« l'équitation de tradition française » et l'UNESCO
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concernant Totilas et Gal, et tous les autres, repetera t on assez qu il est une chose de presenter un a un les mouvements du grand prix avec pour seul objectif de les faire coller parfaitement aux criteres etablis par l equitation academique,
et qu il en est une toute autre que de presenter a la suite, les 40 enchainements ou transitions du grand prix en essayant, non pas de les executer " a minima " pour avoir 5, mais plutot de faire donner au cheval toute sa puissance , sa souplesse et toute l expression et le brillant dont il semble capable, qui plus est devant un stade vibrant des murmures de 3000 personnes.
Oui Pierre........................ et alors, qu'en déduisez vous ????????????
Imagineons par exemple Anja Beran enchainer ce Grand Prix? Hum... perso, je doute...
Imaginons maintenant n'importe quel cavalier de haut niveau dressage actuel fabriquer un montage vidéo avec coupures expertes et autres ralentis permettant de faire bader les moins avertis devant des rênes en guirlande, une assiette coincée et un dos cambré, ................et de faire ricaner les autre? Sans aucun doute.
Bonsoir à Tous,
Permettez-moi de ne pas entrer dans votre "passionnante controverse" mais simplement d'apporter un témoignage.
J'ai la grande chance de cotoyer très régulièrement P. Franchet d'Esperey à la l'Ecole. Je précise pour ceux qui ne le sauraient pas, que cet Ecuyer du Cadre Noir (responsable du CDI) est à l'origine de cette reconnaissance. Il m'a permis de suivre tous les aléas auxquels il a du faire face ne serait-ce que pour réussir à monter ce dossier auprès de l'Unesco. Ce fut un travail de longue haleine... Sa patience, son opiniatreté, sa maîtrise d'homme de cheval furent mis à rude épreuve, croyez-moi...
Je dirai qu'il s'est plus que jamais, dans ce travail, montré le digne élève de René Bacharach et de sa célèbre phrase:
"Il faut rechercher le bien commun de toutes les équitations qui veulent le bien être du cheval"
Et pour terminer, je souhaite exprimer en tant qu'homme de cheval toute ma gratitude envers P. Franchetd'Esperey
Et en tant que cavalier de Versailles, offrir mon respect envers ce cavalier de Baucher, pour l'importance de ce travail au sein du monde équestre.
Imaginons autant de temps, de moyens, d'argent, de compétences actives mis au service d'une équitation de compétition respectant les 3 critères historiques qui ont présidé à l'élaboration de la tradition équestre: nous aurions des concurrents à présenter.
Je me répète, mais je crois qu'il faut rappeler ces 3 critères, pour se rendre compte de leur rôle à la fois historique et immuablement pertinents: l'efficacité du geste, la santé physique et mentale du cheval (et du cavalier), et l'harmonie du couple. C'est sur ces critères-là, parcequ'il s'agissait de vivre et de survivre, dans des conditions difficiles et avec un cheptel médiocre, que les savoir-faire équestres se sont élaborés. Faisons leur confiance, non?
Le souci de l'efficacité du geste a été remplacé par la recherche du cheval le plus doué , la santé physique et mentale du cheval par la recherche du plus résistant et des meilleurs soigneurs, puisqu'on peut se permettre d'éliminer les moins "bons", et l'harmonie du couple se fait dans la contention la plus drastique, entre muserolles à crémaillère et éperons douteux... Sans doute pas toujours! mais j'en ai vu, des choses, à s'Hertogenbosch! Le haut niveau a des exigences et des compromissions vraiment inadmissibles, Jacques les rappelle.
5000 ans de culture nous donnent des "recettes" auxquelles nous pouvons mettre notre grain de sel et ajouter le fruit de nos réflexions et de nos passions. Tenter de réinventer la roue ne fait pas avancer, mais se servir de la roue nous a fait faire des pas de géant. Utilisons ces savoirs-faire, et commençons par chercher à les connaître. Tous les arts ont leur enseignement théorique en même temps que pratique; l'équitation échappe à cette loi salutaire, faute de culture équestre chez les enseignants autant que chez les élèves.
Une étude des textes fondateurs, une expérimentation des techniques décrites, une recherche scientifiquement menée pour valider ou non ces techniques selon les 3 critères, un enseignement théorique et pratique, une validation des acquis par la compétition ou le spectacle, voilà ce que j'appelle de mes voeux. Le tout dans une structure de conservatoire tout à fait équivalente aux conservatoires d'autres arts comme la musique,ou la danse...ça m' dirait bien!
On fait ça?
