Comportements et apprentissage
- Login to post comments
502 Bad Gateway
Messages déplacés du sujet:
http://www.allege-ideal.com/node/9829?page=26
JP:
Je suis en train d' écrire un livre (en français) sur mes vues du dressage et j'ai trouve un petit extrait qui je crois correspond a votre problème (je suis passe par la aussi avec mon cheval Orion dans l'appuyer a gauche). Comme dit Marit, il peut très bien avoir une petite gêne physique, mais je pense que les résistances biomécaniques qui sont l'expression des résistances mentales au travail (toutes naturelles), sont souvent (pas toujours) la cause plus que la conséquence des problèmes physiques. A l'inverse, la position et la dynamique d'un rassembler correct finissent souvent par régler les problèmes physiques, comme le yoga (qui peut être douloureux au départ) règle beaucoup de problèmes physiologiques et ostéopathiques chez l'humain. Le dressage bien fait est avant tout la meilleure des thérapies. Cela dit, j'attend avec impatience ma masseuse équine avec qui je vais travailler plusieurs jours pour aider mes chevaux a se redresser le mieux possible. Elle travaille au box sur eux mais aussi directement quand ils sont montes afin de modifier le mouvement lorsqu'il est demande. En effet, sans la bonne volonté acquise du cheval, l'ostéopathie ne se traduira pas en un résultat palpable car le cheval conserve la mémoire de sa douleur/gêne et s'opposera toujours au changement. Dressage et ostéopathie (ou massage myofascial) ne vont pas l'un sans l'autre.
J'espère vous rencontre en France quand je viens et peut être voir votre jument?
meilleurs vœux,
JP
"Les livres de dressage aiment repeter que “tout doit commencer derriere”, mais leurs auteurs ne pensent pas un instant que tous les chevaux ont un “frein” toujours plus puissant que leur accelerateur. La vitesse du cheval vers l’avant est relative a la puissance de son “moteur”, mais la puissance de son “frein” (l’avant main) est toujours absolue: le cheval s’arretera complement, quelque soit sa vitesse, des que les circonstances l’exigeront. Un baudet de 20 ans qui trottine a trois kilometres a l’heure s’arretera sur place tout autant qu’un pur sang de course effraye par un cerf de passage tandis qu’il galope bon train sur la Piste des Lions dans la foret de Chantilly (je me souviens tres bien de ces episodes amusants –quand ca arrive aux autres - quand je montais a l’entrainement pour monsieur Laumain). La puissance du moteur du cheval est donc relative a son age, a sa genetique, a sa santé, mais son aptitude a freiner sa masse est absolue et toujours superieure a l’energie qui le pousse vers l’avant. Ce frein est utilise par le cheval a tous les degres, meme les plus subtils, pour resister au cavalier, car c’est son moyen fundamental de conserver son independance et son initiative, comme dans les interactions avec le troupeau. Il est tres important que le cheval conserve cette possibilite de se re-equilibrer de lui meme dans tous les exercices de l’equitation, que ce soit a l’abord d’un obstacle, a l’approche d’un taureau ou simplement a la fin d’une extension de galop en preparation a une pirouette ou a un arret efectuee en equilibre (donc en legerete, ce que nous appelons en anglais “self-carriage”). Mais nous devons nous rapeller que cette possibilite de ralentir est accordee au cheval par le cavalier qui cesse sa demande de mouvement en avant et non pas un “droit” du cheval de s’arreter ou de ralentir chaque fois qu’il n’a plus envie de faire l’effort raisonable qu’on lui demande.
D’autre part, tous les efforts du cavalier de dressage pour developer l’engagement de l’arriere main et le rebond de l’avant-main pour ameliorer l’equilibre, la legerete, le rassembler et la cadence du cheval dans les allures dites “d’ecole” (du trot vers le passage par exemple), vont un peu a l’encontre de l’impulsion, tant vers l’avant que lateralement. C’est particulierement vrai quand les chevaux apprennent a se cadencer dans les appuyers: quand le cheval a appris a appuyer dans un trot “normal” qui n’a pas un degre de suspension accentue (donc dans un deplacement fluide vers l’avant et le cote, un peu “a plat”) et, ensuite, quand il a appris a se cadencer dan le trot d’ecole ou le passage (une allure ou il rebondit plus verticalement avec ses anterieurs), il peut devenir difficile d’unifier les deux ensemble car ces mouvements sont contradictoires dans leur direction. L’appuyer demande au cheval d’aller librement de cote dans un pli interieur. La cadence, elle, lui impose de se retenir un peu pour pouvoir se pousser vers le haut, mais avec une encolure plutot droite (ce qui est plus facile pour lui). Chez les chevaux qui ne sont pas nes avec cette mecanique la (les iberiques ou les pur sang par example, a l’inverse des tres bons warmbloods qui se deplace naturellement vers l’avant avec un rebond marque), il y a une phase qui peut etre dificile de “reconciliation” de ces trois aspects un peu contradictoires de la locomotion: de cote, en avant et vers le haut. L’appuyer a gauche manquera generalement d’amplitude laterale et l’appuyer a droite d’amplitude verticale. C’est pour ca que nous voyons souvent des appuyers au trot sans suspension et des appuyers au passage sans pli et sans l’alternance ouverture/croisement des membres, mais simplement un rebond vers le cote. L’usage des longues renes qui donnent au cavalier une influence puissante sur l’impulsion du cheval (et son equilibre) peut tres utile pour regler ce probleme qu’on espere etre temporaire. La transition de l’appuyer au passage a l’appuyer au grand trot est donc une marque notable de l’impulsion, de la meme maniere que, a l’inverse, la transition de l’appuyer au trot vers l’appuyer au passage est un signe de la qualite du rassembler. Il est donc fondamental de se rappeler que plus d’equilibre correspond aussi a moins de desir d’aller vers l’avant, ou du moins donne au cheval un moyen plus efficace de resister aux demandes du cavalier si l’idee lui en vient pour ses raisons propres (simplement sa propre economie d’effort).
