contenter de peu au début (et parfois même dans une éducation avancée) en sachant que le cheval enregistre et n'oublie pas. Le début de la légèreté (à cheval) est d'être constamment dans un climat de confiance et cela commence à pied.
Donc ne pas s'inquiéter si le cheval semble ne pas comprendre une situation, car très souvent il montre la fois suivante avoir compris ce que l'on attend de lui... Les exigences d'un cavalier inquiet qui veut obtenir absolument une réponse ne sont pas correctes et nuisent au cheval.
Concernant le comportement de montrer au cheval ce que l'on désire en passant devant lui, si l'on dispose d'extérieur, on peut commencer à habituer le cheval à suivre son cavalier à pied par le passage d'un petit fossé. Soit il vient sans problème, soit on l'attend ou l'invite à venir de l'autre coté. L'avantage de ce travail en extérieur à coté d'un cheval est qu'après le saut le cheval se reprend pour rester avec l'homme qui l'a habitué ainsi à être son guide.
Attention, dans la première éducation d'un cheval à l'obstacle, celui qui dit non et refuse apparemment d'obéir indique simplement la plupart du temps qu'il ne sait pas comment s'exécuter.
Amicalement.
Effectivement, cette partie de mon commentaire manque de précision. Je pensais au cas de l'abord sous la selle au pas de l'arrêt,ou au trot du pas. Le cavalier, à quelques foulées de la barre (2/4 selon la hauteur) demande la transition montante, puis laisse "faire le cheval".
Merci à vous tous pour ces précisions sur les jeunes chevaux.
Je trouve également que le saut d'obstacle est une formidable gymnastique pour le cheval. Il permet également d'aborder des situations nouvelles et de montrer au cheval comment les gérer calmement et sans pression. J'ai remarqué que ça leurs permettaient d'être plus serein à chaque nouvelle confrontation avec l'inconnu.
Pourriez-vous m'éclairer maintenant sur l'entraînement du cheval d'obstacle déjà formé sur les barres. Toujours dans le même contexte, je reviens encore une fois sur la hauteur des obstacles à l'entraînement. Peut-on considérer que travailler sur des hauteurs importantes permettent d'acquérir de la masse musculaire ? Ou est-ce plutôt dans la répétition et l'enchaînement de plus petits sauts ?
Je reviens même à une question encore plus générale, peut-on considérer qu'un travail à l'obstacle bien mené amène une certaine musculature ?
Non...! Alexandrine, vous ne musclerez pas un cheval en le faisant travailler sur des obstacles hauts. Et puis sauter trop souvent et haut risque plutôt de l'affaiblir moralement. Il faut de plus le préserver physiquement, les obstacles hauts sont réservés à la compétition.
C'est sur le plat que découvrirez ses aptitudes sportive et morale, que vous le fortifierez, entretiendrez son souffle, preserverez son "perçant", sa franchise se développera d'autant plus si vous parvenez à ne pas vous opposer à ses mouvements (vous découvrirez avec plaisir que le cheval se conditionnera en retour à mêler ses propres mouvements aux vôtres). Sur le plat, et tant mieux si cela est possible en extérieur sur du terrain varié.
Votre but sera de développer l'activité de ses hanches pour le rendre "capable d'équilibre", capable de se tenir comme de pousser avec ses postérieurs, ce dont vous aurez besoin pour le faire sauter en toute sécurité...
J'ai un peu envie de dire l'inverse : faire travailler un cheval sur des obstacles hauts va le muscler. Plus il saute haut, plus il va se muscler, c'est le principe même de la musculation : stresser l'organisme de manière inhabituelle afin qu'il s'adapte. En gros casser du muscle pour qu'il se reconstruise plus fort, c'est le principe de surcompensation.
Est-ce utile de faire faire de la musculation à un cheval ? Certainement. Selon quelles modalités, tout est là !
Sauter trop haut trop souvent est bien entendu contre-indiqué à cause des risques de blessure, de surentrainement, de lassitude, risque que le cheval se fasse peur (ou le cavalier)...
Sauter très haut de temps en temps, pourquoi pas, reste les problèmes suivants : le cheval doit être très franc et le rester (et donc que les obstacles soient abordés dans de bonnes conditions), la réception peut être traumatisante physiquement.
Le travail rassembler sur le plat muscle aussi évidemment mais dans des amplitudes qui varient peu.
Du coup l'extérieur me paraît être une très bonne solution, on peut y travailler l'explosivité (une piste de galop serait l'idéal), les côtes (très intéressant du point de vue musculaire) et, le top du top d'après moi : des séries de contre-hauts. On a la reproduction du geste des postérieurs sans le traumatisme des réception.
Mais pour appliquer tout ça il vaut mieux connaître les principes de la musculation et les charges que chaque cheval peut endurer (ça ce n'est que l'expérience qui peut l'apporter).
Le cheval va devoir s'exécuter à partir de la volonté de l'homme, pour quel avenir ? Quelle nourriture à base de protéines lui donner pour forcer ses muscles à prendre du volume, parce que une ration de club ne sera pas suffisante ?
Amicalement.
La musculation, ce n'est pas nécessairement beaucoup de sauts, et surtout pas quotidiennement (ou disons que ça dépend de l'objectif, plutôt force ou hypertrophie, si le rapport poids-puissance est important...). Donc dans le cas d'un cheval d'obstacle, le but n'est pas qu'il prenne du volume à outrance. Mais améliorer l'explosivité, oui ! Et pour améliorer l'explosivité, il faut... de l'explosivité, ce n'est pas plus compliqué que ça.
Ensuite, je n'ai bien sûr jamais dit qu'Alexandrine devait faire comme ça, c'est juste une réflexion générale sur le renforcement musculaire du cheval d'obstacle. Et je ne comprend pas qu'on ne s'inspire pas du renforcement musculaire chez les humains, efficace quoi qu'on en pense.
Et le cheval, sauter des contre-hauts en extérieur disons deux fois par semaine, je ne pense pas que ça en gêne beaucoup, au contraire, tout comme le travail d'explosivité sur piste, ça les change un peu de l'alternance plat-obstacle-plat-obstacle que beaucoup connaissent. Avec mise au paddock individuel une fois dans la semaine pour qu'il soit si heureux !
Et si la mise au paddock peut être plus fréquente qu'une fois dans la semaine, le cheval ne devrait pas y avoir d'objection !
Comme vos questions sont bien formulées, elles donnent envie d'y répondre ... Le jeune cheval apprend en général à sauter en liberté, et il est à souhaiter que ce soit bien fait pour qu'il ait appris correctement . La formation à la longe est aussi possible, mais nécessite de vraies compétences, et du matériel adapté . Rien n'empêche de commencer à leur apprendre directement monté, les barres par terre et les petites croix servent aussi à ça ...
Il n'est pas utile de travailler régulièrement sur des hauteurs importantes. Il faut d'abord rechercher la confiance et l'aisance. Les lignes à bonne distance et les barres de réglage sont un des moyens d'apprendre au jeune cheval à sauter sans avoir de problème de distances et d'abord. Tout ceci se fait sur des hauterus modestes pour lui apprendre son métier sans le mettre à l'effort. Ensuite, le jour où tout va bien, rien n'empêche de le mettre sur la hauteur, mais toujours progressivement et sans brûler les étapes.