Rendez-vous les 7,8, 9 dans le saint du saint de l'équitation de tradition française: je suis sûre qu'il en reste quelques miettes quelque part .
Merci Monsieur Bertrand, je ne m'étonne pas de la réussite de Patrice Franchet d'Espèrey dans ce dossier. On imagine la main de son maître très présente comme vous nous le faîtes sentir...
Merci Jean-Michel pour ces précisions. Elles ne m'étonnent pas et me font bien plaisir.
***
Pour rebondir sur les propos de Philippe concernant l'assiette:
Je déteste également que l'on parle de "l'assiette qui pousse". Cela serait peut être un peu moins ridicule si nous montions des kangourous, lesquels avancent leurs deux postérieurs en même temps dans le bush australien.
Jusqu'à preuve du contraire nous montons des équidés dont le total engagement d'un postérieur correspond exactement au total désengagement de l'autre postérieur. Au moins au pas et au trot.
"Pousser avec l'assiette" revient à ignorer cette évidence et, plus grave encore, à contrarier à la fois l'engagement et le désengagement, non seulement des postérieurs, mais aussi le mouvement des épaules.
"Pousser avec l'assiette" constitue donc, à mon sens, la négation de l'équitation. Elle contrarie les allures, bloque le pont du dos, cette liaison précieuse et indispensable à une grâcieuse et confortable locomotion.
Aux antipodes (quittons l'Australie et revenons au pays), "l'assiette qui laisse passer" connait, sent et encourage les mouvements de chaque diagonal. Elle connait, sent et encourage les oscilations du dos. Elle conforte le cheval dans l'idée que l'Hotte avait bien raison, dos actif dans la rectitude.
Cette "assiette qui laisse passer" est effectivement d'une grande puissance morale et physique sur le cheval. Son acquisition demande un travail approfondi et réfléchi.
"L'assiette qui laisse passer" favorise l'auto-impulsion et la cadence, laissant ainsi aux jambes, dans la plupart des cas, un rôle plus noble que celui de Père Fouettard. Partant, le rôle de la main s'en trouve simplifié.
Compte tenu de l'importance des retombées, je suis étonné de n'en avoir jamais entendu parler dans tous les manèges que j'ai fréquentés.
Dommage pour nos jeunes. Ceux qui s'en sortent le mieux ont du connaître de sacrés moments de solitude.
CC
Ceux qui s'en sortent le mieux ont du connaître de sacrés moments de solitude
La grande solitude de l'artiste ;)
Après lecture de tous les messages, quelques questions naïves
Pourquoi y aurait-il moins d'argent en jeu si l'équitation n'était plus discipline olympique ?
la F1 ne l'est pas, l'argent y joue néanmoins un rôle primordial ; les éleveurs dévalueraient-ils leur travail si les JO étaient interdits à leurs produits ?
pourquoi refuser toute idée d'évolution, vouloir cloner le passé ?
tous les arts, toutes les techniques, tous les sports évoluent ; l'équitation devrait se distinguer en restant figée ?
pourquoi, surtout, grimacer toujours devant la soupe ?
l'Unesco a distingué Saumur ; est-ce si douloureux de simplement s'en rejouir ?
aThéophile Pamphlet
Théophile Pamphlet
Bonsoir,
Je suis choqué par cela : « ... ce n'est pas en critiquant Totilas (qui est un cheval exceptionnel ayant créé la chair de poule à des dizaines de milliers de spectateurs) et en interprétant à votre sauce les propos d'Edouard Gal (qui est un cavalier de grand talent) que vous serez crédible. » MAUREL Bernard.
Sans doute à cause d’un droit de réserve compte tenu de relations internationales, mais ne rien dire aurait été mieux...
Totilas en a vu de toutes les couleurs sur bien des forums et ici en particulier... Il est trop tard pour réprimander.
J’aime bien cela : « Totilas, passant du mode "marcheur aux jambes" au mode "marcheur de dos" » Nelly
Un cheval s’oppose à un excès de mains comme de jambes en retenant le mouvement de ses hanches et donc des postérieurs.
Si l’on connaît la participation du dos à l’effort de marche il n’est plus besoin de forcer le cheval à s’engager ou à plier ses hanches.
On découvre pour cela que l’assiette gagne plus à « laisser passer » qu’à pousser.
Le cheval ne se rend pas compte de l’exigence d’une assiette qui laisse passer… !
L’accompagnement des allures qui en résulte devient une aide complémentaire non négligeable et un véritable acte d’autorité en matière d’engagement.
Apprendre cela à des élèves est la première notion de l’engagement du cheval à leur transmettre. Et pas forcément de la conjugaison primaire des jambes et des mains.
Amicalement.