La theorie de “l’appui”, chere a D’Aure en France et a Steinbrecht en Allemagne y trouve sa raison d’etre. Quand le cheval pousse sur la main, meme legerement, il doit pousser contre le sol en contrepartie. L’idee est donc qu’un “bon contact” assure l’impulsion puisque le cheval poussera avec ses posterieurs en reaction a son appui sur le mors. Cela serait vrai si le cheval ne poussait jamais aussi sur ses (ou son) anterieur(s) comme un moyen de s’equilibrer contre le momentum de l’allure mais aussi, par une consequence inadvertente de son besoin d’equilibre, contre la main et ainsi contre les jambes (ou quelqu'autre aide d'impulsion). La legerete a etee vue par les allemands (et par la tous les cavaliers de sport) comme un moyen pour le cheval de compromettre la poussee des posterieurs et cela peut etre vrai pour un cheval qui “crache” le mors et s’arqueboute sur ses anterieurs. Cependant, quand la legerete est associee (en fait creee) par la mobilite des anterieurs qui ne s’appuient plus au sol trop longtemps pour resister a notre desir de faire advancer le cheval (la base indiscutable du dressage du cheval a n’importe quelle discipline equestre, de la randonnee jusqu’aux courses), elle facilite alors le mouvement en avant au lieu de le limiter comme certains le pensent. Un cheval vient dresse est leger sur le mors , mais il doit aussi "partir de la main", c'est a dire demarrer quand la main avance en meme temps que l'assiette, unifiant ainsi l'equilibre et l'impulsion a travers la legetete. Il decoule de tout ca que tant que nous n’avons pas desserre ce frein tout puissant du manque de mobilite des anterieurs qui s’opposera toujours a nos buts equestres des l’apparition de chaque difficulte du dressage (telle qu’elle sera percue par le cheval a son niveau propre de bonne volonte), l’impulsion ne sera jamais complete, quelque soit le degree d’activite que nous insufflons a l’arriere-main par les moyens habituels de l'equitation (cravache, jambes, assiette)."
JP Giacomini
Lexington Kentucky USA
www.jpgiacomini.com
www.baroquefarmsusa.com
www.equusacademy.com
Bruno dLB:
JP
Lorque tu dis : "je pense que les résistances biomécaniqes qui sont l'expressions des résistances mentales au travail (toutes naturelles), sont souvent (pas toujours) la cause plus que la conséquence des problèmes physiques."
je pense que cette déclaration supporte la réciprocité. Les somatisations ne sont pas les seules causes de résistances.
Marit:
Quand vous évoquez les "somatisations" entendez vous des souffrances psychiques de type :
- stress
- conditions de vie inadaptées facteures de stress
- inhibitions diverses et répétées
- ...
Je dis toujours que le stress est pathologique chez le cheval et que les causes de stress sont bien trop nombreuses.
Cependant pour les résistances, je maintiens que ce sont pour ce que j'ai pu observer (toujours) des causes de problèmes physiques ou dérivés directs (souvenir d'une douleur jusqu'à la réaction hystérique). Je pense aussi que c'est l'incapacité de trouver ou localiser les douleurs ou problèmes physiques qui fait que nous attribuons au psychique les origines de ces résistances.
JP:
Marit et Bruno,
ce que je dis c'est que ca marche toujours dans les 2 sens. Voila le paragraphe suivant de mon petit livre
1/ Le cheval est assymetrique, donc sa posture est incorrecte, mais ne lui pose aucun probleme that qu'il n'est pas monte et ne fait pas de "sport".
2/ Le cheval a des resistances psychologiques/mentales au mouvement en avant qui sont naturelles (propre a son etholgie) car il doit resister aux autres chevaux qui le poussent ou essayent de le faire "degager". Ces resistances correspondent a des contractions musculaires qui affectent le mouvement (plus ou moins de vitesse).
3/ ces resistance mentales sont toujours exprimees de la meme maniere: si le cheval en question fait partie de la quasi-totalite des chevaux, il va ralentir/s'arreter/se mettre debout en se servant de l'anterieur gauche comme point de support. Sil le cheval s'echappe ou accelere, il tombera presque toujours sur l'epaule droite qui le supporte moins bien que l'autre. Cela est verifiable a la longe avec n'importe quel jeune cheval.
4/ sous le cavalier qui le pousse en avant, les resistances qui font part de la dynamique du cheval serviront a faire obstruction aux desir de controle du cavalier. Le cheval se servira de cette meme epaule gauche pour resister a l'impulsion quand il en sent le besoin, refusant la jambe gauche en avant ou la jambe droite en arriere ou poussera en raideur sur la rene gauche. Quand le cavalier devra le re-requilibrer, se sera presque toujours sur la rene droite qu'il pesera et ce sera le pli a droite de l'encolure qui sera plus difficile (exemple la jument de Maltosa qui a une difficulte classique de pli dans l'appuyer a droite, tandis que j'ai une dificulte tout aussi classique d'impulsion dans l'appuyer a gauche, comme 90% des chevaux que je travaille en stage.
5/ si l'impulsion n'est pas suffisante, si la rectitude n'est pas etablie, le cheval se maniera en contraction dans une assymetrie constante qui deviendra plus exageree avec le temps. Les selles mal ajustee, les mauvaises ferrures, les dentitions qui ne sont pas alignees correctement, tout cela ajoute au probleme.
6/ apres assez de temps passe dans des mouvements repetitifs fait toujours de la meme mauvaise maniere dans une posture fausse, avec le facteur aggravant du poids du cavalier, la partie la plus faible de sa constitution lachera ou sa musculature se mettra en spasme en reaction. Le dressage bien fait empeche ca du mieux possible, mais n'a pas toujours le succes escompte avec les cavaliers moins perseverants dans la logique de la progression.
Les humains avec une mauvaise posture finissent par souffrir d'un mauvais genou ou d'une sciatique ou d'une epaule bancale. La seule vraie guerison, au dela des anti-inflammatoires immediats (naturels ou non), viendra d'une gymnastique rationelle et symmetrique (yoga ou natation). Ma femme qui souffre de mauvais disques depuis son dernier accouchement nage 2000m par jour, 6 fois par semaine. Ce mouvement partaitement symmetrique, fait en cadence constante, avec des mouvements amples et energiques qui emploient tout le corps de facon variee (different styles de nage) sont la seule chose qui la garde droite et en bonne sante, avec une energie qui vient de son desir de faire un effort. Tout ca vous rappelle un peu le dressage, non?
Nous avons 20 chevaux au travail en ce moment, presque tous eleves ici, et le veto n'est JAMAIS venu pour une boiterie fonctionelle en 10 ans. Les boiteries que nous avons eues (peu frequentes) sont toutes venues d'accident de pature ou d'etalons qui marchent au boxe d'une facon repetitive (meme tournant sur la meme epaule ou la meme hanche, pas toujours facile a eviter avec des etalons a la sailie en saison de monte). Jamais d'injection intra-articulaires, de bandages, de traitements electriques, ultrason et autres, de chiropracteur, juste un travail energique en relaxation et dans le souci constant de la plus grande symmetrie possible, depuis le plus jeune age et jusqu'a la fin, du mieux qu'on peut, et au niveau de comprehension que j'ai eu a chaque etape de ma carriere (ca continuer a evolue).
Meme chose avec mes chevaux de complet des annees 78/83: pas de tendinites ou de boiteries articulaires en 5 ans sur 1o chevaux internationaux. Pas de problemes de conditionement non plus, comme c'etait souvent remarwure par les equipiers qui discutaient des methodes de fitness a la mode. Tout ca parce que le travail de dressage que nous faisions (autant lent que rapide, sur tout terrain, en montee et en descente), contrebalancait autant que possible l'assymetrie du cheval, donc eliminait progressivement les resistances associees a cette assymetrie.
J'ai eu beaucoup de discussion avec des amis vetos sur ce sujet et j'ai travaille des chevaux pour eux quand ils ne pouvaient pas resoudre une boiterie par les moyens habituels (NSAIDs). Ca va toujours comme ca: ils disent que les jarrets sont la cause du probleme et et je dis que le dos est vraiment la cause; Ils me donnent le cheval, je relaxe le dos, pousse le cheval en avant a la longe des 2 cotes, le re-equilibre sur chaque epaule, et la boiterie disparait , parfois tres vite.
Le pur-sang que je travaille en ce moment est arrive il y a 6 semaines, boiteux devant et raide comme une brouette derriere, sans signe d'inflammation, mais incapable de galoper un cercle complet ou de garder sa tete dans la meme position pour 2 foulees. Son proprietaite m'a dit qu'il ne pouvait rien faire a droite, ni tourner, ni galoper, etc. Il est maintenant a peu pres droit a la longe, galope des 2 cotes sous la selle dans un galop de travail elegant, fait une epaule en dedans et un debut d'appuyer au pas et petit trot et a commmence a piaffer en main (il est tres facile pour ca). La boiterie a disparu sous la selle parce que sa posture, sa symmetrie, sa cadence ont progresse suffisamment. Mes filles le montent et suivent notre programme de base: longe, travail en main, monte apres a la longe pour le debut du galop (qui aurait ete "interessant" au depart sans l'aide de la longe). Apres-demain, nous lui ferons un massage en profondeur et ca accelerera certainement le processus. Je crois que si le proprietaire me le laisse , il deviendra un tres bon cheval de dressage avec un super rassembler, malgre ses jarrets un peu hauts et droits. Tout ca pour dire que sa boiterie vient de sa raideur naturelle, (debourre a 4 ans) accentue par une equitation (de course) qui n'a jamais resolu ses resistances. La mauvaise equitation cree des problemes physiques et la bonne equitaiton les fait disparaitre.
A l'inverse, les genes physiques augmentent les resistances deja existentes et leur elimination aide le processus de dressage, sans aucun doute. Je fais mon possible pour les addresser quand j'ai de l'aide qualifiee. C'est l'histoire de la poule et de l'oeuf, mais il faut se rappeler que les resistances du cheval sont TOUJOURS la des la naissance, uncontournables, et qu'elles deviennent plus importantes avec l'age. Plus le cheval est grand et fort et plus il devient raide et plus son assymetrie se developpe, donc ses raideurs musculaires aussi, ainsi que les "muscles dormants" qui ne fonctionnent pas bien et n'aident pas la dynamique du cheval comme ils devraient.
Comme disait Oliveira a Michel Henriquet: "il n'y a que l'absence de resistance qui compte".
Take care, JP
Marit:
Jp, vous mettez la barre très haute.
Vous avez un talent indéniable pour dresser le cheval en étant à son écoute, mais votre manière n'est pas celle de 99% de la population des équitants.
Il faut déjà faire admettre que si le cheval résiste c'est qu'il a une bonne raison de le faire, et ôter très vite l'idée préconçue que c'est "psychologique", car alors le cavalier se braque et les soucis augmentent.
"psychologique" = l'idée que le cheval s'oppose sans raison valable mais volontairement à la volonté du cavalier.
Quand on est en présence du cheval ou sur le cheval comme vous, il est aisé de démontrer en expliquant ou en agissant les raisons des résistances et de les lever.
Mais je maintiens qu'il est déjà essentiel de démontrer que les résistances ne sont pas psychologiques chez le cheval mais la conséquence directe ou indirecte (dans le cas de mauvais souvenirs associés à une douleur) d'une douleur.
OLRY Juliette:
ou une peur .
Psychologique n'est pas pour moi synonyme de raison non valable .
Si un cheval ne fait pas ce qu'on lui demande c'est qu'il ne peut pas ( impossibilité physique ou psychique ( et dans ce second cas c'est le plus souvent du aux maladresses humaines )
ou qu'il ne comprend pas ( et je renvoie là aussi aux maladresses)
JP:
Marit,
Merci du compliment mais ca n'a rien a voir avec le talent. J'ai dresse et je dresse encore beaucoup de chevaux, ca m'a aide a comprendre un peu ce qui se pase dans leur tete. Aujourd'hui mes assistantes font le meme travail avec autant de succes et elles sont jeunes (donc avec une experience encore limitee) mais le systeme marche de toute facon.
Je pense qu'il est peu etre bon d'expliquer ce qu'est une resistance car nous en avons une vision differente. Je me servirais donc d'exemples concrets que tout le monde a rencontre.
1/ tous les chevaux poussent contre le premier contact qu'on leur applique parce que dans leur vie, c'est en poussant qu'ils survivent. Mettez 20 juments ensemble qui ont un petit probleme de calme (par example quand vous amenez le souffleur) et elle pousseront les unes les autres pour sortir de la situation ou accelder a l'etalon. C'est une cause psychologique au depart (anxiete et dominance pour acceder a la reproduction potentielle), mais c'est exprime physiquement (poussee de la tete vers l'objet (les autre chevaux, vous) qui les inquiete ou est simplement dans leur chemin.
Dans le meme esprit, une jument arive a l'elevage pour etre saillie, sort du camion pour aller au boxe. Elle est apparemment une jument gentille (dixit le proprietaire) mais pas dressee (donc sa resistance de base qui consiste a pousser contre les gens est encore presente). 10mn plus tard j'ai 2 filles a l'hopital, une avec un concussion cerebrale (coup de tete, comportement normal pour n'importe quel jument non dressee de 3 ans), l'autre avec une entorse grave a la cheville (la jument lui est pratiquement passee dessus. Raison: la nature independante de la jument, encore non dressee, alliee a une peur momemtanee d'une situation nouvelle (ecurie inconnue), est exprimee par une resistance physique a la presence humaine qui est une action completement naturelle: charger au pas, mais charger quand meme (comportement nornal innee a tous les chevaux). Donc je dois corriger cette resistance immediatement (sinon je vais me retrouve a court de grooms:) et ensuite calmer la jument, lui apprendre les bonnes manieres, etc. Si cete jument essayait de pousser ma jument Holstein de 1000 Kg, elle serait arretee a l'instant et obligee a reculer avec respect. Je fais donc la meme chose, mais a la difference de ma grande jument, je la recompense et la calme des qu'elle recule et arrete de charger.
2/ autre jument de grande taille, deja debourree, arrive a l'ecurie pour etre dressee et ne veut pas reculer dans mes stalles de pansage a aucun prix. Raison psychologique: elle est plus grande et forte que tous les chevaux ou personnes qu'elle a rencontre et qu'elle a su dominer (calmenent) jusque la. Aucun probleme physique: elle a bien recule pour descendre du camion et elle recule tres bien apres 5mn d'education. Cause psychologique: dominance, resistance physique au reculer exprimee en plantant les deux anterieurs, mais particulierement le gauche. Tout est entierement previsible, et se trouve regle en changeant l'ordre hierarchique de la dominance par le moyen physique de reculer l'anterieur gauche. La cause psychologique disparait car le moyen physique n'est plus exprimee.
3/ un poulain resiste a se laisser guider par la longe quand on lui met un licol pour la premiere fois, Tous les chevaux resiste a la pression sur la nuque car ils sont genetiquement programmes pour aller en arriere conte la morsure des grands chats qui leur saute sur le dos. Raison de la resistance: peur atavique de la morsure sur la nuque manifestee physiquement par l'inversion de l'encolure. Solutions: relaxation de la nuque par pressions repetees - non douloureuses - tapping sur la croupe ou le poitrail associe a une pression fixe de la longe qui se relache des que le poulain avance, repetition jusqu'a ce que le populain obeisse , se relaxe et se calme. Probleme regle: cette resistance disparait et le poulain va partout, qu'il ait peur ou non, car il a confiance dans la personne qui le guide. Ca s'appelle leadership et nos poulains nous suivent partout, y compris dans un camion qu'il n'ont jamais vu, de la meme facon qu'ils suivent leur mere (ils ont peur mais confiance en elle).
4/ le poulain refuse de lever les pieds la premiere fois qu'on lui demande. Raison psychologique: les chevaux veulent a tout prix garder le controle de leur pieds, donc de de leur possibilite de fuite. C'est une autre peur genetiquement induite (resistance psychologique) qui est exprimee par une resistance physique: le cheval s'appuie sur le sol le plus fort possible et refuse de bouger. Ce refus d'etre controle, ou deplace pour des raisons de survie est completement legitime du point de vue du poulain, mais doit etre modifie du ppoint de vue du dresseur en vue de la relation que vous etes en tran de construire avec lui (education a la vie en ecurie). Solution: vous convainquez le cheval de les bouger et de les lever jusqua' ce qu'il s'apercoive qu'il ne va pas mourir chaque fois qu'on lui tient un pied pour 3 mn (temps de ferrure), ou qu'on les lui fait lever pour une demi-seconde (foulee de piaffer, meme principe). Toute la vie du cheval, nous lui ferons lever les pieds dans toutes les directions imaginables, a tous les rythmes possibles, quand on veut et comme on veut. Nous aurons donc resolu sa resistance psychologique a etre controle, exprimee physiquement, par un moyen de dressage traditionel (mobilite controlee) applique de la facon qui vous convient le mieux.
5/ Un cheval de GP decide un jour q'il ne peut pas tourner a gauche au petit trot autour d'une chaise placee pres de la porte du manege (a qui il fait dos quand il tourne), dans laquelle est assise une personne qui le nourrit et le selle tous les jours. Apparemment il a peur d'elle et se plante sur son anterieur gauche, leve la tete et ralentit son allure, perd son tempo, etc. Par contre, elle ne lui fait acucune peur quand il tourne du cote droit. Raison psychologique: il est attire, comme tous les chevaux, par la porte du manege qui le conduit a son "troupeau" (companions d'ecurie) quand il va a gauche, donc perte de 20% d'impulsion, il doit passer pres d'un obstacle qui bouge (la chaise tourante ou la dame est assise avec une couverture sur les genoux (20% de perte de plus par peur simulee). Cause physique, comme tous les chevaux, il est plus raide a gauche derriere par la disposition du posterieur gauche (qui evite de comprimer la rate, placee juste devant le grasset et se deplace un peu a gauche de la ligne du corps et est donc plus raide car il se plie moins par nature), donc 20% de perte d'impulsion de plus. La resistance au mouvement en avant est exprimee par l'anterieur gauche qui se plante et pousse contre le sol en avant et vers la gauche de l'epaule, la tete monte et le cheval pousse contre la rene gauche et la jambe droite (vos jambes ont alors perdu 60% de leur efficacite pour fairte avancer le cheval, et si vous n'avez pas des jambes "surhumaines", il n'avance plus du tout. La solution est de convaincre le cheval d'avancer l'anterieur gauche a chaque foulee et tout le probleme disparait progressivement.
Quand le cheval tourne a droite autour de la meme personne avec la meme couverture, assise sut la meme chaise, avec le meme parfum et le meme sourire, il est maintenant en face de la porte du manege (10% de plus d'impulsion psychologiquement), il se deplace vers son epaule droite (naturellement plus chargee que l'autre en raison de la meme assymetrie decrite plus tot, donc 10% d'impulsion de plus par l'effet de momentum de son propre poids en deplacement). Resultat: pas de peur apparente et une resistance physique ("de poids" et non "de force" comme dirait Baucher) qui arrange le motif de deplacement du cavalier. En fait de ce cote la , il passera pratiquerment "sur" l'obstacle qui l'effrayait tant a gauche (la dame sympa assise sur sa chaise).
Vous pouvez extrapoler ca dans une centaine de situations:
Chevaux qui ne tournent pas a la longe a gauche ou n'ont pas d'impulsion de ce cote la. Chevaux qui se plante a l'obstacle dans un tournant a gauche ou ne couvre pas un oxer large de ce cote la. Chevaux qui derobent a droite ou touchent un vertical avec l'anterieur droit dans un tournant de ce cote, etc
Prenez l'exemple d'un cheval qui n'avance pas dans l'appuyer a gauche et resiste a la jambe avec un probleme que nous pensons physique mais qui est en fait une resistance a l'idee de faitre un effort dans ce sens (une demande qui va contre la nature du cheval qui est de se planter sur l'anterieur gauche). Descendez donc de cheval, passez 5mn a travailler l'appuyer a pied avec assez de tact et d'energie (renes courtes ou renes longues). Le cheval deviendra convaincu que vous pouvez le bouger dans cette position et cette direction, il acceptera votre dominance, se relaxera et quand vous remonterez en selle, plus de resistance, plus de difficulte physique et vous avez un appuyer dix fois meilleur qu'avant (la nature physique du cheval n'a pas change (vous n'avez pas fait de massage myofascial en profondeur qui aurait modifie le "logiciel" du muscle), mais sa disposition psychologique n'est plus la meme, donc elle n'est plus exprimee physiquement comme auparavant et le cheval fait ce qu'il pouvait faire des le depart (mais ne voulait pas parce que vous ne lui aviez pas demontre que c'etait necessaire de suivre votre plan), et avec le sourire en plus. Ce n'est pas une question de brutalite, mais d'education. Combien de fois vos enfants (ou vos employes) disent qu'ils ne peuvent pas faire ceci ou cela parce "c'est impossible", mais des que vous leur montrez que c'est parfaitement faisable avec un petit effort, ils le font et le trouvent facile eventuellement? Vous ne connaissez pas necessairement la solution mieux qu'eux, mais vous etes INTERESSE(E) au resultat, donc vous lisez le manuel d'instruction et vous y arrivez. Il y a les chevaux qui essayent toujoiurs de trouver la bonne solution , et ceux qui n'essayent jamais (ou qui ne se souviennent pas de ce que vous leur avez appris hier). Dans mon processu de selection d'elevage, je ne m'inquiete jamais des resistances du premier jour (qui sont generalement la preuve que le cheval a un caractere fort), mais je paye beaucoup d'attention aux resistances du deuxieme ou troisieme jour. La qualite fondamentale d'un cheval "dressable" est la retention mentale: si il retient ce qu'on lui a explique ca sera facile, si il ne retient pas, ca sera la galere.
Je me souviens d'un jour a Alter ou je montais un poulain du haras (dans une reprise de 10 poulains males) qui commenca a avoir "peur" de l'attendant du manege qui se tenait dans le coin du tournant a droite en allant vers la porte. Il commenca par faire un petit ecart a 2 metres du type et, malgre mes efforts, ca augmenta jusqu'a ce qu'il commence "a avoir peur" a 10 m du coin. Tous mes efforts n'y faisaient rien. J'ai donc dit avec assurance a mon professeur (Dom Jose Athayde) que le cheval devait avoir un probleme de vision dans son oeil gauche, blah blah blah. Il me regarda avec un sourire dans rien dire. Le lendemain, il me mit a la longe et poussa le cheval tranquillement vers le coin, de plus en plus pres de l'homme et de sa brouette. Apres quelques minutes, nous eumes un succes complet. Il emmena le cheval (et moi dessus) et me longea autour de tous les endroits "effrayants" de la carriere (la riviere, les tribunes, etc). Le cheval passa partout avec energie et sans devier de la direction que je lui donnais avec les renes et sans perdre l'impulsion transmise par mes jambes (appuyees par sa chambriere, effet psychologique de dominance). Quand je suis descendu. il me dit avec un nouveau sourire: "plus besoin d'appeler le veterinaire des yeux, car je suis moi-meme un tres bon ophtalmologiste". Je n'ai pas oublie ca et je soigne des chevaux qui ont mal aux yeux tout les jours.
Les chevaux resistent parce que c'est dans leur nature (comme c'est dans la nature humaine: vous etes bien en train de resister a mon idee en ce moment, non? :). La resistance est necessaire a la survie et est inscrite dans la dynamique du cheval des la naissance (en fait l'assymetrie est developpee durant l'embryogenese quand les organes apparaissent dans des positions assymetriques et le cervau a ses propres differences droite/gauche). Les chevaux n'ecrivent pas de lettres a la direction ou ne forment pas de syndicats. Ils resistent avec ce qu'ils ont: un corps puissant qui peut demolir ce qui est devant eux ou bloquer qui est sur leur dos, une croupe qui resiste a toutes les poussees ou meme au mauvais temps (les chevaux tournent leur croupe vers la pluie battante), des reflexes plus rapides que les notres, des moyens d'intimidation qui marchent tres bien avec d'autres chevaux et parfois avec les humains, une grande tolerance pour la douleur (tous les herbivores qui ont etes attaques par un predateur apprennent a vivre avec des blessures graves ou des fractures et ils continuent a manger tous les jours - j'ai eu un zebre dans mon ecurie au Mexiqueavec un hanche disloquee dans un accident et il galopait partout comme bon lui semblait et mangeait les fleurs de mes plates bandes sans problemes), une vitesse de deplacement que nous ne pouvons pas egaler, etc. Ils resistent parce qu'ils peuvent et ne voient generalement pas de raison de ceder le pas a qui (cheval ou humain) ne leur en pas prouver la necessite urgente.
Allez promener un etalon ans une allee d'ecurie avec 10 autes etalons derriere leur porte, et vous allez avoir une experience immediate de la resistance equine: le cheval que vous tenez vous ignorera completement (resistance complete a votre influence) et chaque etalon rencontre resistera a l'intimidation de celui qui vous promene dans l'ecurie avec toute la force dont il est capable. Voila une resistance psychologique, exprimee physiquement (le cheval se plante sur ses anterieurs et ne veut plus les bouger sauf pour frapper le sol ou frapper l'autre). La solution est toujours la meme: dominance (vous devez obtenir son attention et son respect de nouveau), mobilite (vous pouvez bouger ses anterieurs dans la direction ou vous voulez aller), relaxation (vous remplacez le stress par la relaxation et le cheval commence a preferrer cet etat a l'autre), education (vous repetez l'exercice jusqu'a ce vous ayez cree une nouvelle habitude: passer pres de autres sans faire une scene).
Tout le reste est du meme ordre, juste moins evident. Comme je l'ai dit (en accord avec vous), il y a des genes qui viennent d'accident, mais ce ne sont pas des resistances profondes, juste des difficultes motrices que le bon cheval accepte durant le travail. Les chevaux de bonne volonte (innee ou acquise) acceptent de faire un effort et se rehabilitent de leur difficultes physiques. Mon etalon Hiopogrifo avait un ischion casse depuis l'age de poiulain et des hanches inegales. Ca lui a rendu les efforts du rassembler difficiles au depart, mais ca ne l'a jamans empeche de piaffer ou passager ou faire des levades (et il le fait toujours a 25 ans avec la meme brilliance - le trot n'est plus ce qu'il etait parce que ses genoux sont raides, mais le passage est toujours la).
Allez voir la video sur mon canal Youtube : "Rehabilitation of a lusitano mare by classical dressage". Cette jument aurait du arriver a mon ecurie dans une petite chaise. Elle a eu un accident a 6 mois et ils ont pense qu'elle ne marcherait jamais. Apres 3 ans de rehab, elle est venue chez moi pour etre debourree et saillie. Quand on lui a mis la selle, elle penchait de 20 degres a gauche (presque'impossible pour Cedar de s'asseoir dessus). Apres 3 mois de travail assidu mais modere, elle marchait, trottait, galopait a peu pres droite. Elle a eu son poulain (excellent d'ailleurs) et est revenue pour 2 mois de travail et une nouvelle saillie. Comme vous voyez, bien que sa hanche gauche soit plus basse que l'autre et qu'elle est encore des problemes avec le posterieur gauche dans la pirouette, elle appuie, galope juste et a faux, change de pied et fait une pirouette large. En resultat de ce travail, elle est beaucoup plus saine qu'elle n'etait au depart. Elle n'a JAMAIS resiste aux demandes (tres graduees) de Cedar, n'a jamais eu d'hysterie en memoire de douleurs aigues (dont elle a certainement souffert) et a toujours fait un effort au travail. Les genes ne sont pas des resistances, juste des limitations temporaires qui doivent etre reglees avec le temps, le masage, l'education et l'effort. La facon dont le cheval decide de se comporter en fonction de sa gene tel qu'il la percoit est la resistance. Il ya des gens qui se plaignent de l'eau chaude dans leur chambre d'hotel et d'autres qui vivent dehors en ce moment et ont quand meme le sourire pour dire merci si vous leur donnez un sandwich.
C'est peut etre pour ca que j'aime les Lusitaniens: ils font un effort en fonction de leur limitations physiques et ils essayent de leur mieux. Tous les bons chevaux de toutes les races ont des talents particuliers qui sont propres a leur selection (que ce soit de tirer un charrue dans un sillon profond pour 8 heures d'affilee, ou de galoper a fond sur un cross international pendant 10 mn), mais si ils sont "game" (prets a tout), ils finiront par meme faire ce pour quoi ils ne sont pas fait au depart (pur sangs qui se rassemblent, lusitaniens qui sautent gros, trotteurs qui galope et changent de pied). Pour que tout ca arrive, il faut comprendre la nature de toutes les resistances, comme des genes physiques, et s'en occuper une par une, cahcune de la maniere qui convient.
Je vous laisserais avec ce dernier exemple. J'ai travaille un cheval de GP (tres cher) recemment qui montrait des peurs paniques sur le terrain et partait en marche arriere ou en avant au moindre bruit quand ca lui convenait. Quand il allait bien, il gagnait internationalement. Il etait considere comme mechant (ce qu'il n'etait pas), peureux (ce qu'il n'etait pas), dresse (ce qu'il n'etait pas). En fait il etait simplement resistant aux aides et sda rectitude n'avait pas etee etablie. Il s'arretait comme tout les chevaux sur l'anterieur gauche et fuyait vers la droite, ca dependait a quelle aide il pouvait se soustraire. Je lui ai fait mon travail de relaxation usuel (Endotapping), travaille a pied et au longues renes, mobilise son anterieur gauche (petites jambettes), re-equilibre son anterieur droit par le reculer, un peu de domination sur le terrain de concours (simplement en le tenant avec mes doigts par un pli de la peau de l'encolure) et explique au cavalier (olympique) comment se servir de ses eperons d'une facon efficace et relaxante (methode de Raabe) et pas comme une punition (methode de la Gueriniere et de tout le monde aujourd'hui). J'ai un peu ameliore sa ferrure, envoyer ma masseuse pour l'aider et lui est fait moi meme du travail corporel tous les jours durant les championnats. 12 seances de dressage en tout, 8 de massage APRES le dressage initial.
Resultat: il gagne la finale regionale (GP), se comporte bien sur le terrain, se place 3eme GP, Special et Kur dans le plus grand concours Americain une semaine plus tard, 4eme aux championnats nationaux 10 jours plus tard, plus de peur, plus de desobeissance, marche sur le terrain de concours en main le nez par terre, mange mieux pendant les deplacements, un vrai plaisir. Le cheval etait resistant aux aides et racontait des histoires a tout le monde (peur etc.) qui y avaient tous cru (3 cavaliers olympiques) pendant des annees. Ses genes physiques ont etees reduiites de 10 ou 15% (contraction de l'epaule gauche - cause et consequence de sa resistance), son attitude psychologique amelioree a 80%, sa reponse au dressage a 80%. Si le cavalier continue correctement, il ira en Normandie 2014.
Voila, JP, je vais monter et essayer de fermer mon ecurie au vent (moins 20 celsius demain et apres demain).
JP Giacomini
Lexington Kentucky USA
www.jpgiacomini.com
www.baroquefarmsusa.com
www.equusacademy.com
Marit:
C'est vraiment très amusant JP, car chacun de vos cas pourraient être expliqué d'une toute autre manière ;)
Comment cela se fait il ? Une culture différente peut-être, même si la nature du cheval reste ce qu'elle est.
Je n'ai qu'un cas de poulain/ cheval qui ait été éduqué depuis sa toute tendre enfance au "contact" : mon ps. Et la raison est qu'il a une mère borgne de naissance et que lorsqu'ils galopent de concert, afin de lui signaler sa présence à son coté il la percute régulièrement... ca risque d'être amusant en course !
JP:
Marit wrote: Il faut déjà faire admettre que si le cheval résiste c'est qu'il a une bonne raison de le faire, et ôter très vite l'idée préconçue que c'est "psychologique", car alors le cavalier se braque et les soucis augmentent.
"psychologique" = l'idée que le cheval s'oppose sans raison valable mais volontairement à la volonté du cavalier.
Juliette ecrit: [la resistance vient] d'une douleur "ou d'une peur .
Psychologique n'est pas pour moi synonyme de raison non valable .
Si un cheval ne fait pas ce qu'on lui demande c'est qu'il ne peut pas (impossibilité physique ou psychique ( et dans ce second cas c'est le plus souvent du aux maladresses humaines ) . Ou qu'il ne comprend pas (et je renvoie là aussi aux maladresses).
JPG: Psychologique veut simplement dire que le motif du comportement est venu d'une pensee, d'une habitude ou d'une emotion. Une raison psychologique ne veut pas dire que ce n'est pas une raison valable, du point de vue du cheval, loin de la.
Si un enfant va en classe et n'ecoute pas le professeur, il a une raison parfaitement valable de son point de vue: il prefere aller s'adonner a ses jeux sur ordinateur. Le professeur, lui aussi, a une raison valable d'imposer le silence et de demander la participation de l'eleve a SON education: Il veut l'eduquer, point barre.
La base de l'education, c'est la participation de l'eleve, humain ou equin, donc il doit ecouter et obeir au professeur. Le cheval "en avant", c'est le cheval domine qui accepte d'etre deplace par l'autre (humain ou equin), dans la direction et a la vitesse souhaitees. Par nature, pour la protection de son independance, du maintien de son statut social, par son niveau de testosterone (qui determine directement son statut), le cheval va resister a cette influence. C'est une raison parfaitement valable: ca s'appelle la survie sociale. Ca ne va pas m'empecher de suivre mon plan au lieu du sien. Donc je dois reduire les "resistances" et les transformer en actions physiques utiles au buts du dressage ("en avant et droit"), dans un etat d'esprit adequat au travail ("calme", que nous appelons maintenant "relaxe"), c'est a dire les manifestations de ces idees/emotions/ degres endocrins, qui m'empecheraient d'atteindre mon but (l'education du cheval). Si la resistance est emotionelle, je relaxe, si la resistance est une question de dominance, je domine, si la resistance est physique, j'assouplis, si la resistance est mentale (manque de comprehension), je coupe le probleme dans les plus petits morceaux possibles et je repete jusqu'a ce qu'il comprenne et je recompense pour qu'il identifie ce que je veux. Tous les auteirs classique de valeur ont compri ca sur la base de leur longue pratique et une reflexion de tout les jours (probablement de toutres les nuits aussi).
L'idee que le cheval resiste parcequ'il ne peut pas faire ce qu'on lui demande, n'est vrai que si un cheval refuse un mur a 2 m, mais la majorite des chevaux qui refuse le font a moins de 130cm, une hauteur que n'importe quel cheval sur 3 jambes peut sauter. Si vous changer de cavalier, il saute (ou il passage ou il change de pied ou il appuie). La majorite des chevaux resiste (par example a rentrer dans le coin gauche du manege au fond ou vivent les monstres de la galaxie Inferno et tous les elfes malicieux connus pour effrayer les chevaux et les manger en roti.) parce qu'ils PEUVENT resister (pas parce qu'il ne peuvent pas aller dans le coin) et que le cavalier n'a pas les moyens physiques de faire que le cheval y aille. La maladresse du cavalier n'effraie pas le cheval. ne le rend pas confus, ne lui fais pas mal, elle simplement lui donne le champ libre de faire ce qu'il veut et s'amuser comme il lui plaira. Si je monte, ou je longe le chreval suppose peureux, le probleme est oublie immediatement parce que la petite combine ne marche plus (et qu'il a confiance en moi grace a mon autorite). Un cheval n'est pas le meme en accord avec qui le monte: il controlera qui ne le controle pas et en fera tout une histoire que les cavaliers inadequats expliqueront par des miliers d'excuses. Vous le donnez a un cavalier competent qui a la PRESENCE suffisante pour imposer son idee, et tous les problemes disaparaissent. Les grands cavaliers d'obstacles posent souvent des questions impossibles a leur chevaux et la reponse est toujours oui! Les chevaux qui arretent de travailler parce que la selle les genent ou qu'ils ont un peu mal quelque part sont simplement pas "en avant", ils n'ont pas le desir de travailler. Cela dit, je passe ma vie a ameliorer mon equitaiton et a developper des equipements plus comfortables (selles, tapis de selles, ferrures, mors) et des methodes axees sur la relaxation (donc le comfort et l'harmonie), mais ce n'est jamais une raison pour que le cheval ne fasse pas les efforts que j'attend de lui.
Il ya a 30 ans, le proprietaire de l'endroit ou j'habitais dans le Hereford partait en vacances pour 15 jours. Il me confia son cheval de point to point qu'il montait aussi a la chasse pour que je lui donne quelques bases de dressage. Le cheval prouva etre difficile pour nous et resista de toutes les manieres possibles (debout. etc.). Quand il revint, j'eu l'embarras de lui dire que le cheval etait tres difficile , bla bla bla. Il me regarda avec des yeux ronds et me demanda de le lui amener le lendemain au "meet" (rendez vous des chasseurs a courre avnat la chasse). Je lui amenais donc, il mis sa petite selle de course dessus, monta et partit au pas vers les chiens. A 30 m du camion, son cheval lui fit un demi-tour vicieux. Tom leva tranquilement sa cravache de course, lui en mis un coup bien marque sur les cotes et son cheval repartit dans le bon sens, les oreilles en avant, l'air parfaitement content d'avoir retrouve l'autorite de Daddy. Nous etions incompetents car nous n'avons pas su convaincre son cheval de se comporter correctement (aller en avant) et il commenca a inventer des tas de trucs qu'il n'aurait jamais oser faire avec son patron. Je n'ai pas manque d'habilete equestre (j'etais deja assez experimente a l'epoque), mais j'ai manque de PRESENCE et de connaissance des resistances du cheval. Si on ne comprend pas a la question, impossible de trouver la reponse. Ca fait 50 ans que je cherche la bonne question et ne ne peux le faire qu'en acceptant que je m'etais vraisemblablement trompe jusqu'a ce point. Le doute est le seul moteur du progres de la pensee.
Aujourd'ui je les comprend mieux, je prends tout ca beaucoup plus calmenent et je trouve de nouveaux moyens de resoudre les problemes parce que je ne perd plus mon temps et mon energie dans des notions fausses et des impasses, tant theoriques que pratiques. Les resistances du cheval font partie de sa nature et sont necessaires a sa survie mais s'oppose a son education comme cheval de selle, donc nous devons les adresser logiquement. Je les ai comprises en travaillant de tres jeunes chevaux et en constatant leur point communs avec les chevaux difficiles que j'ais eu en re-dressage. J'expliquerais comment je m'y prends maintenant dans mon stage et ca marche beaucoup mieux (pour les chevaux et pour moi) que tout ce que j'ai fait avec les chevaux dans ma vie equestre jusqu'ici.
Aujourd'ui on a fait de la plomberie (tout a gele :( ), demain le froid glacial commence, donc on va se preoccuper que les chevaux boivent, c'est plus important que le dressage pour l'instant.
A +, JP
JP Giacomini
Lexington Kentucky USA
www.jpgiacomini.com
www.baroquefarmsusa.com
www.equusacademy.com
Delphine Drory:
"La base de l'education, c'est la participation de l'eleve, humain ou equin, donc il doit ecouter et obeir au professeur. Le cheval "en avant", c'est le cheval domine qui accepte d'etre deplace par l'autre (humain ou equin), dans la direction et a la vitesse souhaitees."
Hmm...bof bof comme théorie de l'éducation. Pour moi l'éducation c'est la culture d'une pensée indépendante, chez l'enfant comme chez le cheval. Et le respect de l'élève est partie intégrante de l'éducation. Enfin l'éducation doit tendre à inverser les défauts principaux chez l'espèce en question : aggressivité chez l'humain et lâcheté chez le cheval. Le cavalier noble est non-violent et le cheval noble est brave et courageux.
Allège Ideal
Marit:
Jp j'ai un point de vue légèrement différent de ce que vous écrivez : "je pense qeu les résistances biomécaniqes qui sont l'expressions des résistances mentales au travail (toutes naturelles), sont souvent (pas toujours) la cause plus que la conséquence des problèmes physiques."
En fait je pense l'exact inverse.